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lundi 9 décembre 2019

L'état de la planète




  Voici  le compte-rendu des conférences sur le climat depuis 2009 :

Copenhague 2009

  Ainsi comme on s'y attendait plus ou moins - tout en espérant se tromper - la conférence de Copenhague s'est achevée sur un échec.
L'objectif visé de limiter l'augmentation de la température mondiale à moins de 2° ne pouvait être atteint que par des engagements précis :
- la réduction des gaz à effet de serre d'au moins 40% par rapport à 1990.
- la reconnaissance par les pays du Nord de leur responsabilité dans le déclenchement du dérèglement climatique, celle-ci impliquant de nouveaux rapports avec les pays du Sud, en substituant l'idée de réparation à la  vieille pratique de l'aide.


Les dirigeants politiques du monde entier se sont séparés après avoir signé un texte qui annonce des intentions et n'établit aucune obligation chiffrée.

Comme l'estime le WWF, "ce qu'ils ont proposé mènera à une augmentation des températures mondiales de 3° ou plus."

Cancún 2010

  On est plutôt dans l’univers des promesses lointaines que des engagements fermes. Ainsi l’aide aux pays en développement serait de 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020. Pourquoi attendre 10 ans encore ?
La réduction de la déforestation est inscrite dans le texte en termes vagues.

 Doha 2014

 Colère devant ce gâchis qui s'aggrave chaque jour : multiplication des catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique, appauvrissement de la biodiversité, diminution des terres agricoles, extension des zones désertiques. Et les décisions importantes toujours remises à plus tard.

Paris 2015


  La conférence de Paris sur le climat s’est achevée par des discours officiels enthousiastes et des commentaires enflammés. N’a-t-on pas parlé d’un moment « historique » !
Les 195 états de la planète ont donné leur accord pour agir ensemble dans un même cadre international pour lutter contre le dérèglement climatique.
Dans la déclaration finale on note à plusieurs reprises l’expression : la Conférence « invite les parties ». Il n’y a donc aucune obligation pour certains points. 
Les engagements ne sont pas chiffrés (par exemple pour la réduction d’émissions des gaz à effet de serre).
Les techniques soutenables ne sont pas préconisées. On peut prévoir que les grands groupes pollueurs (du pétrole, du nucléaire, de l’agroalimentaire, des transports aériens) feront tout pour que rien ne change.

 Katowice 2018

 Ainsi de COP en COP, depuis 21 ans, le même scénario se reproduit : les dirigeants du monde entier se réunissent dans le but de limiter à un degré et demi la hausse de la température, chiffre fixé par les experts pour que la Terre reste vivable et ils sont incapables de lancer les actions concrètes qui permettraient d'atteindre cet objectif.

Madrid 2019

  La conférence sur le climat se déroule cette année à Madrid. En France, les médias accaparés par les mouvements sociaux liés à la politique du président Macron n’ont pas laissé beaucoup de place à ce sommet. Il faut aller sur les chaînes espagnoles pour avoir une idée de ce qu’il s’y passe. C’est surtout la motivation des jeunes regroupés autour de Greta Thunberg qui apporte une note d’optimisme.

Mais cela suffira-t-il pour amorcer le changement ? On peut craindre que non.
Faut-il rappeler l’état de la planète aujourd’hui ? On note :
- l’extinction et le risque de disparition de nombreuses espèces animales et végétales
- une hausse du niveau des océans
- la fonte des glaciers
- la multiplication des phénomènes extrêmes et des anomalies climatiques
- le taux de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevé.



lundi 2 décembre 2019

La misère en 2019




Dans Paroles, paru en 1946, Jacques Prévert a une pensée pour ceux qui ne mangent pas à leur faim : « Il est terrible
le petit bruit de l’œuf cassé sur un comptoir d’étain.
Il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim. »

   Nous sommes au 21e siècle et la misère persiste et gagne du terrain. Elle ne touche pas seulement les gens des pays pauvres. En France aussi, des SDF vivent dans la rue et meurent encore de froid et de faim. Les personnes qui sont dans la précarité - parmi lesquelles de plus en plus de jeunes - comptent sur les Restos du Cœur pour se nourrir.

   Chaque hiver, quand survient une sévère vague de froid, l’exclusion qui touche de plus en plus de monde dans les pays européens apparaît soudain insoutenable. Comment est-il possible qu’au 21e siècle la société laisse mourir des êtres humains dans la rue quand le thermomètre descend en-dessous de zéro ?
Des milliers de personnes perdent la vie en Europe à cause du froid !
Les actions entreprises par les associations depuis près de 60 ans pour aider les gens dans la détresse sont remarquables mais elles ne sont pas suffisantes.
 On constate aujourd’hui une évolution inquiétante de la misère. Parmi ceux  qui se retrouvent à la rue ou qui vivent dans leur voiture (quand ils en ont une), il y a de plus en plus de gens qui étaient parfaitement insérés dans la société. Il a suffi d’un drame familial, de la perte d’un emploi, pour que leur vie bascule soudain. Mais on voit aussi — phénomène nouveau — des gens qui travaillent et ne peuvent se loger. Dans ce cas, c’est bien sûr le prix indécent des loyers qui est en cause.

