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jeudi 30 mars 2017

19e Printemps des Poètes n°4




Scènes africaines

Le poème est né d’une idée : la civilisation occidentale est à bout de souffle, au « fond de la nuit ». L’Afrique, avec son passé et sa jeunesse, est une source d’espoir pour l’avenir.
Les deux textes en prose évoquent Guet-Ndar, le quartier des pêcheurs de Saint-Louis du Sénégal

I.Espoir

Du fond de la nuit où nous sommes
j'entends monter dans la savane
le chant d'espoir des hommes qui
célèbrent la saison nouvelle.

Dans la nuit profonde j'entends
vibrer les djembés endiablés
et les femmes fières dansent
lianes ondulantes
aux pieds nus.

Et quand enfin le jour se lève
- à l'heure où les  grands rêves 
s'accomplissent -
les jeunes gens s'éloignent
de la ville crépusculaire.

Ils partent vers les rives
du fleuve nourricier
et suivent inlassables
le chemin des ancêtres.

© Bernard J.Caron- Les chemins délaissés *


II. Les pêcheurs

   À la tombée du jour, l'arrivée des pêcheurs sur la plage est un spectacle grandiose.
Au même instant, dans une chorégraphie parfaite, des centaines d'hommes au corps d'athlète quittent leur pirogue légère et courent vers les camions qui les attendent, leur lourde caisse de poissons sur la tête.
   Là-bas, à l’infini, c'est l'alignement des tables sommaires sur lesquelles le poisson sèche au soleil dans une odeur envahissante que la chaleur renforce.
III. Fatou 

   Fatou marche avec élégance, dans son boubou aux grandes taches bleues, jaunes et vertes ; le moussor assorti à sa robe la protège du soleil. C’est une  femme jeune d’une grande beauté.
   Elle arrive maintenant sur le long pont qui enjambe le fleuve et elle passe devant les grandes maisons blanches qui rappellent l’époque coloniale. Elle songe soudain à ces jeunes filles qu’on mariait jadis à des hommes riches bien plus âgés qu’elles.
   Elle vit dans le vieux quartier des pêcheurs et l’envie de goûter aux plaisirs d’une vie plus facile traverse parfois son esprit.
   Mais elle sait que partir serait trahir ses racines.

*  Conditions d'utilisation du poème : voir Copyright

mardi 28 mars 2017

La bloc-notes (du 22 au 27 mars 2017)



MARS  N° 81

Le 22 : Une fois encore, le terrorisme a sévi. C’est un quartier symbolique de Londres qui a été touché. La façon dont l’attaque a eu lieu démontre qu’aucune mesure hélas ne peut éviter ce genre de drame.
Dans la soirée, c’est la Belgique qui rendait hommage aux victimes des attentats de Bruxelles, ceux de l’aéroport et de la rame de métro.
Grâce à la télé belge j’ai pu suivre le concert donné dans la soirée ; il était d’une rare qualité. Une soirée variée, avec des chansons, de la musique classique, de la poésie, des témoignages de rescapés, de belles interventions d’enfants et d’écrivains. Et un message clair :
"Ensemble on célèbre l'humanité, notre refus de la haine, notre capacité à nous relever, notre envie de vivre quelle que soit notre orientation philosophique ou religieuse. »

Le 23 : Le procès de l’abattoir de Vigan traite d’un problème qui concerne la société actuelle et les rapports de l’humain avec les animaux.
Ceux qui ont commis des gestes inadmissibles sur des êtres sensibles exercent un métier particulier : leur tâche est de tuer.
Autrefois il y avait des bourreaux. Aujourd’hui subsistent les matadors et les abatteurs. Ceux-ci subissent des cadences insupportables, ce qui n’excuse pas leur cruauté. Les accusés sont fautifs et leur geste doit être sanctionné, mais la société qui les exploite a aussi sa part de responsabilité.

Le 24 : Du 18 au 26 mars, c’est la Semaine de la Langue française.
L’évolution de celle-ci est normale, son appauvrissement ne l’est pas.
La richesse d’une langue permet de nommer les choses avec précision. Quand le vocabulaire se réduit, c’est la pensée qui s'affaiblit.
L’utilisation abusive de l’anglais est aussi la marque de notre époque. Des mots tels que newsletter, fake news, travail au black, burn-out... ont leur équivalent en français ; alors, utilisons-les.

