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mardi 30 octobre 2018

Équilibre(s)






Équilibre : Le mot équilibre a plusieurs sens. Intéressons-nous à deux d'entre eux en nous appuyant sur les définitions données par le Robert.
État de ce qui est soumis à des forces qui se compensent
Juste proportion entre des choses opposées, rendre les choses égales : équilibre politique, économique

I. La balance Roberval illustre bien la loi de physique qui s'applique dans la première définition.

Le moindre objet posé sur l'un des plateaux de la balance rompt l'équilibre ; celui-ci sera rétabli quand on aura mis sur l'autre plateau un ou plusieurs objets ayant exactement le même poids que sur l'autre plateau.

Dans la nature, les écosystèmes sont en recherche permanente d'équilibre. Il s'agit là d'une organisation complexe dans laquelle interviennent de nombreux facteurs qui interagissent. Cela donne lieu à un échange d'énergie. 
Dans un milieu naturel – par exemple un lac - composé d'éléments minéraux, d'eau, d'air, de végétaux, d'archées (êtres vivants composés d'une seule cellule), et d'êtres vivants plus ou moins complexes, grâce à l'énergie apportée par le soleil et à la photosynthèse, la Nature assure en permanence l'équilibre indispensable à la vie.

L’industrialisation et l’urbanisation ont perturbé les écosystèmes. Les humains ont détruit beaucoup d’espaces naturels. Ceux qui n’ont pas été modifiés par l'homme sont devenus rares. La biodiversité s'est appauvrie, les produits chimiques (pesticides, glyphosate...), les dérivés du pétrole, ont pollué l'air, le sol et l'eau.

L'équilibre écologique ne pourra être rétabli lors des prochaines années. Le seul objectif réaliste est donc de ralentir le processus en cours, notamment en mettant fin à l'utilisation des produits polluants, en maîtrisant l'urbanisation et en protégeant les espèces en danger. 

II. Équilibres et activités humaines

En ce qui concerne les activités humaines, les équilibres ont aussi leur utilité. Ils répondent généralement à un besoin de justice et sont un facteur de paix. Hélas ! Ils sont rarement respectés.
Au niveau mondial le déséquilibre le plus flagrant est le fossé qui existe entre pays riches et pauvres. Depuis des siècles, les colonisations ont été marquées par une exploitation honteuse des populations locales et des richesses des pays colonisés. Sous l'ère industrielle avancée, les grands groupes poursuivent cette démarche en s'accaparant des matières - telles que les métaux rares – dont la société de consommation a besoin. Ils détruisent des forêts remarquables, rachètent des terres arables à un prix dérisoire.

Ces comportements contraires à l'éthique expliquent en partie l'état écologique inquiétant de la planète.
Au niveau des pays on note souvent un déséquilibre entre les différentes régions. C'est le cas de la France où en dehors des grandes villes florissantes comme Paris et Lyon, on assiste à la mort lente de villages pauvres qui ont perdu la plupart de leurs services publics et voient leur population diminuer d'année en année.
L'aménagement des territoires doit être repensé.
Quelles que soient les activités humaines la notion d'équilibre s'impose comme facteur positif.







vendredi 26 octobre 2018

État de la France


Emancipation, Liberté - Photo Jill 111  www.pixabay.com

Une société bloquée

    S'il est vrai que les problèmes qui secouent la société depuis plusieurs décennies touchent le monde entier, on trouve dans chaque pays des aspects particuliers qui permettent soit de se porter mieux que les autres, soit de vivre plus difficilement la mutation vers une nouvelle ère.
    En ce qui concerne la France, un des handicaps majeurs est selon moi l'enfermement dans une conception conservatrice des rapports humains qui privilégie les hiérarchies et ceux qu'on désigne sous le nom d'élites.
    Le recours à une hiérarchie pesante a deux effets négatifs : elle provoque la souffrance de ceux qui sont harcelés et parfois, dans les cas extrêmes, elle aboutit au suicide des victimes. Par ailleurs, elle contribue à paralyser les initiatives, la créativité, les changements profonds.
   C'est ainsi que des principes économiques maintes fois contredits par les faits continuent d'être appliqués par les décideurs. Un exemple parmi d'autres : on prône encore la croissance alors qu'elle n'empêche pas le chômage et qu'elle est responsable de la détérioration de la planète.

    Quant aux élites, anciens élèves de grandes écoles telles que l'ENA, elles sont coupées des réalités de la vie quotidienne et elles ont une vision étroite et déformée des problèmes. Dans de nombreux cas, la participation des citoyens permettrait de prendre des décisions plus justes : l'expérience des uns, l'imagination, la spontanéité des autres seraient bénéfiques.