   Ceux qui gouvernent n’ont rien fait depuis des décennies pour éradiquer la pauvreté. En acceptant de rester dans l’engrenage des principes injustes de la société industrielle et financière, ils mènent une politique qui favorise les plus riches et crée de l'exclusion.
  La lutte contre la pauvreté nécessite de passer à une société nouvelle qui n'acceptera plus les inégalités contraires à la morale.



lundi 18 novembre 2019

Le grain de sel




 Patrie

  
 Jusqu'au milieu du 20e siècle, en raison des conflits qui ont opposé pendant des siècles la plupart des pays, parfois regroupés dans des coalitions, la notion de patrie était forte. Elle grandissait lorsqu'une nation était sous la menace d'une guerre.
Mais la fierté d'appartenir à une communauté - quelle que soit sa taille – est dangereuse car elle peut très vite se muer en chauvinisme puis en nationalisme et en xénophobie.
Pour de multiples raisons (nostalgie, besoin d'enracinement... ) chacun de nous peut aimer la région où il est né, celle où il a passé sa jeunesse, chacun peut aimer son pays pour ses paysages, sa culture... Ainsi, quand on demandait à Camus son avis sur la patrie, il répondait :
« Ma patrie, c'est la langue française ». C'était une réponse originale qui, à l'époque où elle a été prononcée, avait étonné car elle associait à l'idée de patrie un attachement culturel.
Un siècle plus tôt, Lamartine avait une vision beaucoup plus engagée ; il disait : « L'égoïsme et la haine ont seuls une patrie ; la fraternité n'en a pas ». Il préparait déjà les siècle à venir.
   

lundi 11 novembre 2019

Pensées n° 9 : la guerre



La guerre


Pensées

1. Il existe une activité qui persiste  depuis l’antiquité et qui ne grandit pas l’homme : c’est la guerre avec ses ravages, ses exactions, la guerre et  ses morts (parmi lesquels des civils de tous âges), ses bombardements, ses prisonniers, ses affamés, ses martyrs..

2.  Traverser les longues allées d'un cimetière militaire, comme ceux de Colleville et d'Arlington, procure toujours une forte impression de tristesse car cela nous fait penser à toutes ces vies interrompues, aux bonheurs que ces hommes jeunes n'ont jamais pu connaître.

3. Pour cacher la vérité, on utilise parfois un vocabulaire plus soft dans certaines circonstances : le mot guerre, trop effrayant, est alors remplacé par conflit ou opération militaire.

4. La permanence de guerres dans certains continents devient un anachronisme. Si l’on remarque (notamment dans l’éducation et dans la manière de concevoir les commémorations des guerres) une progression des discours appelant à la paix, on sait que le chemin menant à celle-ci sera encore long.

5. Nous vivons malheureusement  dans un monde où rien ne garantit la paix car le poids des intérêts économiques (liés notamment au pétrole, à l'armement...) est si fort qu'il est confronté à des situations difficilement gérables, frôlant souvent l'absurde.

 6. Dans notre société, les pacifistes apparaissent comme des utopistes déconnectés de la réalité. C’est le signe d’une civilisation qui n’a pas encore atteint sa maturité. Si l'espèce humaine est par nature belliqueuse, ce qu'on peut penser en se référant à l'Histoire, il appartient à la culture - donc à l'éducation - d'apprendre la tolérance, la fraternité, le respect de la vie.

8. Le pacifisme sera la prochaine étape de l’évolution de l’humanité.

lundi 4 novembre 2019

Sécurité


Photo Prosaica  pixabay.com
Le phare assure la sécurité des marins.

Sécurité
    Dans toutes les langues, le sens des mots évolue et il est intéressant d'étudier ces évolutions car elles correspondent à l'état d'esprit d'une société à un moment donné. Le mot sécurité révèle ces changements.
Si nous ouvrons le Robert, nous lisons d'abord la première définition du mot :
« état d'esprit confiant et tranquille d'une personne qui se croit à l'abri du danger » (1190). Il est intéressant de noter qu'il est spécifié que ce sentiment de confiance n'est pas forcément justifié puisqu'une personne « qui se croit à l'abri » ne l'est peut-être pas.
La sécurité a donc été pendant des siècles une impression de tranquillité.
  À partir de 1780, selon le Robert, le mot sécurité change de sens : s'il définit toujours un état d'esprit tranquille, il résulte dorénavant d'une absence réelle de danger ; le sentiment de sécurité devient objectif.
  Une autre évolution conduit à assimiler ce mot à l'organisation politique, économique, sociale contribuant à créer l'état d'esprit de confiance et de tranquillité et l'on note depuis quelques décennies une tendance à réduire le sens du mot sécurité à la question du maintien de l'ordre. Il s'agit là d'une erreur de langage sur laquelle certains jouent pour créer des clivages.
   Redonnons donc au mot son  vrai sens. Nous pourrons dire alors que, dans le monde d'aujourd'hui, chacun aspire à la sécurité dans son sens global : sécurité de l’emploi, sécurité sur la route, sécurité au travail, sécurité alimentaire, sécurité écologique qui n’existe pas actuellement à cause des perturbations climatiques (causant inondations et tempêtes...)  et des pollutions qui rendent malades les gens et les animaux et qui les tuent.


lundi 28 octobre 2019

Octobre 20





OCTOBRE 2019


   Du mois d’octobre qui s’achève, je retiendrai surtout l’un des défauts de notre époque : la mise en avant de faits secondaires qui font oublier les vrais problèmes. Trois personnages illustrent ce propos  : le ministre Blanquer, obnubilé par le port du voile dans la rue, Zemmour qui déverse désormais ses obsessions antimusulmanes sur la chaîne CNews et le président Macron qui relance à quelques mois des élections municipales le débat sur l’immigration.

