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mardi 29 novembre 2016

Après la COP 22

«Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde » 
(Gandhi)   





Ces chroniques visent à apporter une information sur les problèmes écologiques menaçant la planète et veulent contribuer à la construction d’un futur possible autour de l’idée d’un monde soutenable pour tous. 



Après la COP 22

    La COP 22 organisée à Marrakech s’est achevée par une déclaration appelant à  un « engagement politique maximal » contre le dérèglement climatique : 
« Nous appelons à accroître urgemment l’ambition et à renforcer notre coopération pour combler le fossé » qui existe actuellement  entre la réalité (les émissions de gaz à effet de serre qui mènent à un réchauffement de plus de 3 degrés) et ce qu’il faudrait faire pour limiter la hausse à un degré et demi.

   Ce discours est dans la continuité de la conférence de Paris.
La COP 22 devait être le Sommet de l’action ; finalement peu de décisions ont été prises.

Les points positifs :
1. Une dizaine de nouveaux pays ont ratifié l’accord de Paris.
2. L’application de cet accord, prévue en 2020, a été avancée à 2018.
3. La somme de 10 milliards d’euros pour développer les énergies renouvelables en Afrique est confirmée. 
Par ailleurs il faut noter l’engagement fort de l’Allemagne qui promet de réduire ses émissions de GES* de 80 à 95 % part rapport à 1990.

Les craintes :
1. La Russie ne s’est toujours pas engagée dans le processus de lutte contre le réchauffement planétaire.
2. Les États ne se sont pas mis d’accord sur les priorités concernant l’utilisation de l’enveloppe de 100 milliards prévus pour les actions à mener.
3. Les intérêts économiques de certains pays (et des entreprises) sont un obstacle à la prise des bonnes décisions : c’est ainsi que le Maroc porteur d'un plan d’adaptation de l’agriculture africaine voudrait vendre ses engrais phosphatés lesquels nuisent à l’environnement.
D’une manière générale, la présence des grands groupes – sur lesquels les gouvernements comptent pour participer aux financements - n’est pas rassurante. Leur vision de la société est en contradiction avec la nécessité de la sobriété.

L’interrogation :
Enfin l’élection de Trump pose question. Certes celui-ci a dit quelques jours après sa victoire : « Je reste ouvert ». La méfiance s’impose pourtant.

Le futur président des États-Unis a choisi de placer Myron Ebell, un climatosceptique, à la

tête de l’EPA (Agence pour la Protection de l’Environnement), ce qui n’est pas bon signe.

Conclusion :
   Une fois encore, la dernière conférence sur le climat ne garantit pas la réussite du challenge : limiter le réchauffement climatique afin de garder une planète vivable.  À force de remettre sans cesse à plus tard, on risque de ne plus pouvoir éviter l'irréparable.

* gaz à effet de serre

samedi 26 novembre 2016

La phrase du week-end : Menhirs


Le billet du samedi, intitulé La phrase, apporte une réflexion sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, etc.) accompagnée d’une photo et d’un bref complément.


La phrase :

Menhirs

«  Les menhirs qui se détachent sur le ciel breton continuent au fil des siècles à préserver leur mystère : on ne sait pourquoi ils sont là devant nous, comment ils ont été transportés, comment ils ont été dressés ; on sait seulement qu’ils sont les témoins d’une humanité qui cherche depuis toujours à saisir la vérité inextricable du monde. »



jeudi 24 novembre 2016

Un mot, une idée : Animaliste


Un mot  : animaliste
Une idée : la condition animale et la politique

   Depuis plusieurs années, la défense de la cause animale prend de l’ampleur. Grâce à l’action de nombreuses associations agissant sur des questions précises ( contre la chasse, la corrida, l’expérimentation sur les animaux, la cruauté dans les laboratoires...), pour une alimentation sans viande et sans poisson, pour le véganisme, etc..., grâce aux découvertes en matière d’éthologie, aux ouvrages d’auteurs expliquant les raisons qui nous obligent à modifier nos rapports avec les êtres non-humains, le respect de la sensibilité et de la vie de ceux-ci gagne du terrain.

