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lundi 22 avril 2024

billet n°93 civilisations

 

                                             CIVILISATIONS

                                           





La vraie richesse de l’humanité se trouve dans le dialogue des civilisations.

Faire un classement de ces civilisations n’a aucun sens et cela est dangereux car c’est avoir une vision étriquée, ethnocentrique des sociétés, des cultures, c’est le risque de prendre sa propre civilisation comme modèle, ce  qui conduit à juger avec partialité et cela aboutit trop souvent à une forme de chauvinisme qui peut dériver vers la xénophobie.

   On a longtemps parlé de peuples « sauvages » pour désigner les gens, les tribus vivant au contact de la nature, à l'écart du monde. On dit aussi que le contraire de la civilisation est la barbarie. Mais les peuples dits civilisés n'ont-ils pas à travers les siècles commis des actes qui relèvent de la barbarie ?

Une liste complète serait trop longue. Citons-en quelques-uns : l'esclavage, le viol des femmes pendant les guerres, les camps de concentration nazis, soviétiques, la torture pendant la guerre d'Algérie et aujourd'hui encore tous ces massacres  à travers le monde commis dans les attentats, et par les dictatures.

Nous avons encore en ce moment une image horrible de certains dirigeants tels que Poutine et Netanyahu responsables de la mort de milliers d'enfants, de femmes et d'hommes. 


N'oublions pas non plus la barbarie exercée sur les animaux vivant dans  des espaces minuscules et tués dans les abattoirs où régulièrement on découvre, grâce à des associations, des pratiques scandaleuses qui démontrent qu'au 21e siècle notre civilisation est perfectible.


La question se pose : tous les humains du monde cesseront- ils un jour d'être barbares ?


lundi 15 avril 2024

actualité n° 92 gaza

 

                                                              


                   D'Auschwitz à Gaza


C'était un matin froid de novembre. Le thermomètre marquait 20° en-dessous de zéro.

Nous nous dirigions vers le camp de concentration.

Pendant des heures, à Birkenau ( Auschwitz II) j'ai parcouru les allées qui conduisent aux baraquements. Au loin, l'alignement des cheminées était sinistre. Une bise glaciale soufflait sur le camp.

J'ai pensé à ces hommes et à ces femmes mal nourris, mal vêtus, humiliés,qui marchaient dans le même froid. 


Quand je suis entré dans l'une des baraques en bois et que j'ai vu les planches superposées qui faisaient office de lits, j'ai senti

l'odeur persistante de la mort. Et puis je suis passé devant les

rails qui pénétraient dans le camp, à l'endroit précis où les hommes et les femmes étaient séparés en deux groupes : ceux qui devaient mourir tout de suite et ceux que les bourreaux laissaient vivre pour les faire travailler jusqu'à l'usure.

Puis j'ai visité le musée d'Auschwitz.

J'avais sous les yeux des images insupportables : ici un

amoncellement de valises portant les noms des victimes de la

barbarie, là un empilement de lunettes et de petits objets qui

leur appartenaient, plus loin, la montagne formée par des cheveux de femmes.

Jamais je ne pourrai oublier ces photos qui couvraient les murs.

Chacune d'elle représentait une vie, une histoire sauvagement interrompue.

J'ai vu les poupées, les baigneurs en celluloïd, ces jouets que des enfants avaient tenus dans leurs mains.

Puis je suis passé devant les fours qui fonctionnaient sans relâche pendant la guerre.

A Auschwitz, plus d' un million de Juifs ont perdu la vie.


******

Pourquoi rappeler cette visite si triste ?

一 Parce que je n'arrive pas à comprendre comment des descendants de ces martyrs peuvent aujourd'hui se conduire de la même façon que les nazis qui tuaient des innocents.


Les témoignages de médecins et d'humanitaires sont clairs. Ils parlent de nuits d'horreur dans Gaza, d'enfants mourant de faim, d'autres ne pouvant être soignés...


Le conseil des droits de l'Homme des Nations unies a dénoncé le 5 avril à Genève les crimes israéliens dans la bande de Gaza.

Le massacre du Hamas avait fait 1160 morts. Comme l'écrit la Voix du Nord du 6 avril " la soif de vengeance rend Israël aveugle et froid ".

Il est difficile de donner aujourd'hui le nombre exact des morts causés par Israël. On les compte par dizaines de milliers.


