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mercredi 30 septembre 2015

Horizon 2050 n° 3 ( Pour préparer la COP 21)

Au moment où la France s’apprête à accueillir la COP 21 qui devra prendre des décisions importantes pour l’avenir de l’humanité, il paraît utile de rappeler quelques repères permettant d’appréhender la transition écologique dans sa globalité.


AVANT LA COP 21 : LES POINTS ESSENTIELS 

La transition écologique est l’affaire de tous les citoyens. Alors que nous entrons dans la phase capitale des négociations internationales pour la lutte contre le dérèglement climatique, nous devons avoir en tête la faillite du développement durable, 23 ans après la conférence de Rio.

La récupération du concept par les grands groupes industriels, sa dénaturation par de nombreux responsables politiques ont conduit à la situation actuelle.
Ne nous laissons pas tromper une nouvelle fois ; c’est la raison pour laquelle tous les citoyens du monde, avec l’appui d’organisations sérieuses comme Oxfam et Greenpeace et d’associations locales engagées concrètement depuis plusieurs années dans le processus de transition, doivent agir pour que  sortent de la COP 21 des décisions  efficaces.


Nous devons tenir compte du fait que la transition écologique n’est pas  une question qu’on pourrait résoudre par des solutions techniques concernant l’énergie et le climat : la transition est une question globale non compatible avec le modèle de développement actuel. 

Cette affirmation n’est pas un positionnement idéologique, elle découle des objectifs de la transition. Prenons deux exemples pour illustrer ce propos :

Aujourd’hui un aliment ( fruit, légume, plat préparé....) peut faire 10 000 kilomètres avant d’arriver dans l’assiette du consommateur. Si l’on veut réduire la production de gaz à effet de serre, la seule solution est de privilégier les produits locaux. La relocalisation de l’économie a par ailleurs l’avantage de créer des emplois et de dynamiser les régions en difficulté.

Deuxième exemple : le traitement des déchets, assuré  par de grands groupes, occasionne de nombreux déplacements. Le traitement sur place des déchets  évite cet inconvénient et il permet de créer des activités nouvelles sur tous les territoires.
Dans tous les cas, l’option écologique est favorable à l’environnement et à l’emploi. 


Le mot transition est clair :  il annonce un passage vers quelque chose de différent, vers une société qui fonctionnera autrement et qui aura pour but de rétablir les  équilibres sociaux et économiques tout en respectant l’environnement.

C’est la raison pour laquelle toutes les activités humaines sont concernées par le changement : l’habitat, l’agriculture et l’alimentation, la santé, les transports, le numérique, l’économie, l’éducation, la culture, la démocratie,  les solidarités mondiales ( faim dans le monde, migrations...).
La prise en compte de l’environnement demande, dans toutes ces activités, de veiller particulièrement à la sobriété énergétique,  à la question de l’eau, à la réduction maximale des déchets ; il faut par ailleurs anticiper la fin prochaine du pétrole programmée pour la seconde moitié de ce siècle.

Tels sont les points qu'il me semble important de défendre ces prochaines semaines ( et après). 










lundi 28 septembre 2015

Carnet de bord ( semaine 40)

Le Carnet de Bord livre chaque semaine des réflexions sur notre époque, inspirées par mes activités, mes loisirs, mes sorties et l'actualité. Ces libres cheminements ont pour but de faire entendre « la rumeur du temps présent ».


TRICHERIES, DERAPAGES ET DERIVES

Nous vivons une époque de transition et celle-ci est prévue pour durer plusieurs décennies.
Si la date de 2050 a été retenue pour ce qui concerne les aspects écologiques, pour d’autres aspects - la crise morale par exemple - il me semble nécessaire de retrouver au plus vite les repères indispensables.

On disait autrefois que « l’oisiveté est mère de tous les vices ». En ce qui concerne la société moderne, l’appât du gain et la haine de l’autre conduisent aux pires errements.

Quand Wolkswagen, le numéro un de l’automobile mondiale se permet de tromper ses clients en installant un système lui permettant de ne pas respecter les normes environnementales, la firme démontre qu’elle se moque complètement du dérèglement climatique et de la morale : l’argent gagné l’emporte sur les autres critères.
Bien sûr, la tricherie a toujours existé, et dans tous les domaines ( le cycliste Armstrong a bâti sa carrière sur ce principe) mais  avec le cas Wolkswagen, la tricherie prend une autre ampleur : elle concerne des millions de personnes.

Quant à la haine de l’autre ( l’étranger, celui qui est différent, qui a une autre religion...) elle constitue un élément capable de conduire à de graves dérives. Là encore, le phénomène n’est pas nouveau.
Dans les années 1960-70, Roger Garaudy était un brillant intellectuel, homme politique - membre du PC, philosophe ; il avait écrit des  essais proposant des pistes intéressantes pour penser le futur, en particulier son ouvrage Pour un dialogue des civilisations (1977) quand soudain  sa pensée s’égara et passa d’une dénonciation du sionisme à la négation des chambres à gaz.
C’était dans les années  90 et Garaudy n'était pas invité sur tous les plateaux pour propager ses délires.

