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samedi 29 mars 2014

Parler, lire, écrire


Le mois de mars s'achève et avec lui le mois des mots, organisé pour mettre en valeur la langue française et notre littérature.





PARLER
Si la plupart des œuvres littéraires sont faites pour être lues, certaines ont vocation à être déclamées.
Dans l'Antiquité, il y avait un débat entre la valeur de l'oral et celle de l'écrit, certains préférant la pensée vivante exprimée oralement. Et l'on sait que Socrate n'a pas écrit la moindre ligne.
Bossuet, considéré comme l'un des meilleurs orateurs de tous les temps, considérait que ses sermons et ses oraisons funèbres n'étaient pas de la littérature. La plupart de ceux-ci  n'étaient pas rédigés ; il se servait des quelques notes qu'il avait prises avant de parler et comptait beaucoup sur l'improvisation pour fournir un discours susceptible de captiver ses auditeurs.
Cette méthode est encore utilisée par les orateurs modernes.
Quant à la pièce de théâtre, elle est faite pour être jouée : ce sont les comédiens et le metteur en scène qui font vivre le texte.
Enfin, en ce qui concerne la poésie, certains pensent qu'il n'est pas souhaitable qu'elle soit déclamée, qu'il faut l'apprécier avec les yeux. En effet, on sait qu'un bon comédien peut embellir un texte banal.

LIRE
Lire pose un problème cornélien : soit vous voulez connaître les auteurs le mieux possible et vous lisez toutes leurs œuvres ; vous passez alors à côté de chefs d’œuvre que vous n’aurez pas le temps de lire ; soit vous lisez peu d’ouvrages de nombreux auteurs représentant les cultures les plus variées et vous ne connaîtrez jamais profondément l’un d’eux.

On constate aussi que les goûts littéraires changent selon les périodes de la vie, ce qui permet au fil du temps de se plonger dans des univers différents.

ÉCRIRE
Que l'on fasse partie du commun des mortels ou qu'on soit un auteur renommé, on a l'obligation de respecter ceux qui vont vous lire, c'est-à-dire d'écrire clairement, en respectant les règles de la langue.
J'entendais la semaine dernière Christine Angot - venue présenter à la télévision son dernier ouvrage – justifier, au nom du talent et de l'inventivité disait-elle, de grossières fautes de français.
La qualité d'un écrivain ne peut être dans le massacre d'une langue, elle est dans l'originalité des idées ou des situations présentées, dans la sincérité, dans la recherche du mot juste, dans l'effet de surprise créé par une tournure...et dans le plaisir que son style procure au lecteur.



jeudi 27 mars 2014

L'urgence sociale ( Regard sur une élection)



Depuis dimanche soir, les commentaires sur le premier tour des élections municipales ont été nombreux. Qu'il s'agisse de ceux faits par les politiques ou de ceux des journalistes, ils abordent la question de manière superficielle : les premiers n'analysent pas : ils pensent au second tour, les seconds s'expriment dans l'immédiateté.
Ces commentaires incomplets se rejoignent sur certains points : ils soulignent le niveau élevé de l'abstention, les bons scores du FN dans certaines villes et – malgré quelques exceptions ici et là - la chute impressionnante du PS due à la déception des électeurs qui n'ont pas retrouvé dans les actions menées depuis deux ans par le gouvernement les promesses du candidat à la présidence.

Je voudrais pour ma part apporter un autre éclairage, lié aux réflexions que je mène en ce moment sur les enjeux de la transition écologique dont j'ai déjà présenté quelques principes dans ce blog ( notamment dans les billets intitulés Changer d'ère et récemment dans Les anonymes).
Rappelons au passage que l'idée de transition est née du constat que la société mondialisée était au bord du gouffre et qu'elle n'offrait aucune piste crédible pour s'attaquer aux problèmes environnementaux, mais aussi aux questions sociales et économiques.