Quel que soit son pays, toute personne qui respecte la morale, ne peut accepter ce massacre qui touche tant d'enfants.

lundi 8 avril 2024

billet n°91 culture

 

                                               CULTURE - I

                               


                             
   Dans le contexte actuel, la gravité des problèmes sociaux, l'ampleur de la crise économique, ont tendance à mettre la question culturelle au second plan des priorités. Lorsque des économies sont à faire, il est rare qu'un gouvernement diminue le budget de la défense, il préfère s'en prendre à la culture, reléguée dans l'esprit des décideurs, à une activité non essentielle.

  Cette conception paraît sans doute cohérente aux yeux des politiques imprégnés des règles qu'impose une société obnubilée par les critères économiques dominants ; elle n'a aucun sens dans le cadre d'une société dont le souci principal devrait être la qualité de vie des gens.

J'affirme même que dans une période aussi difficile que la nôtre, le rôle de la culture est plus important encore, car elle apporte un supplément d'âme, elle permet de sortir de la morosité du quotidien et de tisser des liens entre les individus, enfin elle contribue à leur épanouissement, à leur émancipation.

En cette période où l’on cherche des solutions nouvelles pour améliorer l’état du monde, il serait souhaitable que les aspects non économiques de l'existence prennent de plus en plus de place. Car la vie des êtres humains ne peut se limiter au travail et à la consommation.

C'est pourquoi il faut soutenir les actions qui contribuent au développement de la créativité sous toutes ses formes, il faut encourager les artistes qui défendent une culture débarrassée de ses aspects mercantiles et les aider – sous des formes qui devront être redéfinies – à jouer pleinement leur rôle social. 

N'oublions pas que ce sont les traces culturelles laissées par les civilisations qui comptent lorsque l'on porte un jugement sur elles. Nous avons besoin de romanciers, de philosophes, de poètes, de peintres, de sculpteurs, d'acteurs, de musiciens... pour accéder à l'indicible et pour faire progresser l'humanité.

lundi 1 avril 2024

billet n°90 simplicité

 


                                  La simplicité volontaire



      Quand on peut, prendre le vélo plutôt que la voiture


                                                     

    La simplicité volontaire est  de nos jours présentée en tant que levier important de la lutte pour la préservation de la planète.

Gandhi qui a lui-même appliqué ce principe fait également de la simplicité un acte de solidarité : faire en sorte que les plus pauvres « puissent simplement vivre ». 

  Vivre dans la simplicité est un acte de liberté. 
En effet, cela montre que celui qui a choisi ce mode de vie a réussi à sortir du conditionnement dans lequel la société industrielle cherche à l'enfermer dès l'enfance.

  Pour arriver à ses fins, le productivisme s'appuie sur une méthode efficace : créer, par la propagande et le matraquage, des besoins nouveaux, souvent inutiles ou pour le moins non indispensables, des besoins sans cesse renouvelés pour rester soit-disant à la pointe de la technique.
La publicité est l'agent de transmission de ce système. Elle est partout : le long des routes, au milieu des journaux et des magazines, des émissions de radio et de plus en plus  dans les programmes de la télé.
C'est elle qui a réussi, en manipulant les esprits, à changer les habitudes des gens, en leur faisant croire que le bonheur passe par l'accroissement des achats.
   La simplicité nous libère de ce conditionnement.

lundi 25 mars 2024

billet n° 89 laïcité

 

    

                                              L'école laïque

                                 


                          
                                                                 

   Dans le contexte actuel, il m’apparaît utile de rappeler ce qu’est la laïcité : un concept dont la modernité mérite d’être mise en valeur pour lutter contre  les discriminations et l’intolérance.

Au  19e siècle  les lois organisant l’enseignement primaire, de 1879 à 1886, avaient  mis en place l’école publique, gratuite et obligatoire.
 La loi de 1905  fixant les règles de fonctionnement des associations compléta les textes du siècle précédent.


  Depuis 1995, la laïcité  relève de l’article premier de la constitution :
«  La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »

J’ai enseigné dans des écoles laïques et j’ai eu des responsabilités dans les œuvres laïques. J'en ai tiré quelques  leçons. 

