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samedi 31 janvier 2015

Repères n°31 : La France



                         n° 31
Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les questions de notre temps ; des réflexions basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs  personnels et la théorie.

Les repères qui permettent de caractériser un pays ne sont pas toujours faciles à définir. C’est le cas de la France.

Les Français
Sur le territoire de la Franche actuelle, de nombreux peuples se sont installés depuis la préhistoire ( il y a 1 800 000 ans)  et jusqu’au 10e siècle, à la suite d’invasions.  Citons-en quelques-uns : des Grecs, des Celtes, des Romains, des Francs, des Vikings... Dans les  siècles qui ont suivi et jusqu’à aujourd’hui, des familles sont venues en France, la plupart du temps pour y travailler (Espagnols, Italiens, Polonais, Portugais, Africains..) D’autres   se sont établis chez nous par choix  ou par obligation, pour fuir la misère, la dictature et vivre  librement ; certains sont devenus Français par le mariage.
Depuis des siècles,  les Français ont des origines très diverses. Ce fait est positif et il n’y a aucune raison objective pour que  ce phénomène cesse dans les prochains siècles.
 
La devise
La devise républicaine annonce de belles intentions : la liberté, l’égalité, la fraternité sont des valeurs dont tout le monde rêve. Il y a cependant un long chemin à parcourir pour que celles-ci deviennent réalité.

La Marseillaise
L’hymne national est indéniablement un repère qui définit un pays. Si on l’enseigne à l’école, il est indispensable de replacer ce chant dans son cadre historique afin que les paroles guerrières ne prêtent pas à confusion.

La langue
Albert Camus disait : « Ma patrie, c’est la langue française ». L’intérêt d’une langue, en dehors de sa beauté, est de permettre aux gens de se comprendre.
Associer la langue française à la patrie est une belle idée humaniste, car  le français trouve ses racines dans le latin et le grec et il s’est enrichi sans cesse de mots étrangers. De plus il est parlé en dehors de la France en Belgique, en Suisse, au Québec, etc...
Le français est un bel exemple d’ouverture sur le monde

L’histoire
Connaître l’histoire de la France, c’est connaître aussi celle des pays  qui ont eu à une certaine époque une histoire et des personnages communs ( Charlemagne, Charles Quint..) et aussi des confrontations et des réconciliations.
L'époque où les livres évoquaient « nos ancêtres les Gaulois » est dépassée ; la jeunesse d’aujourd’hui a besoin de connaître l’histoire universelle.

Culture
Parler de culture française ne me semble pas juste. Bien sûr, il y a dans tous les domaines culturels, des Français reconnus pour leur talent mais, qu’il s’agisse de littérature, de musique, de peinture ou d’architecture, ils ont produit leurs œuvres dans le cadre de mouvements internationaux : la Renaissance, le classicisme, le romantisme, le symbolisme, le cubisme...
La culture, elle aussi, n’a pas de frontières.

Une identité complexe
Dans son  discours  de réception  à l’Académie  française, Hélène Carrère d’Encausse cita   Fernand Braudel qui, dans son étude de l’identité de la France, démontrait que « l’histoire de notre pays était celle de divisions anciennes et puissantes, assemblage hétéroclite de peuples et de civilisations, de parlers, de coutumes et de modes de vie »

C’est cette complexité que nous devons respecter si nous voulons  comprendre la France de 2015 et préparer  ses prochaines évolutions.
Ceux qui veulent la figer arbitrairement dans une image du passé se trompent.


Commentaire : La laïcité fait partie des repères qui caractérisent la France ; elle n'est pas citée dans ce billet car la question a été traitée récemment ( repères n°25 )

mardi 27 janvier 2015

Sur mon bloc-notes ( semaine 5)



À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.