En 2015, la haine de l’autre qui aveugle et fait prendre à des intellectuels des positions pour le moins curieuses s’amplifie. La plupart du temps, c’est une appréciation très subjective de la religion musulmane qui entraîne ces hommes et ces femmes - parmi lesquels certains se disent de gauche - à émettre des jugements fondés sur l’amalgame, la contrevérité ou la manipulation. Et leur parole est largement relayée...
Dérives et dérapages  sont devenus courants de nos jours. Certains journaux, certaines chaînes de télé y contribuent régulièrement. Il faut dire que le fait d’appartenir à des propriétaires à la tête de grands groupes ne facilite pas la recherche d’une information indépendante des puissances économiques.
Quelle tristesse par exemple de voir l’évolution de Canal +, la chaîne inventive qui maniait si bien la dérision à ses débuts, et qui aujourd’hui fait, par l’intermédiaire de sa présentatrice du Grand Journal, la promotion d’un parti fondé sur la haine des étrangers, en laissant entendre que celui-ci est « le parti de la vérité » !

samedi 26 septembre 2015

Une photo, une phrase : Afrique





J'aime fixer l’instant que j'ai apprécié ou qui m'a ému. C'est pourquoi lors de mes promenades, de mes déplacements, de mes voyages, j’emporte  presque toujours  avec moi  un appareil photo, outil idéal pour garder  les images que la mémoire aurait pu oublier.

 AFRIQUE
En 1997, j’arrivais à Dakar. Après avoir loué une voiture à l’aéroport, je prenais la route de Saint-Louis-du-Sénégal ( à 264 km de là) où m’attendaient des artisans-pêcheurs locaux. Je  découvrais l’Afrique qui depuis si longtemps m’avait fait rêver...



La phrase :
S’il y a dans mes souvenirs une image pour définir l’Afrique, c’est bien celle du premier   regard jeté sur la plage de Saint-Louis, cette ville dont j’avais appris l’existence à l’âge de dix ans en lisant les exploits de Mermoz au temps  de l’Aéropostale et que Malik, un artisan-pêcheur, me faisait découvrir avec fierté ; marchant sous une chaleur étouffante dans l’odeur forte du poisson en train de sécher, je voyais l’impressionnant alignement coloré des pirogues dressées devant nous, esquifs qui me semblaient si chétifs pour affronter les colères de l’océan.

vendredi 25 septembre 2015

Ecole : les nouveaux programmes

Ecole * : Retour aux fondamentaux


La plupart des ministres chargés de l’éducation essaient de laisser une trace de leur passage. C’est ainsi que les réformes se succèdent sans produire de réelle amélioration. 

LIVRE D'HISTOIRE AU DEBUT DU 20e SIECLE


Au contraire, on a noté ces dernières années une augmentation des échecs scolaires liés aux inégalités sociales ;   le peu d’attention portée à la formation des enseignants a conduit à une dégradation du service public.

Les déclarations récentes de l’actuelle ministre, Najat Vallaud-Belkacem contiennent des intentions intéressantes, ( notamment la nécessité de donner aux enseignants une formation sérieuse, le retour aux programmes par cycles, l’interdisciplinarité).

On ne peut pas dire qu’il y a dans ce projet beaucoup de nouveautés, mais on y voit surtout, dans une période  où la pensée conservatrice domine, la volonté de rassurer l’opinion et en particulier les parents.

C’est dans cette intention que la communication de la ministre a mis en valeur le retour aux savoirs fondamentaux : la dictée, la lecture, le calcul, auxquels il faut ajouter les valeurs républicaines ( la citoyenneté, la laïcité).

En ce qui concerne les trois premières matières, il serait injurieux de dire que les enseignants les avaient délaissées. Mais il faut plutôt savoir quel rôle on veut leur donner. 

Cela nous conduit à revenir sur les deux grands courants qui traversent les sciences de l’éducation depuis des siècles : d’un côté, ceux qui privilégient l’apprentissage de connaissances pour leur utilité ( souvent dans une ambiance austère) ; de l’autre, ceux qui privilégient la réflexion. 
Ou si l’on préfère, il y a d’un côté un enseignement basé sur l’autorité magistrale et l’accumulation de savoirs, de l’autre des méthodes actives qui demandent la participation de chaque élève et dont le but essentiel est d'apprendre à apprendre et à comprendre.

Ces précisions étant faites, quelle est l’utilité d’une dictée quotidienne ?
La dictée est un exercice qui permet de contrôler des connaissances faisant appel au vocabulaire, à la grammaire, à la compréhension d’un texte. La façon dont elle est notée est une sanction des « fautes » commises. L’élève faible n’est pas encouragé. 