 Je défends ardemment la laïcité car elle est basée sur le respect des autres.
À‭ ‬ l'école, elle permet  de faire se côtoyer des élèves de milieux sociaux différents. Elle accueille des enfants dont les parents ont des convictions religieuses diverses ou sont athées,  agnostiques. Ce brassage est indispensable pour apprendre à vivre ensemble.

 La laïcité, c’est la prise en compte de la diversité des hommes et des femmes qui permet à ceux-ci de vivre dans une société ouverte. C’est la garantie pour chacun d’opter librement pour une religion ou une philosophie areligieuse, c’est la reconnaissance de l’égalité de toutes les croyances.

L'école laïque  est la seule qui permet aux élèves de côtoyer des camarades dont les parents  sont différents.
La FCPE l'a rappelé : « la laïcité, c’est accueillir à l’école tous les parents sans exception. »

Dans les classes se mélangent des enfants de pauvres, de gens aisés, d'intellectuels, d'ouvriers, de chômeurs, quelques-uns venus d'autres pays.

Cela   est bénéfique pour  les citoyens qu'il seront plus tard.

lundi 18 mars 2024

billet n°88 -hyperspécialisation

 

                                Non à  l'hyperspécialisation 

                                         

                                   Victor Hugo *
 

J'avais évoqué dans le précédent billet  les dangers de la spécialisation exagérée. Je développe cette pensée dans ce billet.

                                               *

   Dans les différentes étapes de sa vie, il est rare que l'être humain soit considéré dans sa globalité. 

  L'école tient compte en priorité des aptitudes conceptuelles. Dans la médecine classique, rares sont les spécialistes qui soignent une partie du corps sans se soucier de la personnalité du patient. 

  Le monde du travail demande des résultats, de la rentabilité. La vie de l'employé l'intéresse peu.

On a pris l'habitude pendant des siècles de cloisonner les disciplines. La société industrielle a aggravé ce phénomène en inventant l’hyperspécialisation.

  Pourtant il suffit d'un regard sur 2500 ans de vie culturelle et politique pour constater que certains ont réussi à se libérer des frontières que l’on a créées entre les différentes disciplines. C’étaient pour la plupart des  hommes privilégiés. 

Quant aux femmes elles vivaient  pour le plupart sous les ordres   du père puis du mari.

L'être émancipé se caractérise par sa globalité. Il s'épanouit dans sa vie personnelle, il est aussi un être social qui sait qu'il appartient à l'espèce humaine.

* Victor Hugo homme complet : poète, romancier, auteur de pièces de théâtre, homme politique, penseur ayant lancé l'idée d'abolir la peine de mort. Il a lancé en 1849 l'idée  "des Etats-Unis d'Europe".


lundi 11 mars 2024

billet n°87 horizon 80


                                          Changer de monde   

                                                             


                   

 Nous avons vu dans les précédents billets que la politique  doit changer ses pratiques.

    Bien que la systémique soit apparue au 19e siècle, on continue de véhiculer une pensée ancienne qui n'est pas adaptée à la réalité du monde d'aujourd'hui. 
  D'autre part, on a cru résoudre les questions complexes en favorisant dans tous les domaines une spécialisation poussée à l'extrême. Celle-ci a des conséquences néfastes dans le travail, la médecine, l'éducation... 

  L'ère nouvelle se construira pas à pas, elle naîtra du foisonnement des initiatives citoyennes prises dans tous les domaines. Elle s'appuiera sur des valeurs morales humanistes : la solidarité, le partage, la convivialité, l'honnêteté, la coopération, le respect  des hommes et de l'écologie.
  Son but sera de concilier les libertés individuelles retrouvées avec le renforcement d'appartenance à la communauté humaine.

  À coté de l'économie centralisée qui devra changer de logique en produisant uniquement des biens essentiels à  la vie et des biens utiles socialement, une économie autonome se développera sous la forme de magasins et d'entreprises autogérés.

L'ère nouvelle ne sera pas  une révolution brutale,  mais un ensemencement progressif.

vendredi 8 mars 2024

actualité 8 mars

 

                                      La journée des femmes

                                          

             
                                          Tableau de Marie Guillemine

                         
    Aujourd'hui c'est la journée internationale des femmes. Celle-ci sera utile tant qu'existera une discrimination envers elles.