Grèce
La situation de la Grèce  peinait ceux qui aiment  ce pays de culture. Nous observions avec tristesse la Grèce décliner,  touchée par une dette abyssale, nous pensions à  ses habitants dont le pouvoir d’achat ont fortement diminué, à tous ceux qui souffrent  du chômage ( 27% actuellement), aux retraités dont les revenus ont baissé...
Et ce dimanche, par une réaction massive des électeurs, l’espoir est revenu. Les Grecs ont osé le changement. Un responsable  de Syriza comparait l’ambiance de cette soirée à celle que la France a connue en 1981 quand François Mitterrand a été élu.
La victoire d’Alexis Tsipras a un autre sens : en 1981, une majorité de Français avait voulu l’alternance, une démocratie plus vivante, des mesures sociales pour les travailleurs, la réduction des inégalités.
Le peuple grec a choisi l’alternative.  Il a dit clairement non à l’austérité imposée par l’Europe, et il veut un renouveau de la démocratie qui passe d’abord par l’arrêt de la corruption.
L’enjeu est capital pour les Grecs et les Européens. Si le nouveau pouvoir réussit, d’autres pays pourraient choisir eux aussi l’alternative.
La tâche de Tsipras ne sera pas facile, mais il faut souhaiter qu’il réussisse....

L'école
Les tristes évènements du 7 janvier ont eu pour conséquence de s’intéresser davantage à l’enseignement,  en particulier dans les  quartiers réputés difficiles. Mais attention aux raccourcis trompeurs ! Le terrorisme ne trouve pas forcément sa cause dans la détresse des banlieues ni dans le décrochage de certains élèves.

Les mesures proposées par la ministre de l’Education  me semblent bien faibles  par rapport à l’ampleur de la tâche.
Sanctionner les indisciplinés, donner des leçons de laïcité, organiser une journée consacrée à celle-ci, chanter la Marseillaise pour montrer son appartenance à la France, cela ne mènera pas loin !
C’est une analyse profonde de la situation de l’école ( ses succès, ses points faibles) qui doit être faite.

Esquissons quelques  réflexions qui demandent à être développées:
Malgré les efforts des enseignants dont le tâche est de plus en plus difficile, l’école ne parvient pas à conduire l’ensemble de ses élèves à la réussite.
Pourquoi ?
- La crise de la société d’aujourd’hui, sans repères, sans morale, se répercute sur l’école.
Il y a quarante ans, un élève de milieu modeste était motivé par l’enseignant et ses parents pour travailler en classe ; il savait qu’en étudiant, il aurait plus tard un travail. 
De nos jours, cette motivation n’existe plus. Le modèle que certains jeunes admirent n’a pas fait de hautes études, il mène une vie de luxe en tapant dans un ballon, parfois en pratiquant des activités illicites.

- Intervenant dans un lycée professionnel devant des élèves de terminale étudiant la mécanique, j’ai posé  la question suivante :
- Qui est content d’avoir choisi cette voie, la mécanique ?
Cinq élèves sur  trente ont répondu qu’ils étaient satisfaits. 
Pour les autres, la voie leur avait été imposée.
Les erreurs d’orientation expliquent en partie le manque d’intérêt de certains élèves.

Dans sa classe, l’enseignant n’a pas devant lui  un groupe homogène, il a vingt-cinq à trente caractères différents. Seule une prise en compte individualisée permet un enseignement  efficace. Encore faut-il que les professeurs bénéficient d’une formation adaptée à ces méthodes.

Réussir à motiver les élèves, leur donner la meilleure orientation possible, individualiser l'enseignement, voilà trois pistes qui me semblent essentielles.

samedi 24 janvier 2015

Repères n°30 : LES PAYSANS

 
 
                             n° 30
 
Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les questions de notre temps ; des réflexions basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs  personnels et la théorie.

 L’objectif n°1 de la transition sera de nourrir sainement la population mondiale. Pour cela, la priorité est de préserver les terres arables et de permettre aux paysans de vivre dignement en cultivant de manière écologique.
(Repères n°29)

LA FRANCE RURALE
2. Les paysans


La  révolution industrielle n’a pas seulement pollué les sols et les rivières,  réduit les surfaces labourables, elle a aussi modifié les mentalités.
Rapidement, les villes grossirent parce que les paysans, les ouvriers agricoles  furent remplacés  par des machines ; les artisans, les petits commerçants perdant leur clientèle,    les suivirent. 
L’exode rural a été une catastrophe sur le plan humain.

