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vendredi 28 octobre 2016

La phrase du week-end : La guitare de Brassens


Le billet du samedi, intitulé La phrase, apporte un regard sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, etc.) accompagné d’une photo et d’un bref commentaire.
Espace Brassens à Sète

29 octobre 1981: Georges Brassens meurt à Saint-Gély-du-Fesc, petite ville de l’Hérault. Trente-cinq ans plus tard, ses chansons ne sont pas démodées.

La phrase

   C’était un après-midi d’automne et j’avais fait le voyage jusqu’à Sète pour découvrir la ville où Georges Brassens avait passé sa jeunesse, celle où il avait souhaité être enterré et j’étais-là, à l’Espace qui porte son nom, devant cette guitare que protégeait  une vitre épaisse, cet instrument muet à jamais qui me rappelait le temps où l'artiste, devant une salle enthousiaste ou les caméras d'une télé, plaquait superbement ses accords compliqués qui accompagnaient les paroles souvent subversives de ses chansons, en jetant un regard complice vers son contrebassiste*.

* Pierre Nicolas
*


   Vous pouvez retrouver sur ce blog un texte écrit en 2013, 
Brassens, liberté et tolérance :
« Les années passent et ses chansons résistent au temps...
Le 30 octobre 1981 au matin, on apprenait que Georges Brassens était mort dans la nuit. Il venait d'avoir soixante ans et tous ceux qui l'appréciaient ressentirent ce jour-là une profonde tristesse.
   Pour de nombreux chanteurs, il reste un modèle. Si l'on excepte Maxime Le Forestier, personne n'a su interpréter ses chansons aussi bien que lui. Avec Brel et Leonard Cohen, il est un des grands auteurs-compositeurs- interprètes du 20e siècle. »

Pour lire la suite, cliquez ici









mardi 25 octobre 2016

Choses vues, lues, entendues



Cette rubrique - Choses vues, lues, entendues – est en quelque sorte un carnet de bord. On y trouve des impressions et des réflexions nées de scènes que j’ai vues (dans la réalité ou sur des écrans), de propos entendus, d’autres inspirées par des lectures (articles, livres)...


Vu : Les déracinés


   Les images qu’en donne la télévision sont d’une profonde tristesse. Un jeune homme qui ne doit pas avoir plus de seize ans montre à une journaliste sa sacoche : dedans, il n’y a que quelques sous-vêtements, des crayons, des cahiers, un ou deux livres. C’est tout ce qu’il possède.
   Le commentaire est affligeant. On a pris l’habitude d’appeler ce lieu où vivent plusieurs milliers d’êtres humains la jungle. Pourquoi employer ce mot qui n’a que deux sens : c’est un lieu où vivent les grands fauves, ou un endroit où les plus forts imposent leur loi.

   À Calais, survivent des femmes, des hommes, des enfants qui ont tout perdu. Leur vie était devenue un enfer, ils ont quitté leur village ou leur ville pour trouver la liberté, pour vivre normalement. Ce sont des victimes des dictatures, des guerres qui enrichissent les marchands d’armes ; ils subissent les injustices générées par la société globalisée.

   Ils sont partis parce qu’ils espéraient trouver sur leur chemin un peu de solidarité. Celle-ci existe mais de façon très insuffisante. De nombreux pays refusent de les accueillir ; en France, dans les communes qui doivent les recevoir, des xénophobes et des racistes manifestent leur colère. Le bidonville sera rasé car le gouvernement français a choisi, une fois encore, la voie du démantèlement. Il est probable que celui-ci ne résoudra rien.
La façon dont les réfugiés, déracinés malgré eux, sont traités en dit long sur le monde d’aujourd’hui, incapable de gestes d'empathie et de justice.

Lu : La grande histoire du monde

   En me promenant dans les allées d’une librairie, j’ai découvert un livre qui vient de sortir : La grande histoire du monde, de François Reynaert (700 pages).
Cet ouvrage sort dans une période qui voit les pays se replier sur eux-mêmes, où l’Occident n’a pas encore compris que le temps de la domination s’achève.
Depuis une vingtaine d’années, des historiens ont cessé de regarder le monde avec la vision étriquée des Occidentaux, ils ont développé une nouvelle façon de concevoir l’histoire : la global history.
L’auteur adresse un message clair aux nationalistes : 
« ...le strict enfermement dans ses frontières, sa culture, ses grands hommes, son passé, n’est pas un service à rendre à son pays »
François Reynaert, adepte de l’histoire globale, contribue avec cet ouvrage à ouvrir les esprits.

