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mardi 30 juin 2015

: Vacances - de la douceur à l’horreur




  En ce samedi matin où mes vacances tirent à leur fin, je marche sans trop me presser sous un soleil qui deviendra au fil de la journée de plus en plus brûlant.
La route étroite où je me promène a été creusée dans la roche et monte régulièrement, ce qui permet de découvrir, dans la vallée, le village sous un autre visage, coincé entre deux monts couverts de grands conifères.

 
Je longe un mur de pierre où la mousse et les fougères se sont installées. De temps à autre, je croise un habitant. Ici les gens vous disent bonjour, certains vous arrêtent parfois pour vous dire quelques mots. Le charme des vieux villages ne réside pas seulement dans ses vieilles maisons, il est aussi dans l’accueil aimable de ses habitants.


La Canourgue - 48. Cliquez sur la photo pour l'afficher en taille réelle

Quelle que soit la génération à laquelle on appartient, on s’est habitué dès l’enfance à l’idée de périodes pendant lesquelles on cesse ses activités scolaires ou professionnelles, mais c’est surtout quand on quitte sa région, son domicile, qu’on se sent en vacances. Cette habitude est si ancrée ( pas pour  tout le monde hélas !) qu’elle perdure quand vient l’heure de la retraite.
C’est sans doute parce qu’elle constitue  une rupture avec le train-train quotidien, qu’elle répond à un besoin d’évasion, à la recherche d’un autre mode de vie, à une envie de relaxation...
Les vacances c’est avant tout une opportunité pour apprécier la douceur des choses, comme je le rappelais dans mon précédent billet.

Pourtant, tandis que le vacancier se repose, se distrait ou visite les merveilles d’une région, le monde continue d’aller cahin-caha, entre misère, scandales et drames.
Le carnage qui vient de se produire en Tunisie est une nouvelle démonstration de la barbarie qui ne cesse de s’exprimer à travers le monde. Et cette tragédie nous choque non seulement par le nombre de victimes qu’elle a faite mais par le cadre où elle a eu lieu, une plage.


 
Cet endroit est sans doute, pour beaucoup de gens, le symbole  même des vacances, celui où l’on vide son esprit, où l’on profite des plaisirs de la baignade, en toute quiétude. En faisant entrer l’horreur dans ce cadre de repos, le terrorisme a confirmé qu’il ne se fixait pas de limites pour semer la peur.

mercredi 24 juin 2015

Le temps des vacances : la douceur des choses




En vacances, quand on est dans un joli cadre, bercé par la douceur de l'air, envoûté par  la beauté du paysage, l'esprit libéré des pensées désagréables, on éprouve parfois un sentiment de plaisir que rien ne pourrait troubler. Ces instants de bonheur sont brefs, et nécessaires. 

Dans son livre  Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier, Modiano raconte que son héros, Daragane, un homme qui  adore lire les descriptions de Buffon,  se souvient des propos d'une philosophe choquée d'avoir entendu une femme déclarer : " La guerre ne modifie pas mes rapports avec un brin d'herbe." 
Plus compréhensif, Modiano estime que dans les périodes de détresse le regard peut s'accrocher à un arbre, une fleur, "comme à une bouée".

La  poésie vous entraîne  aussi dans un univers qui vous éloigne momentanément de la réalité.

Raymond Queneau  a écrit : 
" Un poème c'est bien peu de chose
à peine plus qu'un cyclone aux Antilles
qu'un typhon dans la mer de Chine..." **

Une façon ironique   de dire que le poème, quelle que soit sa beauté, n'est pas le centre du monde ; il ne peut faire oublier  les grands événements qui bouleversent le monde.



samedi 20 juin 2015

LE TEMPS DES VACANCES : Scènes vues


Le héron 


Dans quelques instants le soleil va disparaître derrière la montagne. C'est l'heure où le Lot arbore une multitude de reflets. 
Ici, à Saint-Germain du Teil, en Lozère, comme à Saint-Laurent d'Olt, quelques kilomètres plus loin, en Aveyron, la rivière a l'aspect majestueux des grands fleuves.

Près de la berge, un héron se dresse, immobile. Cela fait plusieurs heures qu'il est dans cette position. Dès le plus jeune âge, quand il était   encore au nid, il a appris à attendre. Il sait que c'est à ce prix qu'il trouvera sa nourriture.