Celui qui ne voulait pas abandonner la terre fut souvent considéré avec mépris par le citadin.
Les auteurs d’autrefois, en particulier les poètes ( Ronsard, Jean Giono, Pagnol, Francis Jammes, Victor Hugo...), les peintres ( Millet, Van Gogh...) célébraient la campagne et les gens qui y travaillaient. 
Fombeure, poète né dans la Vienne,  dans une famille d’agriculteurs (et ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure) a raconté qu’on se moquait de lui à cause de ses origines.
Les paysans eurent  droit à des appellations peu aimables : « bouseux, cul-terreux, péquenot ..».
Les métiers de la petite paysannerie tentèrent de moins en moins les jeunes. Ils étaient dix millions d’actifs en 1940, il y en a dix fois moins aujourd’hui ( source: Nous paysans, de G.Luneau et J.Bové)
En un siècle, l’agriculture a changé complètement de visage : aux petites structures cultivées de manière naturelle ont fait place les grandes fermes recherchant la productivité la plus forte en utilisant engrais de synthèses et pesticides et en échappant au rythme des saisons.
L’industrie agroalimentaire, avec tous ses scandales récents, notamment dans la production de la viande, est devenue insupportable du point de vue de l’écologie, de la santé et de l’éthique.
L’avenir de l’agriculture ne peut se concevoir que dans un modèle différent.
La FAO (Food and Agriculture Organization) l’a dit avec force : « Pour s'adapter aux conséquences des changements climatiques, nous appelons à une révolution agricole ».
En quoi consiste celle-ci ?
 1. Il faut préserver les sols pour  «permettre à l’écosystème de remplir ses fonctions essentielles » (FAO)
L’urbanisation doit être maîtrisée afin de conserver suffisamment de terres arables.
De meilleures pratiques doivent être mises en place. Il s’agit de revenir à une agriculture naturelle, non pas par un retour en arrière, en utilisant les méthodes intuitives des ancêtres basées sur l’observation, les dictons et les croyances, mais par un développement des connaissances et un partage de celles-ci.
Il faudra aussi que la révolution agricole intègre dès maintenant la nécessité de s’adapter au changement des habitudes alimentaires au cours  de ce siècle qui verra une nette diminution de la consommation de la viande. Faute de quoi une grave crise agricole se produirait.

mardi 20 janvier 2015

Sur mon bloc-notes (2015- semaine 4)

À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.

UN CLIMAT MALSAIN

Le climat qui règne actuellement dans de nombreuses parties du monde ne me plaît pas du tout.
En premier lieu, en France.
Après la tragédie du 7 janvier qui avait créé un choc  énorme dans le pays, on avait vu se rassembler, le dimanche qui a suivi, des millions de personnes. On espérait  que cette réaction spontanée était le signe d’un apaisement, un désir de rassemblement sur la base des valeurs de la République et on pouvait rêver que les prochains débats indispensables dans une démocratie vivante se fassent dans la sérénité. Il n’en a rien été.
Ailleurs, ce n’est pas mieux : l’intégrisme sévit en Iran, en Tchéchénie, au Pakistan, au Nigéria...Les tensions se multiplient sur de nombreux territoires.

Alors que  tous les efforts devraient être concentrés sur la recherche de la paix et la défense de la  planète qui ne pourra pas toujours supporter les attaques qu’elle subit depuis que l’ultralibéralisme a fait le choix du profit  au détriment des hommes les plus faibles des pays pauvres et des pays industrialisés, sans se soucier de la question écologique  et de la morale (tout ce qu’on produit est bon pour les actionnaires et le PIB), les propos abjects prolifèrent.

Des penseurs à la mode reprochent aux défenseurs des  libertés, des droits de l’Homme, de ne pas voir la réalité.
Le réel (qu’ils refusent de voir),  c’est cette  société mondialisée  qui détruit les équilibres dont  l’humanité a besoin pour vivre, c’est l’injustice, la misère pour beaucoup de gens, les risques écologiques.