   Le vocabulaire s’adapte à ce changement des mentalités. Le mot antispéciste est entré récemment dans les dictionnaires.
Est antispéciste celui qui refuse la discrimination basée sur la hiérarchisation des espèces et la croyance en la supériorité de l’animal humain sur l’animal non-humain.
Cette définition est claire ; elle implique un comportement refusant toute exploitation des animaux non-humains, toute souffrance, toute atteinte à leur liberté et à leur vie.

   Un autre mot apparaît parfois : animaliste (un parti animaliste vient de voir le jour). Ne cherchez pas ce mot dans un dictionnaire, il s’agit d’un néologisme.

   D’un point de vue théorique, ce nom utilisé pour désigner un défenseur de la condition animale n’a ni la clarté ni la force du mot antispéciste. Comme l’a dit Jacques Derrida dans L’animal que donc je suis, « quand on dit au singulier et sans plus “L'Animal”, en prétendant désigner ainsi tout vivant qui ne serait pas l'homme […], eh bien, chaque fois, ce “on” dit une bêtise »
C’est en effet continuer d’établir une frontière entre l’homme et les autres êtres vivants, c’est oublier que l’homme appartient lui aussi au règne animal.

   

samedi 19 novembre 2016

La phrase du week-end : La montagne

Le billet du samedi, intitulé La phrase, apporte une réflexion sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, etc.) accompagnée d’une photo et d’un bref complément.

Le Mont-Blanc

La phrase

«  Fascinante, la montagne suscite deux types de comportement : les uns, à l’esprit contemplatif, se contentent de la regarder – parfois pendant des heures – dans un état de rêverie, en cherchant à percer ses mystères, les autres, plus téméraires, préfèrent la défier (et lancent à eux-mêmes un défi) en tentant les escalades les plus difficiles, au péril de leur vie. »

Commentaire :
Sans le moindre doute, je me range dans la première catégorie,
celle des gens qui aiment contempler la montagne.
Celle-ci est pour moi un lieu d’inspiration.
Un de mes plus beaux souvenirs est le survol du Mont-Blanc.
Je l’avais vu à plusieurs reprises
mais regardée du ciel,
l'image de pureté qu'on a sous les yeux
 est différente,
inoubliable.
*
J’ai le plus grand respect pour ceux qui gravissent
les pentes les plus raides, les sommets les plus hauts.
Il y a sans doute un peu de folie dans leur passion,
mais c’est ce qui est leur raison
de vivre.



jeudi 17 novembre 2016

Le Sommet Climat de Marrakech


«Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde » 
(Gandhi)
Ces chroniques sont une contribution à la construction d’un futur possible autour de l’idée d’un monde soutenable pour tous. 


COP 22
   La 22e conférence sur le climat a débuté à Marrakech le 7 novembre ; elle se termine le 18 novembre.
  On parle peu de ce nouveau sommet international ; depuis plusieurs semaines, les médias préfèrent s’intéresser à deux élections présidentielles : celle qui vient d’avoir lieu aux États-Unis et celle qui se prépare en France, avec en ce moment la primaire qui oppose les candidats de droite. Et du côté des citoyens - même parmi ceux qui se sentent les plus concernés – on sent une certaine lassitude causée par les décevantes conférences qui jusqu’à maintenant n’ont abouti à aucun résultat concret.

  Pourtant la situation climatique reste préoccupante. L’objectif à atteindre - limiter l’augmentation du réchauffement à  1,5° par rapport à la période préindustrielles’éloigne peu à peu : en continuant de polluer en gardant le rythme actuel, on se dirige vers un réchauffement compris entre 3 et 4 degrés avant la fin du siècle, ce qui serait catastrophique.
   Autre signe d’inquiétude : l’état de la biodiversité continue de se se dégrader. Plus de la moitié des espèces de vertébrés et d'insectes a disparu, selon le WWF.  Il faut aussi tenir compte du bouleversement politique causé par l’élection à la tête des États-Unis d’un climatosceptique sans morale qui a bâti sa réputation sur sa richesse et ses outrances. L’attitude des États-Unis, pays qui compte parmi les plus grands pollueurs de la planète, peut avoir des conséquences tragiques pour l’avenir du monde.