   Cette journée est aussi l'occasion de rendre hommage aux femmes de tous les pays, femmes  qui nous ont éduqués, instruits, soignés, femmes qui partagent notre vie. Mais aussi celles qui par leur style de vie ou leur œuvre ont contribué à l'émancipation de la femme.

   Depuis l'antiquité certaines se sont battues pour la liberté, pour l'égalité et  contre les discriminations touchant les femmes : Sappho, Louise Labé, Louise Michel,  plus près de nous Georges Sand, Colette, Simone de Beauvoir, l'artiste-peintre mexicaine Frida Kahlo,  aujourd'hui Goliarda Sapienza l'auteure sicilienne, la chanteuse béninoise Angélique Kidjo...pour n'en citer que quelques-unes.
Dans le monde de la politique, il y a bien sûr Simone Veil.

  L'écologisme, on le sait,  est à la croisée de plusieurs mouvances.  L'apport du féminisme a été essentiel dans la construction de ce mouvement.
Il serait trop long d'énumérer toutes les pionnières de l'écoféminisme. On  peut remarquer que la plupart d'entre elles viennent  des pays anglo-saxons et en particulier des USA : Carolyn Merchant, Charlène Spretnak, Hazel Henderson...
Chacune d'elle a contribué à améliorer la condition féminine et par conséquent à faire progresser l'humanité.

  Et puis de nos jours on ne peut passer sous silence toutes ces femmes venant d'horizons différents (actrices, auteures, sportives, politiques, anonymes...) qui luttent courageusement contre une des formes les plus abjectes de la domination masculine : le harcèlement sexuel et le viol  passés sous silence pendant des siècles.
L'IVG dans la constitution acquise cette semaine est une belle décision  pour les Françaises.
   Cet engagement est un fait nouveau qui montre que la société est en train de changer.

lundi 4 mars 2024

billet n°86

 

                         Un regard sur la politique (2)

                              


La politique est nécessaire. La critiquer, c'est vouloir qu'elle s'améliore.
Pour cela on peut déjà s'inspirer de ceux qui l'ont bien servie.
Je pense notamment à Jean Jaurès, Simone Veil, Robert Badinter...

    Quand on fait le bilan des gouvernements des quatre dernières décennies, on constate que les idées développées par les philosophes (le socialisme, l’écologie…) et reprises par les politiques, ont toujours été dénaturées, voire trahies.

Avec le président actuel on assiste à une tromperie qu'on n'avait jamais vue.
Voilà un homme qui s'est présenté à la présidence alors qu'il était ministre  d'un président socialiste ( qui ne l'a pas souvent montré). Plusieurs membres du PS l'ont suivi et ont conduit une politique qui n'a rien de socialiste.
Les ministres qu'il vient de choisir dernièrement sont des femmes et des hommes de la droite la plus dure.

 Ce constat qui conduit à une remise en cause du système politique n’est pas un désengagement politique. Au contraire, il a pour but d'ouvrir la voie à la réhabilitation du politique, par un engagement de tous les citoyens prêts à mener des actes de résistance ancrés dans la vie quotidienne, s’appuyant sur des valeurs telles que la solidarité, l’échange, la convivialité. 

De tels comportements existent déjà dans certaines  associations et dans des mouvements défendant l'écologie et les valeurs cités plus haut.

lundi 26 février 2024

billet n° 85

 

                              Un regard sur la politique (1)

                                 



   J'ai longtemps pensé que seule la politique pouvait transformer la société. L'observation des faits et l'expérience m'ont conduit à revoir ma position. 

   Plusieurs raisons y ont contribué.   L’organisation de la société, la mondialisation, le poids de la finance, ont réduit le pouvoir des politiques qui ne parviennent plus de nos jours à apporter les changements nécessaires à la bonne marche du monde.   

  La politique s’appuie sur une conception ancienne de l’idée de pouvoir liée à la culture occidentale : dans les pratiques de la gauche et de la droite, elle est un rapport de forces, la domination d’un groupe sur un autre, un écart permanent entre la parole et l’action, une lutte des ego. Le carriérisme, la griserie des palais et salons de la République, la tentation de l’argent, l’emportent trop souvent sur les valeurs qui fondent la démocratie. 

La conduite de certains élus peu préoccupés de l’intérêt général – l'actualité, hélas, le confirme régulièrement – jette un discrédit sur l'ensemble de la classe politique.