    La société française est bloquée ; elle manque d'audace. Elle a besoin de se libérer des habitudes contraignantes.
   De l'école primaire aux études supérieures, les élèves apprennent la docilité alors qu'un enseignement ambitieux devrait plutôt développer l'esprit critique. L'école n'est pas seulement le lieu où l'on transmet des savoirs.  Elle doit être un lieu d'émancipation.

    Qu'il s'agisse du fonctionnement d'un pays, d'une entreprise ou d'une administration, le pouvoir  ne doit pas être dans les mains d'une seule personne ou d'un petit groupe. L'innovation nécessite la mise en commun des idées de chacun des membres de la collectivité.
                                                                ***

    Certains électeurs avaient cru que la jeunesse du nouveau président qui s'était présenté comme un héraut du nouveau monde apporterait une vision différente de la gouvernance. Ils souhaitaient un renouvellement de la démocratie, ils découvrent après un an d'exercice un président jupitérien qui s'entoure de fidèles exécutants et décide dans la solitude. Ils espéraient le déblocage de la société, c'est le contraire qui se produit.
Quand verrons-nous souffler sur le pays le doux vent de la liberté ?


mardi 23 octobre 2018

INONDATIONS


PHOTO GERALT - www.pixabay.com


Des catastrophes (pas très) naturelles

     Une fois encore, de graves inondations ayant entraîné la mort d'une dizaine de personnes et de nombreux dégâts matériels viennent de se produire en France. Dans l'Aude cette fois-ci.
    J'ai connu cette situation il y a une quarantaine d'années. Des inondations à répétition avaient eu lieu dans ma commune, en 1974. Elles ont renforcé mes convictions écologistes. À cette époque déjà, les activités humaines avaient une part de responsabilité dans ce type de catastrophe.
   Devant l'inertie du maire et du sous-préfet qui prétendaient que l'inondation est un phénomène naturel contre lequel on ne peut rien faire, les victimes des inondations ont décidé d'agir et de travailler sur ce dossier. Nous avons créé un comité de défense des riverains et, avec l'aide de spécialistes, nous avons dressé les causes de ces inondations. Elles étaient multiples. D'abord le lotissement avait été bâti sur une zone inondable. En amont, les haies qui freinaient autrefois l'écoulement des eaux des collines voisines avaient été supprimées. En aval, la présence à l'entrée du port de Boulogne d'écluses fermées avait fait monter le niveau de la rivière ; des ponts étaient trop étroits, ailleurs un petit canal creusé par une entreprise avait un rôle néfaste, je passe sur les autres causes...
J'ai tiré de cette épreuve deux conclusions :
1. L'inondation est un phénomène complexe. Seule une prise en compte globale des paramètres peut régler le problème.
2. Pour faire bouger les choses, l'action des citoyens est indispensable mais elle est difficile car en France la démocratie a ses limites. Le journaliste de télé qui m'avait interviewé et n'avait pas coupé mes propos jugés trop critiques a été déplacé quelques jours plus tard. Cela était vrai il y a quarante ans, et ce n'est pas beaucoup mieux aujourd'hui.

    Depuis une dizaine d'années les inondations se sont multipliées et sont de plus en plus graves. La catastrophe qui vient d'avoir lieu en Indonésie (séisme +tsunami+inondations) a causé la mort de près de 2 000 personnes. Celle de l'Aude a montré qu'elle était imprévisible à cause de sa soudaineté.
Maintenant les inondations sont liées au dérèglement climatique. À cause de celui-ci les cycles naturels sont perturbés. C'est le cas de l'eau ; cela se traduit par des sécheresses plus longues en certains endroits, par des inondations subites ailleurs.

   Réparer les dégâts subis ne suffira pas. Il faut sans tarder s'attaquer aux causes profondes des catastrophes. Limiter le réchauffement climatique est une urgence. Il faut aussi arrêter de construire n'importe où, il faut cesser de détruire la nature...
     Tout cela  impose d'adopter un modèle de société basé sur le respect des lois de l'écologie.


vendredi 19 octobre 2018

Démographie mondiale


    Nous vivons sur une planète limitée. La Terre est un capital d'eau, de sols, d'air qui permettent la vie. L'exploitation abusive de ce capital a perturbé gravement l'organisation de la nature, entraînant pollutions, dérèglement du climat et appauvrissement de la biodiversité.
    Les ressources du sous-sol qui ont contribué au confort de beaucoup de gens et fait la fortune de quelques grands groupes s'épuisent chaque jour.
   Pour lutter contre ces phénomènes connus depuis cinq décennies il fallait prendre des mesures drastiques, sans laisser de côté une question dont on ne parle pas souvent : ce monde limité ne peut accueillir une population qui, à l'image de la croissance économique à laquelle s'accrochent encore de nombreux décideurs, grandirait indéfiniment.

