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lundi 15 avril 2024

actualité n° 92 gaza

 

                                                              


                   D'Auschwitz à Gaza


C'était un matin froid de novembre. Le thermomètre marquait 20° en-dessous de zéro.

Nous nous dirigions vers le camp de concentration.

Pendant des heures, à Birkenau ( Auschwitz II) j'ai parcouru les allées qui conduisent aux baraquements. Au loin, l'alignement des cheminées était sinistre. Une bise glaciale soufflait sur le camp.

J'ai pensé à ces hommes et à ces femmes mal nourris, mal vêtus, humiliés,qui marchaient dans le même froid. 


Quand je suis entré dans l'une des baraques en bois et que j'ai vu les planches superposées qui faisaient office de lits, j'ai senti

l'odeur persistante de la mort. Et puis je suis passé devant les

rails qui pénétraient dans le camp, à l'endroit précis où les hommes et les femmes étaient séparés en deux groupes : ceux qui devaient mourir tout de suite et ceux que les bourreaux laissaient vivre pour les faire travailler jusqu'à l'usure.

Puis j'ai visité le musée d'Auschwitz.

J'avais sous les yeux des images insupportables : ici un

amoncellement de valises portant les noms des victimes de la

barbarie, là un empilement de lunettes et de petits objets qui

leur appartenaient, plus loin, la montagne formée par des cheveux de femmes.

Jamais je ne pourrai oublier ces photos qui couvraient les murs.

Chacune d'elle représentait une vie, une histoire sauvagement interrompue.

J'ai vu les poupées, les baigneurs en celluloïd, ces jouets que des enfants avaient tenus dans leurs mains.

Puis je suis passé devant les fours qui fonctionnaient sans relâche pendant la guerre.

A Auschwitz, plus d' un million de Juifs ont perdu la vie.


******

Pourquoi rappeler cette visite si triste ?

一 Parce que je n'arrive pas à comprendre comment des descendants de ces martyrs peuvent aujourd'hui se conduire de la même façon que les nazis qui tuaient des innocents.


Les témoignages de médecins et d'humanitaires sont clairs. Ils parlent de nuits d'horreur dans Gaza, d'enfants mourant de faim, d'autres ne pouvant être soignés...


Le conseil des droits de l'Homme des Nations unies a dénoncé le 5 avril à Genève les crimes israéliens dans la bande de Gaza.

Le massacre du Hamas avait fait 1160 morts. Comme l'écrit la Voix du Nord du 6 avril " la soif de vengeance rend Israël aveugle et froid ".

Il est difficile de donner aujourd'hui le nombre exact des morts causés par Israël. On les compte par dizaines de milliers.


Quel que soit son pays, toute personne qui respecte la morale, ne peut accepter ce massacre qui touche tant d'enfants.

lundi 8 avril 2024

billet n°91 culture

 

                                               CULTURE - I

                               


                             
   Dans le contexte actuel, la gravité des problèmes sociaux, l'ampleur de la crise économique, ont tendance à mettre la question culturelle au second plan des priorités. Lorsque des économies sont à faire, il est rare qu'un gouvernement diminue le budget de la défense, il préfère s'en prendre à la culture, reléguée dans l'esprit des décideurs, à une activité non essentielle.

  Cette conception paraît sans doute cohérente aux yeux des politiques imprégnés des règles qu'impose une société obnubilée par les critères économiques dominants ; elle n'a aucun sens dans le cadre d'une société dont le souci principal devrait être la qualité de vie des gens.

J'affirme même que dans une période aussi difficile que la nôtre, le rôle de la culture est plus important encore, car elle apporte un supplément d'âme, elle permet de sortir de la morosité du quotidien et de tisser des liens entre les individus, enfin elle contribue à leur épanouissement, à leur émancipation.

En cette période où l’on cherche des solutions nouvelles pour améliorer l’état du monde, il serait souhaitable que les aspects non économiques de l'existence prennent de plus en plus de place. Car la vie des êtres humains ne peut se limiter au travail et à la consommation.

C'est pourquoi il faut soutenir les actions qui contribuent au développement de la créativité sous toutes ses formes, il faut encourager les artistes qui défendent une culture débarrassée de ses aspects mercantiles et les aider – sous des formes qui devront être redéfinies – à jouer pleinement leur rôle social. 