La dictée en elle-même a peu d’intérêt ; les connaissances en orthographe doivent essentiellement  être acquises tous les jours et dans toutes les matières ( français, calcul, sciences, histoire, etc...)

Si je fais partie de ceux qui pensent que l’orthographe doit être respectée, je relativise sa place dans l’étude de la langue. C’est le sens des textes qui a le plus d’importance.

Quelles que soient les matières, l’école doit contribuer à encourager la réflexion, à développer la curiosité, apprendre à observer, à déduire, à créer...L'école instruit en formant des êtres libres.

* Pour aller plus loin : dans ce blog 12 articles sont consacrés à l'école ( rubrique : éducation )

mercredi 23 septembre 2015

Horizon 2050 n°2 : Les enjeux de la COP21

Au moment où la France s’apprête à accueillir la COP 21 qui devra prendre des décisions importantes pour l’avenir de l’humanité, il paraît utile de rappeler quelques repères permettant d’appréhender la transition écologique dans sa globalité.


Les enjeux 

Pour éviter dans les prochaines années de multiples catastrophes - notamment la montée des eaux qui inonderait de nombreuses régions -  il faut s’attaquer fermement au dérèglement climatique en limitant la hausse de température à 2 degrés.
Cela ne peut être obtenu seulement par des mesures techniques, il est nécessaire de changer nos modes de vie afin de réduire les déséquilibres causés par la surconsommation dans les pays développés.

Pour réussir, la transition écologique doit  s’appuyer  sur des principes éthiques  ( le respect du vivant, le partage, la solidarité ) et sur les règles  définies par l’écologie scientifique : celle-ci nous a permis de comprendre le fonctionnement des écosystèmes ; elle a mis en évidence les interactions qui se jouent entre les êtres vivants et leur environnement. 
Le désordre écologique dû aux activités humaines ne peut être totalement réparé. Il s’agit de le limiter au maximum pour stopper l’appauvrissement de la biodiversité et préserver une planète vivable.

Parmi le changement des habitudes, il y a les rapports avec les êtres vivants. Ceux-ci ont été bâtis depuis longtemps sur l’idée de domination qui a  entraîné une exploitation des hommes et de la nature. 
En ce qui concerne les humains, toutes les civilisations se valent et toutes les personnes ont droit au respect et à une vie décente ; en ce qui concerne les êtres non-humains, leur sensibilité, leur intelligence sont enfin reconnues : c’est ce qui explique que certains ont fait le choix du végétarisme.
S’il n’est pas question d’imposer celui-ci à tout le monde, chacun doit prendre en compte l’impact très négatif de l’élevage (surtout industriel) sur l’environnement ; la réduction de la consommation de viande s’inscrit ainsi dans les objectifs de la transition.

Il y a dix ans, l’idée de décroissance - malgré l’ambiguïté du mot - avait eu quelque succès et avait fait la une de plusieurs magazines. 
Ce succès était dû à la conjonction de quatre crises‭ ‬:‭ 

-‭ ‬une crise environnementale majeure marquée par le dérèglement du climat et l’épuisement des ressources naturelles,‭ 

-‭ ‬une crise sociale mondiale qui a vu monter les inégalités entre individus et nations et que la crise financière de 2008 a amplifiée.

-‭ ‬une crise politique‭ (‬désaffection du politique,‭ ‬perte de souveraineté,‭ ‬dérive de la démocratie‭)

 -‭ ‬une crise de la personne  (‬perte des identités individuelles,‭ ‬développement des psychopathies,‭ ‬etc‭)‬.‭ 
  
Les partisans de  la décroissance ont eu  le mérite de poser la question du modèle économique et de montrer la nécessité de réduire la consommation dans les pays riches ; ils ont défendu les principes de sobriété - ou simplicité volontaire - et de solidarité ( permettre aux populations des pays du Sud et aux exclus des pays riches d’avoir accès aux besoins vitaux :eau, nourriture, santé, éducation, logement...) 


La COP 21 sera réussie si ces trois principes - respect du vivant, sobriété et solidarité - sont inscrits dans les décisions et sont accompagnés des mesures concrètes permettant d’être  mises en applications sans tarder.

lundi 21 septembre 2015

Carnet de bord : que retenir de cette semaine ?

Le Carnet de Bord livre chaque semaine des réflexions sur notre époque, inspirées par mes activités, mes loisirs, mes sorties et l'actualité. Ces libres cheminements ont pour but  de faire entendre « la rumeur du temps présent ».



De cette semaine riche en évènements, que retenir ?

C’est bien sûr la question des réfugiés qui attire à nouveau l’attention car la fuite vers des pays plus cléments ne cesse de prendre de l’ampleur. C’est une  question dont la complexité n’échappe à personne et on sait qu’elle ne pourra être résolue que par des décisions prises au niveau mondial.