Entendu : Le diable (Brel)

   Un autre regard intéressant sur le monde, c’est celui de Jacques Brel. Bien avant les multiples crises qui ont secoué la planète, il dénonçait dans son premier disque, en 1954, la haine et la bêtise ; avec optimisme, il nous invitait à regarder, au-delà de la saleté « ce qu’il y a de beau ». C’était l’époque où Brassens le taquinait gentiment en l’appelant «  l’Abbé ».
Dans ce disque figurait la chanson Le diable dans laquelle Brel dit notamment :

«  Les hommes s'amusent comme des fous /Aux dangereux jeux de la guerre, ça va... 

Rien ne se vend mais tout s'achète/ L'honneur et même la sainteté ça va »


Soixante ans plus tard, certains continuent de dire : ça va !

Ecouter Le Diable




samedi 22 octobre 2016

La phrase du week-end : La nuit


Le billet du samedi, intitulé La phrase, apporte une réflexion sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, etc.) accompagnée d’une photo et d’un bref commentaire.

LA NUIT      

Nuit sur le Lot

                 
« La nuit enveloppe de mystère les paysages et, grâce au jeu des lumières et des ombres, elle rend plus belles les villes. »


                                    *

   Pour le poète, la nuit est une source d'inspiration inépuisable.
D'abord par les thèmes qu'elle porte : le mystère, la peur, le rêve, l'amour, 
la transformation du réel...
Le silence, l'absence ou l'insuffisance de lumière, permettent à l'imagination 
de se déployer.

Nuit sicilienne



La lune est de garde,
les cigales dorment,
l'ombre dissimule
les douleurs secrètes.

Dans la moiteur lourde
de sa chambre
une femme tente
de retenir un rêve.


mardi 18 octobre 2016

Humeurs n° 17


« Ça ne fait rien, nous vivons un temps bien singulier ” 
( Georges Brassens - L’épave)    




L’école, la propagande et la publicité

   Le rôle de l’école est bien sûr d’instruire les élèves et de contribuer à leur éducation (notamment l’éducation civique).
                      
   Or depuis cent ans, les écoles ont laissé pénétrer chez elles la propagande et, depuis une vingtaine d’années, la publicité.
Plusieurs générations d’élèves du cours moyen, sous la troisième République, ont eu comme livre de lecture Le tour de France par deux enfants. Celui-ci est l’exemple type de l'ouvrage au service du conditionnement. Il contenait des affirmations affligeantes. Citons-en quelques-unes.
Un chapitre est consacré aux «  races ». On y lit cette phrase :
« La race blanche (est) la plus parfaite des races humaines !» (page 184 de la 411e édition).
Ailleurs, on fait le bilan des progrès techniques en France, on en profite pour faire l'apologie du colonialisme :
« Voilà de belles inventions… Sans compter l’augmentation de nos colonies. »

Plus loin, un enfant récite un compliment appris à l’école. Dans celui-ci, il déclame : « À l’école nous serons dociles » !
La docilité était une qualité appréciée. Elle l’est encore aujourd’hui.

  Les rapports avec les animaux étaient abordés sans surprise, compte tenu de la mentalité de l’époque : dans une scène, le petit Julien visite le jardin des Plantes ; il s’inquiète de voir les animaux enfermés dans des cages. On pourrait penser qu'il préfèrerait les voir en liberté. Non, ce qu'il craint, c'est que les  pauvres s'échappent !
Son oncle  lui répond « en souriant » que les barreaux sont en fer et qu'il n’y a aucun danger !
Au début des années 1970, les choses avaient peu évolué. C’est ainsi que dans les livres d’histoire, les habitants rencontrés par Christophe Colomb en Amérique sont appelés « les sauvages ».

   Depuis une vingtaine d’années, un autre fait s’est introduit dans l’école : la publicité.
Si celle-ci pénétrait dans les classes pour développer l’esprit critique des élèves en présentant d’un côté les arguments publicitaires et de l’autre les faits scientifiques, ce serait plutôt une bonne chose.
Mais ce n’est pas le cas.

