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samedi 30 août 2014

Evasion 13 (été 2014) En guise de conclusion

Déjà le mois d’août s’achève,‭ ‬et avec lui cette série de billets de vacances consacrés au thème de l’évasion.‭  
Je voudrais remercier‭  ‬Ramon CIURET qui a eu la gentillesse de me proposer‭  ‬une bonne centaine de ses photos se rapportant à ce thème.‭ ‬Parmi elles,‭ ‬il m’a fallu faire un choix,‭ ‬ce qui ne fut pas facile.‭ ‬Tous les textes parus ce mois-ci ont été inspirés par ces photos.
Je remercie aussi les lectrices et les lecteurs qui m’ont fait parvenir leurs avis et commentaires,‭ ‬montrant ainsi l’intérêt porté aux sujets abordés.


‭                              ‬EN GUISE DE CONCLUSION
‬Le temps




À longueur d’année,‭ ‬la plupart d’entre nous menons une course infernale contre le temps,‭ ‬dans le métro,‭ ‬pour prendre un train,‭  ‬arriver à l’heure au travail ou à un rendez-vous,‭ ‬aller chercher les enfants à l’école...‭ 
Une église,‭ ‬à Bâle,‭ ‬au pays de l’horlogerie,‭ ‬nous rappelle,‭ ‬avec son cadran solaire et son horloge l’un au-dessus de l’autre,‭ ‬l’importance que‭  ‬nous accordons depuis des siècles à la mesure du temps,‭ ‬souvent malgré nous,‭  ‬il faut le reconnaître.
Et si l’on essayait de multiplier les occasions de nous libérer de la pression exercée par le temps‭? 


Une mère,‭ ‬un enfant


J’aime cette photo prise au bord du Rhin,‭ ‬à Bâle.‭ ‬La scène est simple et belle.‭ ‬Si le fleuve y tient une large place,‭ ‬c’est la jeune femme qui attire d’abord l’attention.‭ ‬Elle porte un bonnet et un‭ ‬manteau et pousse un landau, en marchant d’un pas décidé.
Sous les grands arbres dénudés, elle longe le fleuve inlassable. On devine la fraîcheur de l’air. .‭ 
On ne sait rien d’elle ( elle doit avoir une trentaine d’années) ;‭ ‬on ignore ce qu’elle pense mais, comme toutes les mères,‭ ‬il lui arrive d’avoir des moments de doute. Le fleuve la rassure.
‭Quand les arbres reverdiront,  son bébé fera ses premiers pas.
‭     
                                                    *
Partir à l’aventure,‭ ‬flâner dans les villes,‭ ‬s’émerveiller devant les beautés de la nature,‭ ‬rêver,‭ ‬connaître des plaisirs simples,‭ ‬vivre sa passion,‭ ‬c’est ce que Ramon avec ses photos et moi-même nous vous avons proposé en ce mois d’août.
Faut-il rappeler que ces occasions de s’évader, il est possible de les goûter toute l’année ?...



jeudi 28 août 2014

Évasion 12 (été 2014 ) Vivre sa passion

Pendant ce mois d’août, la Rumeur du temps prend un air de vacances en abandonnant les rubriques habituelles pour aborder un thème de circonstance : l’évasion, vue sous différents angles :
1. Partir - 2. Flâner - 3. S’émerveiller - 4. Imaginer - 5. Plaisirs d’été - 6. Vivre sa passion.
Tous les billets publiés  ce mois-ci sont  inspirés par les photos de Ramon CIURET (de Mulhouse) dont vous avez déjà  pu apprécier le talent  les étés précédents.  

VI. Vivre sa passion
1. Ces objets qui volent



Il y a des gens qui n’éprouvent pas un besoin impérieux de quitter  leur région quand vient l’été, la  passion qui  les anime leur suffit. Les uns bricolent, les autres vont voir des concerts, d’autres encore peignent, lisent, marchent, observent le ciel la nuit...

Je plains ceux que rien n’enthousiasme et qui vivent dans la monotonie  en passant à côté de vrais instants de bonheur ; je plains ceux qui n’ont aucune passion, ni pour les gens, ni pour les choses qui embellissent la vie.. 



