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vendredi 30 juillet 2010

LA CORRIDA INTERDITE EN CATALOGNE




Dans la chanson Les toros Jacques Brel décrivait avec beaucoup de justesse l'ambiance des corridas :

... " Mais l'épée a plongé et la foule est debout
C'est l'instant de triomphe où les épiciers se prennent
pour Néron
C'est l'instant de triomphe où les Anglaises se pren-
nent pour Wellington..."

Ceux qui s'opposent à cette pratique barbare d'un autre temps ont appris avec satisfaction la décision des élus catalans d'interdire la corrida dans leur région. ( On regrettera seulement que cette interdiction ne prenne pas effet plus rapidement.)
Le fait que ce vote ait été émis en Espagne, pays historique de la tauromachie, a son importance. Il ouvre la voie à une décision semblable en France. Les partisans de la corrida ont senti le danger : depuis deux jours ils nous délivrent les mêmes arguments éculés pour défendre leur passion ( la corrida est un art que seuls les initiés peuvent comprendre ; avant sa mort, le taureau vit heureux, en liberté ; Hemingway et Picasso étaient des aficionados, etc...)
Non ! Une activité basée sur la souffrance subie par un être vivant n'est pas un art. C'est un acte de barbarie qui doit disparaître.

Francis Cabrel a écrit une belle chanson sur le sujet : la Corrida




jeudi 22 juillet 2010

Notes de lecture : Romain ROLLAND


Les arbres et les hommes

Quelque peu oubliée de nos jours, l'œuvre de Romain Rolland a marqué profondément la première moitié du 20e siècle. Son érudition, son excellente connaissance de l'histoire, de l'art et de la musique ont donné naissance à des ouvrages variés et passionnants.
Mais c'est surtout son engagement en faveur de la non-violence, de la justice, son combat pacifiste, qui font de cet humaniste un auteur essentiel du siècle dernier.

Ecrivain prolifique, Romain Rolland est aussi un lecteur insatiable. Il a lu avec passion les Souvenirs entomologiques de J.-H. Fabre qu'il évoque dans la correspondance entreprise en 1903 avec Sofia Bertolini Guerrieri-Gonzaga ( lettres regroupées dans l'ouvrage Chère Sofia ). Dans la lettre datée du 11 septembre 1903, il écrit :
Je comprends que Beethoven ( et Léonard ) aient aimé " un arbre plus qu'un homme". Depuis deux mois, je vis bien plus avec les arbres qu'avec les hommes. Quels drames que ces combats silencieux des forêts, où racines, branches, buissons, ronces, insectes, animaux, tout est aux prises ! "
Ces lignes ( qui traduisent très bien, disons-le en passant, la réalité de la vie d'une forêt ) rappellent que l'amour de la nature et l'humanisme sont deux idées conciliables mais aussi complémentaires.
Elles nous disent que l'homme, aussi philantrope soit-il, peut connaître des moments de doute, être déçu par la bassesse, l'indifférence, l'égoïsme, l'étroitesse d'esprit de certains de ses semblables ou tout simplement éprouver un chagrin dû à un deuil, à une rupture...
L'arbre est alors le refuge vers lequel il se tourne car il est la sérénité, le repère bienveillant et apaisant, l'élément qui le rattache au monde.

vendredi 16 juillet 2010

Les bénévoles


Les occasions de fustiger le comportement de nos contemporains ne manquent pas.
Il y a pourtant, en France et à l'étranger, une partie non négligeable de la population qui ne cède pas au mirage du modèle économique dominant, à la tentation du profit à tout prix, au repli sur soi : je veux parler des bénévoles. En France, leur nombre est estimé à plus de 14 millions.
Dans la perspective d'une nouvelle société, plus juste, plus humaine, ils représentent un véritable espoir car les valeurs qu'ils défendent au quotidien sont la solidarité, l'entraide et pour certains d'entre eux la justice sociale, l'épanouissement individuel, la défense de l'environnement.


Le bénévole se lance dans cette aventure humaine sans demander de remerciements, de distinction particulière, de médaille désuète. Il agit par conviction, pour se rendre utile, pour apporter aux autres un peu de chaleur humaine, un peu (ou beaucoup ) de son temps libre, pour partager des connaissances, un savoir-faire. Il trouve dans cet échange une satisfaction, parfois même une raison de vivre.


Le bénévolat est, pour un pays, une grande richesse (que le PIB – indicateur injuste – oublie). Le rappeler de temps à autre n'est pas inutile...

mercredi 14 juillet 2010

De 14 juillet en 14 juillet...


La Liberté guidant le Peuple ( détail) d'Eugène Delacroix


Dans la mémoire de nos aînés, les quatorze juillets d'autrefois font partie des souvenirs qui provoquent la nostalgie. Evocation émue des retraites aux flambeaux, défilés des enfants des écoles précédés de la fanfare municipale, bals populaires sur les places de villages, feux d'artifice qui étonnaient toujours les spectateurs.
Mais, dans la réalité, combien de quatorze juillets furent vraiment heureux?
Si celui de 1789 fut une victoire sur le despotisme, un jour d' espérance pour ceux qui étaient des sujets du roi et qui pouvaient enfin croire en des lendemains plus cléments, si celui de 1790 ─ avec la Fête de la Fédération exprimant la réconciliation et l'unité du peuple ─ souleva l'enthousiasme, les 14 juillets qui suivirent apportèrent rapidement méfiance et désillusions. Qu'était devenu, vingt ans plus tard, l'idéal qui avait fait rêver les modestes, les opprimés, au début de la Révolution ?