Cependant, si les initiatives individuelles ou associatives ne peuvent apporter une solution durable, il est intéressant d’observer les réactions des uns et des autres ; on peut y voir les deux visages de l’humanité :
- il y a ceux qui compatissent au sort des réfugiés, tels  ces citoyens anglais, allemands, français... qui se mobilisent pour leur apporter vêtements et nourriture ou pour les  accueillir
-  et puis il y les autres, les xénophobes, les racistes, qui déversent leurs mensonges sur les ondes et  les réseaux sociaux afin d’effrayer les peureux et d’en tirer un bénéfice lors des prochaines élections.
Dans ce domaine, les pires scénarios deviennent possibles.

Deux sondages réalisés dans la région Nord - Pas-de-Calais - Picardie prévoient la victoire du Front national. Ce qui paraissait inimaginable il y a vingt ans est devenu possible. Les petits arrangements politiciens de dernière minute ne changeront rien au fond du problème : il y a beaucoup de pauvreté dans cette région et ceux qui souffrent se sont sentis abandonnés par ceux à qui leur avaient fait confiance pour améliorer leur sort.
C'est en redonnant à ces gens des raisons d’espérer qu'on pourra inverser la tendance actuelle. Cela risque de prendre du temps !

On nous a annoncé cette semaine une nouvelle  réforme scolaire touchant les élèves du CP à la 3e, basée sur un retour aux « fondamentaux» qui se veut rassurant. Le sujet est trop sérieux pour être traité en quelques lignes. J’en reparlerai bientôt.

Les journées du patrimoine sont des manifestations que je suis chaque année avec intérêt car elles permettent de découvrir, souvent près de chez soi, des lieux, des bâtiments, témoignages du passé qui nous aident à mieux appréhender l’avenir. Autour de ceux-ci, les divergences s’effacent : l’athée admire la beauté d’une église, le riche propriétaire ouvre à tout le monde son manoir.
Ces journées ont toujours beaucoup de succès : à Boulogne, ce samedi, une longue file s’était formée devant la cathédrale pour visiter la crypte récemment rénovée ( c’est l’une des plus grandes de France, avec 1400m2 de surface). Ailleurs, ce fut la même chose.
C'est un des aspects non négligeables de la culture : permettre le rassemblement de personnes que tout oppose.

samedi 19 septembre 2015

Une photo, une phrase : Les vaches



J'aime fixer l’instant que j'ai apprécié ou qui m'a ému. C'est pourquoi lors de mes promenades, de mes déplacements, de mes voyages, j’emporte  presque toujours  avec moi  un appareil photo, outil idéal pour garder  les images que la mémoire pourrait oublier.

LES VACHES
Les Pays-Bas sont un pays d’élevage où, comme dans tous les pays développés, les bêtes passent leur vie enfermées, dans des conditions souvent inacceptables.
Cependant, il arrive encore de voir des vaches en liberté, comme celles-ci ( photographiées sur une petite route ) qui se reposent à proximité des maisons d’un village, entre Rotterdam et Amsterdam.



La phrase :
Quand on a vu la détresse d’une vache à qui on retire son petit, quelques heures après la naissance, le regard effrayé de celle qu’on force à pénétrer dans l’espace où elle sera abattue, quand on a vu la volonté farouche d’une d’entre elles ayant réussi à se sauver pour échapper à la mort, on ne peut plus  comme  on le faisait autrefois regarder les vaches comme  « des bêtes stupides qui  ne savent que regarder passer les trains », on sait qu’on a devant soi des mères qui aiment leur bébé, des êtres  qui ne veulent pas mourir en pleine jeunesse pour satisfaire les papilles de gastronomes d’un autre temps.

vendredi 18 septembre 2015

Peintres du 19e siècle : Berthe Morisot

Berthe MORISOT, l’art du portrait

BERTHE MORISOT par E.MANET
Pour clore la série de billets consacrés aux peintres impressionnistes, j’ai choisi d’évoquer la vie et l’œuvre d’une femme, Berthe Morisot.
Quand celle-ci est née, au milieu du 19e siècle, le destin de  la femme était tracé selon un schéma duquel il était difficile de sortir : se marier,  avoir des enfants, s’occuper des tâches ménagères...
Celles qui choisissaient la voie artistique devenaient actrices, chanteuses, modèles et - on l’a vu dans un billet précédent - vivaient dans la pauvreté.
Pour se lancer vers une activité créatrice ( la littérature, la musique, la peinture...), il fallait avoir un tempérament sortant de l’ordinaire : ce fut le cas de Georges Sand, de Louise Michel, romancière et femme politique.

L'OMBRELLE VERTE - 1873

JOUR D'ETE -1879

Berthe Morisot est l’une des rares femmes impressionnistes dont le talent a été reconnu.
D’abord élève de Corot, elle rencontre en 1868 - elle a alors 27 ans - Edouard Manet qui devient son professeur et la prendra à plusieurs reprises comme modèle.
Elle expose avec les Impressionnistes en 1874, année de son mariage avec Eugène Manet, le frère d’Edouard.
Grande voyageuse, elle visite l’Espagne, l’Angleterre, l’Italie...
Elle meurt à 54 ans, après avoir connu une série de deuils.

