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mardi 25 décembre 2018

Noël



      Fête de l'enfance et de l'émerveillement, Noël apporte aux adultes un message de paix : c'est la trêve de Noël pendant laquelle les canons se taisent, la fête qui a vu fraterniser, pendant quelques heures, les ennemis de la première guerre mondiale. Mais ce Noël-là n'est-il pas en train de disparaître ?
     Dans beaucoup de familles - du moins celles qui le peuvent -  la période des fêtes de fin d'année se résume trop souvent à une succession de repas conformes à la tradition : on voit sur les tables françaises  médaillons de foie gras, dindes, chapons ou gigots d'agneaux... Cette tradition   fait souffrir et tue des millions d'animaux. 
Le plaisir de la fête ne peut se concevoir dans la cruauté et la souffrance.
Et puis il y a cette frénésie qui pousse à dépenser de façon inconsidérée pour acheter des choses dont on pourrait se passer.
La recherche du bonheur passe par d'autres chemins.
                                                                    *
LE PROCHAIN BILLET PARAITRA LE MERCREDI 2 JANVIER 2019

vendredi 21 décembre 2018

les motsn° 4



LE SENS DES MOTS 

Pour justifier l'injonction faite il y a quelques jours aux Gilets Jaunes de cesser le blocage des ronds-points le ministre de l'Intérieur a choisi l'argument classique de la sécurité.

   Depuis quelques décennies, on a tendance à réduire le sens de ce mot à la question du maintien de l'ordre. C'est oublier que la première définition de sécurité était différente. On lit en effet dans le Robert que la sécurité est l'« état d'esprit confiant et tranquille d'une personne qui se croit à l'abri du danger»).
 Il est intéressant de noter qu'il est spécifié que ce sentiment de confiance n'est pas forcément justifié puisqu'une personne « qui se croit à l'abri » ne l'est peut-être pas.

La sécurité a donc été pendant des siècles une impression de tranquillité.

    Puis le sens du mot a évolué. La sécurité, lit-on dans le Robert est «la situation tranquille qui résulte d'une absence réelle de danger».

Il est temps de redonner au mot sécurité son vrai sens. Nous pourrons dire alors que, dans le monde d'aujourd'hui, chacun aspire à la sécurité dans le sens qui prend en compte tous les facteurs qui contribuent à la tranquillité de l'esprit.

Oui, les gens souhaitent la sécurité de l'emploi.
Oui, ils voudraient manger des produits sains.
Oui, ils aimeraient respirer un air qui ne rend pas malade et qui tue parfois.
Ce manque de sécurité fait beaucoup plus de dégâts que les délits individuels.

Mesdames et Messieurs les ministres concernés, pensez-y !

BJC


mardi 18 décembre 2018

De COP en COP...


«Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde »
(Gandhi) 


CHRONIQUE DU TEMPS PERDU
 
    Ainsi de COP en COP, depuis 21 ans, le même scénario se reproduit : les dirigeants du monde entier se réunissent dans le but de limiter à un degré et demi la hausse de la température, chiffre fixé par les experts pour que la Terre reste vivable et ils sont incapables de lancer les actions concrètes qui permettraient d'atteindre cet objectif.

    Depuis 2009, je fais sur ce blog une analyse des conférences sur le climat. Voici quelques-unes de mes conclusions : 

En 2009, le sommet de Copenhague s’était achevé lamentablement, celui de Cancún (2010) ne mérite pas qu’on manifeste une grande joie tant le bilan est pauvre.

2013 : La Conférence mondiale a dénoncé l'attitude des pays développés qui « sont venus les mains vides » à la conférence de Varsovie. Elle a regretté la place accordée (pour des raisons économiques) aux énergies fossiles extrêmement polluantes, soutenues fortement par la Pologne ainsi que la marche arrière effectuée par le Japon, l’Australie et le Canada, et le manque de propositions nouvelles de l'’Europe. Dénonciation non suivie de décisions.

La COP 21 (2015) présentée par le gouvernement français comme une formidable avancée n’a pas débouché sur des engagements précis. Le retrait des États-Unis désormais gouvernés par le climatosceptique Trump, les indicateurs qui montrent une détérioration régulière de la situation écologique, tout cela pousse à mettre en doute la possibilité de limiter la hausse du réchauffement à un degré et demi.


La 22e conférence sur le climat organisée à Marrakech est dans la continuité de la conférence de Paris : cette COP  devait être le sommet de l’action ; finalement peu de décisions ont été prises.

La COP 23 s'est tenue à Bonn. Il faut bien le dire, cet événement n'a pas soulevé un grand enthousiasme, malgré le slogan choisi par les organisateurs : « Viser plus loin, plus vite et tous ensemble ». Les mots ne suffisent plus quand ils sont confrontés à la réalité des faits.

#COP24 La conférence sur le climat s'est déroulée à Katowice (Pologne) dans l'indifférence générale. Rien de plus normal : depuis le sommet de Kyoto (1997) rien de concret n'a été décidé et le système mondialisé poursuit à grande vitesse la destruction du vivant.
(sur Twitter le 15/12/2018) 

    Dans ce contexte peu rassurant, la France fait partie des pays qui ne font pas le nécessaire pour lutter contre l'effet de serre. Des paroles, oui, mais peu d'actes.