Devant cette nécessité d’agir sans tarder pour passer à une nouvelle ère, certains se tournent avec nostalgie vers le passé. Leurs réflexions s’arrêtent aux frontières de la France ; les maux, selon eux, viendraient essentiellement des Arabes, des Noirs et des Roms. Ils lancent des propos haineux,  les plus visés actuellement étant les musulmans.
Ils n’ont toujours pas compris que la France d’aujourd’hui est le résultat du mélange de gens venus depuis 2 000 ans  de partout. Il suffit de parcourir un annuaire pour  lire, entre des Dupont et des Martin, des noms qui sentent bon l’Espagne, l’Italie, la Pologne ou l’Afrique...

D’autres,   qui n’ont pas compris ce qu’est la laïcité, s’en prennent aux pratiquants des religions ( en particulier l’Islam en ce moment). Je ne vois pas au nom de quoi  des athées
pourraient imposer leurs vues aux autres. Le positionnement  religieux est une affaire personnelle, et en France les lois définissent avec clarté les frontières entre ce qui relève du privé et du public.
La laïcité veille à ce que toutes les religions soient respectées, de même que les philosophies basées sur l’absence de religion.
Faut-il aussi rappeler que le terrorisme contre lequel nous luttons n'est pas forcément lié aux religions, mais aussi aux politiques et aux idéologies ?


Ces derniers jours, on a donc pu relever dans les réseaux sociaux  et dans les médias des propos affligeants  qui n’ont étonné personne  quand il s’agissait par exemple de Philippe Tesson. Par contre, les prises de position récentes de Michel Onfray  ( dans le Point et ce samedi sur France 2) m’ont profondément troublé, d’abord parce que j’appréciais son action en faveur de  l’éducation populaire , ensuite parce que le voir marcher dans les pas de Zemmour est triste.
J’attendais de lui un autre discours que celui qu’il nous a donné, discours très éloigné de la démarche de celle d’un philosophe.
Par exemple, commencer par citer quelques extraits du Coran ( bien choisis pour une démonstration qui veut aboutir à discréditer une religion)  est un procédé malhonnête digne de piètres poliques .  Pourquoi n’a-t-il pas  utilisé ce procédé pour la   Bible et le Talmud  ?
D’autre part, on l’a entendu  dire ce samedi qu’un islamophile ( celui qui respecte les musulmans aurait été plus juste ) « est un antisémite» . Cet amalgame  est une insulte  à tous ceux  qui respectent les citoyens quelle que soit leur origine.

Entendre ces propos malsains est navrant à l’heure où il serait utile d’ouvrir un dialogue sincère entre les civilisations.


samedi 17 janvier 2015

Repères 29 : LES VILLAGES



Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les questions de notre temps ; des réflexions basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs  personnels et la théorie.


HORIZON 2050
La révolution industrielle qui a débuté au milieu du 19e siècle a bouleversé les modes de vie et créé les déséquilibres dont nous souffrons aujourd’hui. 
Le but  de la transition en marche est de  réparer ces déséquilibres qui constituent un danger pour l’humanité. Pour cela nous devons tourner le dos aux théories qui ont fait faillite. Certaines personnalités pensent que des améliorations techniques suffiront à résoudre l’ensemble des problèmes actuels et préconisent une troisième révolution industrielle. Je pense qu’elles se trompent.
L’objectif n°1 de la transition sera de nourrir sainement la population mondiale. Pour cela, la priorité est de préserver les terres arables et de permettre aux paysans de vivre dignement en cultivant de manière écologique.

LA FRANCE RURALE
1. Les villages

La France possède de magnifiques villages  que la télévision aime mettre en valeur.
Ceux de  ma région me sont les plus familiers, avec leurs maisons basses qui ont poussé à proximité du bocage, près d’un ruisseau fleuri ou d’une petite rivière.
J’aime aussi ceux de la Lozère,  perchés  sur les hauteurs des causses ou nichés dans les vallées de cours d’eau fougueux.

Les paysages sont la première richesse de nos campagnes. Pas seulement pour satisfaire le regard de l’artiste ou celui des gens de passage, mais parce qu’ils constituent un capital irremplaçable : ils sont calmes, l’air y est moins pollué ; la flore et la faune variées sont le signe d’une biodiversité satisfaisante..