Il y a dans ses tableaux une touche de douceur et de légèreté exprimée par l’emploi de teintes claires;
Bien qu’elle ait choisi des thèmes variés, c’est surtout dans le portrait qu’elle a excellé : portraits d’enfants ( dont ceux de sa propre fille), portraits de femmes, comme dans les deux tableaux présentés aujourd’hui.

Le premier, intitulé curieusement L’ombrelle verte ( laquelle occupe peu d’espace) représente une jeune femme dont la robe blanche tranche avec le paysage champêtre qui l’entoure.Le sous-titre du tableau est : Madame Pontillon assise dans l’herbe. Cette toile a été réalisée en 1873.
Le second tableau - Jour d’été - a été peint en 1879. On y voit deux jeunes femmes dans une barque ; elles sont élégamment vêtues. Celle aux habits clairs a le regard d’une personne perdue dans ses pensées ; la seconde regarde l’eau du lac ( il s'agit du bois de Boulogne).

En observant ces deux tableaux que six années séparent, on est frappé par l’évolution de la peinture de Berthe Morisot. Alors que le premier est d’une facture plutôt classique, dans le second, la technique n’est plus la même : comme Degas, Manet et Van Gogh, Berthe Morisot  s’est libérée de la tradition, sa peinture s’épanouit, devient de plus en plus inventive.
Son talent et sa forte personnalité lui ont valu la reconnaissance de ses amis impressionnistes. 

mercredi 16 septembre 2015

Humeurs n°10 : Sauver les cochers (1840) et les éleveurs (2015)

« Ça ne fait rien, nous vivons un temps bien singulier ”
( Georges Brassens - L’épave)

Les billets regroupés dans cette catégorie illustrent cette sentence qui n’a pas pris une ride depuis 1966.


1840 : Il faut sauver les cochers !

Nous vivons dans un pays qui a du mal à accepter le changement. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Les périodes de transition ont toujours connu des réactions hostiles à la nouveauté, même quand celle-ci  apportait un progrès. 

Ce fut le cas au début du 19e siècle lorsque le chemin de fer apparut. 
Pour les uns, la vitesse ( pourtant réduite à l’époque) allait provoquer des accidents, pour d'autres le passage sous les tunnels serait mauvais pour la santé. Des ingénieurs disaient avec dédain que les chemins de fer « étaient des canaux secs » bien moins intéressants que les vrais canaux.

Alors que ce nouveau moyen de transport se développait en Grande-Bretagne et en Allemagne, en France il prenait du retard. Les mentalités n’étaient pas prêtes ; il ne fallait pas innover.
Il fallait en quelque sorte sauver les cochers, les fabricants de diligences et de fiacres !
Ces opposants au progrès ne voyaient pas que le chemin de fer pouvait désenclaver certaines régions, favoriser l’acheminement des denrées périssables et permettre la création de nouveaux emplois. 

2015 : Il faut sauver les éleveurs !

En 2015, alors que la transition est entamée depuis dix ans, de nombreux responsables raisonnent encore selon les vieux schémas, ceux qui ont conduit au désastre écologique et économique. Ils sont incapables de se projeter dans l’avenir en choisissant des solutions nouvelles.
Prenons l’exemple ( qui n’est pas anecdotique) de la proposition d’introduire des repas végétariens dans les cantines scolaires. Il s’agit d’une proposition faite il y a quelques mois par un groupe composé de personnalités. Yves Jégo l’a reprise, d’autres politiques de toutes tendances y sont favorables.
Pourquoi cette proposition est-elle importante ?
Parce qu’elle permettrait de réduire la consommation de viande qui a un impact  néfaste sur l’environnement.
Parce qu’on sait aujourd’hui que l’animal est un être sensible dont il faut respecter la vie.

Pourquoi le ministre de l’Agriculture est-il opposé à cette proposition ? 
Parce qu’il faut sauver les éleveurs !
Cet argument est affligeant car il passe sous silence la réalité de l’agriculture industrialisée empêtrée dans les méandres du marché  et parce qu’il ferme les yeux sur l’évolution inéluctable de l’agriculture qui devra de gré ou de force s’adapter aux contraintes écologiques et à la volonté des consommateurs.


Comme en 1840, la France risque une nouvelle fois de  rater le bon train, celui de la clairvoyance et du progrès.

lundi 14 septembre 2015

Carnet de bord : Migrants et réfugiés

Le Carnet de Bord livre chaque semaine des réflexions sur notre époque, inspirées par mes activités, mes loisirs, mes sorties et l'actualité. Ces libres cheminements ont pour but  de faire entendre « la rumeur du temps présent ».



