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mardi 30 mai 2017

Horizon 2080 : Faisons le point sur la transition



«Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde » 
(Gandhi)   

  Les prises de position politiciennes sur l’écologie et la transition sont souvent sectaires ou outrancières. Sur des questions aussi essentielles, il est nécessaire d’aborder les problèmes avec objectivité, en tenant compte des faits scientifiques. C’est ce que je m’efforce de faire dans ces billets consacrés à l’Horizon 2080.

   L’idée de transition écologique est apparue en 2005-2006, dans la suite logique des mouvements préconisant une autre façon de vivre pour épargner notre planète aux ressources limitées.

   Au début des années 2000, l’idée de décroissance commença à faire son chemin. En 2005, des spécialistes et des militants décidèrent de passer de la théorie à la pratique. Rob Hopkins fut l’un de ceux-là. Dans sa ville de Totnes (en Angleterre) il a été l’initiateur des Villes en Transition.
  Conscient des faiblesses de l’écologie politique, je me suis engagé dans ces mouvements prônant un changement profond vers un monde soutenable et solidaire.
  Les réflexions que je mène depuis une dizaine d’années ont pour but de relier les initiatives alternatives menées dans le monde aux aspects théoriques de l’écologie, oubliés par la plupart des responsables qui prétendent agir au nom de celle-ci. Le fruit de ces travaux a été regroupé dans le livre Changer d’ère (la société conviviale) paru l’an dernier.
La volonté internationale
   Elle est nécessaire parce que les problèmes écologiques n’ont pas de frontières et que les déséquilibres entre les pays du Nord et du Sud ne peuvent être résolus si les premiers poursuivent l’exploitation des seconds.
La réunion du G7 qui vient de se tenir à Taormina a confirmé l’aveuglement de l’actuel président des États-Unis ; c’est un obstacle qui freinera le processus de lutte contre le dérèglement climatique. Cela montre que l’engagement ou l’irresponsabilité de chaque pays est important.

   Quant à l’échelon européen, il peut permettre des actions coordonnées plus efficaces si la volonté exprimée dernièrement par certains de ses représentants se confirme.

La volonté nationale
   Les villes, les régions et l’État peuvent, par leurs décisions et l’appui apporté aux initiatives innovantes, contribuer à la réussite de la transition.
  Dans cette perspective, il faut souhaiter que Nicolas Hulot ait les moyens d’agir efficacement. L’intitulé de son ministère – Transition écologique et solidaire – est un bon signe. On observera avec intérêt les prochaines actions du ministre.

La volonté citoyenne
   Elle est au cœur de  la révolution lente qui conduira au succès de la période de transition. Chacun peut y contribuer en changeant ses habitudes, en participant aux initiatives locales.

  L’heure n’est plus aux discours non suivis d'actes et aux querelles de boutiques, agir ensemble est devenu urgent. 












samedi 27 mai 2017

Le tableau du week-end : L'invitation à étudier


En alternance avec la phrase du week-end, voici le tableau du samedi. Le but de ce billet n’est pas de présenter une œuvre avec le regard du critique d’art  mais de traduire les sensations provoquées à la vue de celle-ci.


Le tableau
Il s’agit de l’Invitation à étudier, une huile sur toile de 93 x 65 cm.
On peut voir ce tableau au Musée d’Art de Dallas.

Le peintre
   L’auteur de cette toile est Odilon Redon, un peintre et graveur symboliste né à Bordeaux en 1840, mort à Paris en 1916.
Il a fallu de nombreuses années pour que l’originalité de l’œuvre d’Odilon Redon soit reconnue.
Redon est considéré aujourd’hui comme un précurseur de l’art moderne.

Le complément
   Hermann Kirchner (1899-1978) pensait qu’un tableau atteignait «  son plein achèvement, se révélait entièrement au peintre », quand celui-ci méditait après coup sur l’œuvre qu’il venait de réaliser.
  On peut imaginer qu’Odilon Redon, peintre qui trouvait son inspiration dans l’exploration de l’âme, les mystères du rêve et les méandres de la pensée, ait pu être intéressé par cette façon de faire.