Et entre les bois et les rivières, il y a ces  étendues de terres qui nourrissent les gens...
 Les villages sont remarquables aussi par  leur patrimoine architectural qui raconte leur histoire : les vieilles maisons de pierre, les  églises et les chapelles, les manoirs et les châteaux  que les guerres ont épargnés  et qui ont résisté au temps…

Les campagnes ont souffert de l’exode rural quand, il y a 150 ans, les enfants de paysans abandonnèrent leur ferme pour aller travailler dans les villes ou leurs faubourgs. Aujourd’hui, seulement 20% des habitants vivent dans des villages ; ceux-ci ont parfois perdu leur école, leur bureau de poste, certains n’ont plus de magasins, plus de café.
Depuis plus d’un siècle, on a accepté la désertification des campagnes avec résignation, comme si c’était un fait inéluctable.
Le département de la Lozère qui comptait plus de 150 000 habitants en 1881 n’en a plus que 77 000 ; de nombreux villages comptent à peine quelques centaines d’habitants, certains en ont moins de cent.
Au dernier recensement, l’arrondissement de Boulogne, dans le Pas-de-Calais (162 000 habitants) n’a que dix communes de plus de 5 000 habitants et une trentaine de villages en ont moins de 500. 
Alors qu’en  Europe la moyenne du nombre d’habitants par commune est de 5 500, en France ce nombre tombe à 1800 ( source IFRAP)
Que peut faire une petite commune qui a peu d’habitants, donc peu de ressources ?

L’avenir de ces villages passe par une fusion qui leur permettrait d’avoir plus d’ambitions et de mener à bien des projets qui attireraient les citadins tout en préservant le cadre de vie.
Dans les endroits où la nature a été plus respectée qu'ailleurs, un développement soutenable et humain est possible.
Ce développement maîtrisé des campagnes est une nécessité si l’on  veut garantir la qualité de vie que les gens souhaitent avoir.

Tous les pays industrialisés ont besoin  de garder leurs terres cultivables et les gens veulent se nourrir de produits sains. Continuer de réduire les surfaces de terres agricoles, laisser mourir les campagnes en ne faisant rien pour elles, ce serait une erreur irréparable.

La période actuelle est propice à l’action. Déjà, certains citadins commencent à se lasser  de leur mode de vie et veulent vivre dans un environnement calme, apaisant. Depuis l’an 2000, on note un retour vers la campagne. 
Agir pour faire revivre les villages, c'est préserver l'avenir.



mardi 13 janvier 2015

Sur mon bloc-notes (2015- semaine 3)



À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.

La haine, ça suffit

Bien sûr, nous n’oublierons jamais la semaine tragique que nous venons de vivre. Et il me semble utile de revenir ce matin sur ces évènements inimaginables malgré les signes inquiétants que la société nous envoie depuis quelque temps.
.
Le succès indéniable des marches républicaines qui ont eu lieu ce week-en est plutôt réconfortant.
Plusieurs millions de personnes ont choisi de changer leurs habitudes   pour défiler et exprimer leur soutien à une équipe incarnant la liberté de pensée. C’ est une bonne chose..
Certains, parmi ceux qui aiment Charlie,  se sont trompés sur le sens de cette mobilisation  et ont choisi de ne pas y participer. Il ne s’agissait pas de réunir seulement ceux qui lisent  Charlie et ceux qui partagent leurs idées ; la présence de citoyens ayant  des idées différentes  est positive : elle signifie que ceux-ci adhérent aux valeurs de la République et notamment à la liberté d’expression  qui veut que l’on accepte tous les écrits, les dessins, les chants...  dès lors que ceux-ci ne poussent pas à la haine.

L’esprit de fraternité qui a soufflé  sur les défilés de samedi et dimanche est rassurant mais il ne garantit pas que cette union  sera durable. Il faut rester lucide : des millions de gens sont restés chez eux  parce qu’ils ont une autre vision de la société ; eux, ils  refusent la tolérance et n’acceptent pas l’idée d’une  population mélangée.
Dès aujourd’hui, le danger le plus fort pour la démocratie est l’amalgame qui peut être fait entre les citoyens de religion musulmane   et les terroristes coupables des assassinats qui  ont touché l’équipe de Charlie, ainsi que des policiers et des gens qui faisaient leurs courses.
Cela n’a pas tardé à venir : hier soir on apprenait qu’une cinquantaine d’actes islamophobes avaient été commis en France et bientôt on entendra sans doute les messages de haine lancés par les xénophobes et les racistes dans leurs livres et dans les médias.
Dans un tel contexte,un message doit être entendu : La haine ça suffit !