Dans un billet précédent ( Rêver devant l’oiseau) j’avais déjà évoqué cette vieille envie des hommes qui, pendant des siècles, ont cherché à voler. Leur passion a fini par triompher de la pesanteur.
- Ce sont toujours des passionnés qui réalisent de grandes choses -

Aujourd’hui encore, si des hommes et des femmes ont toujours la  passion du vol, d’autres dès le plus jeune âge,  choisissent une autre voie : faire voler. 
 Cela commence dès l’enfance quand la feuille de papier devient un avion qu’on essaie de faire voler le plus loin possible.
Puis il y a l’engouement pour les cerfs-volants, qui n’est pas réservé qu'aux enfants (cela intéresse de plus en plus les adultes).
Enfin il y a ceux qui vont plus loin en faisant voler de vrais avions de taille réduite. Il suffit de regarder la photo de Ramon pour constater que ces engins n’ont rien à envier à ceux qu’on voit dans les aérodromes.
Fabriquer et faire voler ces machines, c’est une joie simple et sans prétention, celle d'avoir eu un projet qu'on réussit à faire aboutir.
C’est aussi le plaisir de partager avec d’autres une même passion.


mardi 26 août 2014

Evasion 11 (été 2014) : le port de Barcelone

Pendant ce mois d’août, la Rumeur du temps prend un air de vacances en abandonnant les rubriques habituelles pour aborder un thème de circonstance : l’évasion, vue sous différents angles :
1. Partir - 2. Flâner - 3. S’émerveiller - 4. Imaginer - 5. Plaisirs d’été - 6. Vivre sa passion.
Tous les billets publiés  ce mois-ci sont  inspirés par les photos de Ramon CIURET (de Mulhouse) dont vous avez déjà  pu apprécier le talent  les étés précédents.  

I. Retour à Barcelone
5. Le port



Il règne dans  les grands ports une ambiance particulière. 
Jacques Brel avait donné, en 1964, une  vision très personnelle du port d’Amsterdam,dans une chanson qui n’a pris aucune ride depuis un demi-siècle.
Barcelone mériterait un même hommage. Personne à ma connaissance n’a encore décrit ce port d’une façon remarquable. Pourtant il a aussi une forte  personnalité et on y rencontre une grande variété de visages.
Ceux qui lui donnent son caractère, ce sont d’abord les travailleurs. On y croise des dockers usés par le dur travail  qu’ils font par tous les temps, des marins-pêcheurs passionnés par leur métier, malgré les dangers de la mer.


Le port est aussi le lieu où  se retrouvent des gens (des  artistes,  des poètes maudits...) qui cherchent toute leur vie l’endroit où ils seraient heureux. Ils  errent de ville en ville, en traînant avec eux leurs  douleurs, leurs angoisses.
À la recherche d'absolu, ils vont de port en port et noient dans des rencontres brèves et de mauvais alcools leur  malheur infini.
Enfermés dans leur solitude, ils  souffrent car ils oublient d'aller vers les autres.

Et puis il y a ceux qui étalent leur richesse sur de superbes yachts que des promeneurs contemplent. Plus modestes, des bateaux de croisière s’apprêtent à partir vers des lieux idylliques.
Des gens s’arrêtent parfois pour admirer l’élégance de ces beaux navires.
Ils  rêvent de voyages qu’ils ne feront jamais. Mais cela ne les attriste pas : ils savent que le bonheur est ailleurs.

samedi 23 août 2014

Évasion 10 (été 2014 ) : la mer

Pendant ce mois d’août, la Rumeur du temps prend un air de vacances en abandonnant les rubriques habituelles pour aborder un thème de circonstance : l’évasion, vue sous différents angles :
1. Partir - 2. Flâner - 3. S’émerveiller - 4. Imaginer - 5. Plaisirs d’été - 6. Vivre sa passion.
Tous les billets publiés  ce mois-ci sont  inspirés par les photos de Ramon CIURET (de Mulhouse) dont vous avez déjà  pu apprécier le talent  les étés précédents.  

V. PLAISIRS D’ÉTÉ
1. La mer



Il me semble difficile de parler des plaisirs d’été sans évoquer la mer.
Bien sûr, ce n’est pas seulement en été que  la mer exerce son charme, mais c’est en juillet et août qu’elle attire le plus de monde. Je dirais même, trop de monde.
 À  cette période de l’année, il y a des lieux qu’il vaut mieux éviter, des plages où certains viennent surtout pour se montrer, pour fanfaronner, où l’on voit des jeunes filles jouant les starlettes  exhiber fièrement leur fine silhouette devant des célébrités parisiennes : citons par exemple Saint-Tropez, Deauville, l’île de Ré. Ce n’est pas là qu’on comprend l’âme de la mer. 
Il y a aussi ces plages plus populaires où les gens s’agglutinent comme ils le font toute l’année dans le métro ou dans les autobus. 
Mieux vaut choisir les endroits que les guides touristiques ignorent, ceux qui vous font sentir le goût de la liberté.