  Celui qui observe le tableau ne cherche pas forcément à percer ses secrets. Il est d’abord frappé par le style épuré du peintre à qui quelques traits suffisent pour définir le caractère des deux personnages : la femme en bleu, bienveillante, tient par la main la jeune fille au parchemin qui l’écoute attentivement, la tête baissée.
  L'invitation à étudier commence en créant un climat de confiance.

jeudi 25 mai 2017

Amsterdam




   Amsterdam est une des plus belles villes d'Europe. Ville d'art, de culture, ville ouverte sur le monde, elle a inspiré maints poètes et chanteurs. Tout le monde a encore en tête l'ambiance du port d'Amsterdam telle que l'a vue Jacques Brel en 1964, avec ses 
"marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants ".

   Mais au-delà du bouillonnement qui attire tant d'artistes, on peut y sentir aussi la désespérance d'une certaine jeunesse qui révèle la dureté de notre époque.
C'est ce que j'ai décrit après avoir traversé la célèbre place du Dam.
Ce poème a été écrit en 1990.

  Le Dam ( Impressions fugitives)

  Les églises désertes
  et leurs pierres trop grises

  La cloche, à contretemps,
  qui sonne sur la ville
  Personne ne l'entend 

   La place est un champ vague 
   où la foule se perd
   - ô le poids de l' absence -
    
   Mais soudain le sourire    
   de la femme qui passe,
   lumineux, troublant comme 

   un tableau de Vermeer



Copyrigth GFG27L Bernard-Jean Caron Les chemins délaissés

mardi 23 mai 2017

Le bloc-notes n°87



                      Mai (du 17 au 23)

Le 17 : C’est la période de l’année où les jardins me paraissent les plus beaux. Quelques semaines après le lilas mauve aujourd’hui fané, le blanc a fleuri à son tour.
La blancheur immaculée des fleurs évoque le caractère éphémère de la beauté. 

On a appris dans l’après-midi la composition du nouveau gouvernement. Quelles que soient nos opinions politiques, il faut reconnaître la qualité des femmes et des hommes chargés de responsabilités dans un gouvernement. C'est ce que fait Edgar Morin, connu pour la modernité de ses idées, qui  se réjouit de la nomination de trois ministres dans lesquels il voit « un trio de l’espoir, du renouveau ». Il parle de J.M. Blanquer, de N. Hulot et de F. Nyssen. Le premier est un spécialiste de l’éducation aux idées claires, le deuxième connaît lui aussi les problèmes qu’il aura à traiter, la troisième est une éditrice réputée. 
Critiquer des responsables avant de les avoir vus à l’œuvre c'est faire preuve d'un manque d'objectivité.

Le 18 : Je viens de regarder La pirogue, un film de Moussa Touré, réalisateur sénégalais.      Ce film décrit une réalité bien connue : celle des personnes qui tentent sur des bateaux de fortune de rejoindre un pays où ils espèrent vivre mieux.
   Sur une pirogue partie d’un village de pêcheurs près de Dakar,vingt-neuf hommes et une femme souhaitent arriver aux Canaries. Ils doivent affronter une forte tempête, puis une panne de moteur, enfin la soif et la faim. Les morts sont jetés à la mer, les rescapés sauvés par la marine espagnole sont aussitôt renvoyés dans leur pays par avion.
Très beau film poignant qui met des visages sur les morts de l’émigration.

Le 19 : C’est le propre des langues vivantes : des mots disparaissent petit à petit. Qui, dans une conversation, glisse encore des mots tels que vertugadin, péronnelle, subséquemment ou ma mie ?
D’autres naissent afin de nommer des choses nouvelles ( web, webcam, wifi...) ou ils correspondent à un approfondissement des connaissances : empathie (vers 1960), antispéciste (1970) ; d’autres deviennent plus populaires, par exemple résilience, mot apparu en 1901.


Le 20 : Heureuse initiative que cette Nuit des musées qui en offrant l’entrée gratuite de ceux-ci permet de faire venir un public nouveau.

Le 21 : Je suis en train de lire Les Cavaliers noirs un recueil de poèmes de Stephen Crane (1871-1900), écrivain et journaliste américain qui eut un destin tragique.
Marqué par l’éducation méthodiste qu’il avait reçu, il vécut dans la misère. Malade dès l’enfance, il est mort de la tuberculose alors qu’il n’avait pas encore 29 ans. Ses vers iconoclastes traduisent son dédain de Dieu.

 Le 22 : En Suisse, 58 % des électeurs ont choisi de sortir à moyen terme du nucléaire ; il n’y aura pas de nouvelles centrales en Suisse, les énergies vertes seront développées.
En France, EDF qui coûte très cher au pays réclame la prolongation de ses centrales jusqu’en 2050.