Le héron donne à tous les ambitieux pressés de réussir   une belle leçon de patience.

mercredi 10 juin 2015

Alphen sur-le-Rhin (deuxième partie) : le parc, Avifauna

On ne dira jamais assez tout ce qu’on doit à la nature, tous les plaisirs qu’elle nous apporte : la beauté des étendues sauvages, le calme des forêts, le mystère des nuits étoilées.
Mais cette nature, grouillante de vies - de la minuscule plante au gigantesque mammifère - n’a cessé d’être malmenée par l’homme insatiable qui s’est pris pour un dieu tout-puissant. Alors, depuis quelque temps, pour réparer les erreurs des siècles passés et tenter de sauver des espèces menacées, des initiatives sont prises ici et là ; des réserves, des parcs naturels voient le jour.
C’est ce qui s’est produit à Alphen-sur-le-Rhin, ville qui compte un peu plus de 100 000 habitants, située en Hollande du Sud. Le parc, Avifauna, aménagé autour d’un vaste étang compte une grande variété d’oiseaux mais aussi des pandas roux et des lémuriens. 
Il présente un intérêt pédagogique qui attire chaque année de nombreux écoliers ; il fait la joie des enfants et celle des adultes, sensibles à la beauté du lieu.


mardi 9 juin 2015

Alphen- sur- le- Rhin

Le Carnet de Bord livre chaque semaine des réflexions sur notre époque, inspirées par mes activités, mes loisirs, mes sorties et l'actualité. Ces libres cheminements ont pour but  de faire entendre « la rumeur du temps présent ».


Alphen-sur-le Rhin, neuf heures du matin. Assis sur le balcon de la chambre d’hôtel, je regarde le paysage. Devant moi, à une centaine de mètres, coule le Vieux Rhin, un des bras du  grand fleuve. Des cyclistes de tout âge roulent à bonne allure sur la piste qui leur est réservée - il en est ainsi dans tous les villages et villes des Pays-Bas. En face, quand arrive un gros bateau, le pont s’élève lentement pour le laisser passer.


L’hôtel où je suis a le label Green Key qui garantit son engagement en faveur de l’environnement ; le restaurant offre des produits biologiques et sur la carte des menus, les plats végétariens sont nombreux. C’est à ces petits détails qu’on sent que ce pays a bien changé au cours des dernières décennies ; la transition vers une agriculture responsable est en cours et le végétarien n’est pas regardé ici comme un être bizarre !
Autre particularité de l’hôtel : il abrite un grand parc  réputé pour la variété des oiseaux qu’on peut y observer. D’ailleurs ce matin, des groupes d’écoliers et de collégiens ne cessent de passer. De jolies surprises les attendent !

Dans deux jours nous allons nous diriger vers le sud et retrouver les paysages sauvages des Causses.
Délaisser pendant quelques semaines  les images et les bruits qui envahissent à chaque instant nos appareils mobiles, nos écrans, me semble nécessaire.
Il y a tant de beautés à regarder, de belles pages à lire !

La Rumeur du temps va faire une pause. Le prochain Carnet  de Bord sera de retour le mardi 30 juin.

mardi 2 juin 2015

Carnet de bord : Libération animale, évolution humaine

Le Carnet de Bord livre chaque semaine des réflexions sur notre époque, inspirées par mes activités, mes loisirs, mes sorties et l'actualité. Ces libres cheminements ont pour but  de faire entendre « la rumeur du temps présent ».


Libération animale,
Évolution humaine

« La bienveillance n’est pas une denrée limitée, on peut la destiner tant aux humains qu’aux animaux"
 Matthieu Ricard

 « Au niveau individuel, l'acte de consommation est une approbation de l'idéologie spéciste de notre société. »
 Peter Singer 

« Les végétariens sont des gens normaux qui proposent une solution pour le futur.»
 Aymeric Caron
( Ces phrases ont été prononcées lors de la conférence sur la libération animale)
                         *
Cette conférence qui a réuni ce week-end à Paris, à la Cité des Sciences, Matthieu Ricard, scientifique et moine bouddhiste, Peter Singer, philosophe australien et Aymeric Caron, journaliste, tous trois engagés en faveur de la cause animale, constitue un événement, non seulement par le succès qu’elle a connu ( plus de 900 personnes présentes) mais surtout à cause du thème développé : la libération animale, thème traité dans sa globalité, dans une recherche de cohérence qui conduit  à inclure  dans la réflexion la question du végétarisme et ses autres formes ( végétalisme, véganisme).


Si nous voulons que l’humanité ait un avenir soutenable, nous n’avons pas d’autre choix que celui d’établir de nouvelles règles.
Consommer moins de viande, et mieux encore  s’en passer : 
- c’est respecter la vie
- c’est améliorer l’état de la planète
- c’est être solidaire des pays pauvres ( en évitant  les famines, les pénuries d’eau qui deviendraient inévitables si rien ne change.
- c’est   lutter pour la paix, car aggraver le déséquilibre entre pays riches et pauvres c’est créer les conditions favorisant de nouveaux conflits.

On aimerait entendre de la part de tous les écologistes et des partisans de la transition écologique, une position claire sur cette question.

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