On aime la mer pour le plaisir des yeux.  Dans un long poème, Le chant de la mer, j’ai évoqué celle que je vois tous les jours :

La mer est belle 
dans sa robe gris-vert, 
impalpable, fluide. 
Divine dans sa simplicité
( ô majesté des lignes pures).

J'admire le tableau qu'un peintre de génie 
posa devant mes yeux.

Horizontalité de la mer 
et arc parfait 
du soleil posé sur elle.

Celle que nous voyons sur cette photo de Ramon dégage une impression de sérénité. Au coucher du soleil qui rend le ciel rosâtre, quelques promeneurs regardent la mer ; elle est d’un beau bleu, les vagues sont légères. Sur les rochers, quelques pêcheurs ; au loin, sur la colline boisée, des bâtiments modernes. La civilisation et la nature se côtoient.

Mais la mer est bien plus que cela : être devant la mer, c’est se retrouver en face des éléments naturels, c’est entendre la musique des vagues, le murmure du vent.
La mer nous emporte dans un étrange voyage ; elle  nous transporte aux temps lointains où l’Homme n’existait pas, elle nous rappelle les mystères de la vie.
C'est pourquoi elle nous fascine tant.

jeudi 21 août 2014

Évasion n° 9 ( été 2014) Plaisirs d'été

Pendant ce mois d’août, la Rumeur du temps prend un air de vacances en abandonnant les rubriques habituelles pour aborder un thème de circonstance : l’évasion, vue sous différents angles :
1. Partir - 2. Flâner - 3. S’émerveiller - 4. Imaginer - 5. Plaisirs d’été - 6. Vivre sa passion.
Tous les billets publiés  ce mois-ci sont  inspirés par les photos de Ramon CIURET (de Mulhouse) dont vous avez déjà  pu apprécier le talent  les étés précédents.  

V. PLAISIRS D’ÉTÉ
La fraîcheur des fontaines



On a tendance à l’oublier : la fontaine est d’abord «une eau vive qui sort de terre et se répand à la surface du sol» (le Robert)
Ce mot désigne aussi la construction amenant l’eau de différentes manières. 
Jadis dans les villes, la fontaine servait à désaltérer les passants.
Elles sont rares aujourd’hui, celles qui délivrent une eau potable et c’est surtout pour leur style qu’on les regarde. Mais en été, quand la chaleur est accablante,  tremper les pieds dans le bassin d’une fontaine ou sentir l’eau fraîche couler le long des bras, procure un effet agréable, un vrai plaisir.

Cette idée de plaisir et de sensualité liés à la fontaine a été évoquée à maintes reprises.
La fameuse scène de la Dolce Vita  de Fellini, dans laquelle Anita Ekberg - jouant le rôle d’une star américaine - se baigne dans le bassin de la fontaine de Trevi, sous le regard de Marcello Mastroianni, est devenue mythique.
La chanson de Brassens Dans l’eau de la claire fontaine est dans un registre semblable, une pointe d’humour en plus :
« Dans l’eau de la claire fontaine
elle se baignait toute nue...»
La suite, chacun la connaît !

Dans un billet précédent, nous avions déjà vu une magnifique fontaine de Barcelone. Nous voici de nouveau à Bâle où Ramon Ciuret a photographié une fontaine d’un autre style. 
Au milieu du bassin, posée sur un socle en pierre, la sculpture représente un bambin grassouilllet  chevauchant un cygne. La fonte a été peinte en vert et l’eau coule du bec de l’oiseau.
Il s’agit là d’un thème fréquemment repris dans la littérature et l’art.

                                                            *


Du plaisir, ce garçon qui joue avec l’eau dans un bassin, semble en éprouver beaucoup. Timidement, la main se tend vers l’eau qui  jaillit du sol pour savoir si elle n’est pas trop froide. Bientôt c’est le pied puis le corps tout entier qu auront droit à un rafraîchissement longtemps attendu.
Loin de la mer, au cœur des grandes villes, la fontaine est une alternative à la baignade.

mardi 19 août 2014

Évasion n° 8 (été 2014) : Les Vosges

Pendant ce mois d’août, la Rumeur du temps prend un air de vacances en abandonnant les rubriques habituelles pour aborder un thème de circonstance : l’évasion, vue sous différents angles :
1. Partir - 2. Flâner - 3. S’émerveiller - 4. Imaginer - 5. Plaisirs d’été - 6. Vivre sa passion.
Tous les billets publiés  ce mois-ci sont  inspirés par les photos de Ramon CIURET (de Mulhouse) dont vous avez déjà  pu apprécier le talent  les étés précédents.  