Le 23 : Un nouvel attentat s’est produit cette nuit, à la fin d’un concert à Manchester. Le public était composé surtout de jeunes. La musique c’est d’abord la joie de vivre. Les barbares n’ont pas de tabous.









samedi 20 mai 2017

La phrase du week-end (semaine 20)


La phrase du week-end propose un regard sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, nature, etc.) accompagné d’une citation et d’un bref commentaire.

                                
                                           Médias de masse

La phrase
  Les médias de masse – et en particulier la télévision – auraient pu avoir un rôle bénéfique s’ils avaient été créés dans une société idéale garantissant une pensée réellement libre et cherchant à élever le niveau culturel de ses membres, mais dans un monde dominé par la recherche du profit, ils ne sont que des outils ayant pour but de faire ingurgiter des informations aseptisées qui cachent la vérité et de pousser par le biais de la publicité à consommer toujours plus.

La citation
« Les événements eux-mêmes sont demandés comme une nourriture.
S’il n’y a pas ce matin quelque grand malheur dans le monde, nous nous sentons un certain vide. »
(Paul Valéry)

Le complément
Médias de masse (de l'anglais mass media) : tout ce qui permet de transmettre l’information et la culture de masse en diffusant à grande échelle grâce aux techniques modernes.

   Des générations ont vécu  sans la télévision, sans écrans, sans réseaux sociaux. Les moments de loisir étaient occupés par la lecture, les discussions, les sorties...
   La grande force de la télévision, malgré les émissions médiocres, l'abus de certains thèmes (les histoires policières par exemple) dont on devrait normalement se lasser, les nombreuses coupures publicitaires, c'est d'avoir réussi à rendre les gens addicts au point de continuer d'allumer machinalement leur poste tous les jours.

   Comme l'exprimait très justement Paul Valéry, les médias de masse créent un besoin, ils se sont rendus indispensables. Beaucoup de gens attendent chaque jour des nouvelles sensationnelles qui sortiront vite de leur mémoire. La passivité du spectateur devant son écran affaiblit son esprit critique.
     Les médias de masse contribuent à l'aliénation de l'homme moderne.






mardi 16 mai 2017

Le bloc-notes n°86



                              MAI (du 10 au 16)



Le 10 : On a tendance à dire que le score élevé obtenu par le Front national lors des récentes élections serait dû à la situation économique (le chômage, la précarité…) et au sentiment d’abandon des exclus du « système ». Penser ainsi, c’est faire l’impasse sur un fait inquiétant : la poussée du racisme. 
   Un sondage réalisé en 2014* nous montre que 66 % des Français ont un avis défavorable sur les Roms ; parmi ceux-ci 76 % sont de droite, 54 % de gauche). Ce phénomène touche toute l’Europe, notamment l’Italie (85 % de sentiments défavorables). Les musulmans sont eux aussi victimes de discrimination, les chiffres variant de 26 % à 66 % selon les pays.
La lutte contre l’extrême droite passe non seulement par des mesures sociales mais aussi par l’éducation et la culture.

Le 12 : La région des Hauts de France est souvent présentée comme un désert culturel. Cette idée me fait bondir. Dans chaque pôle de la région, il existe des structures et des associations qui défendent avec ardeur la culture sous toutes ses formes. 
   J’étais ce vendredi au Centre Culturel Brassens de Saint-Martin pour assister à un spectacle sortant de l’ordinaire au titre poétique : Des rêves dans le sable.
   Lorène Bihorel qui a réalisé et interprété ce spectacle est devant une table lumineuse reliée à un écran. Avec les mains, elle déverse un sable rouge sur le plan de travail puis ses doigts dessinent en quelques secondes des personnages, des paysages et l'on a sous les yeux des histoires qui naissent, évoluent puis disparaissent, créant une émotion qui enchante.
Un spectacle réellement bluffant.(en savoir plus)

Le 13 : La cyberattaque qui vient de toucher 150 pays et de faire plus de 200 000 victimes montre les faiblesses d’un système sur lequel s’appuient toutes les activités de la société moderne. Il n’est pas question de nier tout ce que l’informatique a apporté ces dernières années ; grâce à elle, on gagne du temps, les connaissances sont accessibles au plus grand nombre, la façon de travailler évolue. Mais la paralysie provoquée par ce piratage à grande échelle nous interpelle sur les limites de la technologie.