Si dimanche dernier les questions environnementales n'ont pas joué un rôle fondamental dans le choix des électeurs ( malgré un score honorable des écologistes), l'aggravation des inégalités sociales et le rejet d'une certaine façon de faire de la politique ont conduit de nombreux électeurs à s'abstenir ou à voter pour la droite extrême.
Comment en est-on arrivé là ?
En France, l'Assemblée constituante avait jeté les bases d'une société plus juste en décidant, lors de la fameuse nuit du 4 août 1789, d'en finir avec le «  régime féodal » et avait supprimé tous les privilèges.
On s'est vite éloigné de l'idéal révolutionnaire de 89, exprimé par la devise républicaine. Dans son livre La société des égaux (éditions du Seuil), Pierre Rosanvallon écrit que l'égalité signifie que « nul n'est soumis à la volonté d'autrui »*, c'est-à-dire que chaque personne a droit à l'autonomie, que dans ses relations sociales, elle s'exprime librement, en toute indépendance.
Le rapport le plus inégal entre les hommes avait été l'esclavage ; en garantissant dès la naissance l'égalité pour tous, la République apportait la liberté, l'émancipation.

Or, cette égalité inscrite dans les textes, n'a jamais été une réalité. Dans les usines et les bureaux, la hiérarchie a imposé sa domination, les notables de la politique et les prétendues élites ont regardé les gens du peuple avec condescendance. L'égalité des chances devant les études et le travail n'a jamais existé. Mais grâce aux combats menés par les travailleurs au cours des 19e et 20e siècles, les inégalités sociales se sont progressivement réduites.
À partir des années 80, observe Pierre Rosanvallon, les choses ont changé : « Nous sommes au cœur d'une contre-révolution » écrit-il.
Les inégalités se sont accrues : il s'agit d'un phénomène mondial ( 3 milliards de personnes vivent avec moins de deux dollars et demi par jour et 1% de la population mondiale détient la moitié des richesses * ).
La France n'échappe pas à ce phénomène : les droits fondamentaux n'existent plus pour ceux qui sont privés de travail ( on ne parle même plus de plein emploi), l'accès au logement devient de plus en plus difficile, la grande pauvreté à laquelle on avait promis de s'attaquer persiste.

Certains exploitent cette situation en proposant des idées contraires aux principes républicains : ils rejettent l'égalité et lui préfèrent l'idée de supériorité, ils rejettent la fraternité et prônent la division et l'exclusion. Sans égalité et sans solidarité, les libertés n'existeraient plus.
Aujourd'hui, dénoncer ces théories conservatrices et dangereuses ne suffit plus.
La seule issue possible est de s'attaquer dès maintenant à l'injustice sociale. 
C'est l'une des priorités de la transition : rétablir les équilibres écologiques et sociaux, et construire une société conviviale dans laquelle chacun serait libre et solidaire des autres.

* La société des égaux p.39

* source : Oxfam

lundi 24 mars 2014

Sur mon bloc-notes ( semaine 13 -2014)

À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.



Les mots dénaturés
Chaque mot a un sens, voire plusieurs. Pour que l'échange entre l'émetteur d'un message et son récepteur soit sincère, il est nécessaire de respecter le sens des mots. C'est un préalable au langage de vérité.
Or, cette règle est très souvent bafouée par des gens qui dramatisent les situations ou les travestissent à des fins politiciennes ou  financières... 
Ces dernières semaines, on a pu relever de nombreux exemples de cette pratique. En voici quelques-uns.

Viol
Le sens de ce mot est si précis qu'il n'est pas nécessaire d'en redonner ici sa définition.
Ce mot désigne un acte abject dont sont victimes des adultes (le plus souvent des femmes) et aussi des enfants.
L'utiliser dans d'autres circonstances, pour évoquer, comme l'a fait récemment un responsable politique à propos des écoutes légales menées dans le cadre d'affaires touchant l'ancien président de la République, est une injure faite à celles et ceux qui ont subi ce crime.

Complot
Qu'est-ce qu'un complot ? Un «  projet concerté secrètement contre quelqu'un ou une institution. » *
Toujours dans le cadre des affaires citées plus haut, voilà un autre terme souvent entendu ces derniers jours pour parler des procédures entreprises.
Le recours à la dramatisation produite par ce mot qu'on a dénaturé a pour but de troubler l'opinion : celui à qui la justice demande des comptes se pose en victime. Il s'agit d'une manipulation qui, dans certains cas, pourra porter ses fruits.

Dictature
« Régime politique autoritaire ; pouvoir absolu, suprême (figuré) ».
On sait les souffrances endurées par les peuples dirigés  par les dictateurs et on ne souhaite à personne de vivre sous un tel régime.
Dans le magazine du Monde de cette semaine, on peut lire qu'un candidat parisien veut mettre fin « à douze ans de dictature anti-voiture ».
Ici encore, on est dans le mensonge grossier puisque les décisions concernant la circulation sont bien sûr prises de façon démocratique. Procédé malhonnête utilisé dans le but d'imposer ses propres idées.