Comment y parvenir ?   
Nous devons éviter les solutions simplistes, celles qui sont basées uniquement sur la sécurité : «Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne les mérite l’une et l’autre et finit par perdre les deux» a écrit Franklin.
N’oublions pas que les terroristes en cause sont Français. La réponse appartient à la France, en lien avec les autres pays. Cette réponse est globale : elle demande une mise en valeur de la laïcité (tolérance, respect des autres, vivre ensemble), une meilleure prise en compte des élèves en difficulté qu’il ne faut pas laisser aller vers l’exclusion puis l'endoctrinement, une meilleure gestion des réseaux sociaux qui doivent cesser de transmettre des messages haineux, une nouvelle gestion des prisons qui doivent être des lieux de reconstruction, ce qu’elles ne sont pas aujourd’hui.
En ce qui concerne le terrorisme, la coopération internationale doit se développer pour lutter contre le trafic d’armes.
Cela prendra du temps.

En conclusion, je citerai  Edgar Morin qui écrivait hier : " L’ important pour moi est de n'humilier ni offenser qui que ce soit, où que ce soit ".
Ayons la sagesse de l’écouter

samedi 10 janvier 2015

Je hais ces matins noirs




Exceptionnellement, la chronique du samedi , Repères, est remplacée par un billet revenant sur l’attentat ayant visé l’équipe de Charlie Hebdo.

En 2009, j’avais écrit un poème - Tristes matins - inspiré par le destin tragique de certaines personnes. J’y ai ajouté quelques vers  se rapportant au drame dont nous venons d’être témoins : l’assassinat d’hommes et de femmes  qui pensaient, écrivaient, dessinaient, au nom de la liberté.


J'appelle tristes matins ces matins ordinaires où nous croisons  la sauvagerie du monde , ces matins  aux couleurs de défaite qui révèlent  notre impuissance devant des êtres sans humanité,  notre incapacité devant  les dictateurs qui enferment leurs opposants , devant la misère des affamés contraints à l’exil...
Seules l'utopie et la volonté ferme de combattre l’inadmissible  pourront changer le cours des choses.



jeudi 8 janvier 2015

Pour Charlie et la liberté



J’aurais tant aimé ne jamais devoir écrire ce billet.

Hier, au moment où je travaillais sur la chronique qui devait paraître ce matin, une chronique consacrée à l’homme, alors que je me confrontais à  la difficulté de l’exercice - chaque être humain étant si différent des autres - la radio annonçait la terrible nouvelle : un attentat venait de se produire  au siège de Charlie Hebdo et il y avait une dizaine de morts.
Dans les minutes qui suivirent, on apprit que les terroristes étaient des extrémistes se réclamant d’ Allah.
À‭ ‬ la tristesse causée par l’évènement s’ajoutait la crainte de l’amalgame qui pourrait être fait, dans un pays où les islamophobes ne manquent pas,  entre les fanatiques auteurs de l’attentat et tous les musulmans qui pratiquent paisiblement leur religion.

Et au fil des heures, on apporta de nouvelles infos ; on apprit  que  Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Philippe Honoré les dessinateurs, et Bernard Maris, l’économiste. figuraient parmi les douze victimes. Il y avait aussi plusieurs blessés dont certains étaient gravement atteints.

Comment exprimer ma tristesse devant un acte aussi sauvage ?
J’ai pris plaisir à lire Cabu et Wolinski depuis leurs débuts et j’ai lu  un grand nombre de leurs albums ; grâce à eux, j'ai bien ri et ils m'ont beaucoup appris. Les autres, je les connais moins, mais tous avaient un immense talent  pour évoquer en un seul dessin ou dans une bande dessinée les travers de notre société, le caractère d’un personnage. 
Alors que certains journalistes se censurent eux-mêmes par faiblesse, eux ne craignaient rien. C’étaient des hommes libres qui se battaient, malgré les risques, pour la liberté de penser, et de penser autrement. Et cela à une époque où l’on voit monter depuis plusieurs années un discours nauséabond que certains écoutent sans broncher.
Je suis triste de savoir que la semaine prochaine, je n’aurai pas cette bouffée d’air frais qu’ils nous apportaient.
Et puis, parmi les victimes il y a aussi Bernard Maris, celui qui m’a fait aimer l’économie parce qu’il plaçait celle-ci au service des hommes, contrairement à ceux qui la mettent au service de la finance.
Brutalement, un journal libre a été décapité. Il faut que le travail qu’il menait se poursuive : Charlie hebdo doit continuer à vivre et tout républicain doit prendre sa part à la défense de la liberté d’expression.