Le 25 : Il y a 60 ans (le 25 mars 1957) le traité de Rome créait la CEE (Communauté Ėconomique Européenne). Douze ans après la fin de la guerre, ce traité représentait un espoir pour les peuples de l’Europe de l’Ouest. Sur le plan social et économique, les orientations prises par l’Union Européenne n’ont pas permis d’apporter le plein emploi, elles n’ont pas réduit les inégalités. Cependant le concept d’une Europe unie reste une belle idée. Il faut pour cela repenser toutes les politiques.


Le 26 : Je viens d’assister à un concert donné par l’Orchestre symphonique des Jeunes d’Arras, spectacle réconfortant qui tord le cou à l’image négative que beaucoup de gens se font de la jeunesse d’aujourd’hui. Il faut en effet beaucoup de volonté et de persévérance pour maîtriser la complexité du solfège et tirer de l’instrument des sons justes et agréables à l'oreille. Dans un répertoire mêlant le classique, le jazz et le moderne, c’est ce qu’ont réussi les jeunes du conservatoire d'Arras.


Le 27 : Le magazine Lire du mois de mars consacre huit pages à Jacques Rambaud. On avait découvert sa prose dans la revue Actuel, ses pastiches l’ont fait mieux connaître, mais c’est en tant que chroniqueur satirique qu’il est devenu célèbre, en décrivant avec humour les travers des monarques de la République.
On avait bien ri en lisant Chronique du règne de Nicolas 1er. Patrick Rambaud vient d'écrire Chronique d'une fin de règne qui relate les évènements tragiques et consternants sous le "règne" de François IV dit François le Triste ou François l'Hésitant. Apparaissent également dans ce livre le duc de Sablé et Nicolas le Féroce.
Un livre qui choisit l'humour pour évoquer des faits peu reluisants.

samedi 25 mars 2017

La phrase du week-end (2017 - semaine 12)

La phrase du week-end propose un regard sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, nature, etc.) accompagné d’une citation et d’un bref commentaire.


                          Enseigner l'histoire                                  
La phrase

   Dans la formation du citoyen, l’étude de l’histoire est fondamentale car elle contribue à mieux comprendre le présent ; encore faut-il que ce qu’on enseigne soit fidèle à la vérité historique et relié à l'histoire du monde.

La citation

« L’historien n’a rien d’un homme libre. Du passé, il sait seulement ce que ce passé même veut bien lui confier. »
Marcel Bloch, historien(1886-1944)

Le complément


   Il ne faut pas confondre l’Histoire, science et méthode ayant pour but la connaissance du passé représentée - par exemple – par Marcel Bloch, Fernand Braudel, authentiques historiens, et la petite histoire qui s’intéresse aux anecdotes, ragots, secrets d’alcôve, et dont l'un des représentants connus  est Stéphane Bern.

   Ceux qui veulent réduire l’Histoire à « un récit national » se trompent. 
Cette vision dépassée de l'histoire - qui se veut patriotique - risque de déboucher sur le nationalisme.
  Par ailleurs on ne peut enseigner l’histoire de la France sans étudier le contexte mondial dont elle a souffert (invasions, guerres...) ou dont elle a profité, notamment dans le domaine de la culture (période de la Renaissance par exemple) ou des sciences.
L’histoire ne peut être que globale.

   La phrase de Marcel Bloch nous rappelle que la tâche de l’historien, aussi honnête soit-il, n’est pas aisée car celui-ci ne dispose pas de toutes les traces du passé.





jeudi 23 mars 2017

19e Printemps des Poètes n°3



Les poètes de la négritude




   Dans les années 1930, des intellectuels africains (parmi eux Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor) défendent l’idée que l’homme noir se distingue culturellement de l’homme blanc. Ils sont convaincus que la fraternité entre les humains est possible, mais elle impose que la personnalité de chacun soit respectée. Pour définir cette idée, ils créent un mot : la négritude.

   La négritude est l’ensemble des valeurs qui caractérisent les peuples d’Afrique noire, mais aussi les minorités noires de l’Amérique ainsi que les peuples des Antilles et de l’Océan Indien : Guyane, Haïti, Martinique, Madagascar, Île Maurice…
Dans le cadre d’un billet de taille restreinte, le choix de ces poètes n’a pas été  facile.
Comment évoquer en peu de lignes une poésie qui représente une dizaine de cultures ?