I. PARTIR
4. Destination : les Vosges


Dans mon imagination d'enfant, avant de l'avoir vue réellement, la montagne était un monde mystérieux, couvert de dangers, un monde franchement hostile lorsque survenait la nuit. Regardant à cinq ou six ans une  minuscule gravure montrant  les deux  jeunes héros du livre le Tour de France par deux enfants passer la nuit au pied d’un sapin, j’avais ressenti une immense peur.
Heureusement, un premier contact avec les Vosges, à l’âge de huit ans, me rassura. Je faisais connaissance avec un paysage vallonné, aux formes douces, avec de belles forêts, un paysage  que j’appris à mieux connaître au fil des années.
À Saint-Dié, c’est un stage - dont le but était  de faire découvrir à de jeunes Africains une région ayant une économie diversifiée - qui me fournit l’occasion de visiter les sites touristiques et quelques usines des Vosges.
Plus tard, j’y suis retourné à plusieurs reprises, en famille, en tant que vacancier. Nous séjournions à Saint-Nabord, près de Remiremont,  dans une ferme, une formule de vacances qui garantit un tourisme authentique car elle permet de rencontrer des gens et de discuter avec eux.
                                            *
Chaque montagne a un visage particulier. Les Vosges se caractérisent par la modestie des monts, par la multitudes des lacs, par la beauté des  forêts.
C’est en  en parcourant les sentiers ombragés, dans un silence bienfaisant, qu’on apprécie le mieux le caractère des Vosges.
Les lacs sont aussi des lieux de rêverie, de méditation. C’est l’un d’eux qui m’a inspiré le poème L’instant *. 
Écrire, c’est coucher sur le papier les émotions que l’on a ressenties, c’est fixer définitivement l’instant de bonheur que la mémoire pourrait oublier.
N’est-ce pas aussi la démarche du photographe ?
La photo nous dit, elle aussi, beaucoup de choses.
Celle que vous avez sous les yeux exprime si bien le mystère de la montagne avec ses quelques maisons qui semblent perdues au milieu des sapins, une brume qui fait penser à l'écume de la mer et donne l’illusion que les monts deviennent des promontoires.
Alors l'imagination s'éveille :

Quand l'aube paresse
les fantômes de la nuit
errent sur les monts.

samedi 16 août 2014

Évasion n° 7 (été 2014) Réver : regarder l'oiseau

Pendant ce mois d’août, la Rumeur du temps prend un air de vacances en abandonnant les rubriques habituelles pour aborder un thème de circonstance : l’évasion, vue sous différents angles :
1. Partir - 2. Flâner - 3. S’émerveiller - 4. Imaginer - 5. Plaisirs d’été - 6. Vivre sa passion.
Tous les billets publiés  ce mois-ci sont  inspirés par les photos de Ramon CIURET (de Mulhouse) dont vous avez déjà  pu apprécier le talent  les étés précédents.  

IV. IMAGINER, RÊVER
1. Regarder l’oiseau



En ce temps-là
quand passaient  les oiseaux
j'imaginais
faire de longs voyages, 
partir  aux premières brumes
vers des terres clémentes.
J’aurais  aimé 
comme l'oiseau
côtoyer les nuages...

Puis on grandit

et les rêves s’envolent.
Seule demeure
cette envie inaltérable
de liberté.


Quel enfant ( ou quel adulte s’il a une âme de poète) voyant passer un rossignol, une fauvette,  n’a pas fait ce rêve ?
Pendant des siècles, des hommes ont cherché à voler. Léonard de Vinci, artiste de génie à l’imagination féconde, avait étudié le vol des oiseaux et  dessiné des projets de machines volantes.
Quelques siècles plus tard, des ingénieurs ont inventé l’avion mais beaucoup de gens ont oublié de regarder l’oiseau.


                                               *
Le rouge-gorge, lui, n’est pas un grand voyageur ; il se plaît dans les jardins et les haies et ne cherche pas à connaître des horizons lointains. On aime son allure rondouillarde, on le reconnaît au rouge orangé de sa poitrine. On dit que son chant est l’un des plus beaux  parmi les voix d’oiseaux.
                                              *

Nous le voyons ici perché sur  un fil en train d’observer autour de lui : il repère l’araignée ou l’escargot qui constituera son repas.