Une seule solution est possible : il faut mettre un terme à l'explosion démographique. Rappelons quelques chiffres.
En 1800, il y avait 950 millions de personnes sur la Terre.
En 1950, le nombre d'habitants s'élevait à 2,5 milliards.
En 1990, il atteignait 5 milliards.
En octobre 2011, on a atteint les 7 milliards.
Combien serons-nous en 2050 ? On parle de 9 milliards d'habitants, voire plus. 

    Cette augmentation constante de la population va de pair avec un autre phénomène aussi préoccupant : l'équilibre des territoires est désormais rompu car la moitié de  la population mondiale vit en zone urbaine.

    La question démographique est complexe, elle comporte de nombreux paramètres qui freinent la limitation des naissances : l'influence de religions et de cultures, le manque d'information et d'éducation, la condition des femmes dans certains pays, le déséquilibre Nord/Sud... 
En ce qui concerne ce dernier paramètre, on sait qu'il sera difficile voire impossible de limiter le nombre des naissances tant que les richesses des pays pauvres seront exploitées par les pays riches.
.
    Être responsable, c'est garantir aux générations futures des conditions de vie convenables. Le cynisme consiste à ne rien changer et laisser aux enfants de demain un monde cauchemardesque dans lequel ils connaîtraient les guerres, les catastrophes naturelles à répétition, les famines, les migrations imposées par l'inondation de certains territoires... 

   Lutter contre le dérèglement climatique est la priorité principale de notre époque. N'oublions pas d'y associer la question de la démographie mondiale car – c'est une évidence – plus les gens seront nombreux sur Terre plus les problèmes écologiques croîtront.
Prôner une  limitation de la population mondiale s'avère nécessaire. Pour que l'objectif soit atteint, il faut, au niveau international, s'en donner les moyens.




vendredi 12 octobre 2018

LE MONT-BLANC

Hier et aujourd'hui



     À la fin des années 70, en vacances en famille dans les Alpes, tous les jours nous regardions de loin le Mont- Blanc. Il nous paraissait impossible de quitter la région sans avoir vu de près le plus haut massif de France.
   Le tourisme de masse était à cette époque en plein développement, ce qui était une bonne chose du point de vue social mais qui devait s'avérer par la suite néfaste pour l'environnement.
    À Chamonix, nous avions pris le petit train rouge du Montenvers pour découvrir le glacier de la Mer de Glace. Je n'oublierai jamais ce paysage imposant qui s'étendait devant nous, la pureté de la glace qui brillait sous les rayons du soleil.
  Dans ce cadre naturel exceptionnel, des artistes avaient voulu laisser une trace de leur savoir- faire : dans une grotte, ils avaient imaginé de belles sculptures en glace.

     Vingt ans plus tard, j'ai pris l'avion pour me rendre en Italie. Quand celui-ci survola le Mont-Blanc, j'eus sous les yeux, pendant plusieurs minutes, quelques kilomètres plus bas, l'image impressionnante de monts  recouverts d'une neige immaculée. Le paysage était époustouflant. Je pensais alors : 
- Quelle chance nous avons de vivre sur une Terre qui offre tant de merveilles : des forêts parfois vieilles de 100 millions d'années, des montagnes qui ont mis des dizaines de millions d'années pour se former, des glaciers apparus beaucoup plus tard (7 millions d'années) – dont le rôle est important puisqu'ils stockent le CO2 de l'atmosphère !

    La société industrielle a mis en péril les équilibres naturels qui permettent de respirer  et de se nourrir. Elle a défiguré de superbes paysages, modifié des sites remarquables, pollué  l'eau, l'air et les sol.  La Mer de Glace est l'une des victimes d'un mode de développement insensé. Elle a perdu 120 mètres entre 1905 et 2005.
    Dernièrement je voyais à la télévision ce qu'elle est devenue aujourd'hui.  Là où régnait la glace, c'est maintenant un triste paysage qui apparaît, fait de blocs, de galets, de cailloux d'un gris et sinistres.
    Le dérèglement climatique conduit l'humanité à sa perte, comme vient de le rappeler une nouvelle fois le GIEC*. Cette question est la priorité du moment. C'est elle qui doit mobiliser toutes les énergies en ce début de siècle.