   En 2009, Albert Jacquard écrivait un livre lucide, Le compte à rebours a-t-il commencé ? Si nous voulons éviter le pire, nous devons nous dépêcher.






vendredi 14 décembre 2018

les fêtes n°3



Fête et tradition

     

   Depuis quelques jours les villes sont à nouveau illuminées et les vitrines des magasins tentent le chaland ; sur les écrans de télévision, les publicités rappellent à longueur de journée que Noël approche. Pour ceux qui vivent dans la misère, ces images sont cruelles : ils savent que tout cela n'est pas pour eux.
   Qu'est devenue la fête de nos jours ? Avant tout une vaste opération commerciale, reflet d'une société qui par tous les moyens – même en temps de crise – incite les gens à consommer, une société qui confond bien-être et possession de biens.
   Le gaspillage étant désormais quotidien pour certains, il s'agit de donner de plus en plus dans la démesure. Dans les temples modernes que sont devenus les supermarchés, les gens s'entassent avec ferveur. La grande frénésie collective pousse à l'achat compulsif et les caddies débordent de jouets qui seront vite oubliés, de gadgets inutiles, de victuailles à foison : blocs de foie gras produits dans la souffrance, huîtres modifiées dans des laboratoires (ce que peu de gens savent), volailles qui n'ont jamais vu la lumière naturelle.
   À une vingtaine de kilomètres de chez moi, le village de Licques est connu pour ses chapons, pintades et dindes.
La tradition veut qu'en cette période de fin d'année on organise une fête des dindes au cours de laquelle on fait défiler les pauvres volatiles à travers la commune.
Comment peut-on parler de fête quand des milliers d'êtres vont être envoyés à l'abattoir ?
   Cette conception de la fête n'est pas la mienne.
BJC


mardi 11 décembre 2018

Ce que nous disent les Gilets jaunes

Le soulèvement - Honoré DAUMIER (1808 -1879)


Révoltes et révolutions
      Une partie du peuple français, soutenue par une forte majorité de citoyens, vient de se soulever contre l'injustice et l'arbitraire. Le mouvement des Gilets Jaunes est atypique. Il regroupe des gens de tous âges, venus de toutes les régions. Il ne se place pas sous la bannière d'un ou plusieurs leaders et ces dernières semaines on a pu voir que ses participants sont très motivés.

Qui sont ces contestataires ?

- Des personnes qui n'arrivent plus à vivre décemment car leurs revenus – qu'il s'agisse de salaires, de pensions ou d'allocations – sont trop faibles alors que les prix et les taxes ne cessent d'augmenter, des gens du peuple lassés d'un pouvoir politique qui ne leur donne pas suffisamment la parole, d'un système électoral qui ne permet pas une juste représentation de la diversité de la population et des opinions.

   Bien sûr la situation française est liée au contexte international : il y a d'abord la société mondialisée basée sur un capitalisme destructeur et une Europe qui ne prend pas suffisamment en compte les questions sociales. Mais il y a surtout la responsabilité d'un président qui avait écrit un livre intitulé Révolution et avait promis de redresser le pays en le conduisant vers un nouveau monde.

Dix-huit mois après son investiture, le bilan d'E. Macron est négatif et sa personnalité est rejetée par huit Français sur dix.

                                              *

    À travers les siècles, les révoltes et soulèvements ont été nombreux en France et notre pays a connu trois révolutions principales (1789, 1830, 1848). Elles ont eu les mêmes causes et l'attitude du pouvoir en place a toujours été la même : celui-ci a répondu par la répression et a tenté de contrer la résistance populaire .

Prenons l'exemple de 1789.

La colère du peuple est due aux problèmes sociaux, à la misère qui ne cesse de croître, à l'injustice (les privilèges dont bénéficient les riches). La hausse du prix du pain est jugée insupportable. Les nouveaux impôts supportés par le peuple attisent la colère.

Partout en France, les cahiers de doléances permettent au peuple de faire connaître ses revendications.

La défiance du peuple vis-à-vis de la monarchie devient de plus en plus forte. La société est jugée archaïque. La royauté absolue est incapable de répondre à l'attente du peuple. On connaît la suite.

Elle montre, avec la prise de la Bastille, l'importance des symboles.

                                           *

    Il faut en avoir conscience : la crise de 2018 est profonde. Elle est sociale et met en cause le déficit démocratique.

     Après quelques jours de silence, le président de la République a enfin pris la parole hier soir. Son allocution avait pour but de calmer les esprits. Les réactions entendues hier et ce matin montrent qu'il n'a pas réussi à convaincre. Les maigres propositions qu'il a faites ne répondent pas à l'attente de celles et ceux qui depuis quatre semaines luttent courageusement pour une vie meilleure.
Pour eux, la résistance continue. N'oublions pas que les révoltes des anonymes ont été historiquement le véritable moteur des progrès sociaux.

vendredi 7 décembre 2018

Pensées N° 2



Dans cette nouvelle rubrique vous trouverez quelques pensées regroupées autour d'un thème.
Aujourd'hui : Société


1. Croire qu'un homme providentiel peut sauver un pays est un signe de faiblesse, c'est une injure à la démocratie.

2. Quand on ne cherche pas à arrêter un conflit par la concertation et qu’on préfère rendre les coups, c’est toujours un échec pour la raison.