Migrants et réfugiés

Depuis que l’homme est apparu sur terre, il y a eu des mouvements de population. À‭  certaines périodes, en raison de troubles, de persécutions, de changement climatique, les migrations ont été plus massives. Dans de nombreuses régions du monde, les populations se sont ainsi mélangées ; ceux qui venaient d’ailleurs ont parfois été mal accueillis et on a pu se   méfier d’eux mais tous ont fini par être bien intégrés. Ils ont contribué au dynamisme de leur pays d’adoption ; certains sont devenus des célébrités dans les domaines les plus variés ( science, littérature, art, sport...)

‭Depuis deux ou trois décennies, à cause de la poussée des idées xénophobes, ‬les étrangers - qui viennent pour la plupart d’autres continents - sont trop souvent victimes de rejet, de considérations mensongères. 
En Europe, les discours des dirigeants n’ont pas toujours été clairs ; en prenant pour prétexte la question des  passeurs qui profitent honteusement de la situation dramatique des personnes contraintes à l’exil, ils ont mené une politique inhumaine vis-à-vis des victimes ( voir leur situation à Calais) ; en mêlant dans la même phrase les idées d’humanité et de fermeté, ils ont semé le doute dans l’esprit des gens peu ou mal informés.

D’une manière générale, on peut regretter les discours ambigus tenus sur la question : confusion entre les mots migrant et réfugié, définition approximative ou inexacte des termes.
Ainsi, pour François Hollande un réfugié (pouvant bénéficier du droit d’asile) est un « homme persécuté en raison de son activité en faveur de la liberté».
Pour l’ancien président de la République, il faudrait distinguer le réfugié « de guerre »  des autres, et l’obliger à revenir dans son pays dès que la guerre est finie !

Quand on emploie des mots sans respecter leur définition, on s’éloigne de la réalité et l’on est conduit à dire n’importe quoi.
Pour rappel, voici ce qu’est un migrant ( définition du Robert) : c’est une personne « originaire d’une région peu développée s’expatriant pour  trouver du travail ou un travail mieux rémunéré » 
Réfugié :
« se dit d’une personne qui a dû fuir son pays d’origine afin d’échapper à un danger (guerre, persécutions politiques ou religieuses, etc...»  (le Robert)

On constate que la définition donnée par François Hollande est tronquée. Conformément à la définition précise  du terme, la personne  quittant son pays pour échapper à un danger est un réfugié. Aux deux exemples cités par le Robert ( la guerre et la persécution), il y a lieu aujourd’hui d’en ajouter un troisième : le danger écologique qui ira en croissant au cours des prochaines années.
Les uns et les autres ont droit à un traitement humaniste de leur situation.

samedi 12 septembre 2015

Une photo, une phrase : Athènes




J'aime fixer l’instant que j'ai apprécié ou qui m'a ému. C'est pourquoi lors de mes promenades, de mes déplacements, de mes voyages, j’emporte  presque toujours avec moi un appareil photo, outil idéal pour garder  des images que la mémoire aurait pu oublier.

Athènes
 C'était un après-midi de mai. Je me promenais seul dans le centre d'Athènes ; je longeais une longue avenue où les bâtiments rappelaient les monuments antiques, plus agréables à l'œil que les grands immeubles  présents non loin de là, enlaidis de publicités géantes qui font penser aux villes américaines.
Des jeunes gens discutaient devant leur université...



La phrase :
En regardant cette photo, je pense à la Grèce qui contribua tellement à notre culture avec ses philosophes, ses poètes que nous lisons aujourd’hui encore avec plaisir, je pense à cette jeunesse qui espérait un avenir digne du passé, je pense à ce peuple qui après avoir tant souffert ces dernières décennies,  croyait en avoir fini avec les souffrances, avec l’austérité, et à qui on impose les sinistres règles de l’Europe ; je suis triste pour toutes  les illusions perdues.

vendredi 11 septembre 2015

Peintres du 19e siècle - n° 10 : Degas et les artistes

DEGAS, les artistes et la question sociale

Aucun art n'est aussi peu spontané que le mien. Ce que je fais est le résultat de la réflexion et de l'étude des grands maîtres ; de l'inspiration, la spontanéité, le tempérament, je ne sais rien.»
 (  Edgar Degas)

TABLEAU 1 : FOYER DE LA DANSE

Degas est considéré comme un peintre majeur du mouvement    impressionniste ;  pourtant il préférait se présenter comme  « peintre réaliste ».
Cela peut s’expliquer par le fait qu’il ne partageait pas la position de ses amis impressionnistes vis-à-vis de la nature ( il  était peu attiré par les paysages) et sa démarche était plus intellectuelle, comme il l’explique dans les deux phrases citées plus haut.

Degas fut un novateur ; il pensait que  toutes les facettes  de l’expérience de son temps  méritaient d’être explorées.