* Toutes les définitions proviennent du Robert

samedi 22 mars 2014

Plaisir des mots ( le mois des mots 2)



1. Qu'ils soient écrits, prononcés ou seulement intériorisés, les mots nous sont indispensables car les idées ont besoin des mots pour être exprimées. Et plus le mot est précis, plus la pensée sera claire.
C'est pourquoi le relâchement auquel on assiste actuellement en matière de langage, le fait d'utiliser de moins en moins de mots, de les utiliser parfois sans discernement, en les dénaturant (j'y reviendrai dans mon prochain billet) est un phénomène inquiétant qu'il faut absolument combattre.

2. Mais les idées viennent aussi des mots : le dictionnaire des idées par les mots – qui fait partie des usuels du Robert - nous le rappelle dans un ouvrage bien conçu qui permet de « faciliter le passage d'une idée à un mot ou d'un mot à une idée. » *
C'est aussi un exercice pédagogique intéressant qui entraîne à penser et à écrire : choisir un mot (cravate, pain, bille...) et développer à partir de ce mot une ou plusieurs idées.
Une centaine de textes de ce blog ont été écrits sur ce principe ( voir les rubriques : le mot de la semaine, la leçon des choses)

3. Le pouvoir des mots va au-delà du rôle de traduction de la pensée. Assemblés d'une certaine façon, avec plus ou moins d'habileté, en introduisant des éléments surprenants ( tels que « la Terre est bleue comme une orange » de Paul Eluard), en combinant des sons qui créent une harmonie, les mots participent à un phénomène étonnant : ils forment un ensemble qui procure un plaisir quand on le lit.
La poésie est la forme la plus aboutie de l'expression écrite.

4. Ecrire un poème, c'est partir d'une inspiration et ensuite travailler sur les mots. 
Chaque mot est l'objet d'une hésitation avant le choix de celui qui paraît convenir le mieux. 
Le reste est un processus mystérieux qui tient de l'artisanat, de l'alchimie, du hasard, de la fantaisie... 

5. L'attitude du poète devant le mot diffère de celle du scientifique. Pour faire la description d'un phénomène, d'une plante, d'un animal, celui-ci est obligé d'utiliser un vocabulaire très précis. Le poète n'a pas cette contrainte. Cependant le choix est parfois difficile à faire.
Voici deux exemples concrets :
Dans le poème Les oiseaux migrateurs ( 3 janvier 2010 - sur ce blog) j'écrivais :
Amaigries, épuisées / les bernaches nonnettes / poursuivaient leur voyage.
Dans la  version définitive ( septembre 2013) on lit :
Amaigris, harassés / les oiseaux migrateurs / obstinément /poursuivaient leur voyage.

Pourquoi ce changement ? Parce que j'ai estimé que préciser le nom de ces oiseaux n'apportait rien de plus à un texte évoquant la mort brutale d'oiseaux fatigués par un long périple ( Et soudain / un bruit sec / là-bas dans les marais. / Un cœur /cesse de battre.

Autre exemple : Le mot arbre revient souvent dans mes textes :
Extrait de Forêts : Et je m'enfoncerai /dans ces forêts profondes / où les arbres frissonnent / comme des épidermes.
Ici il n'est pas nécessaire de citer le nom des arbres.
Par contre dans Le saule qui évoque la mort d'une jeune fille, le symbole du saule est important :
Les branches du saule/ sous lequel chaque soir/ elle venait s’asseoir / ne boiront plus l’eau de la source.

* Avant-propos de D. et D. Delas









jeudi 20 mars 2014

Mars mois des mots 1

Père


Méfie-toi des mots et de leurs pièges.
Tu dis le mot Père et le malentendu commence.

Père, mot admirable. C'est ton père mort à Dachau, ton père ce martyr, ce héros.

Père, mot tabou. Père, tu n'oses prononcer ce mot devant les bien-pensants, toi qui n'as jamais vu de père à la maison.

Père, mot honteux. C'est ce père que tu ne veux plus voir car il a trahi les idéaux de sa jeunesse pour suivre des routes nauséabondes.

Père, mot sublime pour ceux qui tournent leur regard vers l'éternité.
Père tout-puissant qui êtes aux cieux et qui vous y cachez bien.

Mais il suffit d'ouvrir un dictionnaire pour y lire :

Père, homme qui a engendré un ou plusieurs enfants.

mardi 18 mars 2014

Sur mon bloc-notes ( Semaine 12 -2014)

À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.