3. Trop peu de gens réussissent à échapper à l'aliénation résultant de l’organisation de la société moderne qui, avec la publicité et la propagande dominante, réduit la liberté de pensée. Développer davantage l'esprit critique des jeunes devient une nécessité.

4. Pour convaincre quelqu'un de changer ses habitudes (par exemple pour limiter son impact écologique), il faut faire preuve d'empathie, s’adresser à son intelligence et à sa sensibilité. il faut être patient et tolérant.

5. L’éducation n’est pas du seul ressort des enseignants. Les parents, les animateurs d’associations, les médias, les messages qu’on voit dans la rue contribuent à l’éducation des enfants. 

6. Quand on parle des héros historiques (Charlemagne, Napoléon...) on passe souvent sous silence le fait qu'ils ont envahi les pays voisins, que leurs soldats ont pillé des villages, violé des femmes, massacré des civils.
Le héros moderne est celui qui lutte contre l’injustice, celui qui résiste.

mardi 4 décembre 2018

n° 2 : Jaune, violet, noir


  
    Trois couleurs ont fait l'actualité ces jours-ci : le jaune, le violet et le noir.

Ceux qui ont lancé l'opération Gilets jaunes ont eu une idée lumineuse. En effet, on trouve ces gilets dans presque tous les foyers et la déception, la colère et le ras le bol sont si forts dans le pays que le succès était quasiment assuré.

Originale dans sa forme, soutenue par de nombreux citoyens, cette action pourrait contraindre le président à descendre de son piédestal. Dans le cas contraire on ne sait ce qui peut arriver.

    Le violet est la couleur des féministes. Les marches organisées pour rappeler les droits des femmes et dénoncer les comportements inappropriés de certains hommes ont réuni beaucoup de monde. La cause féministe progresse trop lentement. Il faudra sans doute beaucoup d'autres marches encore  avant que le machisme disparaisse.

    Enfin, nous avons eu droit à un Black Friday venu des États-Unis, symbole de la société de consommation. On peut s'étonner du choix de la couleur pour cet événement. Au noir, on associe souvent le deuil, la tristesse, le malheur, le désespoir. Ceux qui  poussent à consommer au-delà du raisonnable auraient-ils conscience qu'ils conduisent l'humanité au désastre ?

BJC


vendredi 30 novembre 2018

Poésie et chanson



   

    Dans ma jeunesse, afin de populariser la poésie, il m'arrivait souvent de mettre mes textes en musique. De grands chanteurs comme Georges Brassens, Léo Ferré et Jean Ferrat ont ainsi fait connaître à un large public des poèmes de Victor Hugo, Lamartine, Paul Fort, Aragon, Baudelaire, Apollinaire...

   Leur tâche était facilitée par le fait que ces poètes – à l'exception d'Apollinaire qui a été l'un des premiers à utiliser  les vers libres – étaient des adeptes de la poésie classique. Leurs vers contenaient la plupart du temps le même nombre de pieds ( douze, huit ou six) ce qui est une règle de la chanson.

   L'évolution de la poésie était nécessaire. La rime était un obstacle à la spontanéité et elle enfermait le poète dans un certain artifice qu'on constate notamment chez Hugo. C'est ainsi que lorsqu'un vers se terminait par le mot arbre, on savait que la rime serait forcément marbre car aucun autre choix n'est possible. C'est la raison pour laquelle je me suis rapidement libéré de la rime.



    La poésie, et dans une moindre mesure la chanson, n'ont pas pour objectif de distraire. Ce sont des arts qui font appel à l'imagination de l'auteur et à la réflexion et la sensibilité du lecteur (ou de l'auditeur).
  Elles permettent d'aborder tous les thèmes, y compris les plus complexes tels que la psychologie et la philosophie. 

vendredi 23 novembre 2018

Propos sur l'école

Célestin FREINET vers  1930 et quelques élèves imprimant
un texte. Sa pédagogie n'a jamais été préconisée par les instructions officielles.

*
    Les anciennes méthodes utilisées par l'enseignement français dans la première partie du 20e siècle ont toujours leurs nostalgiques.
   Certes, l'école de Jules Ferry a permis de sortir les jeunes Français de l'illettrisme parce qu'elle était obligatoire et gratuite. Est-elle parvenue à donner les mêmes chances à tous les élèves qui l'ont fréquentée depuis plus d'un siècle ? Hélas, non, car quelques exemples de réussites d'enfants issus de familles modestes accédant à des postes prestigieux ne constituent pas une règle.
   Pourtant, à l'heure où l'école traverse depuis quatre décennies une période de doute et suscite des interrogations, certains continuent de prétendre qu'il suffirait de retrouver « l'esprit républicain » des premiers temps de l'école laïque pour que tous les problèmes soient réglés.