(à suivre)

lundi 19 février 2024

le billet n°84 l'état de l'école

 

                École : un bilan inquiétant

                                     


     

    J'ai été enseignant. L'état dans lequel se trouve aujourd'hui le système scolaire m'afflige.
Depuis 60 ans, de réforme en réforme, la situation n'a fait que s'aggraver. Notre pays s'enferme dans des débats secondaires, voire inutiles ─ l'uniforme imposé par exemple ─ et on a l'impression que le problème scolaire n'est plus une priorité.
Pourtant le malaise est profond :  les faits de violence se multiplient et les connaissances de certains élèves sont insuffisantes pour entrer au collège.

Plusieurs causes peuvent expliquer cette situation.
─ L'école ne s'est jamais donné les moyens de réduire les inégalités sociales. De l'époque de Jules Ferry à 1960, cela ne perturbait pas trop  la société : les fils de cadres devenaient cadres, la majorité des fils d'ouvriers devenaient ouvriers ou employés. Ceux qui quittaient l'école sans diplôme (même sans le certificat d'études) trouvaient un emploi car il y avait du travail pour tous.
─ Le système scolaire n'est pas adapté aux cas individuels. Il est conçu pour une masse anonyme d'élèves qui entrent dans un moule figé : le CP à six ans pour tous, poursuite de la scolarité au même rythme, hormis de rares redoublements ( qui ne sont pas la panacée). Les élèves doués sont freinés ; les plus lents, ceux qui vivent dans un milieu défavorisé, ceux dont les parents parlent à peine le français, se retrouvent souvent en situation d'échec.
─ La formation des maîtres a été  insuffisante au temps des écoles normales d'instituteurs, elle a été mal adaptée  avec les IUFM  et la formation actuelle ne donne pas  aux enseignants les outils qui permettraient  d' individualiser l'enseignement et tenir compte   de la personnalité des élèves.
─ Faisant le balancier entre une pédagogie favorisant la mémorisation puis la découverte, entre l'autorité ferme et le laisser-aller, confondant l'effort et le jeu, l'école n'a jamais trouvé le bon équilibre.
C'est sur ces quatre points qu'il faut agir en priorité pour améliorer l'enseignement de l'école primaire.

lundi 12 février 2024

billet n°83 :travail 3

 

                                   Le travail  (3)

                             


Quelques idées pour améliorer le travail.

Une véritable politique de l’emploi, donnant du travail à tous, est un préalable incontournable. La seule solution possible pour atteindre cet objectif est de partager le travail. Cette mesure permettra de diminuer le temps de travail de chacun dans la semaine et dans la vie, en diminuant l'âge de la retraite. C'est aussi une marque de solidarité.

   S’épanouir dans le travail n’est possible que si l’on exerce un métier qu’on aime. Cela suppose une amélioration de l’orientation scolaire qui doit proposer aux jeunes une voie  convenant à leurs goûts et à leur capacité.

  Le salaire a aussi son importance. Il doit  permettre à tous de vivre dans des conditions convenables.

Aujourd’hui l’écart des salaires est beaucoup trop grand. Il atteint parfois des sommes indécentes. Il est aussi injuste. C’est ainsi que beaucoup de femmes sont moins bien payées que les hommes. Sauf exceptions rares, dans les métiers manuels on gagne beaucoup moins que dans les métiers intellectuels. Celui qui a fait de longues  études et occupe  un poste   à haute responsabilité doit-il être payé dix ou vingt fois plus que le mécanicien qui répare votre voiture ? Cela ne se justifie pas.       

   Non seulement‭ ‬il faut changer la manière de travailler et revoir la grille des salaires mais‭ ‬il faut aussi remettre le travail à sa vraie place :‭ ‬un moyen de contribuer à la vie sociale en exerçant une activité utile,‭ ‬et non une fin en soi.‭ 

‭ C’est l’un des enjeux des trente prochaines années. Pour cela il faut développer  une économie soutenable et solidaire qui ne sera pas basée sur la rentabilité mais sur l’utilité du travail,  sur le respect des travailleurs et sur l’autogestion dans les entreprises.


                                                      

lundi 5 février 2024

billet n° 81.actualité

 

                                                     


    

             Agriculture et nourriture

L’agriculture se porte mal. Le mouvement qui s'est déroulé  le prouve : les paysans n'en peuvent plus.