N'oublions pas que ce sont les traces culturelles laissées par les civilisations qui comptent lorsque l'on porte un jugement sur elles. Nous avons besoin de romanciers, de philosophes, de poètes, de peintres, de sculpteurs, d'acteurs, de musiciens... pour accéder à l'indicible et pour faire progresser l'humanité.

lundi 1 avril 2024

billet n°90 simplicité

 


                                  La simplicité volontaire



      Quand on peut, prendre le vélo plutôt que la voiture


                                                     

    La simplicité volontaire est  de nos jours présentée en tant que levier important de la lutte pour la préservation de la planète.

Gandhi qui a lui-même appliqué ce principe fait également de la simplicité un acte de solidarité : faire en sorte que les plus pauvres « puissent simplement vivre ». 

  Vivre dans la simplicité est un acte de liberté. 
En effet, cela montre que celui qui a choisi ce mode de vie a réussi à sortir du conditionnement dans lequel la société industrielle cherche à l'enfermer dès l'enfance.

  Pour arriver à ses fins, le productivisme s'appuie sur une méthode efficace : créer, par la propagande et le matraquage, des besoins nouveaux, souvent inutiles ou pour le moins non indispensables, des besoins sans cesse renouvelés pour rester soit-disant à la pointe de la technique.
La publicité est l'agent de transmission de ce système. Elle est partout : le long des routes, au milieu des journaux et des magazines, des émissions de radio et de plus en plus  dans les programmes de la télé.
C'est elle qui a réussi, en manipulant les esprits, à changer les habitudes des gens, en leur faisant croire que le bonheur passe par l'accroissement des achats.
   La simplicité nous libère de ce conditionnement.

lundi 25 mars 2024

billet n° 89 laïcité

 

    

                                              L'école laïque

                                 


                          
                                                                 

   Dans le contexte actuel, il m’apparaît utile de rappeler ce qu’est la laïcité : un concept dont la modernité mérite d’être mise en valeur pour lutter contre  les discriminations et l’intolérance.

Au  19e siècle  les lois organisant l’enseignement primaire, de 1879 à 1886, avaient  mis en place l’école publique, gratuite et obligatoire.
 La loi de 1905  fixant les règles de fonctionnement des associations compléta les textes du siècle précédent.


  Depuis 1995, la laïcité  relève de l’article premier de la constitution :
«  La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »

J’ai enseigné dans des écoles laïques et j’ai eu des responsabilités dans les œuvres laïques. J'en ai tiré quelques  leçons. 

 Je défends ardemment la laïcité car elle est basée sur le respect des autres.
À‭ ‬ l'école, elle permet  de faire se côtoyer des élèves de milieux sociaux différents. Elle accueille des enfants dont les parents ont des convictions religieuses diverses ou sont athées,  agnostiques. Ce brassage est indispensable pour apprendre à vivre ensemble.

 La laïcité, c’est la prise en compte de la diversité des hommes et des femmes qui permet à ceux-ci de vivre dans une société ouverte. C’est la garantie pour chacun d’opter librement pour une religion ou une philosophie areligieuse, c’est la reconnaissance de l’égalité de toutes les croyances.

L'école laïque  est la seule qui permet aux élèves de côtoyer des camarades dont les parents  sont différents.
La FCPE l'a rappelé : « la laïcité, c’est accueillir à l’école tous les parents sans exception. »

Dans les classes se mélangent des enfants de pauvres, de gens aisés, d'intellectuels, d'ouvriers, de chômeurs, quelques-uns venus d'autres pays.

Cela   est bénéfique pour  les citoyens qu'il seront plus tard.

lundi 18 mars 2024

billet n°88 -hyperspécialisation

 

                                Non à  l'hyperspécialisation 

                                         

                                   Victor Hugo *
 

J'avais évoqué dans le précédent billet  les dangers de la spécialisation exagérée. Je développe cette pensée dans ce billet.

                                               *

   Dans les différentes étapes de sa vie, il est rare que l'être humain soit considéré dans sa globalité. 

  L'école tient compte en priorité des aptitudes conceptuelles. Dans la médecine classique, rares sont les spécialistes qui soignent une partie du corps sans se soucier de la personnalité du patient. 

  Le monde du travail demande des résultats, de la rentabilité. La vie de l'employé l'intéresse peu.