                                                    *

Regarder l’oiseau qui revient au nid pour nourrir ses petits ; écouter son chant susurré quand tombe la nuit, il suffit parfois de peu de chose pour sortir de la morosité des jours ordinaires.

samedi 9 août 2014

Évasion n° 4 (été 2014) : Barcelone

Pendant ce mois d’août, la Rumeur du temps prend un air de vacances en abandonnant les rubriques habituelles pour aborder un thème de circonstance : l’évasion, vue sous différents angles :
1. Partir - 2. Flâner - 3. S’émerveiller - 4. Rêver - 5. Vivre sa passion 6. Plaisirs d’été 

Tous les billets publiés  ce mois-ci sont  inspirés par les photos de Ramon CIURET (de Mulhouse) dont vous avez déjà  pu apprécier le talent  les étés précédents. 

I. PARTIR
3. Destination Barcelone




J’ai traversé plusieurs fois  Barcelone pour me rendre dans les environs de Tarragone qui se trouve un peu plus au sud. Ces passages trop brefs ne m’ont pas permis de  bien connaître   la ville. Cependant  j’en ai retiré quelques impressions confirmées par  les photos de Ramon. 

Barcelone est une ville étonnante, une ville qui sort de l’ordinaire, une ville qui reflète  le caractère catalan.

Quand on arrive à Barcelone pour la première fois, on est saisi par  l’originalité des créations d’Antoni Gaudí, architecte -décorateur, bâtisseur d’immeubles et de monuments au style caractéristique 

Là où les bâtiments modernes dominent quelques taches de verdure et un grand bassin apportent un peu de fraîcheur dans ce lieu où la chaleur dépasse fréquemment trente degrés en été.

Barcelone est une ville bien vivante. On ne peut cependant oublier les souffrances qu’elle a connues durant les longues années de dictature qu’évoque Salvador Espriu, le grand poète catalan, dans ces vers : 
« L'effroi demandait au vieil aveugle
si mon peuple aurait un lendemain.
Et la bouche sans lèvres commença
le ricanement qui n'arrête jamais.»

Barcelone sourit. Un vent de liberté souffle sur la ville.

jeudi 7 août 2014

Évasion 3 (été 2014) : Flâneries

Pendant ce mois d’août, la Rumeur du temps prend un air de vacances en abandonnant les rubriques habituelles pour aborder un thème de circonstance : l’évasion, vue sous différents angles :
1. Partir - 2. Flâner - 3. S’émerveiller - 4. Rêver - 5. Plaisirs d’été - 6. Vivre sa passion.

Tous les billets publiés  ce mois-ci sont  inspirés par les photos de Ramon CIURET (de Mulhouse) dont vous avez déjà  pu apprécier le talent  les étés précédents. 




II. FLÂNER
1. dans Bâle



Pour connaître une ville, il faut prendre son temps, oublier de temps à autre les guides qui mènent systématiquement vers les lieux les plus connus.
Bien sûr, ces endroits méritent d’être visités. 
Bâle est riche d’un passé qui a laissé de nombreuses traces, notamment un hôtel de ville rouge qui  impose sa masse sur la place du Marché, une cathédrale rose à la toiture ornée de losanges où domine le vert, des musées, de vieilles maisons à encorbellement...

Pour sortir des circuits touristiques, il faut suivre son intuition et laisser faire le hasard. Alors on a quelque chance de découvrir le caractère de la ville, on parvient à mieux la connaître.

Ce qui frappe d’abord quand on marche dans Bâle, c’est la place que tiennent les couleurs. Qu’il s’agisse des tramways omniprésents dans la ville ou des bâtiments publics et des maisons, nombreux sont ceux qui se font remarquer par leurs belles couleurs vives, tels ces tramways peints en rouge, vert ou bleu.
Quant aux maisons, souvent alignées de manière stricte et sévère, elles prennent un air de gaieté grâce aux couleurs des  toits, des volets et des murs.


Bâle se distingue aussi par un  mélange de rigueur et de fantaisie, par l’alliance de l’ancien et du moderne, qu’on trouve  dans la façade de ce café où la lanterne côtoie un paon stylisé. Contraste encore entre les  toitures rustiques et les fenêtres  de style contemporain.