Paysan, un métier difficile

Chaque année, des petites exploitations familiales disparaissent, les surfaces agricoles ne cessent de se réduire à cause de l’urbanisation. Parmi ceux qui continuent d’exercer leur métier de paysan, nombreux sont ceux qui vivent pauvrement, étranglés par le remboursement de leurs dettes.
Dans certains foyers c'est le métier de la femme qui permet de vivre correctement.

Le danger de l'agriculture industrielle

  L’agriculture naturelle, biologique, qui se soucie de l’environnement et de la santé des consommateurs, est étouffée par l'agriculture industrielle qui, pour obtenir la rentabilité maximale, pollue les sols, l’eau et l’air et diminue la durée de vie des animaux en ayant recours à maints artifices pour accélérer leur croissance et leur faire prendre du poids. C’est ainsi qu’un poulet sera abattu au bout de 35 à 40 jours seulement ( 81 jours au moins pour un label rouge). Alors qu’une poule peut vivre 10 à 12 ans, celle qu’on élève dans des conditions souvent lamentables a une durée de vie de deux ans.

Se nourrir devient de plus en plus difficile

  Un autre fait doit être considéré : manger comme il faut devient de plus en plus difficile. On va faire ses achats dans les hypermarchés et les enseignes discount. Des étudiants ne mangent pas à leur faim et les plus pauvres comptent sur les associations pour manger.
 Cela est dû en partie à  un appauvrissement des foyers dû à des salaires insuffisants pour vivre décemment quand les  dépenses incontournables telles que le loyer, l’électricité, le gaz, les transports, augmentent. Ces difficultés conduisent de nombreux ménages à diminuer les dépenses liées à la nourriture.

   Elles expliquent aussi le fait qu’une grande partie de la population n’achète pas de produits bio, en raison de leur prix. Il s’agit là d’une injustice à laquelle il faudra mettre fin un jour plus ou moins proche.

Que faire ?

Pour des raisons écologiques, il est nécessaire de passer à une agriculture biologique. Cela demande un changement de la politique des pays et de l'Europe.
En ce qui concerne la nourriture, il est indispensable que les bas salaires soient fortement augmentés.

lundi 29 janvier 2024

n°80 travail 2

 


Le travail (2)



Le travail peut-il  contribuer à l’épanouissement des humains ?


  Depuis des siècles, des hommes ont été heureux de travailler. Il s’agit d’une infime minorité  qui avait la chance d’exercer une activité gratifiante choisie librement. C’étaient des écrivains, des hommes politiques, des artistes soutenus par des mécènes…

  Aujourd’hui, ce sont de hauts cadres, des hommes d’affaires, des actrices et des acteurs, des femmes et des hommes de télévision qui aiment tant leur travail qu’ils prennent leur retraite très tard. Certains d’entre eux s’accrochent à leur poste et continuent de travailler à soixante-dix ans et au-delà.


   Pour la masse des gens, le travail tient une place importante dans leur existence. Pendant une quarantaine d’années de leur vie, ils exercent un métier. Il est  indispensable de faire évoluer le travail pour que celui-ci permette de contribuer au bien-être de chacun d’entre nous. 

Avec le gouvernement actuel on n'en prend pas le chemin.


   La nature du travail a changé dès le début de l’ère industrielle. Autrefois, même quand la tâche était dure,  le menuisier, le laboureur, avaient un sentiment de liberté. Quand  ils avaient accompli leur tâche ils avaient la satisfaction de voir le résultat  de leur travail. Ils ne gagnaient pas forcément beaucoup d’argent mais ils étaient leur propre maître.

   La société moderne a modifié les règles. L’employé est devenu un producteur - consommateur qui ne maîtrise rien (ni sa façon de travailler, ni le projet sur lequel il travaille).

Le travail a perdu son sens, chacun fait une parcelle de la tâche en ignorant souvent ce que font les autres.

‭ ‬ Certains voudraient faire croire qu’au 21e siècle le travail,‭ ‬grâce aux‭  ‬avancées techniques,‭ ‬a libéré l'homme. Il n'en est rien :‭ les horaires de travail, les cadences stressantes ‭ ont créé de nouveaux rythmes de vie,‭ de nouveaux rapports humains qui apportent fatigue et frustration.‭ 


À suivre

lundi 22 janvier 2024

N° 79 : le travail (histoire)

 

                                       Histoire du travail (1)

                              

Dans la religion chrétienne, le travail était perçu comme la conséquence du péché originel et c’est dans cet esprit que les moines se livraient à des tâches manuelles.