   
    L’époque actuelle est loin d’être parfaite et elle est difficile pour beaucoup de gens. Mais il faut avoir des œillères (et des  arrière-pensées)  pour ne pas voir les conquêtes sociales obtenues depuis deux siècles, les progrès faits par la médecine ou l’émancipation des personnes, même si de nombreuses améliorations doivent encore être apportées.
  Oui,  il serait  urgent d’aller vers plus de progrès social et de prendre les mesures garantissant la sécurité écologique.  En vérité, les vrais problèmes qui touchent les gens (le chômage, les fins de mois difficiles, les difficultés pour se loger, l’état de la planète...) n’intéressent pas les prophètes de malheur tels que Zemmour. Et ils n’ont pas envie de dénoncer les causes réelles du mal-être de tant de gens : le système mondialisé qui crée du chômage et enrichit les gros actionnaires, pille les ressources et détruit  la nature. 

   C’est une erreur de croire et faire croire que les problèmes de la France  pourraient être résolus en se refermant sur soi. Ce ne sont pas l’idée européenne et l’idée de mondialisation qui sont mauvaises, c’est la façon dont l’Europe et la mondialisation ont été conçues.

 La lutte contre le dérèglement écologique devrait être la priorité de tous les États. Elle demande des mesures coordonnées, le maintien de la paix exige des décisions communes (à commencer par la limitation puis l’interdiction des armes). Les règles économiques devraient être revues afin d’empêcher les dérives de la finance, les paradis fiscaux et l’exploitation des pays pauvres par les riches.
   Quand un monde s’effondre on ne sème pas la peur, on construit tous ensemble un autre monde.
  Ceux qui détournent l’attention des citoyens en stigmatisant une partie de la population se trompent de combat. Malheureusement trop de médias leur donnent la parole et trop de gens les écoutent.

lundi 21 octobre 2019

Le grain de sel n°16



LES FANATIQUES

«  Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes 
pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, 
est un enthousiaste ; celui qui soutient sa folie
par le meurtre, est un fanatique. »
( Voltaire)

   En une courte phrase, Voltaire a très bien défini le fanatique. Il  s’agit d’une personne qu’on peut juger normale du point de vue psychiatrique, mais qui s’enfonce dans une démarche déraisonnable. Sa foi absolue, son zèle exagéré le poussent parfois à accomplir des actes que rien ne peut excuser.
  À travers l’histoire, les manifestations du fanatisme ont été nombreuses : le massacre de la Saint-Barthélémy au 16e  siècle a conduit protestants et catholiques à s’entretuer. Au 20e siècle, le nationalisme fanatique a connu son paroxysme avec l’élimination des Juifs  dans les camps de concentration. Le 11 septembre 2001 c’est la haine des Occidentaux qui a provoqué les attentats de New York.
  Le fanatisme est une tare qui menace nos libertés, c'est un danger pour l'humanité ; il se répand aujourd'hui de manière sournoise sur les réseaux sociaux. Il a de multiples visages : il regroupe des intégristes religieux,  des racistes qui jettent l'opprobre sur les étrangers, des enragés qui s'introduisent dans des groupes – par exemple parmi les supporters d'une équipe de foot – pour semer la zizanie et la violence. 
 Le fanatique véhicule des propos haineux, déforme la vérité historique ou scientifique pour faire progresser ses thèses immondes ; il véhicule l'intolérance et cherche à semer la peur.
  En politique, ne confondons pas celui qui défend, en toute légalité, des positions radicales avec l'extrémiste qui sème la haine.
  Dialoguer avec un fanatique est impossible car il n'entend pas la voix de la raison.
  Pour la société, il y  a une obligation impérieuse de combattre les thèses et les actions qui mettent en danger les fondements de la démocratie. Laisser progresser le fanatisme, c'est prendre le risque de dériver vers l'abominable.


lundi 14 octobre 2019

Apprendre /Enseigner - Seconde partie


Photo Rawpixel- Pixabay.com

Comment améliorer l'enseignement ?

    Une partie de la réponse est dans la formation des enseignants.  Qu’il s’agisse de l’apprentissage de la lecture, du français, des mathématiques, l’enseignement ne s’appuie pas suffisamment sur les données scientifiques qui permettraient d’améliorer l’enseignement. Pour illustrer cette affirmation, je prendrai deux exemples.
En ce qui concerne la lecture, peu d’enseignants connaissent l’approche psychanalytique sur laquelle Bruno Bettelheim a fait des travaux intéressants qu'il a résumé dans le livre L'enfant et la lecture paru en 1981. Ceux-ci permettent notamment de comprendre les fautes de lecture.

    Dans les années 1970, je m’étais rendu compte qu’on apprenait aux enfants le français de manière anarchique. L’apprentissage du vocabulaire se  faisait au hasard des lectures ou des circonstances. Or des travaux avaient été faits dans les années 1950-60 sous la direction de Georges Gougenheim pour définir le français fondamental, un  noyau de mots fréquents et de règles grammaticales de base. Pour le premier degré ce socle était constitué de 1300 mots. En 1958, une liste complétée d'un deuxième degré paraissait ; elle comportait 3500 mots. Les textes officiels ont ignoré ces travaux. C’est sur cette base scientifique que j’ai conçu mes cours de français. 