   Qu’en est-il de la France qui l’an dernier accueillait la COP et faisait de grands discours sur le sujet ? Pour l’instant, elle se contente de paroles. Les actes attendront encore. La réalité est bien loin des objectifs de la transition.
-La France ne respecte pas la réglementation européenne en ce qui concerne les émissions de dioxyde d’azote, d’ozone et de particules.
- Le gouvernement français est dans l’illégalité avec la loi de transition énergétique qui est en contradiction avec la PPE (programmation pluriannuelle énergie). Les promesses concernant la réduction nucléaire ne seront pas tenues ; la part d’énergies renouvelables est insuffisante.
- L’acharnement à vouloir construire l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est une erreur économique et une hérésie du point de vue écologique.

  La COP 22 se déroule dans un contexte difficile. Elle a été prévue pour passer des intentions affichées dans le passé à des engagements concrets.
Dans quelques jours, on pourra en dresser le bilan.


























jeudi 10 novembre 2016

Le cauchemar américain




  

    

   Dans la nuit de mardi à mercredi le choc que les démocrates de tous les pays espéraient ne pas connaître, la victoire d’un personnage inquiétant à cause de ses idées : nationaliste, xénophobe, islamophobe, misogyne, climatosceptique, bref un responsable placé à la tête d’un grand pays dont on ne peut attendre rien de bon en ce qui concerne notamment la paix et l’avenir de la planète.
  Une première explication de cette victoire est dans le choix de son adversaire, peu appréciée par ceux qui vivent dans la précarité, la pauvreté et la misère.
Ceux-là, qui auraient pu trouver dans le programme de Bernie Sanders, homme de gauche, des raisons d'espérer, n’ont pas fait confiance à celle qui représente la politique ancienne, celle des castes dominantes, à la tête du pays depuis des décennies.
   Seconde explication  : le système démocratique américain simplifié à l’extrême avec ses deux partis de gouvernement ne permet pas d’exprimer la variété des idées présentes dans le pays, notamment l’écologie et l’anticapitalisme ( malgré l’existence de nombreux partis, on trouve le même défaut en France lors des présidentielles).
   Enfin, il ne faut pas négliger le fait que l’élection présidentielle américaine est aussi dominée par la question de l’argent. On sait le rôle joué par les lobbys ( celui des armes à feu, NRA, avait appelé à voter pour Trump). 
   Tous ces éléments ont contribué à la victoire de l'homme connu jusqu'à maintenant pour ses propos outranciers et dangereux. 
*
Le 18 décembre 2015, j'écrivais ceci :
" Les signes qui démontrent que nous sommes dans un monde finissant sont de plus en plus visibles...
Je n’ose imaginer ce qu’il adviendrait demain si  Donald Trump devenait président des Etats-Unis."
Ce jour est arrivé, le pire peut survenir. Mais on peut aussi espérer que cette situation déclenche - et pas seulement en Amérique - une prise de conscience salvatrice des citoyens.


























jeudi 3 novembre 2016

Regard sur l'économie libérale




Mythes, mensonges et pensée dépassée

 Il est un domaine que les citoyens doivent s’approprier, c’est celui de l’économie.

   La plupart des spécialistes de la question nous font croire que ce domaine leur est réservé. Ces érudits (formatés par les grandes écoles) qui interviennent dans les colloques et parlent régulièrement sur les plateaux de la télévision ont réussi à convaincre les responsables politiques de la pertinence de leur pensée qui est celle de la société industrielle.
   C’est ainsi que depuis des décennies les mythes économiques, les mensonges et une pensée inadaptée au monde d’aujourd’hui, ont conduit au désastre écologique (avec le dérèglement climatique), au drame social (avec beaucoup de chômeurs, de pauvres et d’exclus) et à l’exploitation des pays pauvres où sévissent la malnutrition, la famine et l’exode…

Les mythes
   Dans un ouvrage récent, Nos mythologies économiques, Éloi Laurent, enseignant à Stanford, dresse un tableau très juste des aberrations de l’économie libérale.
   Au libéralisme qui fait croire qu’il est la seule voie possible, l’auteur rappelle que l’entreprise privée a besoin de la puissance publique pour financer les investissements et la formation de ceux qui la servent et aider de nombreux secteurs économiques en difficulté comme l’agriculture et la métallurgie. Il dénonce aussi le fait que l’État soit géré comme une entreprise, la social-xénophobie qui rejette les réfugiés, les étrangers et les Français d’origine étrangère, l’erreur des écolo-sceptiques qui pensent que le marché et l’innovation permettront de résoudre les problèmes environnementaux (dont le dérèglement climatique)

À cela, on peut ajouter la référence au PIB et à l’idée de croissance qui réduirait les inégalités.