Le 14 : Aujourd’hui Emmanuel Macron devient officiellement le huitième président de la 5e République.
   Depuis que les présidents sont élus au suffrage universel, aucun des candidats n’a correspondu aux idées que je défends : l’écologie était souvent absente, aucun ne s’opposait à la société de consommation, aucun n’envisageait une Europe fédérale. Pourtant au second tour, il fallait déposer un bulletin quand cela s’imposait, ou voter blanc.
  Du président élu, j’attendais seulement qu’il préserve la paix civile, qu’il prépare le pays aux mutations. À certains d’entre eux, on doit des avancées : De Gaulle a mis fin à la guerre d’Algérie, Pompidou a développé la culture, Mitterrand a supprimé la peine de mort, Chirac a dit non à la guerre en Irak.
   Emmanuel Macron a la jeunesse pour lui. Il a annoncé qu’il voulait moraliser la politique et relancer l’Europe ; il faut aussi qu’il s’attaque fermement à la dégradation de la planète, en lien avec les gouvernants des autres pays.

Le 15 : J’aime beaucoup la peinture de Vermeer. En 1996, j’avais fait le déplacement à La Haye pour voir l’exposition qui lui était consacrée au musée Mauritshuis. Cette année, jusqu’au 22 mai, le Louvre présente une rétrospective de son œuvre. C’est l’occasion de voir 35 tableaux de ce peintre de génie.
   On sait tous qu'avoir une toile devant les yeux provoque une émotion bien plus forte que de feuilleter un livre qui ne montre que des reproductions de tableaux !

* Source : http://www.pewglobal.org



samedi 13 mai 2017

Le tableau du week-end (semaine 19 -2017)


En alternance avec la phrase du week-end, voici le tableau du samedi. Le but de ce billet n’est pas de présenter une œuvre avec le regard du critique d’art  mais de traduire les sensations provoquées à la vue de celle-ci.

                            Liseuse sur fond noir


Un tableau de Matisse, peint en 1939
    Il s’agit d’une huile sur toile de 92 cm sur 73,5 cm

Le peintre
   Henri Matisse est né en 1869 au Cateau-Cambrésis, ville du Nord bien connue pour les traités signés en 1559.
Il est mort en 1954 à Nice.
Après des études de droit, Matisse devient clerc d’avoué dans un cabinet notarial.
Dès ses débuts dans la peinture il se fait remarquer en 1904 par ses toiles avant-gardistes.
La simplicité, la fraîcheur de  ses œuvres, sa façon de traiter les couleurs, font de lui l’un des peintres majeurs du 20e siècle.

Ce que ce tableau m’inspire
   Matisse disait en 1908 que la peinture doit devenir cet « art d'équilibre, de pureté, de tranquillité, sans sujet inquiétant ou préoccupant, qui soit, pour tout travailleur cérébral, pour l'homme d'affaires aussi bien que pour l'artiste des lettres, par exemple, un lénifiant, un calmant cérébral, quelque chose d'analogue à un bon fauteuil qui le délasse de ses fatigues physiques. »

   Cet objectif qu'il poursuivait en peignant, Matisse a réussi à l'atteindre.
C'est un plaisir de regarder ses tableaux. Lui qui a passé une grande partie de sa vie à peindre des corps féminins, il représente dans ce tableau une jeune femme détendue, en train de lire, assise, le coude reposant sur la table, la tête appuyée sur une main. Deux couleurs suffisent pour ce portrait, le rouge et le noir.
   Près d'elle, des fleurs dans un vase ; derrière elle, un grand miroir produisant un effet de reflets. Même le fond noir qui tranche avec les couleurs vives ne paraît pas triste.
C'est cela qui me fait aimer les tableaux de Matisse.




mardi 9 mai 2017

Le bloc-notes n° 85



                                              AVRIL

Le 26 : L’association Reporters sans frontières vient de publier le classement des pays selon le critère de la liberté de la presse. On n’est pas étonné de retrouver en tête quatre pays nordiques (dans l’ordre : la Norvège, la Suède, la Finlande, le Danemark) et en dernière position (180e) la Corée du Nord.
La France est placée 39; on attendait mieux de la part d’un pays qui affiche le mot Liberté dans sa devise.