Comment enseigner ?

  La bonne méthode est celle où la personnalité de chaque élève est prise en compte. La bonne école est celle où aucun jeune n’est en situation d’échec, c'est une école qui donne l’envie d’apprendre et de coopérer, qui développe l’esprit critique, où chacun se sent heureux.
Le rôle de l’enseignant est de détecter dans chaque enfant les capacités, les dons qui lui permettront de s’épanouir  si on le  dirige dans la bonne voie, celle correspondant à son type d’intelligence (voir ci-dessous).

Comment réduire l’échec lié aux inégalités sociales ?

Il s’agit là de l’échec le plus grave du système français. Alors que l’école gratuite a été créée pour donner les mêmes chances aux enfants qu’elle accueille, quel que soit leur milieu familial, elle ne réussit toujours pas à gommer les inégalités sociales.

   Différentes enquêtes Pisa ont montré que le niveau social des familles avait une influence sur les résultats scolaires des enfants : ceux qui sont issus de familles aisées réussissent mieux que les autres. Cette inégalité ne s’est jamais réduite.
  Une autre cause de l’échec de certains élèves est moins souvent citée : elle vient du fait que la notion d’intelligence reste  mal appréhendée, malgré les travaux réalisés depuis le début des années 1980 par des psychologues tels que Howard Gardner.
   Pour lui, il y a des intelligences aux formes multiples. Il distingue entre autres l’intelligence relationnelle, indispensable dans la vie d’un groupe, l’intelligence créative qui permet l’innovation, l’imagination de récits, de solutions originales, l’intelligence émotionnelle qui est au cœur du comportement humain, l’intelligence pratique qui s’exerce dans de nombreux domaines pour concrétiser des projets. Celle-ci est souvent liée au bon sens.
Cette prise en compte n’est possible que si l’enseignement est individualisé.



lundi 7 octobre 2019

Apprendre /Enseigner



Première partie

Photo Klimkin - Pixabay.com

  Apprendre et enseigner. 
Ces deux mots sont liés. Les premiers apprentissages sont donnés par les parents, la plupart du temps de manière naturelle. C’est ainsi que dans les premières années, l’enfant apprend à parler. Mais il y a des notions qui doivent être apprises : les bases du calcul, de l’orthographe, de la grammaire par exemple doivent être enseignées. Plus tard, si l’enseignement a été bien mené, il arrivera un moment où le jeune n’aura plus besoin de professeurs. Il sera prêt à apprendre seul en utilisant tous les moyens que le monde moderne met à sa disposition.

   Depuis les temps reculés de la préhistoire, apprendre a été un fait permanent. Les progrès réalisés par l’humanité  ont été le fruit de l’expérience, de l’observation, du tâtonnement, de l’intuition. Ils ont été possibles grâce à la démarche intellectuelle qui accompagnait le geste, grâce à une longue réflexion collective qui a permis l’amélioration des  techniques.
Pendant des millénaires, les hommes ont appris ainsi : c’était l’école de la vie. 
  Beaucoup plus tard, l’apprentissage de l’écriture, de la lecture, des mathématiques, a été confié à des spécialistes. Seuls les plus riches bénéficiaient de leur enseignement. La création de l’école publique, gratuite et obligatoire en France à la fin du 19e siècle a été une avancée sociale car elle a permis de sortir de l’illettrisme des millions de personnes. Mais a-t-elle rempli pleinement son rôle ?
On peut affirmer que non, puisqu’elle n’est pas parvenue à effacer les différences sociales et qu’elle a reproduit dans son mode de fonctionnement les travers de la société.
À sa décharge, on peut dire qu’on attend trop de l’école.
  Il est temps de revenir au bon sens et de se rappeler que tout ne s’apprend pas à l’école. Celle-ci devrait avoir pour mission de donner  les outils  permettant à chacun de devenir autonome.
L’essentiel n’est pas d’accumuler toujours plus de connaissances. L’école doit avant tout apprendre à apprendre.

   À propos de l’éducation de nombreuses questions se posent : Que faut-il apprendre aux élèves ? Comment enseigner ? Comment réduire les inégalités sociales ?
C’est ce que nous verrons dans la seconde partie.