  Cette école du passé produisait moins d'exclusions que celle d'aujourd'hui. Le mérite n'en revient pas aux méthodes d'autrefois, axées sur le par-cœur et la répétition, il provient du fait que la société était alors différente : l'école primaire avait pour but de mener le plus grand nombre d'élèves au certificat d'études, une petite minorité (10% pour ceux de ma génération) allait au collège puis au lycée. Cet objectif modeste a conduit à maintenir pendant un siècle les clivages sociaux.

   D'une manière générale, le niveau de formation des jeunes était faible. Dans une région comme la mienne – les Hauts–de-France - cela ne posait pas trop de problèmes ; on pouvait travailler en mer, à la mine ou à l'usine sans diplômes. Mais lorsque la société a évolué, c'est ce manque de formation qui a handicapé la région, c'est ce qui a rendu sa reconversion si difficile.

   Dans la société d'aujourd'hui (et plus encore dans celle de demain) le besoin de connaissances ne cesse de grandir, les compétences permettant de s'adapter en permanence aux évolutions, aux technologies nouvelles, sont devenues indispensables.
  L'importance de l'éducation n'a jamais été aussi forte. L'école a donc un rôle capital à jouer. (Rappelons cependant qu'elle ne porte pas seule le poids de l'éducation : les parents, les associations, les collectivités locales, les médias, sont aussi concernés).

   Qu'attend-on  de l'école du 21e siècle ?
Pour répondre à cette question, il faut d'abord distinguer les différents niveaux d'enseignement :
  • L'école maternelle et l'école élémentaire ont un rôle essentiel dans le parcours des élèves. Elles doivent réduire les inégalités liées au milieu social. Elles sont des lieux où chaque élève doit s'épanouir, où on lui donne les outils de base qui lui permettront de communiquer, de comprendre le monde qui l'entoure, d'acquérir l'esprit de curiosité qui conduit à la démarche scientifique, qui donne l'envie de se cultiver, où il devient de plus en plus autonome.
  • Ces objectifs se prolongent au collège où l'on devrait développer l'esprit critique et le goût d'entreprendre. Le collège puis le lycée doivent donner une solide base de connaissances générales qui permettront aux jeunes de s'adapter aux évolutions de la société et de passer ainsi plus facilement d'un métier à un autre.

   L'école est aussi le lieu qui prépare le futur citoyen. Actuellement celui-ci est conditionné par la société industrielle avancée. Les publicitaires, la plupart des médias et des politiques manipulent les esprits. Cette manipulation affaiblit les libertés individuelles. Aujourd'hui, des lobbies, de grandes entreprises réussissent à influencer l'école, par exemple en fournissant des documents forcément orientés (c'est le cas d' EDF faisant la promotion du nucléaire).
   Le rôle de l'école est de développer l'esprit critique des élèves. Les cours de morale, d'histoire, de sciences... pourraient contribuer à former des esprits libres sensibilisés à la nécessité de se comporter de manière éthique.

mardi 20 novembre 2018

Pensées n° 1



Dans cette nouvelle rubrique vous trouverez quelques pensées regroupées autour d'un thème.
Aujourd'hui :

LES HOMMES

                                                                   1


Se retourner vers le passé n'a qu'un seul intérêt : vérifier si l'on est resté fidèle aux idéaux pour lesquels on luttait quand on était jeune.

                                                                   2
Hélas, ils sont nombreux ceux qui voulaient à vingt ans changer le monde et abandonnent peu à peu leurs rêves ! Je pense en particulier à ceux de 1968 qui se disaient révolutionnaires et se complaisent aujourd'hui dans la société de consommation.
                                                              
                                                                  3  
L'homme pressé rêve d'aller toujours plus vite mais perd son temps dans de fastidieux déplacements ou devant des écrans qui paralysent la pensée.


                                                                  4
Autrefois rythmée par le lever et le coucher du soleil et par le cycle des saisons, la vie de l'homme moderne subit les contraintes d'un mode de vie auquel il arrive rarement à échapper.
 
                                                                  5
La religion est une affaire personnelle. Ne craignons pas ceux qui croient, ne craignons pas ceux qui ne croient pas. Craignons l'intolérance.
  
                                                                  6
Le sage ne traite pas de fou celui qui se conduit autrement que lui, il dit simplement qu’il existe  d'autres façons de vivre.












vendredi 16 novembre 2018

À propos de VIVANT (le livre)


"Inventons une espèce d'humains sensible au sort du vivant sous toutes ses formes et guidée par le devoir de le respecter en toutes circonstances. Non plus tueurs, mais tuteurs."
Aymeric Caron - Extrait de "Vivant" 





    Après No steak, Antispéciste, Utopia XXI, voici Vivant, le dernier ouvrage d'Aymeric Caron qui complète ainsi la réflexion entamée en 2013 sur un thème complexe qui relève à la fois des rapports de l'Homme avec la planète, avec ses semblables, avec les animaux. Quatre livres qui apportent une vision globale des choses en faisant appel à la biologie, à la philosophie, l'éthologie, la psychologie, la sociologie, l'économie, la politique. Quatre essais qui mêlent aux parties didactiques des témoignages personnels et qui proposent des solutions pour aller vers un monde meilleur et pour mettre fin à l'exploitation barbare des animaux non-humains. Celles-ci peuvent paraître radicales et utopiques aux personnes qui n'ont pas encore pris la juste mesure de la situation actuelle du monde. Les questions posées dans ces livres ont le mérite d'ouvrir un large débat sur l'avenir que nous souhaitons pour l'humanité.