Je viens de passer quelques jours aux Pays-Bas où deux évènements font l'objet de nombreuses conversations : cette semaine ont lieu les élections municipales et la semaine prochaine se tiendra le sommet international de la sécurité nucléaire à La Haye.

Mentalités différentes
La différence des mentalités entre la France et les Pays-Bas - deux pays d'Europe pourtant peu éloignés physiquement – est visible à certains signes du quotidien. Par exemple, dans le magasin où je me rends, des jeunes femmes travaillant à la caisse portent le voile. Ici cela ne pose aucun problème.
En ce qui concerne les élections, le Hollandais - habitué à la proportionnelle intégrale qui est bien sûr le système le plus démocratique puisqu'il garantit une juste présence de toutes les opinions politiques - s'étonne qu'une démocratie comme la nôtre utilise un système qui déforme la réalité des forces en présence, qu'il s'agisse du scrutin majoritaire ou de la proportionnelle « corrigée » qui favorise fortement la liste arrivée en tête.
Combien de temps faudra-t-il attendre encore pour que la proportionnelle s'impose en France ?

Le sommet sur le nucléaire
Quand on arrive ces jours-ci par la route dans les environs de La Haye, on ne peut échapper à l'information : partout des panneaux annoncent le sommet international qui aura lieu les 24 et 25 mars. Sécurité oblige, de nombreuses routes seront fermées à la circulation entre l'aéroport de Schiphol et Scheveningue, la ville touristique voisine de La Haye.
Ce sommet est une initiative du président Obama ; c'est le troisième après ceux de Washington et de Séoul.
Son objectif est de réduire la quantité de matériel nucléaire dans le monde et d'améliorer la sécurité.
Cinquante-trois pays participeront à cette rencontre internationale.
Poutine a annoncé qu'il ne serait pas présent, ce qui n'étonnera personne.

Lobbies
Le Robert définit ainsi le mot lobby de manière succincte : « groupe de pression». Cette définition mérite quelques commentaires.
Les lobbies sont très nombreux à travers le monde et représentent les activités les plus diverses ; l'agriculture, l'automobile, le gaz, le nucléaire, les boissons alcoolisées, les produits pharmaceutiques.... et bien d'autres sont défendus inlassablement auprès des décideurs
par ces groupes de pression dont le but est de défendre leurs intérêts, souvent au mépris de la santé des gens et de l'environnement.
La plupart des lobbies travaillent contre l'intérêt général. On peut donc considérer que leur activité est nuisible.

Le Printemps des Poètes
François Maynard n'est pas un poète très connu. Il est né à Toulouse en 1582, a été secrétaire de Marguerite de Valois, élève de Malherbe est membre de l'Académie française. Il est mort en 1646.
Je profite du Printemps des poètes pour mettre à l'honneur cet auteur dont le style annonce déjà les poètes des 18 et 19e siècles.
Son long poème La belle fille commence ainsi :

Cloris, que dans mon cœur, j'ai si souvent servie
Et que ma passion montre à tout l'Univers,
Ne veux-tu pas changer le destin de ma vie,
Et donner de beaux jours à mes derniers hivers !

(Pour lire le poème entier, cliquez ici )



mercredi 12 mars 2014

Ils ont chanté les anonymes n° 7



Voici aujourd'hui le dernier volet de la série de billets sur les anonymes. Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce thème, mais il faut savoir s'arrêter !
En ce mois de mars consacré aux mots, penchons-nous sur les auteurs qui ont rendu hommage aux « gens ordinaires », ceux qui vivent sans faire parler d'eux, qui travaillent dans des conditions plus ou moins difficiles, à ces mères, ces pères, qui accomplissent leur tâche de parents avec amour, à ces jeunes gens qui sont morts dans les tranchées il y a juste cent ans, à ces résistants anonymes qui se sont battus pour que notre pays redevienne libre. Tous ces anonymes qui, avec leurs qualités et leurs défauts, font preuve d' humanité.