J’ai choisi de faire découvrir des auteurs peu connus en France ; c’est la raison pour laquelle Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire ne figurent pas dans ce billet mais je pourrai revenir sur leur œuvre plus tard. 
J’ai d’autre part fait le choix de présenter deux poètes d’Afrique Noire et deux autres originaires d’autres territoires. 


   Ces quatre écrivains ont un point commun : la littérature n’est pas leur seule activité ; tous sont - ou ont été - des hommes engagés ; ils ont exercé des responsabilités politiques importantes et ont défendu les idées humanistes.

Lamine Diakhaté (Sénégal)
Il est né en 1928 à Saint-Louis. Il a été un collaborateur du président Senghor.
Le prix Edgar Poe lui a été décerné en 1971.
Diakhaté  est mort à Paris en 1987.
Le poème Nigérianes donne une idée assez juste de son style et de ses thèmes préférés;  il y décrit « les images vivantes » de l’Afrique, « la prêtresse adossée à la mer », les jeunes filles-lianes aux « yeux qui vous brûlent ...les chameliers entre deux oasis »

Jean-Baptiste Tati Loutard (Congo)
Né en 1938 à Ngoyo (Pointe-Noire) il a été professeur. Engagé dans le mouvement culturel congolais, il a été ministre à deux reprises.
Sa poésie chante la nature - et en particulier la mer – source de contemplation et de réflexion.
Il est mort à Paris en 2009.
Voici un extrait de Baobab :
« Baobab, je suis revenu planter mon être près de toi,
Et mêler mes racines à tes racines d’ancêtre ;
je me donne en rêve tes bras noueux... »

René Depestre (Haïti)
Il est né en 1926. Opposé au régime militaire il quitte Haïti pour Paris puis rejoint Cuba en 1959. Déçu par Fidel Castro il quitte l’île en 1978 et s’installe à Paris dans les années 80.
Romancier et poète, Depestre a reçu le prix Renaudot en 1988.
Quelques vers issus de Lettre à ma mère :
« Ici l’argent n’a rien laissé à l’homme
il lui a même pris son ombre
c’est un alcool terrible l’argent...

Jacques Rabémananjara (Madagascar)
Né en 1913, il meurt en 2005. Héros de l’indépendance malgache, poète et homme politique, il s’exile en France après la révolution de 1972.
En 1988 il a reçu le Grand Prix de la francophonie de l’Académie française.

Extrait de Cantate pour Valiha :
«  Salut à toi Vahina…
Ta marche aussi est un chant.../ Ton nom lui-même est un jet d’éclair, un hymne à la découverte /de l’ombreuse savane…
Toi, la danseuse aux reins frénétiques... »

à suivre : n°4 – Scènes africaines, hommage à l’Afrique.



mardi 21 mars 2017

Le bloc-notes (DU 15 AU 21 MARS)





MARS

Le 15 : La Hollande est le pays de ma femme ; il est devenu un peu aussi le mien. 
Quand j’ai découvert ce pays à la fin des années 60, j’ai eu l’impression qu’il avait dans de nombreux domaines une vingtaine d’années d’avance sur la France : les femmes y avaient plus de libertés, le parti D66 parlait déjà d’écologie, les débats politiques y étaient plus sereins que chez nous, les gens montraient sans crainte de représailles leurs opinions en plaçant à leur fenêtre l'affiche de leur candidat…
Ce mercredi, je suis la soirée électorale sur la chaîne BVN (Best van Nederland). Dès que les sondages sortis des urnes sont connus, le leader de PdvA (social-démocrate) reconnaît son énorme défaite et il félicite les partis qui ont amélioré leur score. Inimaginable en France !