Il s’intéressait surtout aux êtres humains, comme on le constate en regardant ses tableaux dans lesquels  les femmes sont très présentes. Il peint beaucoup d’artistes, de danseuses, des actrices, des chanteuses,  mais aussi des blanchisseuses et des modistes...

Degas était né dans une famille très aisée ; cela ne l’empêchait pas de se sentir concerné par les questions sociales. Il aimait peindre les artistes, et en particulier les danseuses, dans le cadre de leurs  répétitions plutôt que dans le décor luxueux  d’un théâtre ( voir le premier tableau, Foyer de la danse, peint en 1871 et exposé au Metropolitan Museum of Art, à New York)

 Il était conscient de  la situation sociale difficile des artistes et regardait avec lucidité le contraste existant entre le train de vie de ceux qui avaient les moyens d’assister à de magnifiques spectacles et la misère de ceux qui en étaient les acteurs.

TABLEAU 2 : CHANTEUSE AU GANT

Les deux tableaux présentés aujourd’hui, Foyer de la danse et le second Chanteuse au gant réalisé en 1878, montrent la maîtrise du peintre dans sa façon de représenter le mouvement. 
Mais Degas  utilisait aussi les couleurs avec une grande habileté comme en témoigne le premier tableau où le blanc des robes est mis en relief par la couleur du sol, des murs et du piano. 





mercredi 9 septembre 2015

Humeurs :Où va notre démocratie ?

« Ça ne fait rien, nous vivons un temps bien singulier ”
( Georges Brassens - L’épave)

Les billets regroupés dans cette catégorie illustrent cette sentence qui n’a pas pris une ride depuis 1966.


Où va notre démocratie ? 

Parmi les sujets qui reviennent à chaque rentrée, il y a aussi la vie politique, c’est-à-dire, selon la définition du Robert « tout ce qui est relatif à la cité, au gouvernement de l’Etat ».

En se basant sur cette définition, on peut affirmer que l’influence des partis politiques ne cesse de se réduire, d’abord parce que les partis ne représentent qu’un faible pourcentage de la population ; le nombre d’adhérents est d’ailleurs difficile à estimer, car les dirigeants ont tendance à gonfler leurs chiffres qui vont de quelques milliers à  une ou plusieurs centaines de milliers pour les partis dominants.

D’autre part, le comportement de certains de leurs responsables ( promesses non tenues, implication dans des affaires...) a entraîné une perte de crédibilité des partis qui explique la poussée des abstentionnistes ces dernières décennies.

Enfin, le rôle des gouvernants ne cesse de diminuer dans les pays européens enfermés dans une logique libérale et technocratique qui empêche tout progrès social. Par ailleurs, les lobbys fonctionnant  selon la même logique ont tendance à imposer leur vision dans de nombreux domaines comme l’agriculture et le nucléaire.

Au fil du temps, l’influence politique s’est déplacée des partis vers d’autres pouvoirs : la finance, les milieux économiques, les médias et quelques intellectuels qui s’expriment sur tous les sujets, semant souvent des contre-vérités sans être démentis.

La démocratie est en danger quand le pluralisme n’est pas respecté, quand de nombreux citoyens n’ont pas accès à une information honnête.
C’est le cas aujourd’hui. Des Zemmour, Finkielkraut, Houellebecq et autres peuvent déverser des mensonges sur l’immigration sans être contredits par certains médias.
Signe du temps présent, l’émission On n’est pas couché qui accorde une large place aux politiques avait jusqu’à présent un chroniqueur de gauche ( Michel Polac, Audrey Pulvar, Aymeric Caron) et un chroniqueur de droite ( Zemmour, Natacha Polony, Léa Salamé) pour animer les débats. Depuis la rentrée, le chroniqueur de gauche a disparu.

Et le citoyen dans tout cela ?

Découragés par la situation économique, résignés devant l’inefficacité des politiques, de nombreux citoyens assistent muets à cette faillite démocratique. Ils ont tort.
N'oublions pas que dans les moments les plus tragiques - l’histoire nous l’a montré - la  détermination, la résistance, finissent par porter leurs fruits.



lundi 7 septembre 2015

Carnet de bord - 7 septembre 2015 : Rentrée

Le Carnet de Bord livre chaque semaine des réflexions sur notre époque, inspirées par mes activités, mes loisirs, mes sorties et l'actualité. Ces libres cheminements ont pour but  de faire entendre « la rumeur du temps présent ».



Rentrée
Après cinq semaines au cours desquelles les questions d’actualité ont été délaissées pour laisser place à un thème éternel - la liberté * - la Rumeur du temps reprend ses rubriques habituelles.

Bien sûr le fait de n’avoir rien écrit pendant quelques semaines sur les faits qui se sont déroulés cet été ne m’a pas empêché de rester  attentif à ce qui s’est produit dans le monde.
L’heure de la rentrée est venue ; elle offre des signes d’espoir et d’autres toujours aussi inquiétants. Petit tour d’horizon de la situation actuelle.