On a pris l'habitude pendant des siècles de cloisonner les disciplines. La société industrielle a aggravé ce phénomène en inventant l’hyperspécialisation.

  Pourtant il suffit d'un regard sur 2500 ans de vie culturelle et politique pour constater que certains ont réussi à se libérer des frontières que l’on a créées entre les différentes disciplines. C’étaient pour la plupart des  hommes privilégiés. 

Quant aux femmes elles vivaient  pour le plupart sous les ordres   du père puis du mari.

L'être émancipé se caractérise par sa globalité. Il s'épanouit dans sa vie personnelle, il est aussi un être social qui sait qu'il appartient à l'espèce humaine.

* Victor Hugo homme complet : poète, romancier, auteur de pièces de théâtre, homme politique, penseur ayant lancé l'idée d'abolir la peine de mort. Il a lancé en 1849 l'idée  "des Etats-Unis d'Europe".


lundi 11 mars 2024

billet n°87 horizon 80


                                          Changer de monde   

                                                             


                   

 Nous avons vu dans les précédents billets que la politique  doit changer ses pratiques.

    Bien que la systémique soit apparue au 19e siècle, on continue de véhiculer une pensée ancienne qui n'est pas adaptée à la réalité du monde d'aujourd'hui. 
  D'autre part, on a cru résoudre les questions complexes en favorisant dans tous les domaines une spécialisation poussée à l'extrême. Celle-ci a des conséquences néfastes dans le travail, la médecine, l'éducation... 

  L'ère nouvelle se construira pas à pas, elle naîtra du foisonnement des initiatives citoyennes prises dans tous les domaines. Elle s'appuiera sur des valeurs morales humanistes : la solidarité, le partage, la convivialité, l'honnêteté, la coopération, le respect  des hommes et de l'écologie.
  Son but sera de concilier les libertés individuelles retrouvées avec le renforcement d'appartenance à la communauté humaine.

  À coté de l'économie centralisée qui devra changer de logique en produisant uniquement des biens essentiels à  la vie et des biens utiles socialement, une économie autonome se développera sous la forme de magasins et d'entreprises autogérés.

L'ère nouvelle ne sera pas  une révolution brutale,  mais un ensemencement progressif.

vendredi 8 mars 2024

actualité 8 mars

 

                                      La journée des femmes

                                          

             
                                          Tableau de Marie Guillemine

                         
    Aujourd'hui c'est la journée internationale des femmes. Celle-ci sera utile tant qu'existera une discrimination envers elles.

   Cette journée est aussi l'occasion de rendre hommage aux femmes de tous les pays, femmes  qui nous ont éduqués, instruits, soignés, femmes qui partagent notre vie. Mais aussi celles qui par leur style de vie ou leur œuvre ont contribué à l'émancipation de la femme.

   Depuis l'antiquité certaines se sont battues pour la liberté, pour l'égalité et  contre les discriminations touchant les femmes : Sappho, Louise Labé, Louise Michel,  plus près de nous Georges Sand, Colette, Simone de Beauvoir, l'artiste-peintre mexicaine Frida Kahlo,  aujourd'hui Goliarda Sapienza l'auteure sicilienne, la chanteuse béninoise Angélique Kidjo...pour n'en citer que quelques-unes.
Dans le monde de la politique, il y a bien sûr Simone Veil.

  L'écologisme, on le sait,  est à la croisée de plusieurs mouvances.  L'apport du féminisme a été essentiel dans la construction de ce mouvement.
Il serait trop long d'énumérer toutes les pionnières de l'écoféminisme. On  peut remarquer que la plupart d'entre elles viennent  des pays anglo-saxons et en particulier des USA : Carolyn Merchant, Charlène Spretnak, Hazel Henderson...
Chacune d'elle a contribué à améliorer la condition féminine et par conséquent à faire progresser l'humanité.

  Et puis de nos jours on ne peut passer sous silence toutes ces femmes venant d'horizons différents (actrices, auteures, sportives, politiques, anonymes...) qui luttent courageusement contre une des formes les plus abjectes de la domination masculine : le harcèlement sexuel et le viol  passés sous silence pendant des siècles.
L'IVG dans la constitution acquise cette semaine est une belle décision  pour les Françaises.
   Cet engagement est un fait nouveau qui montre que la société est en train de changer.

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