Le 16 : Les résultats définitifs sont connus. Aux Pays-Bas, la deuxième chambre compte 150 élus. La proportionnelle permet une représentation juste des opinions. En France, les journalistes ont laissé croire que l’extrême droite pouvait gagner. Cela était impossible car elle est complètement isolée. Elle obtient 20 sièges soit 12,6 % de l’assemblée. C’est beaucoup, mais inférieur aux scores du FN.
   Le fait marquant est l’effondrement de la social-démocratie avec 9 sièges seulement. Le SP(socialistes) et GroenLinks (Gauche Verte) avec 14 sièges chacun profitent de cette déroute. La droite et le centre restent solides.
À noter le score honorable du Parti des Animaux (5 sièges).
Reste maintenant à réunir 76 députés pour former un gouvernement.

Le 17 : Ce soir, théâtre. L’espace Georges Brassens accueille la Compagnie Joker, une troupe lilloise. Au programme : le Cabaret de monsieur Pantalone. Sur scène, quatre artistes masqués (une tradition qui remonte à l’Antiquité) : deux acteurs interprétant de courtes scènes ( jeux de mots, réflexion sur la mort, critique bien observée de la presse régionale « qui n’informe pas »), un violoniste et une chanteuse lyrique.
L’ensemble donne un spectacle varié, de haute qualité. Excellente soirée !


Le 18 : Dans quelques jours, le printemps. Au jardin, un bourdon est en train de butiner. Plus loin, un paon du jour posé sur un muret, les ailes déployées, fait admirer ses couleurs. Superbe spectacle !

Le 19 : Régulièrement je sors de la bibliothèque un livre de poésie pour en relire quelques pages. Aujourd’hui je choisis Exister suivi de Territoires, un recueil de Jean Follain (1903-1971), paru en 1969. 
  J’aime sa poésie sans grandiloquence qui paraît si simple mais qui en réalité pose beaucoup de questions sur la vie et le monde.
    Bertrand Tavernier est un cinéaste que j’apprécie. Avec Quai d’Orsay qui passe ce soir à la télé, Tavernier a livré pour la première fois une comédie. Il fait une satire réussie de l’ambiance régnant dans un ministère. Le ministre des Affaires Étrangères (joué par Thierry Lhermite) est un personnage qui ne laisse aucun répit à ses collaborateurs. Héraclite est son modèle ; il ne cesse de citer son nom. Le rythme du film ne faiblit jamais. Jouissif.

Le 20 : Premier jour du printemps, saison qui voit le réveil de la nature et – l’histoire nous le rappelle – saison propice aux révoltes des peuples.
   Ce soir, la campagne pour la présidentielle va chercher à démarrer grâce au débat proposé par la télé. Il est dommage que six candidats aient été écartés à cause des sondages.

Le 21 : On apprend ce matin que le débat de la veille a été suivi par près de 10 millions de téléspectateurs. Cela signifie que la politique intéresse toujours les citoyens. Malheureusement ce débat nous a appris peu de choses. Il était impossible en trois heures d’approfondir toutes les questions abordées. 
   Deux candidats seulement ont fait des propositions répondant aux problèmes cruciaux de notre époque (l’écologie, le social, la démocratie, le vivre-ensemble…). Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon proposent de passer à la VIe République. En ne réussissant pas à s’unir, ils ont réduit fortement leur chance de victoire.




samedi 18 mars 2017

La phrase du week-end (2017 - semaine 11)


Chaque samedi La phrase propose un regard sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, nature, etc.) accompagné d’une citation et d’un bref commentaire.



Cette semaine, dans le cadre du Printemps des Poètes, évoquons l'inspiration.


La citation
" Je ne sais pas ce qu'est l'inspiration : je ne connais que le désir du changement et de la métamorphose."
    Alain Bosquet

Le complément


   J’ai beaucoup réfléchi sur le mécanisme qui se met en œuvre lors de la création poétique. J’en ai conclu qu’il est impossible de définir un processus type.
Ce qui est sûr, c’est que la création relève de l'imagination et qu’elle a pour point de départ un déclic favorisé par « l’état de rêverie » dans lequel il faut se placer ; elle vient de l'inconscient ou du subconscient.

   C'est un phénomène qui s'impose au créateur ; ensuite vient le travail conscient et consciencieux du poète comparable à celui de l'artisan. Dans cette phase, le " désir de métamorphose " dont parle Alain Bosquet donne au texte sa qualité poétique.





jeudi 16 mars 2017

19e Printemps des Poètes - n°2

La poésie africaine francophone

II. Le Maghreb


Village tunisien


   Le but de cette série de billets consacrés à la poésie africaine est de donner envie de découvrir et de lire des poètes qui pour la plupart sont peu connus en France.
Cela supposait de choisir une méthode et de faire un tri forcément arbitraire.