Et quand s'installa la République, quel sort subirent ces valeurs sublimes qui la définissaient : la liberté, l'égalité, la fraternité, inscrites sur le fronton des mairies, délaissées dans la vie quotidienne ?
Ces mots, à certaines époques de notre histoire, ont été trahis par des régimes autoritaires, contrariés par des guerres, et en permanence par la misère et l'injustice.

Il fut un temps où l'esprit de la fête brisait la morosité. Pour certains, aujourd'hui, même ces courts moments de joie sont devenus inaccessibles.



samedi 10 juillet 2010

PORTRAIT : Le chanteur engagé



PORTRAIT


Max  a débuté sa carrière de chanteur dans la foulée des événements de mai 1968.
Il était alors en deuxième année de fac et avait abandonné le piano que ses parents lui
avaient imposé, au profit de la guitare avec laquelle il se sentait plus libre.

Né dans une famille bourgeoise ( son père, industriel, avait réussi dans l'électroménager;
sa mère était l'héritière d'un chapelier italien renommé), Max étouffait dans une famille au
style compassé.
Ses premières chansons qui exprimaient sa révolte contre le milieu familial, son dégoût
d'une société injuste, marquée par le pouvoir de l'argent, connurent tout de suite le succès.
Sa dénonciation de la misère lui rapporta très vite beaucoup d'argent.
Cette réussite rapide le surprit mais il s'y habitua sans trop de problèmes.
Comme beaucoup de chanteurs, après 20 ans de succès, Max connut une traversée du désert de quelques années.
Il revint sur le devant de la scène avec un nouveau répertoire axé sur les angoisses du moment : la crise écologique relança sa carrière.
Ce pourfendeur de la société de consommation vit aujourd'hui quelques mois dans sa propriété provençale, quelques mois dans sa résidence d' Hammamet. Il trouve aussi l'inspiration sous le soleil de Copacabana ou à bord d'un yacht, entouré d'amis.
Il s'est rasé la barbe, ses cheveux ont blanchi. Et son public lui est resté fidèle.

jeudi 8 juillet 2010

MUSIQUE ET INEGALITES



MUSIQUE


Dans tous les pays du monde, la musique est présente au quotidien comme dans les grands moments de la vie.
Dans notre pays, il est dommage que le système éducatif n'ait pas tiré suffisamment parti de cet intérêt.
Les clivages sociaux se retrouvent dans les rapports à la musique, à la fois parmi les spectateurs ( ceux qui vont à l'opéra par exemple) , et la pratique d'un instrument ( clairon et tambour des fanfares pour les milieux modestes, piano dans les milieux plus aisés).

Dans Terre des Hommes, Saint-Exupéry perdu dans le désert après la chute de son avion, revient sur des événements qui ont marqué sa vie.
Cela le conduit à mener une réflexion sur la vie d'hommes qu'il a rencontrés. Nous sommes en 1939. L'industrialisation a un siècle.
"Mozart enfant sera marqué comme les autres par la machine à emboutir" écrit-il. Plus loin, on peut lire :
" Ce qui me tourmente, ce n’est point cette misère, dans laquelle, après tout, on s’installe aussi bien que dans la paresse...
Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces creux, ni ces bosses, ni cette laideur. C’est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné."
Ces phrases m'ont profondément marqué.

Depuis que ces mots ont été écrits, rien n'a changé : la plupart des gens sont broyés par la société de consommation et chaque enfant qui naît n'a pas les mêmes chances d'accéder à la culture, de développer ses dons artistiques et sa créativité. Une civilisation digne de ce nom n'accepterait pas cette inégalité.
(à suivre)

mardi 6 juillet 2010

LE CONCERT ( chanson)



CHANSON

Sur la place à Vichy
on donnait un concert.
Des bourgeois avachis
parlaient de leurs ulcères.


Repu un sénateur
bedonnant somnolait ;
dans leurs robes à fleurs
les dames paradaient.


Des vieilles caressaient
leurs toutous de salon
et des amours naissaient
au son des violons.

Et l'orchestre jouait un morceau de Schumann.
On voyait frissonner de plaisir les platanes.

dimanche 4 juillet 2010

UN TRAFIC HONTEUX

LE MASSACRE DES SINGES


En cette année consacrée à la défense de la biodiversité,
de nombreuses initiatives sont prises pour tenter d’inverser la tendance.
Concernant les singes, les dernières informations reçues ne poussent pas à l’optimisme. Comment lutter contre la cupidité et l’imbécillité ?
Dans un billet du 3 mai 2010, intitulé Jusqu’où le singe est-il un homme ? j’avais rappelé que le séquençage de leur ADN prouvait que les grands singes d’Afrique sont très proches de l’homme, qu’ils peuvent utiliser des outils, apprendre un langage.
On sait aussi que certaines populations africaines appréciaient dans le passé la chair des animaux de brousse.
Or nous sommes en 2010. La connaissance que nous avons aujourd’hui de l’animal, la nécessité de préserver la biodiversité, imposent de changer les habitudes.
Or que vient-on d’apprendre ?
─ Selon des chercheurs de la Zoological Society, 270 tonnes de viande de brousse seraient chaque année importées illégalement, venant principalement du Cameroun, de la République démocratique du Congo, de la République centrafricaine.
Ce trafic juteux rapporte beaucoup à ceux qui s’y livrent : un kilo de steak de singe acheté 5 euros à Kinshasa est revendu 25 euros à Paris ( source : l’Express)
Ce commerce abject, révoltant, honteux, doit prendre fin au plus vite.

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