Vers Homo Ethicus

     Dans Vivant, l'idée dominante est la nécessité de l'éthique.
Homo sapiens a montré au cours des siècles ses limites et ses contradictions. Intelligent, capable de réfléchir, de créer pour enchanter ses semblables, d'inventer pour rendre la vie plus facile, pour soigner la plupart des maladies, il a en même temps toujours cherché à dominer les plus faibles, il a exploité les autres, il n'a cessé de faire la guerre, il a torturé des humains et des êtres non-humains, il a détruit la nature, pollué les terres, les cours d'eau et les mers, il est responsable de la disparition de nombreuses espèces animales et végétales. 
    Homo sapiens court à sa perte. Le progrès technique qui a été fulgurant au cours des deux derniers siècles a oublié l’essentiel, l'éthique.
   C'est la recherche par l'Homme du progrès moral qui rendra possible le respect du vivant, la solidarité, la justice. Agir selon l'éthique, c'est l'acte d'êtres libres qui se sentent  responsables vis-à-vis de l'humanité et d'eux-mêmes. 

     La société a établi des lois qui fixent un cadre certes nécessaire pour garantir les droits et les devoirs de chacun. Cela n'a pas empêché les maux dont souffre le monde.  Le véritable changement passe par le changement des comportements individuels et des actions collectives. 
   La morale ne concerne pas seulement les rapports que nous entretenons avec les humains. Dans son livre Le principe responsabilité (1979) Hans Jonas écrivait déjà que l'éthique ne doit pas rester anthropocentrique ; elle doit aussi s'appliquer à l'ensemble du monde vivant et du monde non vivant (l'atmosphère, l'eau, le sol, le sous-sol...). Aymeric Caron va plus loin que Jonas. Dans son projet de société, l'Homme de demain - Homo Ethicus - sera antispéciste. 

vendredi 9 novembre 2018

Décroissance

Une idée toujours pertinente

Dix avis sur la décroissance *
      

     Au début des années 2000, on assista à l'émergence d'un mouvement qui fit parler de lui et fit la une de plusieurs magazines, comme c'est le cas aujourd'hui pour le veganisme. Il s'agissait de la décroissance.

    Ce phénomène traduisait une prise de conscience plus forte des risques planétaires, à la fois sur le plan environnemental (dérèglement climatique, appauvrissement de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles, problème de l'eau...) et sur le plan humain (crise urbaine, maladies liées à la pollution, montée des exclusions...)

  Présenté par certains de ses partisans comme une idée neuve, le concept de décroissance avait été développé au milieu du siècle précédent par certains penseurs qui voyaient là une solution à la crise globale qui commençait à toucher la société industrielle. Il inspira les choix de société faits par les mouvements écologistes dans la foulée de mai 1968.

    Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) économiste né en Roumanie, considéré parfois comme le « père » de la décroissance, a contribué par ses travaux sur la physique thermodynamique et la biologie évolutionniste à définir une économie qui remet en cause la croissance. En 1972, André Gorz introduisait le terme de non-croissance, décliné par le Club de Rome sous l'appellation croissance zéro.

    En 2002, sous le patronage d'Ivan Illich, un colloque avait eu lieu à Paris sur ce thème. Il s'intitulait Défaire le développement, refaire le monde. Ce titre annonçait clairement qu'il fallait abandonner l'idée de développement et construire un autre monde basé sur la décroissance.

  En 2005 l'association Casseurs de Pub, très active, menait des actions médiatiques dénonçant la société de consommation.

   La même année, au mois d'octobre, les Etats Généraux de la décroissance équitable étaient lancés à Lyon à l'initiative de partisans de la décroissance parmi lesquels on comptait Paul Ariès, Jean-Claude Besson-Gérard, des rédacteurs du journal La Décroissance... 
   J'ai participé à cette initiative qui réunissait une mouvance multiforme qu'on aurait aimé voir travailler ensemble. Mais les différences étaient trop fortes entre ceux qui préféraient s'en tenir à la promotion d'actions individuelles et ceux qui voulaient faire entrer rapidement la décroissance dans le champ politique en présentant des candidats aux élections. 
   La mise en commun des positions diversifiées n'a pu se faire. Les décroissantistes n'ont pas su tirer la leçon de l'échec relatif de l'écologisme et la mouvance dispersée a été peu à peu moins visible.