   J’ai pris pour référence l’excellente Anthologie de la poésie française de Jean Orizet (Larousse – 1086 pages).
Celle-ci a le mérite de présenter de nombreux poètes francophones.
En ce qui concerne ceux du Maghreb, j’ai pris le parti de choisir trois poètes, chacun représentant un pays : l’Algérie, le Maroc, la Tunisie.

  J’ai choisi cette solution car il m’a paru nécessaire de tenir compte de la culture et de l’histoire de chacun de ces pays qui ont tous connu la colonisation, mais dans des conditions différentes. Il n’est pas étonnant par exemple que les poètes algériens ayant vécu la guerre de 1954 à 1962 aient été davantage marqués par le colonialisme que leurs voisins tunisiens et marocains même si certains d’entre eux ont connu l’exil.

ALGĖRIE


   Rabah Belhamri (1946-1995), romancier et poète, a vécu en France à partir de 1976. Il était aveugle. Il fut un grand défenseur de la culture de son pays. Il écrivait en 1982 :

« Il est temps de recueillir les trésors de notre culture orale, menacés de disparition par le tumulte de la télévision. Aujourd'hui, en Algérie, les veillées s'organisent autour du petit écran et les conteurs n'ont plus le temps ou ne trouvent plus l'occasion et la nécessité de conter » (extrait de Veillées d’antan).

Il exprime dans ses vers son attachement à l’histoire de son pays :

«  nous entrons dans la langue armés de défi
d’autres nous ont devancés…

la maison de ma langue est vaste
que de piliers et d’ombre... » (extraits de Corps seul)

MAROC

    Abdellatif Laâbi est né en 1942 à Fès. En 1966 il fonde la revue Souffles qui contribue à l’essor de la culture au Maghreb. Ses prises de position lui valent d’être emprisonné de 1972 à 1980. Depuis 1985 il vit à Paris.

Laâbi est aussi romancier, essayiste et auteur de pièces de théâtre.
Dans ses poèmes il exprime son goût pour la liberté :

« Je ne me reconnais d’autre peuple / que ce peuple …/ laissant aux arbres leurs fruits/ aux animaux la vie sauve / se nourrissant du lait des étoiles ( extrait de Fragments d’une genèse oubliée)

Abdellatif Laâbi a reçu le Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française en 2001 et le Prix Goncourt de la Poésie en 2009.

TUNISIE

   Amina Saïd est née en 1953 à Tunis ; elle vit à Paris depuis 1979. Journaliste et traductrice, elle a publié à ce jour 18 recueils de poèmes. La Société des Gens de Lettres lui a attribué le prix Charles Vildrac en 1994.

   Dans un entretien avec Tanella Boni, poétesse ivoirienne, elle déclarait en 2004 : « Dans la culture arabe, les genres majeurs sont d'abord la poésie, ensuite le conte. Curieusement, c'est ce que j'ai écrit : de la poésie et des contes. J'ai écrit ces contes dans des moments où j'avais la nostalgie du pays natal.

Sa poésie se caractérise par sa fluidité et sa clarté :

« Les femmes reviennent / aux arbres nouer / des lambeaux de vie…
les ancêtres se rassemblent / parmi les vagues mortes ... » (extrait de L’une et l’autre nuit).

Il existe bien sûr beaucoup d'autres poètes du Maghreb qui méritent d'être lus.

À suivre : n°3 - Poésie de la négritude




mardi 14 mars 2017

Le Bloc-Notes (du 1er au 13 mars) - n°79


MARS

Le 2 : L’Etna s’est réveillé et l’éruption du volcan a une nouvelle fois permis de voir un spectacle superbe et impressionnant.
De vacances en Sicile, je garde deux images frappantes : mon premier regard sur l’Etna, aperçu depuis la ville de Catane et, sur les flancs du volcan, la flore luxuriante où se mêlaient euphorbes jaunes et figuiers.

Le 5 : Brève escapade ce dimanche à Arras, où j’ai vécu quatre ans pendant mes études. Ville engourdie à l’époque dont je n’aimais que le théâtre qui donnait de belles représentations, Arras a bien changé. Son dynamisme et son patrimoine attirent aujourd’hui des touristes venus parfois de loin. Et les deux places espagnoles ont toujours le même charme ! 

