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mercredi 27 février 2013

Nourrir l'humanité au 21e siècle





L'un des principaux enjeux de ce siècle sera de nourrir sainement l'humanité. En effet, une civilisation évoluée ne peut accepter de voir la situation actuelle perdurer. Selon l'Observatoire des inégalités, un milliard de personnes dans le monde connaissent la famine et 3 milliards vivent avec moins de 2,5 dollars par jour.
Il s'agit là d'un des déséquilibres illustrant l'état dramatique dans lequel se trouve le monde d'aujourd'hui, déséquilibre qu'il convient de replacer dans le contexte global de l'ère industrielle finissante, avec ses désordres environnementaux et économiques.
D'un côté, des gens qui souffrent de malnutrition ou qui meurent de faim, de l'autre des personnes qui absorbent trop de calories ; d'une manière générale une alimentation produite de manière industrielle en polluant l'eau et les sols, en dépensant beaucoup trop d'énergie, et en trompant les consommateurs. Les récents scandales touchant la viande et les plats cuisinés révèlent enfin les aspects cachés de l'agroalimentaire.

Une chose est sûre : la société ne peut continuer de fonctionner ainsi indéfiniment. Pour des raisons éthiques, écologiques, sanitaires   et sociales, il faut revenir à une agriculture naturelle et, dans les pays riches, changer nos habitudes alimentaires. Cela touche particulièrement la consommation de la viande. Car (cela a été prouvé dans plusieurs études récentes et démontré dans le livre  NoSteak) l'élevage industriel coûte cher à la collectivité, par les pollutions qu'il génère et les subventions qu'il reçoit. Avec l'accroissement prévu de la population mondiale dans les prochaines décennies, ce type de production deviendra impossible.
Il apparaît donc nécessaire de se préparer dès maintenant à ce changement - comme on doit le faire dans d'autres domaines pour entrer dans la société de l'après-pétrole – en diminuant la consommation de viande ou mieux encore en adoptant un régime végétarien, en revenant à une agriculture paysanne et en préparant, par le biais de la formation, la reconversion des agriculteurs vers l'agriculture de l'avenir.

Dans le débat qui vient de s'instaurer sur la question de la viande, les arguments des végétariens sont largement partagés, notamment par les médecins et les nutritionnistes. En dehors des industriels de l'agroalimentaire, seuls les défenseurs de la gastronomie traditionnelle font entendre leur voix. Leur message ne pèse pas lourd face à l'enjeu mondial qui se présente : nourrir l'ensemble de l'humanité en respectant l'environnement.

lundi 25 février 2013

Préparer l'après-pétrole


CONFERENCE



J'aurai le plaisir de présenter prochainement une conférence qui présente les enjeux économiques, écologiques et sociaux de la période de transition qui vient de commencer.

Vingt et un ans après le sommet de Rio en 1992 et la naissance du concept de développement durable (ou soutenable), l'état de la planète s'est encore dégradé et le système économique mondialisé a montré ses limites et ses dangers.

Nous vivons la fin d'une époque et nous entrons dans une période de transition qui conduira progressivement vers une nouvelle ère.
Il nous faut réussir cette transition, d'abord en prenant les mesures d'urgence qui permettront de maîtriser le réchauffement climatique, ensuite en mettant en place des initiatives dont le but sera triple :
-réconcilier l'Homme avec la nature
-réduire les dépenses énergétiques
-créer de nouveaux emplois dans le cadre d'une économie nouvelle basée sur les valeurs de partage, d'échange, de convivialité.
Pour cela il sera nécessaire de modifier nos modes de vie, notre façon de penser, notre rapport au temps.

Ces idées n'ont rien d'utopique. La transition est déjà en marche.
Dans plusieurs pays d'Europe, certaines expériences sont engagées depuis 8 ans. Deux d'entre elles ont déjà obtenu des résultats probants : en Irlande à Kinsale, en Suède à Overtornea, petite ville de 5000 habitants qui comptait 20% de chômeurs. En 6 ans, 200 petites entreprises ont été crées, soit plus d'un millier d'emplois ( essentiellement dans l'agriculture et l'écotourisme).
Mais beaucoup d'autres expériences existent ailleurs, en Belgique, en France ; dans le Pas-de-Calais l'association Tous Parrains forte d'un réseau de 250 bénévoles impliqués dans le parrainage pour l'emploi travaille depuis plusieurs mois sur le concept de l'économie de la convivialité.