* Groupement d'Experts Internationaux sur l'Evolution du Climat



mardi 9 octobre 2018

Jacques BREL





Le 9 octobre 1978, on apprenait la mort de Jacques Brel. Quarante ans plus tard ses chansons restent toujours vivantes.



1953


    Dès ses débuts, Jacques Brel a montré qu'il apportait quelque chose de neuf à la chanson. J'ai beaucoup aimé Il nous faut regarder, dans laquelle il exprimait un certain art de vivre : 

« Derrière la saleté / S'étalant devant nous / Derrière les yeux plissés / Et les visages mous / Au-delà de ces mains / Ouvertes ou fermées / Qui se tendent en vain / Ou qui sont poings levés / Plus loin que les frontières / Qui sont de barbelés / Plus loin que la misère /
Il nous faut regarder / Ce qu’il y a de beau... »

1954

    Avec sa chanson Le diable, Jacques Brel porte un autre regard sur le monde. Bien avant les multiples crises qui ont secoué la planète, il dénonçait dans ce premier disque, la haine et la bêtise. C’était l’époque où Brassens le taquinait gentiment en l’appelant « l’Abbé ».

Dans cette chanson il écrivait notamment :
« Les hommes s'amusent comme des fous /Aux dangereux jeux de la guerre, ça va... 
Rien ne se vend mais tout s'achète/ L'honneur et même la sainteté, ça va »

1964

    Amsterdam est une des plus belles villes d'Europe. La chanson de Jacques Brel est sans aucun doute celle qui a su recréer  l'ambiance du port d'Amsterdam  avec ses "marins qui mangent / Sur des nappes trop blanches / Des poissons ruisselants ".
Quand Brel  chantait Amsterdam sur scène, l'émotion   était forte !

1967

    Jacques Brel fait sa tournée d'adieu. Il vient à Boulogne-sur-mer. J'ai la chance d'être dans le public. J'ai vraiment compris en le voyant pourquoi il avait tant de succès.
Une chanson est basée sur quatre éléments : un texte, une musique, une voix, une interprétation. Brel excellait dans tous ces domaines.

1975

    Décembre 1975. À Scheveningen un soir d'hiver, elle et moi avancions sur la jetée. Le vent du nord hantait la dune et nous avons longtemps marché sur cette route étroite entre l'eau et la mer. Je pensais à Jacques Brel et à sa chanson Mon père disait :

« Mon père disait
C'est le vent du Nord
Qui fait craquer les digues
À Scheveningen »


Et cette promenade m'a inspiré ces vers :


Brel dormait aux Marquises.

Nous l'entendions chanter

ce pays sans frontière
où la mer est d'opale,
entre Zuydcoote et Bruges,
entre Ostende et Zandvoort.

Et il nous racontait
ces horizons sans fin,
la pâleur des matins,
la rudesse du vent
qui rend plus forts les hommes
et l'odeur d'iode et d'algues
qui calme les chagrins...

1977

    Brel sort un dernier disque. On le sait malade. Parmi les nouvelles chansons, Jaurès est celle que je préfère :

« Ils étaient usés à quinze ans
Ils finissaient en débutant
Les douze mois s'appelaient décembre
Quelle vie ont eu nos grand-parents ? » 

Dans cette chanson, Jacques Brel rappelle la vie dure des gens du peuple il y a une centaine d’années. Une vie consacrée aux longues heures de travail dans les champs, à l’usine, à élever les enfants...Malheureusement  les idées de Jaurès n'ont pas encore triomphé.

Un chanteur belge

    De Bruges à Gand, quand on traverse le plat pays que chantait Brel (" mijn platte land, mijn vlaanderen land ") on se rend compte à quel point il a été influencé par ses racines belges. De nombreuses chansons font référence à son pays natal. C’est le cas du Plat pays, de Marieke ("le ciel flamand pleure avec moi de Bruges à Gand"), et de Mon père disait (" C'est le vent du Nord qui fait tourner la terre autour de Bruges")... 