   Ces derniers jours, on a appris que le lobby de la viande, inquiet de voir l’impact produit par les images horribles d’animaux torturés dans les abattoirs ou en souffrance dans les poulaillers industriels, allait faire la promotion de la viande pendant cinq mois dans les cantines des écoles primaires alors que l’OMS a confirmé les dangers de la viande et que les instances scientifiques demandent pour des raisons écologiques le basculement vers une alimentation végétale, (à cela s’ajoutent les raisons éthiques),

Il est intolérable de voir l’école associée à ces sinistres manœuvres.



samedi 8 octobre 2016

La phrase du week-end : Zoos

Le billet du samedi, intitulé La phrase, apporte une réflexion sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, etc.) accompagnée d’une photo et d’un bref commentaire.

  « J’ai compris dès l’enfance, en visitant le Jardin des Plantes, que la place d’un gorille n’est pas dans une cage et qu’une girafe vivant dans un espace restreint, même si elle est bien nourrie, ne peut être heureuse car il lui manque l’essentiel : la liberté. »


Commentaire
J’avais neuf ans et nous étions de passage à Paris.
Mon père m’avait réservé une surprise :
nous resterions une journée dans la capitale
et nous irions au Jardin des Plantes.
C’est ainsi que pour la première fois, j’ai vu des animaux sauvages
enfermés dans un espace minuscule.
Cela me rendit triste.
À l’époque peu de voix s’élevaient pour dénoncer les zoos et les ménageries.
Il me fallut attendre près de cinquante ans 
pour voir ces superbes animaux dans leur élément naturel. 
Ainsi cette girafe marchant tranquillement
entre les arbres de la savane africaine.



jeudi 6 octobre 2016

Choses vues, lues, entendues (6 octobre 2016)




Cette rubrique - Choses vues, lues, entendues – est en quelque sorte un carnet de bord. On y trouve des impressions et des réflexions nées de scènes que j’ai vues (dans la réalité ou sur des écrans), de propos entendus, d’autres inspirées par des lectures (articles, livres)...

   Il m’arrive de vivre quelques semaines loin de la mer. La campagne et la montagne ont leur charme, mais la mer c’est autre chose :
« Elle m'est familière comme ces visages qu'on a toujours connus.
Et je reviens vers elle subir l'envoûtement. 
Mais pourquoi cette fascination,
pourquoi ce besoin d'elle, cette envie de la voir ? »
C’est ce que j’ai cherché à expliquer dans un long poème.

  Maintenant que les touristes qui s’agglutinaient sur les plages sont repartis, la mer a retrouvé son vrai visage. À l’automne, les couleurs de la Côte d’Opale virent au gris et à l’argenté. Je marche sur le sable près de l’eau, où les sternes et les mouettes se sont rassemblées. J’écoute le clapotis des vagues.
J’aime la mer. Là sont nos origines.
*
   Les automobiles et surtout les camions continuent, malgré les préconisations pour lutter contre le dérèglement climatique, de rouler en grand nombre sur les routes. Cela fait près de trente ans qu’on annonce des mesures pour inverser cette tendance en développant l’intermodalité (coordination des différents modes de transport), relancer la voie d’eau (projet du canal Seine-Nord). On ne voit rien venir.

   Il y a quelques jours, l’émission Envoyé spécial a montré la réalité du rail français. On a pu voir dans les moindres détails l’état lamentable du réseau ferré : des rails usés, des boulons manquants, des traverses pourries ; une situation qui oblige les trains à rouler moins vite et une sécurité des passagers qui n’est plus garantie.
Depuis cinquante ans, l’État laisse péricliter le chemin de fer. Il a fallu attendre le début des années 90 pour que le matériel roulant soit renouvelé, grâce aux régions.
   Aujourd’hui, rien n’incite les gens à abandonner leur voiture pour prendre le train. Cela n’est pas bon pour l’environnement, cela désespère les cheminots et les usagers qui croient aux transports publics. Qu'attend-on pour agir ?
*
   Certains considèrent que la chanson est un art mineur. Ce n’est pas mon avis.
   La particularité d’une chanson, c’est qu’elle comporte trois éléments inséparables : des paroles, une musique, une voix. Aucun de ces éléments ne doit être jugé séparément ; la bonne chanson est celle qui réussit à mêler ces éléments pour en faire un tout harmonieux, original, émouvant, agréable à l’oreille.