lundi 30 septembre 2019

Septembre 2019









Avenir de la planète

  Quand les écologistes attiraient dans les années 1970-1980 l’attention sur les dangers que la société industrielle mondialisée faisait courir à l’humanité et d’une manière plus large à l’ensemble du vivant, ils n’étaient pas pris au sérieux.
  Puis, d’année en année, les menaces se sont précisées. Les catastrophes se sont multipliées, des espèces d’animaux et de végétaux ont disparu, le dérèglement climatique s’est accentué. Des conférences ont eu lieu. On avait enfin compris qu’il fallait limiter le réchauffement à 1 degré et demi. Hélas, les actes n’ont pas suivi. Aujourd’hui des études sérieuses annoncent que si l’on n’adopte pas rapidement un autre modèle de société, la hausse atteindra 7 degrés en 2100. Ce scénario serait catastrophique.
   Pour opérer un véritable changement il faudrait impérativement mettre fin au capitalisme financier qui est la cause de la plupart des crises actuelles. Mais comme il faudra plusieurs décennies pour que l’alternative s’installe durablement à travers le monde et comme on ne peut  se satisfaire de discours,  il faut agir dès maintenant - en s'appuyant sur les principes de l'écologie scientifique et humaine - pour aller rapidement vers un monde soutenable, mêlant actions locales et mondialisation repensée. C'est ce qu'on appelle la transition écologique.
   Et cela devient possible dès lors que les hommes et les femmes de bonne volonté décident de se mettre d'accord pour bâtir des projets, prendre des initiatives qui sont des alternatives aux modes de production, de distribution et de consommation de la société industrielle.
 L’exemple des villes en transition le montre : la création de jardins partagés, d’entreprises solidaires, de lieux d’échange et de partage prouve qu’en dehors du système mondialisé, l'utopie devient réalité.
La réussite de la transition s’appuie sur trois piliers : la volonté internationale, la volonté des États et des collectivités, la volonté citoyenne (individus et associations).


Voyages

   La faillite de Thomas Cook et celle de deux compagnies de transport aérien montrent que le tourisme de masse si florissant depuis six décennies et qui a enrichi de grands groupes, des compagnies, des agences et causé de gros dégâts environnementaux a atteint les limites d’un système.
  L’agence Cook, créée dans les années 1840 s’était progressivement mondialisée. Elle avait installé des agences dans de nombreux pays, racheté d’autres agences. Sa faillite entraîne le chômage de 22 000 employés.
  Ceux qui pensent que cette forme de tourisme a encore un avenir se trompent. Les voyages lointains qui imposent de prendre l’avion ne sont plus compatibles avec la nécessité de lutter contre le dérèglement climatique. Quant à l’aspect économique, il réclame une autre organisation que le système mondialisé. Il faut inventer le tourisme de demain. Celui-ci  doit être durable et solidaire.

Laïcité

  Une affiche de la FCPE (l’association de parents d’élèves classée à gauche) a provoqué une réaction du ministre de l’Éducation nationale. On y voit une femme portant un voile somme toute discret  accompagnant une sortie scolaire.
   M. Blanquer a jugé cette affiche « regrettable ». Il s’est dit opposé au port du voile de ces mères qui donnent un peu de leur temps pour permettre les sorties des élèves hors de l’école.
La FCPE rappelle que « la laïcité, c’est accueillir à l’école tous les parents sans exception. »
  En prenant sa position, le ministre ne respecte pas la loi qui précise que dans ce cas précis le voile n’est pas interdit. En même temps, il relance une polémique (tout à fait inutile dans le contexte actuel) sur l’islam en France.







lundi 23 septembre 2019

Promesses



PROMESSES

   Le mot promesse change selon qu'il concerne les choses, la nature ou bien l'être humain. 
  Dans le premier sens, il représente une espérance, un signe favorable. Seul un fait imprévisible, une catastrophe naturelle par exemple, pourrait venir contrarier cette annonce. 
  Ainsi, à chaque automne, la chute des feuilles entraîne au pied des arbres la formation d' un humus qui au prochain printemps permettra la naissance de nouvelles plantes, ce que j’exprime dans ce haïku : 
« Au pied des érables 
Une odeur âcre d'humus... 
Promesse de vie » 
 De même, dans les champs, les beaux épis de blé du printemps sont la promesse d'une récolte dont se nourriront les hommes : 
« La nuit est claire et douce 
et le ventre alourdi de la terre 
annonce le pain des prochains matins. » (extrait du poème Les enfants du monde ) 

 Les promesses humaines sont plus complexes. Elles engagent à faire une certaine action. Ainsi quand une promesse de mariage existe, elle est la plupart du temps exécutée. Ne pas la respecter peut être le fait d’une personne instable ; elle est le plus souvent  un acte de goujaterie. 
On peut aussi promettre d’améliorer un comportement. C’est ce que fait couramment un homme brutal. Dans la rubrique des faits divers on constate hélas que cette promesse n’est pas toujours appliquée. 

  Le droit garantit dans certains cas que l'engagement sera tenu mais dans la plupart des cas, il dépend des qualités morales de ceux qui se sont engagés. Et là, le constat est consternant. Chacun connaît le sort subi par maintes promesses électorales qui n'ont jamais été appliquées. 
Jacques Chirac, avec cynisme, avait déclaré un jour que « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». De tels propos contribuent à décrédibiliser les politiciens. 
   Si les candidats élus décidaient à l'avenir de tenir leurs promesses, ne serait-ce pas un moyen de réhabiliter la politique ? 


lundi 16 septembre 2019

Incertitude




Incertitude
« On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter » écrivait  Kant.

    L’incertitude est un fait qui intervient dans notre vie, dans la société, dans tout système dynamique. La nier, c'est refuser la réalité.
  L’histoire et l’actualité nous en fournissent de nombreux exemples. Si nous évoquons la question essentielle de notre époque, l’état de la planète, il est impossible aujourd’hui de prévoir avec certitude comment il évoluera. Cela dépend de nombreux paramètres dont on ignore aujourd’hui comment ils seront traités par les états et les citoyens pour réduire le réchauffement climatique, pour maîtriser l’appauvrissement de la biodiversité. À cela il faut ajouter les événements imprévisibles et graves pouvant provenir de la Nature ou des humains.