De nombreux romanciers et poètes ont évoqué ces héros du quotidien : dans Germinal, Zola a dépeint la vie dure des mineurs ; Victor Hugo a décrit la pauvreté dans ses romans et ses poèmes. Oceano nox est un hommage au métier de marin. Avec eux je pourrais citer Jean Richepin, Guillevic, Prévert, Neruda et bien d'autres encore...
Certains chanteurs ont eux aussi été inspirés par la vie des gens du peuple.
Pierre Bachelet, homme du Nord, a connu les corons et les mineurs qui abîmaient leurs poumons dans la poussière du charbon. Dans la chanson Les corons, il évoque la silicose et les accidents dûs aux coups de grisou.
Bernard Lavilliers a chanté le travail des ouvriers des aciéries. Dans les Mains d'or , il manifeste sa solidarité avec ces  travailleurs « aux mains d'or ».      

Et puis il y a Brassens qui, dans de nombreuses chansons a parlé des gens modestes :

Pauvre Martin, par exemple  creusait la terre : " avec, à l'âme, un grand courage, / Il s'en allait trimer aux champs ! " 

Et l'on pense aussi à la vieille épouse de Bonhomme «  pauvre vieille de somme » qui dans le vent froid d'hiver « va ramasser du bois mort / Pour chauffer Bonhomme. »

Quant à la Chanson pour l'auvergnat, elle met en lumière la fraternité de trois personnages ne possédant pas grand-chose ( l'Auvergnat, l'hôtesse, l'étranger). Mais ils compatissent au malheur de celui qui n'a rien en offrant, l'un, un peu de bois, l'autre un morceau de pain et le troisième un sourire, alors que «  tous les gens bien intentionnés (lui) avaient fermé la porte au nez. »
Une chanson qui parle de gens ordinaires et dépeint au passage les travers d'une certaine partie de la société qui,  un demi-siècle plus tard, a peu changé.







lundi 10 mars 2014

Sur le bloc-notes ( semaine 11 -2014)

À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.


Culture et économie
Tous ceux qui contribuent à l'action culturelle, qu'ils soient bénévoles ou professionnels, sont attachés à l'idée d'une culture ambitieuse ( ce qui ne signifie pas élitiste) c'est-à-dire une culture qui s'adresse au plus grand nombre, tout en recherchant la qualité.
Le rôle social de la culture est évident. Il est primordial  aussi bien au niveau local que national.
C'est aussi un outil de développement économique : en France, la culture représente 670 000 emplois.
Un argument pour la défendre coûte que coûte.

Les municipales
L'échelon municipal est celui qui est le mieux adapté à la démocratie participative. Dans la période de transition que nous vivons, il sera intéressant de noter la place que tiendra dans les programmes des candidats la volonté de favoriser les initiatives citoyennes conduisant à améliorer les conditions de vie des citadins et des ruraux.

Versatilité
La semaine dernière, je rappelais que l'innovation est nécessaire. Celle-ci a un sens quand elle s'inscrit dans une démarche bien définie, visant des objectifs à long terme.
Ne confondons pas innovation et versatilité.
Rappelons d'abord la définition donnée par le Robert :
Versatile : sujet à changer facilement d'opinion ; exposé à des revirements soudains.
La versatilité est un défaut de notre époque qui conduit à prendre des décisions incohérentes car aucune ligne claire n'est définie.
De nombreux décideurs économiques et politiques sont versatiles, hélas ! On subit tous les jours les conséquences de ce trait de caractère.

Le Printemps des Poètes
De nombreux thèmes ont inspiré les poètes. Parmi ceux-ci, il y a la mer.
Audresselles (Côte d'Opale)
En ce mois où la poésie est à l'honneur, replongeons-nous en quelques vers dans l'univers de quelques auteurs :
Guillevic : Je ne suis pas un dictionnaire,
Je parle de nous deux
Et quand je dis la mer,
C'est toujours à Carnac. ( extrait de Carnac)
Emile Verhaeren :
La mer ! La mer !
La mer tragique et incertaine,
Où j'ai traîné toues mes peines ! ( extrait de : Au bord du quai)
Garcia Lorca : La mer
Sourit au loin.
Dents d'écume

Lèvres de ciel. ( La ballade au bord de la mer) 

mercredi 5 mars 2014

Zoom sur : l'innovation soutenable



Toutes les initiatives qui seront prises dans le cadre de la transition s'appuieront, dans tous les domaines, sur  des innovations. 
Celles-ci devront répondre à certaines règles.