Le 28 : Une soirée consacrée au théâtre. J’assiste à la pièce Comment élever un ado d’appartement, une comédie qui analyse avec humour et beaucoup de justesse les relations entre parents et adolescents.
La pièce est inspirée du roman d’Anne de Rancourt, Hélène Zidi a assuré la mise en scène. Les deux acteurs (qui jouent le rôle des parents et des enfants) sont excellents. Ils appartiennent au Laboratoire de l’Acteur qui a formé de nombreux comédiens connus.

                                           MAI
"Mai sans roses
Rend l'âme morose."
(Proverbe)
Le 1er : Fête du Travail. Les syndicats sont incapables de défiler ensemble pour montrer qu’au-delà de leurs différences, il existe une volonté commune de défendre les salariés. Ce n’est pas de cette façon que le syndicalisme progressera en France.

Le 3 : Depuis que les débats télévisés opposant les deux candidats à la présidence de la République existent, jamais on n’avait assisté à un spectacle aussi lamentable. Sous le regard de deux journalistes apathiques, la candidate nationaliste a déversé un flot de mensonges et d’accusations haineuses et a montré son incapacité à présider le pays.

Le 5 : Il est rare que la vie d’un poète inspire un réalisateur. C’est la raison pour laquelle le film de Terence Davies, A quiet passion, a retenu mon attention.
Ce film raconte la vie de la poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886), une femme hantée par la mort et l’immortalité. Je parlerai prochainement de son livre Car l’adieu c’est la nuit.

Le 7 : Ce dimanche on vote. Dès 19 heures, la presse étrangère annonce les deux faits marquants de cette élection : la victoire nette d'Emmanuel Macron avec plus de 60 % des suffrages et un taux d’abstention important. Ces prévisions sont confirmées à 20 heures. L’essentiel est assuré : l’extrême droite ne gouvernera pas le pays.

Le 8 : Retour sur l’élection de la veille après avoir pris connaissance des résultats détaillés.
   Si la candidate du FN a perdu, son score a de quoi inquiéter. Elle est en tête dans de nombreuses villes et dans mon département, le Pas-de-Calais qui a longtemps été une terre de gauche.
   La crise sociale et la pauvreté ne sont pas les seules causes de cette progression. Les idées xénophobes, islamophobes, antimondialistes, portées par des intellectuels qu’on voit souvent sur les écrans ont banalisé les thèses de l’extrême droite et les ont encouragées.
  En plaçant Emmanuel Macron à la première place du premier tour, en l’élisant au second, les Français – les sondages le confirment - ont choisi le renouveau, la jeunesse et la promesse d’une moralisation de la politique.

  Il appartient maintenant aux citoyens, par leurs actions individuelles et collectives, de contribuer aux changements vers un monde plus écologique et convivial.
Car le monde ne change pas grâce aux politiques mais grâce aux idées nouvelles portées par la volonté des personnes.








samedi 6 mai 2017

La phrase du week-end (2017 - semaine 18)


La phrase du week-end propose un regard sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, nature, etc.) accompagné d’une citation et d’un bref commentaire.


    Débattre
La phrase
  La démocratie est basée sur la confrontation sereine des idées qui nécessite le respect de l’autre, la tolérance et la recherche de l’intérêt général ; la divergence des points de vue n’empêche pas d’unir ses efforts pour résoudre des problèmes.

La citation
« Enrichissons-nous de nos différences mutuelles. »
(Paul Valéry)

Le complément : Quelques réflexions
   Pour qu'un débat soit enrichissant il faut que  les participants puissent s’exprimer librement, en étant en possession des informations qui permettront de prendre la décision la meilleure.

  Le but n’est pas d'imposer ses idées car penser qu’on est le seul à avoir raison est la négation du débat. Il faut écouter les autres et prendre en compte les propositions qui vont enrichir la discussion ou le projet initial.

   Le débat est indispensable pour faire vivre la démocratie ; il devient impossible quand l’interlocuteur ne respecte pas les règles de celle-ci.

  Ceux qui ont participé au mouvement de la Résistance illustrent bien la pensée de Paul Valéry : gaullistes, socialistes, communistes, apolitiques, croyants et athées ont mis toutes leurs forces en commun pour vaincre le nazisme.




jeudi 4 mai 2017

Populaire






   Populaire  est un adjectif qui écorche les oreilles de certaines personnes n'aimant pas  ce qui émane du peuple.
  Ce mépris pour des événements, des livres, des films  ou des personnes qui plaisent au plus grand nombre relève souvent d’un élitisme prétentieux ou d’une méconnaissance du vocabulaire ( populaire étant parfois confondu avec vulgaire.)