  En 2003, les États-Unis avaient, sur la base d’un mensonge, mené une guerre éclair en Irak pour éliminer Saddam Hussein. Celui-ci fut exécuté en décembre 2006. Les États-Uniens triomphaient. Ils prétendaient mettre fin à un régime inacceptable. Le groupe État islamique a mené le pays à la ruine et la situation de l’Irak est encore incertaine.

    Même constat avec ce qui s’est passé en Libye, avec la participation de la France alors présidée par Sarkozy. En 2011, ce fut la chute de Kadhafi. On pouvait alors se réjouir d'y voir tomber une dictature, mais ceux qui avaient promis l'avènement prochain de la démocratie s’étaient trompés. La Lybie a ensuite sombré dans un chaos où elle se trouve encore en 2019.


   Et si nous parlons de l’avenir économique de la France et plus particulièrement de la situation de l’emploi, pouvons-nous nous en remettre aux prévisions optimistes des économistes et des politiques  qui depuis des années ne cessent de nous mentir ? Bien sûr que non. L’honnêteté oblige à dire que rien ne garantit une amélioration de la question sociale.

  Ceux qui affirment avec force leurs certitudes, souvent avec arrogance, en mettant en avant des titres pompeux, et en ne reconnaissant jamais leurs erreurs, cherchent à influencer les citoyens et ils les trompent.

L’attitude la plus raisonnable et la plus honnête consiste à prendre en compte l’incertitude.
Le doute n’est pas honteux. Au contraire, il permet d’aller vers la vérité et l’efficacité.



lundi 9 septembre 2019

Retraite(s)

Photo R. etP. SKITTERIANS - pixabay.com
RETRAITE


    Pour nommer la période de vie durant laquelle les gens retrouvent leur liberté après de longues années de travail, le français utilise le mot « retraite », mot sinistre qui évoque la débandade (la retraite de Russie), la solitude, le retrait, alors que l’espagnol préfère dire « la jubilación », vision beaucoup plus optimiste, plus gaie, qui laisse deviner la  joie intense de ceux qui ont enfin l’opportunité d’occuper leur temps comme ils l’entendent.

  La  question des retraites revient à nouveau au premier plan de l’actualité avec la réforme lancée par E. Macron et son gouvernement. Aujourd'hui, il est impossible de savoir comment évoluera cette réforme préparée par Jean-Paul Delevoye. Pour l’instant c’est plutôt la confusion qui règne. Une chose est sûre : si la concertation annoncée débouche sur des décisions injustes et sur un recul social, elle entraînera la colère des citoyens qui s'exprimera dans la rue ou ailleurs.
  Depuis des décennies, le problème des retraites n’a pas été posé de manière satisfaisante par ceux qui envisageaient une réforme censée garantir l'avenir.
Cela n’a rien d’étonnant. Nous sommes dans un système inégalitaire qui a une vision purement économiste. Celle-ci s’appuie sur des données contestables, ne traite pas les questions dans une perspective globale  et laisse de côté l’aspect humain, pourtant essentiel.
   Traiter la question des retraites uniquement sous l’angle comptable ne peut qu’aboutir à l’échec, au gâchis. La première décision, basée sur le bon sens et le respect humain serait de proposer une retraite à la carte qui tienne compte de l’histoire de chaque salarié. 
Comment peut-on par ailleurs faire une réforme des retraites sans réfléchir parallèlement sur la nature du travail dans le monde d’aujourd’hui ? Pourquoi préconiser un allongement des années de travail alors qu'actuellement les gens de plus de 50 ans ont tant de mal à retrouver un travail ?
C’est aussi oublier que dans de nombreuses entreprises et dans les administrations, le malaise est si profond que de nombreux travailleurs, dans tous les secteurs, qu’ils soient dans le public ou le privé, n’ont qu’une hâte en fin de carrière : prendre leur retraite car ils en ont assez du stress, des cadences infernales, du manque de considération, de l’ambiance délétère qui règne dans les bureaux, dans les hôpitaux, dans des usines...

   Ces personnes pourtant n’aspirent pas toutes à l’inactivité. De nombreux retraités donnent de leur temps à des associations, à des clubs et ils y sont heureux car ils y trouvent un épanouissement, une liberté que le travail ne leur avait pas procurés.
   Pour faire une réforme satisfaisante des retraites, il faut s'éloigner des principes de la société industrielle avancée et s'inspirer de ceux définis par les partisans de la société conviviale. *






lundi 2 septembre 2019

La rentrée





La rentrée


    Si la période des vacances constitue — pour ceux qui ont la chance d’en prendre —  une coupure permettant d’évacuer les soucis accumulés pendant des mois, lorsque vient l’heure de la rentrée, on ne peut échapper à la réalité.
   Et, il faut bien le dire, on s’est habitué depuis des dizaines d’années à des rentrées plutôt difficiles. Ceux qui nous gouvernent le savent : au début de septembre, les mécontentements qui s’étaient fait oublier pendant la période des congés risquent de resurgir. Les gilets jaunes, les enseignants, le personnel hospitalier et bien d’autres encore ne se contenteront pas de promesses. Malgré les discours qui se veulent rassurants et une communication relayée à longueur de journée par les médias, la situation sociale ne s’améliore pas. Les chiffres récents du chômage ne sont pas assez satisfaisants pour qu’on parle d’une embellie. La réforme des retraites paraît suffisamment floue pour inquiéter les travailleurs.