L’innovation fait peur à beaucoup de gens qui redoutent le changement. Elle est pourtant un processus observé dans la nature : les espèces végétales et animales n’ont cessé d’évoluer, de s’adapter, pour continuer d’exister.
Elle est aussi dans la nature humaine, c’est l’élan vital - dont parlait Bergson - qui pousse l’homme à chercher sans cesse ce qui peut améliorer son existence.
L’innovation ne se manifeste pas seulement dans le domaine technologique.
Innover c’est aussi opérer un changement dans la manière de pensée. C’est ainsi qu’on peut dire que le passage, au milieu du 19e siècle, de la pensée mécaniste à la pensée complexe (ou globale) introduite par l’écologie scientifique a été l’innovation la plus importante de l’époque moderne.

Si l’innovation est indispensable, elle doit cependant répondre à certaines règles pour constituer un progrès.
Il est souhaitable qu'elle permette d'améliorer les conditions de vie et qu'elle contribue à améliorer les conditions de travail.
Il est nécessaire qu'elle respecte l'environnement et qu'elle s'appuie sur une économie des ressources.

Si toutes ces conditions sont rempliés, je parlerais alors d'une innovation soutenable.
Dans le cas contraire, elle ne serait qu’un gadget conçu pour attirer le consommateur.


mardi 4 mars 2014

Sur mon bloc-notes ( semaine 10 - 2014)



À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.

Semaine 10



Refuser les conservatismes
Tous les signes montrent que le système occidental s'effondre. Ce ne sont pas seulement l'économie et l'environnement qui sont en péril ; la crise est aussi culturelle.
On assiste actuellement en France à la montée en puissance d'une pensée incapable d'imaginer l'avenir car elle se fige dans l'idée fausse que le modèle français est supérieur aux autres et qu'il faut le garder tel qu'il est, refusant ainsi toute idée d'évolution.
Ce positionnement conservateur doit être fermement combattu, d'abord parce l'idée de supériorité d'un peuple ou d'une civilisation est dangereuse ; elle conduit au mépris de l'étranger et dérive souvent vers le racisme, et ensuite parce qu'il serait irresponsable de ne rien faire pour améliorer le sort des gens qui souffrent, de ne rien faire pour garantir un avenir aux générations qui suivront.
Ce combat contre les conservatismes ne relève pas seulement de la sphère politique, il concerne tous les citoyens.

Refuser la médiocrité
Médiocrité (sens moderne) : insuffisance de qualité, de valeur (le Robert)
Par ailleurs la société moderne s'est enfoncée peu à peu dans une médiocrité qui découle de sa logique : le matérialisme sans morale, recherchant toujours plus de rentabilité, a éclipsé l'idéalisme ; la pensée versatile obnubilée par l'immédiateté a pris le pas sur la pensée profonde qui s'appuie sur le long terme.
Pour illustrer ce propos, comparons les responsables français du siècle précédent et d'aujourd'hui.
Au 20e siècle, deux personnalités ont marqué l'histoire : Jaurès et de Gaulle.
Le premier, dont on célèbre cette année le centenaire de la mort, voulait créer une société humaine harmonieuse. Agrégé de philosophie, il a laissé une œuvre dans laquelle il défend des idées qui n'ont pas vieilli cent ans plus tard. Jaurès a été de tous les combats pour la justice, la paix et la liberté.
Quant à de Gaulle, pour une grande majorité de Français, il est l'homme du 18 juin 1940, celui qui a refusé de capituler devant le pouvoir nazi alors que d'autres s'en accommodaient, un des grands acteurs de la  réussite de la Résistance.
Tous deux ont été des hommes de courage.
Ceux qui représentent aujourd'hui la gauche et la droite font pâle figure à côté d'eux.

D'autres, dans le monde, ont aussi montré leur humanisme et porté des messages forts au monde entier. Parmi eux : Gandhi qui a mis en pratique la non - violence et Nelson Mandela qui a réussi à abattre l'apartheid en pratiquant le pardon.
La médiocrité mène à la décadence. Le courage, le respect des autres, les valeurs morales universelles, la préférence donnée à l'intérêt général, font progresser la société.

Mars, le mois des mots
Impulsé par le ministère de la culture, le mois des mots est une initiative intéressante.
C'est un encouragement à la création : les mots ont un pouvoir magique ; il suffit de les assembler habilement pour créer une émotion, raconter une histoire.
Le mot peut être une source d'incompréhension, un piège : il nécessite une éducation afin qu'il soit compris. La maîtrise des mots est nécessaire : elle permet l'émancipation de l'individu, l'exercice de la citoyenneté.
Trois évènements marqueront Mars, le mois des mots :
- Le Printemps des Poètes
- La semaine de la francophonie
- Le Salon du Livre

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