La réussite de la transition dépend en grande partie du degré d'engagement de chacun d'entre nous.

PREMIERES DATES :
Jeudi 14 mars 2013 à 18 h à la Maison des Associations de Saint-Martin Boulogne
Jeudi 18 avril 2013 à la CCICO antenne de Boulogne-sur-mer

La conférence sera suivie d'un débat animé par le journaliste Philippe Harbart

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mercredi 20 février 2013

Réussir la transition




Presque tout le monde est d'accord aujourd'hui pour dire que nous vivons la fin d'une époque et que nous entrons dans une période de transition.
Le constat étant fait sur l'incapacité du système actuel à résoudre les problèmes sociaux, économiques et environnementaux qui touchent le monde entier, il faut prendre rapidement les décisions qui permettront de réussir la transition.

J'ai dernièrement regroupé, dans une série de billets intitulés Changer d'ère, six idées qui me semblent indispensables pour assurer cette réussite. Je n'y reviendrai pas aujourd'hui.
Ce qu'il me paraît important de souligner, c'est qu'il faut à tout prix tirer la leçon des 20 dernières années afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs.

En 1992, le sommet de Rio s'était achevé sur la décision de mettre en place des initiatives basées sur une idée nouvelle : le concept de développement durable ( ou soutenable).
Vingt et un ans plus tard, malgré les actions menées par certains états, des collectivités locales, des ONG et des associations, le développement durable n'a pu ralentir le réchauffement climatique et le fossé entre pays riches et pauvres persiste.
A cela, plusieurs raisons : d'abord tous les pays ne se sont pas engagés à fond dans la démarche, mais surtout parce que ce type de développement ne s'est pas attaqué aux racines du mal : le productivisme dont le but est de faire le plus possible de profit sans se soucier des conséquences de ses actes.
Beaucoup de grandes entreprises se sont même servies du concept pour le dénaturer et en faire un argument de marketing ; depuis deux décennies le vert a été mis à toutes les sauces pour vendre des produits qui n'étaient ni durables ni équitables.
Dans la période qui s'annonce, le même phénomène risque de se reproduire. Le vert ayant fait son temps, les communicants vont certainement trouver bientôt de nouveaux slogans susceptibles de séduire les consommateurs.
C'est le rôle des associations, des ONG, des scientifiques, des politiques, des médias, d'informer les citoyens pour leur permettre de faire le tri entre ce qui relève de la publicité et ce qui constitue la réalité.
Pour ma part, quatre objectifs me paraissent nécessaires à la réussite de cette transition :
- L'économie de marché doit se moraliser.
- De nouvelles formes d'économie doivent se mettre en place ; elles seront axées sur le partage, l'échange, la coopération.
- Préparer l'après-pétrole, c'est économiser l'énergie et les ressources naturelles : la sobriété doit être recherchée dans toutes les activités humaines.
- Améliorer notre connaissance du monde et de la nature est une nécessité. Le savoir ne doit pas être détenu par une « élite », il faut partager les connaissances.

Telles sont les bases de la société conviviale.

mercredi 13 février 2013

Lasagnes : faillite d'un système


LE FAIT MARQUANT n° 3


                                
                       Le cheval :" Finir dans des lasagnes au bœuf ? Impensable !"


L'affaire des lasagnes contenant de la viande de cheval a ému toute l'Europe. D'abord parce qu'il y a eu tromperie sur les ingrédients incorporés dans le produit, et surtout parce que, dans l'Europe d'aujourd'hui, le cheval est un animal qu'on aime et que l'idée de manger un être vivant familier, tel que le chat et le chien, paraît inconcevable au consommateur omnivore ( le végétarien, notons-le au passage, a vis-à-vis de la viande un positionnement plus logique).
Ce scandale des lasagnes mérite trois remarques :
  • 1. Le système mondialisé qui provoque ces dérives est prêt à tout pour faire le maximum de profit. Sa logique mène à l'absurde et elle est dangereuse. Que penser en effet de cette méthode qui consiste, pour fabriquer un produit alimentaire, à faire des milliers de kilomètres, à traverser maints pays, pour aller d'un fabricant implanté en France au consommateur qui peut, dans certains cas, habiter à proximité de l'entreprise ? Du point de vue écologique, c'est une aberration flagrante.