mardi 6 janvier 2015

Sur le bloc-notes ( semaine 2 -2015)



À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.

Retour au réel
 Si j’ai dénoncé à plusieurs reprises les excès auxquels les fêtes  conduisent, il faut, par souci d’objectivité, ne pas oublier les bons côtés qu’elles peuvent présenter dès lors qu’on ne donne pas  dans la démesure. Celle-ci n’est pas nécessaire  pour  apprécier autour d’une table les plaisirs de la convivialité en famille ou entre amis.
Mais, quels que soient nos choix, le retour au réel s’impose toujours à nous : des bébés, des adultes, meurent dans la rue, de froid et de faim. Des drames se déroulent près de nous ou au loin ; ils touchent des êtres humains. 
On ne peut fermer les yeux ; la charité ne suffit pas, la détresse des exclus interroge la société tout entière.

Ecologie
En 2015, les enjeux écologiques seront au cœur des débats de société. Depuis des années, des associations se mobilisent pour attirer l’attention des citoyens sur les drames qui découleraient d’une hausse trop forte des températures ( 4 à 6°).
Rappelons une fois encore que ce n’est pas la planète Terre qui est en danger, celle-ci poursuivra sa course selon les lois de la mécanique que seuls des évènements peu probables pourraient contrarier.
C’est le monde du vivant, les plantes, les animaux, l’humanité déjà touchés par des catastrophes liées au dérèglement climatique  qui souffriront de ces désordres.
Ceux qui tiennent un discours alarmiste ne servent pas la cause de l’écologie. 
Mais nous savons que nous devons prendre sans tarder le virage vers une autre façon de vivre, de consommer si nous voulons rétablir les équilibres   aux alentours de 2050.

Sangliers dans les villes
Sur le site d’Humanité et Biodiversité, un article signalait ces jours-ci un phénomène qui se répand  dans les villes et les milieux urbanisés à travers le monde : ceux-ci connaissent une invasion de sangliers. En Europe , les villes de Barcelone, Berlin, Bruxelles, sont touchées.

Des clôtures, des pelouses de parcs, des terrains de golfs  sont abîmés.
On ne peut accuser les animaux de ces méfaits. C’est l’Homme qui est responsable de cette situation  due au fait que les animaux sauvages ont vu ces dernières années leur milieu naturel rétrécir et être pollué à causes des activités humaines.

Légion d’honneur
La question n’est pas essentielle, elle serait même dérisoire, mais elle a fait causer :Thomas Piketty, l’économiste a-t-il eu raison de refuser la Légion d’honneur ?
Cette décoration, créée par Bonaparte, récompense, dit-on, des personnes méritantes qui ont servi la France. 
Beaucoup de gens sont attachés aux décorations, certains font tout pour être décorés. Pour ma part, je trouve cette survivance du passé désuète et inutile et je comprends ceux qui refusent leur médaille, quel que soit le motif.

jeudi 1 janvier 2015

Bonne année 2015 !


Je vous présente mes vœux les meilleurs   pour 2015,
en espérant que cette année nouvelle apporte plus de
solidarité et de fraternité.

Agissons tous ensemble 
- pour offrir aux générations futures un monde soutenable
- pour que la  prochaine  conférence sur le climat qui aura lieu à Paris soit un succès
- pour faire reculer l'intolérance
- pour défendre la culture et soutenir la créativité
- pour que le droit des animaux devienne une réalité

BJ Caron


Demain vous pourrez retrouver  le Vieux Sage dans un nouveau billet, la ronde des mois.

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