Mais une ville ne se caractérise pas seulement par son architecture et ses infrastructures. Il y a aussi les gens qui y vivent. Cela fera l’objet d’un prochain billet.

mardi 5 août 2014

Evasion 2 : destination Bâle

Pendant ce mois d’août, la Rumeur du temps prend un air de vacances en abandonnant les rubriques habituelles pour aborder un thème de circonstance : l’évasion.
Tous les billets publiés  ce mois-ci sont  inspirés par les photos de Ramon CIURET (de Mulhouse) dont vous avez déjà  pu apprécier le talent  les étés précédents. 

Photos : Ramon Ciuret

                                          Le Rhin à Bâle



I. PARTIR 
2. Destination Bâle

Bâle n’est peut-être pas la ville à laquelle on pense en premier quand on envisage d’entreprendre un voyage. Elle n’a pas la renommée de Venise, Rome, Madrid, Londres ou Prague.
Ramon Ciuret a réalisé une jolie série de photos de Bâle. Parmi les clichés qui montrent  les aspects les plus caractéristiques de Bâle et d’autres qui attirent l’attention sur ces petites choses que le touriste pressé risque de ne pas voir, il fallait faire un choix :
Bâle fait partie de ces villes qu’un grand fleuve traverse. 
On sait l’intérêt présenté par cette présence. C’est un atout pour une ville et un pays. D’abord pour la beauté du paysage. Les berges d’un fleuve sont appréciées par les habitants et les touristes. On s’y promène avec plaisir  et pour celui qui vit  dans une tour de béton, c’est un contact nécessaire avec la nature. Mais le fleuve, surtout quand il est navigable, est aussi important pour ce qu’il apporte à l’économie. C'est le cas du Rhin.

Le Rhin est le plus européen de nos fleuves ! Il a inspiré peintres,  musiciens et poètes qui ont chanté sa force, son aspect majestueux. 
Nous le voyons ici à Bâle avancer résolument vers la mer. Les habitants n’ont pas oublié ses colères et les hommes ont cherché à le domestiquer pour se protéger des inondations. Il garde cependant sa noblesse naturelle.
Combien de fois l’ai-je vu dans les environs de Rotterdam où il étend ses multiples bras qui vont se jeter dans la mer du Nord ? Je ne saurais le dire. Pourtant je ne me lasse pas du spectacle impressionnant qu’il donne !

 Loin du delta où il finira sa course, le Rhin traverse Bâle avec fougue.

samedi 2 août 2014

Évasion (été 2014) n° 1



Photo : Ramon CIURET

Évasion (début XXe siècle) FIG. Fait d’échapper à une contrainte, à la monotonie ou aux fatigues de la vie quotidienne. Évasion hors de la réalité par le sommeil, le rêve, la lecture, lit-on dans le Robert.

Pendant ce mois d’août, la Rumeur du temps prend un air de vacances en abandonnant les rubriques habituelles pour aborder un thème de circonstance : l’évasion.
Je remercie  Ramon CIURET, de Mulhouse, dont vous avez déjà  pu apprécier le talent  les étés précédents. Tous les billets publiés  ce mois-ci sont  inspirés par ses photos.

I. PARTIR 

1. LE TRAIN 

Aujourd’hui la plupart de ceux qui partent en vacances en France prennent leur voiture.
Dans la première moitié du XXe siècle, on partait plutôt en  train ; ce n’était pas un réflexe écologiste mais une obligation. Seuls ceux qui vivaient confortablement pouvaient s’offrir une
auto.

Comme beaucoup de gens de ma génération, j’ai fait mes premiers  voyages en train. C’est un mode de transport que je n’ai jamais abandonné car c’est celui qui me procure le plus de plaisir.

Le train excite  l’imagination. On ne compte plus le nombre de films dans lesquels le train tient une large place :  des méchants s’y cachent, des policiers les poursuivent ; dans l’intimité d’un compartiment, des couples s’aiment ou se déchirent.
Le train a inspiré les poètes. Dans le poème La Victoire, Apollinaire écrit :
« Ô mon amie hâte-toi
 Crains qu'un jour un train ne t'émeuve
 Plus
 Regarde-le plus vite pour toi»
Des écrivains lui ont rendu hommage, Zola par exemple ( dans La bête humaine)
Aujourd’hui encore, l’apprenti romancier rêvant sur sa banquette imagine qu’une jeune fille va venir s’asseoir en face de lui, qu’elle va ouvrir un livre et qu’il entamera une conversation avec elle...
Des poètes en herbe bercés par le bruit lancinant des roues qui effleurent le rail voient naître des bribes de poèmes.

Car le train ne se contente pas de transporter des hommes et des femmes. Il les fait aussi rêver. 

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