  • 2. Ce fait révèle une crise alimentaire qui ne date pas d'aujourd'hui. Le consommateur, de plus en plus attentif à ce qui est dans son assiette, ne peut plus avoir confiance dans une industrie agroalimentaire qui n'offre plus des produits de qualité et dont les méthodes, surtout en ce qui concerne l'élevage, commencent à être dévoilées grâce à l'action d'associations. Seul un retour à une agriculture naturelle pourrait rétablir la confiance.

  • 3. D'une manière générale, c'est la question du droit à l'information qu'il faut absolument revoir. Car derrière cette affaire de lasagnes révélée par les Britanniques, combien d'affaires ont été cachées ? Et lorsqu'elles ont été dévoilées, c'est à l'action d'associations qu'on le doit. Le nuage radioactif de Tchernobyl qui s'était arrêté à nos frontières, l'amiante qu'on a fait manipuler aux ouvriers pendant des années, le Médiator qui a tué au moins un millier de personnes....sont encore dans toutes les mémoires.
Les citoyens ont droit à une information honnête sur les produits et les faits qui concernent leur santé.

mercredi 6 février 2013

Cri d'alarme pour les zones humides


LE FAIT MARQUANT  -  n° 3


Marais de Condette (62) réhabilité récemment


Soyons francs, la journée mondiale des zones humides, qui a eu lieu le 2 février, est passée quasiment inaperçue.
Si je reviens aujourd'hui sur cette question, c'est parce qu'elle concerne un problème écologique grave : depuis 1900 la moitié des zones humides ont disparu et cela constitue une menace sérieuse pour la biodiversité et le cycle de l'eau.

Rappelons que les zones humides sont des étendues d'eau douce, saumâtre ou salée, naturelles ou artificielles, telles que les marais, les fagnes ( landes marécageuses et tourbeuses), les tourbières.
Leur rôle est important : elles contribuent à l'apport d'eau douce, elles diminuent les risques d'inondations et elles retiennent le carbone. Mais, au-delà de l'intérêt environnemental, il y a aussi leur contribution à la qualité du cadre de vie. Elles sont, pour les promeneurs, des lieux privilégiés pour se ressourcer et pour découvrir une faune et une flore variées. Pour les élèves et les étudiants, elles ont un rôle pédagogique indéniable.

Les zones humides constituent donc des écosystèmes de valeur qu'il est indispensable de préserver, de restaurer, comme l'a fait la petite commune de Condette, dans le Pas-de-Calais (photo).

Elles sont bien entendu les victimes de certaines activités humaines, comme l'agriculture industrielle et une urbanisation qui n'hésite pas à sacrifier de vastes surfaces au nom du profit. Elles souffrent des pollutions liées à l'industrialisation et aux transports, 

Un rapport présenté dernièrement à Genève adresse un cri d'alarme aux décideurs et aux citoyens. Il nous invite à remettre en cause les activités qui détruisent les écosystèmes.

vendredi 1 février 2013

Minuit sonne



Minuit sonne à l'église voisine ; minuit sonne, c'est l'heure
des amours clandestines, des   amours  passagères nées 
d'un regard.


Minuit sonne  à  l'église voisine ;  près du port des marins 
désespérément  cherchent  dans  des   alcools     râpeux
l'improbable parfum   de la volupté.


Minuit sonne à l'église voisine. Minuit  sonne, c'est l'heure
où dans la solitude  renaissent les douleurs.
C'est  l'heure  où  des   ombres hideuses se glissent dans
les rêves des enfants qui sanglotent.


Minuit sonne à l'église voisine.
Sur la fenêtre de la chambre un papillon déploie ses ailes.

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