  Bien sûr, la rentrée concerne aussi les enseignants, les élèves et les parents soucieux de l’avenir de leurs enfants. Comme la plupart de ses prédécesseurs, le ministre actuel lance une nouvelle réforme sans véritable concertation et sans régler les vrais problèmes. L’un des plus importants est le manque d’attrait du métier de professeur. En cause, des salaires insuffisants : moins de 2200 euros net en moyenne par mois pour un enseignant du primaire et 2490 euros pour un certifié au collège. Cela place la France en 12e position parmi les pays d’Europe. Et l'annonce d'une augmentation de 300 euros par an n'est pas adaptée à l'attente des profs.

   La situation environnementale n’est guère plus favorable.  Aucune mesure sérieuse n’a été prise à ce jour pour lutter contre le réchauffement climatique. Le président Macron et son gouvernement insensibles à la question écologique depuis qu’ils sont au pouvoir ont beau changer de discours depuis quelques semaines, et faire la leçon au Brésil et aux États-Unis, la politique de la France est très éloignée des objectifs de la conférence de Paris.
   Et pour de nombreux pays, la situation est bien plus grave encore : la Corne de l’Afrique souffre de la sécheresse et de la famine, les catastrophes naturelles se multiplient, les risques d’inondation vont toucher davantage les pays pauvres dans les prochaines années.
Par ailleurs, de nombreux conflits perdurent  à travers le monde et font chaque jour des victimes.
La société moderne a échoué dans tous les domaines. Elle s’est construite sur une idée fausse. Elle pensait que le progrès  scientifique et technique — sans limites — apporterait richesse et bonheur. Elle a oublié l’essentiel : rien ne peut se faire sans éthique, sans le respect des hommes et de la nature. 
Tant que les pays seront gouvernés selon des principes qui ne sont pas adaptés aux graves crises que le monde connaît depuis quatre décennies, les perspectives resteront moroses.



lundi 26 août 2019

Chronique d'été n° 6


Tableau de Brueghel

Étés : un peu d’histoire

   Si de nos jours on associe souvent à l'été l'idée de vacances, pendant des siècles, il n'en a pas toujours été ainsi. 
  Longtemps, la période estivale a marqué un clivage entre les classes sociales. Au 19e siècle, seule la bourgeoisie pouvait se rendre à la mer, dans les premières stations balnéaires de la Manche et de la Côte d'Azur. Il a fallu attendre 1936 et le Front Populaire pour que les travailleurs aient droit à des congés payés, mais l'inégalité sociale a persisté. Ces dernières années, près de la moitié de la population française ne voyage pas en été pour des raisons financières.
   En remontant dans le temps jusqu'au Moyen-Âge, on constate un clivage d'un autre type, celui existant entre citadins et ruraux.
Dans les campagnes, l'été était la saison où les activités étaient les plus intenses. Femmes et enfants aidaient les hommes quand venait le temps des foins et des moissons, les journées de travail étaient longues, les tâches pénibles. Les fêtes organisées pendant cette période, les repas en commun, les chants et les danses, contribuaient à rendre ces dures semaines de labeur plus supportables. Elles constituaient un mélange des vieilles fêtes païennes, de foi religieuse attribuant des pouvoirs à certains saints, de croyances transmises de génération en génération (par exemple, la cueillette de  plantes dites magiques comme la sauge, la camomille, le millepertuis, la verveine, l'armoise, la fougère mâle, le salsifis sauvage.)
    Le 24 juin, les feux de joie de la Saint-Jean marquant le solstice d'été en Europe, étaient le moment fort de l'été. Les fagots amassés brûlaient toute la nuit. La religion était associée à cette fête, on allait à l'église et le bûcher était béni par le curé. La vertu purificatrice du feu était aussi le prétexte à des actes barbares : jusqu'en 1648, date à laquelle Louis XIV interdit cette pratique, on brûlait des animaux vivants.
  Dans nos campagnes, certains villages continuent de nos jours à fêter la Saint-Jean, mais les rites ont heureusement quelque peu évolué.




lundi 19 août 2019

Chronique d'été n°5

Plage espagnole
Ces mots qui évoquent l’été

    Il existe des dictionnaires qui ont pour ambition d’associer les mots et les idées. Ce sont les dictionnaires analogiques. Le premier parut en France en 1862 ; il fut l’œuvre de P.Boissière. Dans les usuels du Robert, un volume est consacré aux idées par les mots. Au mot été, on trouve les associations suivantes : belle saison, canicule, chaleur, tenue légère, sécheresse, vacances et quelques adjectifs liés à la météo.
Quels sont pour moi les mots qui évoquent l’été ?

La légèreté
   L’été est sans aucun doute la période de l’année où le désir de changer d’air se fait le plus sentir, où l’on veut rompre avec un rythme de vie souvent éprouvant. 
   Si le désir d’évasion peut certes être satisfait  en restant chez soi, chez beaucoup de gens, il est assouvi par un départ vers d’autres lieux. 
   La période des congés permet de vivre d’une façon plus décontractée. Le stress lié au travail disparaît, on abandonne la tenue plus ou moins stricte habituelle et la température ambiante impose des habits légers. On se laisse facilement gagner par une certaine insouciance et l'on apprécie mieux la douceur des choses. L’été donne un sentiment de liberté qu’on aimerait avoir toute l’année.