Mais les thèmes qu'il a traités en ont fait un chanteur qui s'adresse au monde entier.









vendredi 5 octobre 2018

Un temps bien singulier



« Ça ne fait rien, nous vivons un temps bien singulier ” 
( Georges Brassens - L’épave)

  
Un titre étonnant
                                                               
     Le président Macron vient de se voir décerner le titre de « champion de la Terre » par un organisme qu'on croyait sérieux : le Programme des Nations Unies pour l'Environnement.
Qu'a fait M. Macron pour le climat et la biodiversité depuis son élection ?
Les objectifs de la loi de transition énergétique votée en 2015 n'ont pas été atteints et l'Observatoire Climat Énergie a jugé récemment que « la France partait à la dérive » ; le ministre Nicolas Hulot a dû démissionner parce qu'il n'avait pas les moyens d'agir comme il le souhaitait. Alors pourquoi cette récompense attribuée au président français ? Parce que de nos jours on a tendance à confondre les apparences et le réel et l'on manque de discernement.

    Quels sont les livres que les Français aiment lire ?

On apprend ces jours-ci que l'ouvrage qui arrive en tête des ventes est Destin français d'Eric Zemmour. C'est dommage pour la véritable littérature. On connaît les obsessions du journaliste, ses propos racistes qui lui ont valu d'être condamné, sa haine des musulmans, son homophobie, son antiféminisme. La phrase adressée à la chroniqueuse Hapsatou Sy lors d'une récente émission de télé « Votre prénom est une insulte pour le France » caractérise le personnage. Comme il l'annonce de livre en livre, la France serait dans une période de déclin ; la cause - il répète la même chose depuis des années – c'est l'immigration, l'antiracisme, la gauche. Incapable de regarder l'avenir en face, de décrire les problèmes français dans le cadre d'une mondialisation basée sur le profit, responsable du dérèglement climatique, de la destruction de la Nature et du déséquilibre Nord/Sud -  Zemmour se tourne vers Napoléon comme le marin se fie au phare.

    La vraie littérature moderne est ailleurs, elle est dans les livres de Camus, Kundera, Modiano et quelques autres...

mardi 2 octobre 2018

Vivre ensemble


    
    Alors que tout plaide en faveur d'un métissage des idées et des peuples, on entend depuis quelque temps monter en Europe un discours qui préconise le repli sur soi, qui affirme les vertus, voire la supériorité, du modèle occidental sur les autres, ce qui est une erreur dans bien des domaines. Ce discours nationaliste quitte souvent les frontières du chauvinisme pour devenir xénophobe, raciste et se traduit en politique par une poussée de l'extrême droite.

    Certes cela n'est pas nouveau. Au début du XXe siècle, l'affaire Dreyfus avait mis en évidence l'existence en France d'un courant antisémite. Dans les années 1930- 1940, les fascistes étaient au pouvoir en Allemagne, en Espagne et en Italie.
   La France réputée à l'étranger pour être le pays des Droits de l'Homme n'a pas toujours été exemplaire. Elle ne l'a pas été pendant la seconde guerre mondiale lorsqu'elle était dirigée par le gouvernement de Vichy. Elle ne l'a pas été après la guerre quand elle a traité avec mépris les soldats africains qui avaient combattu pour elle. Et plus tard quand on a eu besoin de main d'œuvre pour reconstruire le pays, les Polonais, les Italiens, les Espagnols, les Portugais ont souvent été victimes de propos xénophobes. 

    Ces dernières années, on ne peut pas dire que les personnes qui quittent leur pays pour des raisons politiques, économiques ou écologiques et souhaitent vivre en France sont accueillies chaleureusement. 


La haine de l'étranger se développe à nouveau dangereusement.

                                                                    ***
    Préconiser le vivre-ensemble, le multiculturalisme, ce n'est pas dénigrer son pays ou sa langue, c'est s'ouvrir vers les autres pour enrichir sa pensée, sa culture, pour trouver ailleurs et avec d'autres de nouvelles idées.
Paul Valéry avait très bien exprimé cette idée en peu de mots : « Enrichissons-nous de nos différences mutuelles »

     Au niveau des personnes, dès lors que les rapports sont basés sur le respect du principe d'égalité, les couples peuvent constater au quotidien les bienfaits de la mixité ethnique ou culturelle.
  Il en est de même pour les groupes humains. Lorsque j'exerçais des responsabilités dans le domaine du transport et du tourisme, j'ai vu à l'étranger des réalisations qui n'existaient pas encore chez nous. J'ai aussi beaucoup appris des Africains et des Polonais lors d'actions de coopération.

    Au niveau des peuples, cette ouverture sur les autres ne procure pas seulement un enrichissement culturel et humain, elle est une nécessité car elle est avant tout  un facteur de paix. Elle est aussi indispensable pour lutter ensemble contre le désordre écologique.


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