Le 6 : Lâché par plusieurs centaines d’élus de son camp qui ont compris que la campagne de leur candidat était devenue inaudible, F. Fillon jette son va-tout en organisant une manifestation à Paris, avec le soutien des adversaires de la loi Taubira, venus de la Manif pour tous et de Sens commun.
Homme des à-peu-près, M. Fillon a vu 200 000 manifestants sur une place qui peut en contenir à peine 40 000.

Le 7 : Les convictions de certains politiciens sont bien fragiles. Ceux qui la veille réclamaient un changement du candidat de la droite se rangent désormais sans broncher derrière lui. Ce genre de comportement n’améliorera pas l’image ternie des politiques.

Le 8 : La journée de la Femme est-elle une initiative heureuse ? Les journées mondiales consacrées à un thème sont nombreuses (ce mois-ci, il y aura aussi la journée des forêts,le 21 et celle de l’eau, le 22).
Le maigre intérêt de cette journée est de rappeler la réalité de la condition féminine à travers le monde. Hélas, ce n’est pas suffisant pour accélérer les décisions nécessaires.

Le 9 : Le cinéma italien des années 60 et 70 a été marqué par les œuvres de grands réalisateurs (Visconti, Fellini, Dino Risi…) et de grands acteurs (Sophia Loren, Claudia Cardinal, Mastroianni, Ugo Tognazzi…)
Ce soir je regarde à nouveau L’Avventura d’Antonioni avec Monica Vitti et Gabrielle Ferzetti ; et c’est toujours le même plaisir, la même émotion.

Le 10 : Des affiches faisant la promotion de la maison Saint-Laurent usent du vieux procédé qui consiste à utiliser la femme comme objet pour appâter le consommateur. C’est vulgaire et inadmissible.

Le 11 : Triste anniversaire ! Le drame de Fukushima a eu lieu il y a six ans et les conséquences de la catastrophe nucléaire se font encore sentir. Les rassemblements pour demander la fin du nucléaire ont rappelé les dangers de celui-ci et son coût exorbitant. Malgré cela des irresponsables politiques continuent de croire en cette énergie.

Le 12 : Il y a quelques années la Société du Monde faisait paraître une anthologie en dix tomes consacrée aux rebelles ; parmi ceux-ci on trouve les portraits de résistants, d’anarchistes, de Victor Hugo, Jaurès…
J’entends à la radio que M. Fillon se range désormais dans cette catégorie.
No comment.

Le 13 : La vie ne peut être entièrement consacrée au travail. L’être humain a besoin de repos, de loisirs, de culture. En écoutant la voix sublime d’Emma Shapplin *, dans Carmine Meo et Etterna, l’esprit s’évade, la musique procure un moment de bonheur qu’aucun travail ne peut donner.

Pour écouter E.Shapplin : * auteure et compositrice française – textes en latin ancien


samedi 11 mars 2017

La phrase du week-end - 2017 Semaine 10


Chaque samedi La phrase propose un regard sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, nature, etc.) accompagné d’une citation et d’un bref commentaire.


Le progrès 
La phrase
On peut parler de progrès quand les conditions de vie des gens sont meilleures, l’environnement respecté et quand l'amélioration est partagée par tous.
La citation
" Pour que le progrès existât, il faudrait que chacun voulût le créer ; c'est-à-dire que, quand tous les individus s'appliqueront à progresser, alors l'humanité sera en progrès."
Charles Baudelaire – Journaux intimes

Le complément     


La citation de Baudelaire complète parfaitement l’idée
que je me fais du progrès.
Elle me fait penser à la phrase de Léon Tolstoï : 
 " Chacun rêve de changer l'humanité, mais personne ne pense à se changer 
lui-même". 
Nous ne pouvons tout attendre des décideurs 
dont on sait que la plupart sont hostiles à un changement de société 
qui mettrait en cause leurs intérêts personnels.
Il appartient aux citoyens de participer à la construction du progrès
en refusant de contribuer au quotidien à la destruction de la planète,
en agissant pour faire reculer les égoïsmes
et améliorer les relations humaines.

         







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