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mercredi 3 avril 2013

Démocratie et morale

LE FAIT MARQUANT (n° 4)




La France entière est scandalisée à juste titre par l'affaire Cahuzac. Qu'un ministre de la République ayant en charge le budget et devant à ce titre lutter contre la fraude fiscale se soit permis d'enfreindre la loi, c'est inadmissible et aucune excuse ne peut être reçue, aucun pardon ne peut être accordé.
Que ce même ministre ait pendant des mois menti à tous,  y compris aux représentants du peuple, est un manque de respect des citoyens.

Que ses adversaires politiques s'engouffrent dans ce cataclysme pour en retirer un bénéfice, c'était attendu, mais cela ne contribuera pas à l'amélioration de la démocratie : chaque citoyen a en tête bon nombre d'affaires du passé et du présent visant des personnalités de l'autre camp et comprend que ce type d'évènement a d'abord pour conséquence de jeter  le discrédit sur  la classe politique qui compte, rappelons-le en passant, des gens sincères et conscients de leur responsabilité.

La sagesse me semble être ailleurs : elle consiste à tirer le plus objectivement possible la leçon de cette affaire.
Cette leçon est double.
- Il ne faudra pas oublier que nous devons à la presse indépendante, en l'occurrence Mediapart, la connaissance de ce fait. Les pressions exercées sur les journalistes ne cessent d'augmenter de nos jours. La démocratie a besoin d'une presse libre afin que les citoyens aient accès à une information non déformée.
- Une société démocratique doit s'appuyer sur des valeurs morales qui s'appliquent à tous ; ceux qui exercent une responsabilité politique, économique ou dans tout autre domaine, ont le devoir d'être exemplaires : l'honnêteté, le souci de vérité, la transparence, le désir de se mettre au service des autres sans en tirer d'avantages, sont des vertus qui ne peuvent accepter le moindre écart. L'homme étant ce qu'il est, avec ses faiblesses devant la tentation, il est nécessaire de mettre en place les dispositifs permettant de réduire les risques de non-respect de ces principes. En ce qui concerne les élus, prendre des mesures pour empêcher les carrières longues serait un signe positif, il empêcherait le carriérisme ; rendre inéligible un politique condamné est indispensable, c'est évidemment le minimum qu'on attend  d'une démocratie.

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