La plage
   Une grande partie de l’année, les plages sont quasiment désertes. Quand l’été arrive, les gens s’y agglutinent dès qu’apparaît un rayon de soleil.
La plage en été, c’est le plaisir des corps. Marcher, s’allonger sur le sable, être en contact avec l’eau dans laquelle on avance lentement pour goûter sa fraîcheur, nager...Pour beaucoup de gens, ces gestes simples symbolisent les vacances.

La tente
  Voyager au moindre coût, dormir dans une modeste tente canadienne, seul ou à plusieurs,  au bord d’un lac, d’une rivière ou d’un champ, là où la vue  paraît superbe, c’est le charme du camping, tel qu’il était autrefois dans les années 1960 et 1970.
   De nos jours, le camping a changé de forme, il s’est adapté aux goûts à la mode. Il faut plus de confort, des piscines, une animation organisée. Les gens se pressent  dans ces campings par centaines comme ils le font toute l’année dans les supermarchés.
Ceux qui aiment être libres continuent de chercher des endroits plus calmes, au contact de la nature.

Le barbecue
   Voilà un objet qu’on sort surtout par les beaux jours d’été. L’amateur de barbecue reste fidèle à l’appareil d’autrefois, celui dans lequel on dépose du bois ou du charbon de bois et qui demande une bonne technique pour que l’aliment soit cuit à point. Le barbecue électrique ou au gaz n’a pas le même charme. Jadis utilisé uniquement pour cuire des morceaux de viande ou des merguez, on y fait griller maintenant de plus en plus des légumes de toutes sortes car le végétarien et le vegan apprécient aussi le barbecue.

Le hamac
   Il symbolise le plaisir de paresser au soleil ou à l’ombre d’un arbre. Ce rectangle de toile ou de filet qu’on suspend par deux extrémités qui peuvent être en bois ou en acier ou qu’on fixe simplement entre deux arbres est idéal pour celui - ou celle - qui aime rêvasser en plein air. Conçu pour les humains, il arrive que le hamac accueille de temps en temps un animal familier.

Le festival
   Bien sûr, il existe des festivals qui sont organisés toute l’année mais c’est surtout en juillet et en août qu’ils animent de nombreuses villes. La plupart d’entre eux se déroulent en plein air, ils se prolongent tard dans la nuit et sont consacrés à la musique.
   Certains ont acquis une bonne réputation et attirent chaque année un public enthousiaste. Citons entre autres le festival des Vieilles Charrues, les Francofolies, le Main Square d’Arras...
   Le théâtre et le spectacle vivant ont aussi leurs festivals d’été. En France, il y a ceux d’Avignon et de Ramatuelle.
   Ces festivals défendent la culture dans de nombreux pays.



lundi 12 août 2019

Chronique d'été n° 4

LIRE EN VACANCES




   La période des congés offre l’opportunité de se consacrer à des activités qu’on aimerait pratiquer davantage le reste de l’année. Profiter des vacances pour lire quelques ouvrages, c’est ce que font de nombreuses personnes. Pour sortir des ouvrages à la mode que présentent les magazines, on peut s’intéresser à des auteurs qui ont marqué la littérature française ou étrangère. C’est dans cet esprit que je présente dans cette chronique Romain Rolland (1866 - 1944)

   Quelque peu oubliée de nos jours, l'œuvre de Romain Rolland a marqué profondément la première moitié du 20e siècle. Son érudition, son excellente connaissance de l'histoire, de l'art et de la musique ont donné naissance à des ouvrages variés et passionnants.
  Mais c'est surtout son engagement en faveur de la non-violence, de la justice, son combat pacifiste, qui font de cet humaniste un auteur essentiel du siècle dernier.

  Écrivain prolifique, Romain Rolland est aussi un lecteur insatiable. Il a lu avec passion les Souvenirs entomologiques de J.-H. Fabre qu'il évoque dans la correspondance entreprise en 1903 avec Sofia Bertolini Guerrieri-Gonzaga (lettres regroupées dans l'ouvrage Chère Sofia). Dans la lettre datée du 11 septembre 1903, il écrit :
« Je comprends que Beethoven (et Léonard) aient aimé un arbre plus qu'un homme. Depuis deux mois, je vis bien plus avec les arbres qu'avec les hommes. Quels drames que ces combats silencieux des forêts, où racines, branches, buissons, ronces, insectes, animaux, tout est aux prises ! »  
   Ces lignes qui traduisent très bien, disons-le en passant, la réalité de la vie d'une forêt rappellent que l'amour de la nature et l'humanisme sont deux idées complémentaires. Elles nous disent que l'homme, aussi philanthrope soit-il, peut connaître des moments de doute, être déçu par la bassesse, l'indifférence, l'égoïsme, l'étroitesse d'esprit de certains de ses semblables ou tout simplement éprouver un chagrin dû à un deuil, à une rupture...
   L'arbre est alors le refuge vers lequel il se tourne car il est la sérénité, le repère bienveillant et apaisant, l'élément qui le rattache au monde.

  Parmi tous les livres que Romain Rolland a écrit, il est difficile de faire un choix. Jean-Christophe qui comprend dix volumes paraît incontournable. La lecture des Mémoires permet de mieux connaître l’homme qu’il fut.


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