  On pourrait citer des dizaines et des dizaines  de noms d’acteurs, de romanciers, de chanteurs populaires qui ont produit des œuvres de qualité. Et la non reconnaissance par le grand public d’un artiste ou d’un écrivain n’est pas forcément la preuve de son génie.
  Combattant ce préjugé défavorable au mot populaire, certaines personnalités n’ont pas hésité à  mettre ce mot en valeur : dans le domaine du théâtre, Jean Vilar a fait du TNP ( Théâtre National Populaire) un outil exigeant au service de la culture pour tous, jouant et mettant en scène de grands auteurs. Cyril Robichez a accompli un travail identique au sein du TPF ( Théâtre Populaire des Flandres).

  Depuis des décennies, des bénévoles et des acteurs sociaux agissent en faveur d’une éducation populaire qui permet à chaque participant de mieux comprendre le monde dans lequel il vit. Ce mouvement propage une culture plus riche que la culture classique, une culture qui intègre des héritages diversifiés venant du monde ouvrier, paysan, maritime…et contribue au développement de la citoyenneté.


mardi 2 mai 2017

La bride sur le cou ( mai 2017)



« J’entends la bride sur le cou
Aller où mes désirs m’emportent »
(extrait de Liberté -1975)

Le hasard et la volonté

    Il y a dans toute vie une part de hasard : des couples se rencontrent et se forment dans des circonstances improbables, des gens perdent la vie parce qu’ils ont eu la malchance de se trouver devant un danger imprévisible. Paul Guimard a écrit sur ce thème un beau livre, L’ironie du sort. 
   Nos destinées dépendent en partie du hasard mais cela ne signifie pas pour autant que nous sommes les jouets du destin : la volonté permet de prendre des décisions importantes en toute liberté.

   Le hasard intervient aussi dans le destin des pays.
Napoléon le mégalomane rêvait de dominer le monde. En 1812, il entreprend la campagne de Russie avec 600 000 hommes ; il rentrera en France vaincu, avec 30 000 survivants épuisés.
À quoi est due cette débâcle ?
- À une invasion de poux qui ont propagé le microbe du typhus et décimé son armée !
Cet épisode a marqué le début de sa chute.

   Le hasard s’invite également dans la vie politique.
Au début de 2011, tout le monde s’attendait à un duel Sarkozy – Strauss-Kahn à la présidentielle de 2012. Le 14 mai, une nouvelle tombe soudain : le directeur général du FMI est accusé d’avoir commis une agression sexuelle dans un hôtel de New-York. Le favori de la primaire du PS doit se retirer, François Hollande qui avait démarré sa campagne avec un maigre 3 % dans les sondages remporte la primaire et bat le président sortant.
F. Hollande avait bénéficié des effets du hasard. S’il avait tenu ses promesses, il aurait été à nouveau candidat cette année ; ses reniements, son incapacité à réaliser le changement annoncé l'ont forcé à renoncer  à se représenter.
Un hasard favorable n'est rien s'il n'est pas accompagné d'une volonté d'agir et de réussir.


   Nous voici en 2017 et une nouvelle fois le hasard fait des siennes.
Au début du mois de janvier, tout le monde était convaincu que l’élection présidentielle opposerait F. Fillon à M. Le Pen dont le parti n’a cessé de progresser ces dernières années ; les différents partis de gauche ayant été incapables de bâtir un programme commun, on  est persuadé qu'aucun d’eux ne serait présent au second tour.
   À la fin du mois survient un événement inattendu : Le Canard enchaîné révèle des faits qui vont détruire l’image respectable du candidat de droite. Allant de mensonges en dénonciations délirantes, F. Fillon ne cesse de baisser dans les sondages. Son parti aurait pu contrebalancer le hasard en changeant de candidat, il n'a pas eu cette volonté et c’est Emmanuel Macron qui a profité de la situation en arrivant en tête du premier tour.

  Il faut maintenant souhaiter que celui-ci, s'il est élu dimanche comme l'indiquent les sondages, aura la volonté de répondre aux attentes des citoyens, ce qui est le moyen le plus sûr de lutter contre le populisme. 











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