    Pourtant, dix ans plus tard, le concept reste toujours aussi pertinent. Plus que jamais, le choix d'une société tournant le dos à une croissance sans limites s'impose.
D'ores et déjà des citoyens ont changé leurs habitudes et réduit leur impact écologique. Mais l'addition de comportements vertueux ne saurait suffire pour résoudre les déséquilibres planétaires.
   Le développement d'actions menées au niveau international par les citoyens et les associations pour peser dans l'urgence sur les décisions politiques est bien sûr utile mais l'engagement des gouvernements des pays développés est aussi nécessaire. Ceux-ci doivent comprendre qu'on ne peut plus mener des politiques basées sur la croissance et qu'il faut s'appuyer sur une autre logique, sur d'autres valeurs que le productivisme - qu' il soit capitaliste ou communiste – afin de rétablir les équilibres environnementaux et sociaux. 

    Pour cela il faut mettre en place une société basée sur la sobriété (ou simplicité volontaire) dans les pays riches et l'équité afin que les populations des pays du Sud et les exclus des pays riches aient accès aux besoins vitaux (eau, nourriture, santé, éducation, logement...)


* Ouvrage coordonné par Baptiste Mylondo. Dans ce livre auquel j'ai collaboré, politiques, sociologue, économiste donnent leur vision de la décroissance.






vendredi 2 novembre 2018

Biodiversité - 2018


L'émeu, une des nombreuses espèces en danger


    Le dernier rapport du WWF Planète vivante consacré aux vertébrés sauvages montre une altération croissante de la biodiversité ( baisse de 60% entre 1970 et 2014). Mais celle-ci ne concerne pas seulement les animaux dits emblématiques ( tigre, girafe, rhinocéros, lémuriens...) elle touche de nombreuses espèces parmi les oiseaux, les insectes, les invertébrés...ainsi que des végétaux.

    L'appauvrissement de la biodiversité est l'un des faits marquants du désordre écologique. Malgré la communication menée par les associations et les spécialistes de la biologie depuis une dizaine d'années, la gravité de la situation reste assez mal perçue par une majorité de personnes. Dans les milieux politiques notamment, les signaux d'alarme lancés pour attirer l'attention sur la disparition ou la mise en danger  de nombreuses espèces  ont été trop souvent tournés en dérision ou jugés secondaires.
- L'emploi d'abord ! disaient nos gouvernants. 
Ils n'ont pas réussi à réduire le chômage et ils ont laissé s'appauvrir la Nature.
 Ils n'ont pas compris l'importance de la biodiversité. Prenons   le cas des abeilles.
En 2007,  le taux de ruches abandonnées ou quasiment désertées s'élevait  de 70 à 80 % dans les régions les plus touchées. Bien que les raisons de ce problème restent mal définies (le rôle des pesticides et des insecticides, le parasitisme, la contamination par des toxiques et les OGM, sont fréquemment évoqués) on est certain que cette situation est liée à la crise environnementale. 
Cette crise est grave. En effet, un tiers des végétaux a besoin des insectes pollinisateurs pour  produire les fruits. Les pommiers, les avocatiers, les cerisiers,  les oignons, les concombres,  le coton, l'arachide, le melon, par exemple, dépendent  à 90 %, voire à 100 % des abeilles. A l' échelle des USA, les services rendus par les abeilles étaient estimés en 2009 à environ quinze milliards de dollars par an.

     La défense de la biodiversité est donc loin d'être une cause futile réservée à quelques poètes amoureux de petites fleurs et de gentilles bestioles. Elle engage l'avenir de l' humanité, car la production de ressources alimentaires, de médicaments, de matériaux dépend d'elle. De même que les services écologiques tels que le stockage du carbone ou la régulation des bassins hydriques.

    Mais au-delà des aspects écologiques et économiques, il y a aussi l'aspect moral.

Préserver la biodiversité demande une autre relation avec la nature ; cela implique d'abord de respecter le vivant. Les espèces disparues et celles qui sont en danger d'extinction sont les victimes d'actions humaines : la chasse pratiquée pour des motifs égoïstes ou mercantiles, l'urbanisation intensive, la suppression des forêts, l'assèchement des marais, la pollution des cours d'eau et des terres...


   Le changement nécessaire doit être basé sur un ménagement* des territoires  et de nouveaux modes de production et de commercialisation. En ce qui concerne l'agriculture, elle doit se tourner vers les procédés naturels afin de stopper le phénomène destructeur en cours. 


* ménagement : procédé qui a pour but de ménager quelqu'un ou quelque chose


mardi 30 octobre 2018

Équilibre(s)






Équilibre : Le mot équilibre a plusieurs sens. Intéressons-nous à deux d'entre eux en nous appuyant sur les définitions données par le Robert.
État de ce qui est soumis à des forces qui se compensent
Juste proportion entre des choses opposées, rendre les choses égales : équilibre politique, économique

I. La balance Roberval illustre bien la loi de physique qui s'applique dans la première définition.

Le moindre objet posé sur l'un des plateaux de la balance rompt l'équilibre ; celui-ci sera rétabli quand on aura mis sur l'autre plateau un ou plusieurs objets ayant exactement le même poids que sur l'autre plateau.

Dans la nature, les écosystèmes sont en recherche permanente d'équilibre. Il s'agit là d'une organisation complexe dans laquelle interviennent de nombreux facteurs qui interagissent. Cela donne lieu à un échange d'énergie. 
Dans un milieu naturel – par exemple un lac - composé d'éléments minéraux, d'eau, d'air, de végétaux, d'archées (êtres vivants composés d'une seule cellule), et d'êtres vivants plus ou moins complexes, grâce à l'énergie apportée par le soleil et à la photosynthèse, la Nature assure en permanence l'équilibre indispensable à la vie.