Les mensonges
Pour obtenir l’appui des collectivités et les aides publiques, les lobbys n’hésitent pas à travestir la réalité : l’autorisation de construire un hypermarché est obtenue en gonflant le chiffre des embauches prévues et sans tenir compte des emplois qui seront perdus dans les environs de l’implantation.
En la matière, EDF est spécialiste : le coût de l’EPR a été largement minoré et la date de livraison ne cesse de reculer (et d'augmenter la dépense).

Une pensée dépassée
   Le but de l’économie n’est pas d’enrichir les grands groupes ; elle doit être au service des gens qui doivent se nourrir, se loger, se déplacer, se soigner...
   L’économie libérale pense que la nature est à son service alors que l’intérêt général est de la respecter et de la préserver.
  Elle est basée sur la pensée ancienne qui compartimente les problèmes alors qu’il est nécessaire de les relier pour gérer la complexité.

  Ce serait une erreur de croire qu’on peut changer le monde sans remettre en cause cette forme d’économie.





















mardi 1 novembre 2016

La bride sur le cou n° 15 : 1er novembre


n°15
(Cette chronique paraît le premier mardi de chaque mois)

Pensées d’automne : 1er novembre

 …. « C’est la saison où tout tombe
Aux coups redoublés des vents ;
Un vent qui vient de la tombe
Moissonne aussi les vivants :
Ils tombent alors par mille,
Comme la plume inutile

Que l’aigle abandonne aux airs… »

( Lamartine – extrait de Pensée des morts)  




1. Chaque saison a sa fête : pour l’automne, c’est la Toussaint. 
   C'est une journée consacrée à ceux qui nous ont quittés. 
  
Parmi eux, il y en a qui sont morts dans des circonstances cruelles, en pleine jeunesse :
« Ceux que la mort frappa / dans la mer en furie/ un matin de printemps/
avaient vingt ans aussi. 
Et là-bas / dans la plaine / sous les croix blanches mornes / strictement alignées
ils dorment… (1)

Et il y eut toutes les victimes du nazisme :
« Varsovie novembre quarante-deux.

On entendait au loin des bruits de fusillade / et des femmes, des hommes /
passaient devant les morts /

Ils fuyaient  affamés vers un port improbable. (2)


On se penche régulièrement vers le passé pour préparer un futur meilleur.

2. Le premier novembre est aussi la journée mondiale Vegan.
   Une autre frontière s’est effacée ces dernières années grâce aux progrès de la connaissance, celle entre l’être humain et l’être non-humain. Nous devons en tirer les conséquences dans nos rapports avec les animaux.
Beaucoup de gens éprouvent du chagrin quand leur animal de compagnie meurt. Mais savent-ils que chaque année 60 milliards d'animaux sont tués par l'homme pour se nourrir ?
 Pour l’antispéciste, pour le vegan, la souffrance imposée aux animaux, leur mort programmée dans les abattoirs sont inacceptables.
Le vegan ne comprend pas que la foule prenne plaisir à voir un taureau mourir dans une arène dans des circonstances horribles.
De la même manière, on ne peut accepter qu’un chasseur décide, pour son propre plaisir, d’ôter la vie d’un lièvre ou d’un oiseau qui ne demande qu’à vivre :
«  Ils avaient affronté / d'infernales tempêtes / survolé les déserts /
et vaincu la souffrance /
 Les oiseaux migrateurs allaient vers le soleil…
 Et soudain un bruit sec / là-bas dans les marais./
Un cœur cesse de battre. »

Toute vie doit être respectée. C'est le message qui me paraît essentiel en cette journée.

(1) extrait du poème Souvenirs d’une plage
(2) extrait de Varsovie 42
(3) extrait de Les oiseaux migrateurs


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