   La semaine dernière, j’assistais à un concert de Hugues Aufray qui depuis le début des années 1960 enchante le public. À quoi doit-il ce succès que le temps n’a pas altéré ? Sans doute pour une part à sa personnalité qui le rend proche des gens, mais surtout à cette alchimie entre des paroles qui touchent le public par les thèmes abordés (l’amitié, la fraternité, le respect), une musique bien composée et mise en valeur par les instruments (essentiellement des guitares), le tout porté par une voix chaude.
  La bonne chanson - ce n'est pas la moindre des choses - rend les gens heureux.

mardi 4 octobre 2016

La bride sur le cou n°14




La bride sur le cou : un regard critique et lucide sur la société globalisée et les particularités françaises.
Désormais vous retrouverez cette chronique le premier mardi de chaque mois.

Conquérir nos libertés

  Je lisais dernièrement dans Politis cette phrase prononcée par Alain Badiou :
« La politique réelle consiste à refuser le problème posé par l’adversaire et à imposer le sien propre. »
Dans une démocratie aboutie, cette façon de penser le débat ne m’aurait pas plu. D’abord le mot adversaire ne serait pas le plus juste, et la démocratie suppose une écoute de l’autre qui peut conduire dans certains cas à un rapprochement des points de vue.
   Mais nous ne sommes pas aujourd’hui dans cette démocratie idéale où l'on est d'accord sur les principes de base (la liberté, le respect des autres, la justice), où les arguments sont basés sur une réalité vérifiable par les chiffres, nous sommes dans le monde du mensonge, de l’aliénation provoquée par une accumulation d’images, de paroles qui déforment la réalité pour imposer une façon de vivre, pour orienter le vote dans un certain sens (celui qui convient aux dominants).

   Dans la situation actuelle, Alain Badiou a donc raison : nous ne devons pas aller sur le terrain de ceux qui prêchent le sécuritaire à tout prix, qui parlent des dangers de l’immigration ou prônent encore plus de néolibéralisme pour sauver l’emploi. Toutes ces thèses qui sont celles de la droite extrême pour les unes et du patronat pour l’autre sont fausses. Ce sont pourtant celles-ci qui ont été reprises par le gouvernement et qui sont développées à longueur de journée par les radios, les télévisions et la plupart des journaux que les financiers et les politiques rendent dociles.

   Nous devons échapper au conditionnement qui selon Ivan Illich produit « une main-d’œuvre spécialisée, des consommateurs dociles, des usagers résignés(1) »  et nous avons l'obligation de remettre dans le débat les questions essentielles qui permettront de construire une autre société. Celles-ci sont bien connues : il s’agit des trois piliers de la devise française auxquels il faut ajouter le respect du vivant qui demande que cesse la domination de l’humain sur la nature et donc sur les autres humains et les non-humains.

   Est-il possible de mener de front la lutte sur ces quatre axes ? J’en doute fortement. Ce qu’il faut conquérir prioritairement, ce sont les libertés.
Jusqu’à ce jour, l’être humain n’a jamais été libre. La Révolution française a mis fin au pouvoir monarchique ; Michel Foucault a montré que le pouvoir d’en haut est devenu au 19e siècle anonyme et il a étendu sa surveillance sur tout le monde. Nous le constatons particulièrement  en cette période d’état d’urgence où sous prétexte de lutter contre le terrorisme  les libertés sont de plus en plus réduites.
La société moderne, par le biais des monopoles (école, hôpital, armée, prison) et des entreprises, a perfectionné ses méthodes de surveillance, elle a discipliné les individus, elle a institué des règles qui empêchent la démocratie d'exprimer justement la diversité des opinions.

    Conquérir nos libertés, c'est le préalable à un véritable changement.

1. La convivialité p.10



   


dimanche 2 octobre 2016

La phrase du week-end : La musique et la nature


Le billet du week-end, intitulé La phrase, apporte une réflexion sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, etc.) accompagnée d’une photo et d’un bref commentaire.

La musique et la nature

 " La musique a précédé l'homme car elle est dans la nature et beaucoup de musiciens se sont inspirés de celle-ci : on trouve géniale la Mer de Debussy  car le compositeur  a réussi à  nous donner l'illusion qu'en écoutant ce morceau nous étions devant la mer."


Commentaire :
La musique est dans la nature.
Il y a le gazouillis des oiseaux, le chant des cigales,
le murmure du ruisseau, le clapotis des vagues,
le grondement du tonnerre...
L’inspiration du musicien et le choix des instruments adéquats
permettent de recréer cette Nature étonnante.
C’est ce qu’ont si bien démontré Vivaldi (les quatre saisons),
Haydn (les saisons),Beethoven (la symphonie pastorale)

Robert Schumann et bien d’autres...

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