L’industrialisation et l’urbanisation ont perturbé les écosystèmes. Les humains ont détruit beaucoup d’espaces naturels. Ceux qui n’ont pas été modifiés par l'homme sont devenus rares. La biodiversité s'est appauvrie, les produits chimiques (pesticides, glyphosate...), les dérivés du pétrole, ont pollué l'air, le sol et l'eau.

L'équilibre écologique ne pourra être rétabli lors des prochaines années. Le seul objectif réaliste est donc de ralentir le processus en cours, notamment en mettant fin à l'utilisation des produits polluants, en maîtrisant l'urbanisation et en protégeant les espèces en danger. 

II. Équilibres et activités humaines

En ce qui concerne les activités humaines, les équilibres ont aussi leur utilité. Ils répondent généralement à un besoin de justice et sont un facteur de paix. Hélas ! Ils sont rarement respectés.
Au niveau mondial le déséquilibre le plus flagrant est le fossé qui existe entre pays riches et pauvres. Depuis des siècles, les colonisations ont été marquées par une exploitation honteuse des populations locales et des richesses des pays colonisés. Sous l'ère industrielle avancée, les grands groupes poursuivent cette démarche en s'accaparant des matières - telles que les métaux rares – dont la société de consommation a besoin. Ils détruisent des forêts remarquables, rachètent des terres arables à un prix dérisoire.

Ces comportements contraires à l'éthique expliquent en partie l'état écologique inquiétant de la planète.
Au niveau des pays on note souvent un déséquilibre entre les différentes régions. C'est le cas de la France où en dehors des grandes villes florissantes comme Paris et Lyon, on assiste à la mort lente de villages pauvres qui ont perdu la plupart de leurs services publics et voient leur population diminuer d'année en année.
L'aménagement des territoires doit être repensé.
Quelles que soient les activités humaines la notion d'équilibre s'impose comme facteur positif.







vendredi 26 octobre 2018

État de la France


Emancipation, Liberté - Photo Jill 111  www.pixabay.com

Une société bloquée

    S'il est vrai que les problèmes qui secouent la société depuis plusieurs décennies touchent le monde entier, on trouve dans chaque pays des aspects particuliers qui permettent soit de se porter mieux que les autres, soit de vivre plus difficilement la mutation vers une nouvelle ère.
    En ce qui concerne la France, un des handicaps majeurs est selon moi l'enfermement dans une conception conservatrice des rapports humains qui privilégie les hiérarchies et ceux qu'on désigne sous le nom d'élites.
    Le recours à une hiérarchie pesante a deux effets négatifs : elle provoque la souffrance de ceux qui sont harcelés et parfois, dans les cas extrêmes, elle aboutit au suicide des victimes. Par ailleurs, elle contribue à paralyser les initiatives, la créativité, les changements profonds.
   C'est ainsi que des principes économiques maintes fois contredits par les faits continuent d'être appliqués par les décideurs. Un exemple parmi d'autres : on prône encore la croissance alors qu'elle n'empêche pas le chômage et qu'elle est responsable de la détérioration de la planète.

    Quant aux élites, anciens élèves de grandes écoles telles que l'ENA, elles sont coupées des réalités de la vie quotidienne et elles ont une vision étroite et déformée des problèmes. Dans de nombreux cas, la participation des citoyens permettrait de prendre des décisions plus justes : l'expérience des uns, l'imagination, la spontanéité des autres seraient bénéfiques.

    La société française est bloquée ; elle manque d'audace. Elle a besoin de se libérer des habitudes contraignantes.
   De l'école primaire aux études supérieures, les élèves apprennent la docilité alors qu'un enseignement ambitieux devrait plutôt développer l'esprit critique. L'école n'est pas seulement le lieu où l'on transmet des savoirs.  Elle doit être un lieu d'émancipation.

    Qu'il s'agisse du fonctionnement d'un pays, d'une entreprise ou d'une administration, le pouvoir  ne doit pas être dans les mains d'une seule personne ou d'un petit groupe. L'innovation nécessite la mise en commun des idées de chacun des membres de la collectivité.
                                                                ***

    Certains électeurs avaient cru que la jeunesse du nouveau président qui s'était présenté comme un héraut du nouveau monde apporterait une vision différente de la gouvernance. Ils souhaitaient un renouvellement de la démocratie, ils découvrent après un an d'exercice un président jupitérien qui s'entoure de fidèles exécutants et décide dans la solitude. Ils espéraient le déblocage de la société, c'est le contraire qui se produit.
Quand verrons-nous souffler sur le pays le doux vent de la liberté ?