On note avec satisfaction un changement d’attitude vis-à-vis de la question des réfugiés ( hélas pas encore partagé par tout le monde. Jusqu’à maintenant, c’était l’indifférence qui dominait. On avait certes annoncé qu’il n’y avait jamais eu autant de morts en Méditerranée parmi les gens cherchant à fuir leur pays en guerre ; l’Europe ne réagissait pas, on entendait plutôt les réactions négatives des xénophobes.
Est-ce la photo de ce petit garçon syrien retrouvé mort sur une plage qui a réveillé les consciences ? Cela est possible, car la force  de certaines photos a déjà été démontrée dans le passé. 
Aujourd’hui des pays comme l’Allemagne se mobilisent pour accueillir dans de bonnes conditions les réfugiés ( on aimerait que le gouvernement français  soit autant engagé). L’Eglise et en particulier le pape appellent à la solidarité, des communes, des départements, des régions, en font autant.
La question des réfugiés est complexe et elle ne sera pas résolue demain. Cependant traiter avec humanité ce qui relève de  l’urgence est un signe encourageant.

L’autre question essentielle du moment est celle du dérèglement climatique.  À ce jour, c’est plutôt le pessimisme qui s’impose : beaucoup de retard ayant été pris ces dernières années, de nombreux  experts estiment que l’objectif des deux degrés d’augmentation de la température ne sera pas atteint. Un pays prévoyant comme les Pays-Bas dont un tiers de la surface se trouve au-dessous du niveau de la mer a déjà pris les mesures pour éviter les inondations que provoquerait la montée des eaux.
En France, les promesses du Président n’ont pas été tenues. Le temps n’est plus aux grands discours, il faut agir. 

Un autre sujet mérite l’attention : notre alimentation. La révolte des agriculteurs, et en particulier celle des éleveurs, est compréhensible mais tant qu’ils n’auront pas compris qu’il est nécessaire de produire sans nuire à l’environnement et sans prendre en compte la sensibilité de l’animal, ils aggraveront de plus en plus leur situation car les consommateurs, soucieux de leur santé, des questions écologiques et de plus en plus conscients du respect dû aux animaux, se détourneront des produits issus de l’agriculture industrielle. Une donnée que notre ministre de l’Agriculture n’a pas encore intégrée dans sa réflexion.


* Vous avez été nombreux à apprécier cette série d’été basée sur des photos de Ramon Ciuret : le blog a connu une progression de 40% de lecteurs pendant ces 5 semaines. Merci à tous.

samedi 5 septembre 2015

Peintres du 19e siècle n° 9 : Van Gogh et les objets

Van Gogh et les objets


Aucun peintre ne m’émeut autant que Van Gogh.

La chaise et la pipe

Trois paires de souliers

Bien sûr ce sont surtout ses tableaux  qui provoquent l’émotion. Mais la vie de Van Gogh est touchante à cause de l’incompréhension dont il a été victime en tant qu'artiste, des souffrances qu’il a subies en tant qu'homme.
La société de la fin du 19e siècle n’a pas compris Van Gogh. 
Toute sa vie, il dut endurer cette indifférence des contemporains.
Obligé de compter sur son frère Théo pour vivre, il eut des relations difficiles avec son père qui  finit, après une dispute avec lui, par lui demander de partir de la maison familiale ; il avait 29 ans. 
Ses relations amoureuses  se sont toujours mal terminées. À‭  peine sorti de l’adolescence, il écrivait après une déception : “ Ma vie a sombré quand j’avais vingt ans”.

Van Gogh mit donc toute son énergie dans la peinture. Il avait repris à son compte une  citation de Renan, pour exprimer sa philosophie : «  L’homme n’est pas ici-bas pour être heureux mais pour réaliser de grandes choses, pour dépasser la vulgarité où se traîne l’existence de presque tous les individus ».

Parmi tous les tableaux que Van Gogh a réalisés, sur des thèmes très variés ( des scènes de rue, des paysages, des portraits...) j’ai  choisi aujourd’hui deux objets de la vie quotidienne - La chaise et la pipe, peint en Provence en 1888-1889 et Trois paires de souliers, peint en 1887 à Paris. 

S’éloignant délibérément des sujets classiques  des natures mortes ( fruits, légumes, fleurs...), ces deux tableaux ont la particularité de nous montrer des objets ordinaires, ne présentant aucune beauté particulière : les souliers, posés sur un drap blanchâtre, avec des plis évoquant la mer, sont usés, ils “ont beaucoup voyagé” comme ceux que chantait Félix Leclerc. 
La chaise, posée sur un carrelage rouge,  est faite de  bois et de paille ; elle est jaune. Tout cela est banal, mais la présence d’une pipe inattendue à cet endroit donne au tableau une note originale.

Van Gogh nous donne ici la preuve que c'est le génie de l'artiste qui transfigure l'objet ordinaire.

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