mardi 23 octobre 2018

INONDATIONS


PHOTO GERALT - www.pixabay.com


Des catastrophes (pas très) naturelles

     Une fois encore, de graves inondations ayant entraîné la mort d'une dizaine de personnes et de nombreux dégâts matériels viennent de se produire en France. Dans l'Aude cette fois-ci.
    J'ai connu cette situation il y a une quarantaine d'années. Des inondations à répétition avaient eu lieu dans ma commune, en 1974. Elles ont renforcé mes convictions écologistes. À cette époque déjà, les activités humaines avaient une part de responsabilité dans ce type de catastrophe.
   Devant l'inertie du maire et du sous-préfet qui prétendaient que l'inondation est un phénomène naturel contre lequel on ne peut rien faire, les victimes des inondations ont décidé d'agir et de travailler sur ce dossier. Nous avons créé un comité de défense des riverains et, avec l'aide de spécialistes, nous avons dressé les causes de ces inondations. Elles étaient multiples. D'abord le lotissement avait été bâti sur une zone inondable. En amont, les haies qui freinaient autrefois l'écoulement des eaux des collines voisines avaient été supprimées. En aval, la présence à l'entrée du port de Boulogne d'écluses fermées avait fait monter le niveau de la rivière ; des ponts étaient trop étroits, ailleurs un petit canal creusé par une entreprise avait un rôle néfaste, je passe sur les autres causes...
J'ai tiré de cette épreuve deux conclusions :
1. L'inondation est un phénomène complexe. Seule une prise en compte globale des paramètres peut régler le problème.
2. Pour faire bouger les choses, l'action des citoyens est indispensable mais elle est difficile car en France la démocratie a ses limites. Le journaliste de télé qui m'avait interviewé et n'avait pas coupé mes propos jugés trop critiques a été déplacé quelques jours plus tard. Cela était vrai il y a quarante ans, et ce n'est pas beaucoup mieux aujourd'hui.

    Depuis une dizaine d'années les inondations se sont multipliées et sont de plus en plus graves. La catastrophe qui vient d'avoir lieu en Indonésie (séisme +tsunami+inondations) a causé la mort de près de 2 000 personnes. Celle de l'Aude a montré qu'elle était imprévisible à cause de sa soudaineté.
Maintenant les inondations sont liées au dérèglement climatique. À cause de celui-ci les cycles naturels sont perturbés. C'est le cas de l'eau ; cela se traduit par des sécheresses plus longues en certains endroits, par des inondations subites ailleurs.

   Réparer les dégâts subis ne suffira pas. Il faut sans tarder s'attaquer aux causes profondes des catastrophes. Limiter le réchauffement climatique est une urgence. Il faut aussi arrêter de construire n'importe où, il faut cesser de détruire la nature...
     Tout cela  impose d'adopter un modèle de société basé sur le respect des lois de l'écologie.


vendredi 19 octobre 2018

Démographie mondiale


    Nous vivons sur une planète limitée. La Terre est un capital d'eau, de sols, d'air qui permettent la vie. L'exploitation abusive de ce capital a perturbé gravement l'organisation de la nature, entraînant pollutions, dérèglement du climat et appauvrissement de la biodiversité.
    Les ressources du sous-sol qui ont contribué au confort de beaucoup de gens et fait la fortune de quelques grands groupes s'épuisent chaque jour.
   Pour lutter contre ces phénomènes connus depuis cinq décennies il fallait prendre des mesures drastiques, sans laisser de côté une question dont on ne parle pas souvent : ce monde limité ne peut accueillir une population qui, à l'image de la croissance économique à laquelle s'accrochent encore de nombreux décideurs, grandirait indéfiniment.

Une seule solution est possible : il faut mettre un terme à l'explosion démographique. Rappelons quelques chiffres.
En 1800, il y avait 950 millions de personnes sur la Terre.
En 1950, le nombre d'habitants s'élevait à 2,5 milliards.
En 1990, il atteignait 5 milliards.
En octobre 2011, on a atteint les 7 milliards.
Combien serons-nous en 2050 ? On parle de 9 milliards d'habitants, voire plus. 

    Cette augmentation constante de la population va de pair avec un autre phénomène aussi préoccupant : l'équilibre des territoires est désormais rompu car la moitié de  la population mondiale vit en zone urbaine.

    La question démographique est complexe, elle comporte de nombreux paramètres qui freinent la limitation des naissances : l'influence de religions et de cultures, le manque d'information et d'éducation, la condition des femmes dans certains pays, le déséquilibre Nord/Sud... 
En ce qui concerne ce dernier paramètre, on sait qu'il sera difficile voire impossible de limiter le nombre des naissances tant que les richesses des pays pauvres seront exploitées par les pays riches.
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    Être responsable, c'est garantir aux générations futures des conditions de vie convenables. Le cynisme consiste à ne rien changer et laisser aux enfants de demain un monde cauchemardesque dans lequel ils connaîtraient les guerres, les catastrophes naturelles à répétition, les famines, les migrations imposées par l'inondation de certains territoires... 

   Lutter contre le dérèglement climatique est la priorité principale de notre époque. N'oublions pas d'y associer la question de la démographie mondiale car – c'est une évidence – plus les gens seront nombreux sur Terre plus les problèmes écologiques croîtront.
Prôner une  limitation de la population mondiale s'avère nécessaire. Pour que l'objectif soit atteint, il faut, au niveau international, s'en donner les moyens.




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