  C’est dans la deuxième moitié du 15e siècle que le mot  prend  son sens moderne : le travail devient « l’ensemble des activités humaines en vue de produire ».

Quelles que soient les époques, le travail a toujours été l’objet de souffrances et il s’est appuyé sur le principe de domination, d’abord dans le travail forcé imposé aux esclaves puis aux serfs  et dans la société industrielle  où il est marqué par le poids de la hiérarchie.  Les luttes menées par les syndicats ont permis de mettre fin aux conditions inhumaines dans lesquelles travaillaient les ouvriers de tous âges  au 19e siècle.


  Si ces conditions se sont améliorées au fil du temps, de nos jours c’est la crainte de l’avenir, la peur du chômage, le rythme infernal imposé par les machines, le mode de management qui   rendent le travail pénible pour de nombreux travailleurs.

                                                   *
  Le travail tue. Les jeunes qui, en mai 1968, répétaient qu’ils ne voulaient par perdre leur vie à la gagner soulevaient un problème réel. Cinq décennies plus tard, leurs petits-enfants pourraient leur reprocher de s’être trop vite résignés et de ne pas avoir réussi à changer les choses : non seulement le travail occupe une trop grande place dans la vie des gens mais il continue de faire des victimes partout dans le monde.

(à suivre)


lundi 15 janvier 2024

N° 78 les exilés

 

                                          Le drame des exilés 

                                        dans le Nord de la France

"Je hais ces matins  gris
de barques  trop chargées
et la vague qui tue
les rêves clandestins."
(extrait du poème Tristes matins)

                                             ***

    Depuis la fin des année 1990 des réfugiés de nombreux pays arrivaient à Calais pour tenter de se rendre en Angleterre où certains avaient  de la famille.

 Dans le passé, la région avait accueilli de nombreux étrangers,   des Polonais, des Espagnols, des Italiens...qui venaient dans le Nord pour trouver un travail ou pour des raisons politiques.

À la fin du 20e siècle les représentants de l'État se sont acharnés à  faire partir les exilés qui s'installaient dans des conditions pénibles    dans les environs de Calais et de Dunkerque.

Les mesures répressives ont montré leur inefficacité.
Prétendre contrôler toutes les frontières était une utopie et n'avait pas de sens. Se livrer à des opérations spectaculaires comme 
le démantèlement de la "Jungle" de Calais (l'espace où s'installaient les réfugiés) n'a rien résolu.
Le 4 novembre 2002, le ministre de l'Intérieur Sarkozy donnait l'ordre de fermer le hangar de Sangatte où certains jours plus de 1000 personnes étaient regroupées. Il affirmait alors que " le problème était réglé".
Quelques semaines plus tard, des centaines d'exilés  se retrouvaient dans une zone de la ville où ils vécurent dans des conditions très précaires .
 Une semaine après l'opération très médiatisée du démantèlement, les
Afghans étaient  de retour à Calais. Ils dormaient désormais sous les ponts ou se cachaient dans les bosquets. 
Des associations continuaient d'apporter leur soutien à ces hommes et ces femmes qui avait quitté leur pays par obligation (la guerre, la misère...) Leur rêve était toujours le même : traverser la Manche pour se rendre en Angleterre.


Vingt ans plus tard, le drame est toujours là. Il s'est même aggravé.
On ne compte plus le nombre d'hommes, de femmes et d'enfants qui montent dans des bateaux de fortune et qui n'arriveront jamais en Angleterre. Certains trouvent la mort après le naufrage de leur embarcation.
Dans la côte d'Opale, des gens n'acceptent  pas le drame des exilés. C'est le cas d'associations telles que  Salam  qui leur distribue de la nourriture. 

Le drame des exilés est inadmissible. Hélas, la politique française, conduite par le ministre de l'Intérieur avec le soutien du président (qui  choisissent  désormais des idées de l'extrême droite)   n'est pas celle qui   prendra  les bonnes décisions.
Et de nombreux pays, hélas, ont une position semblable ! 

                                                 

          NB : Alors que mon billet était déjà écrit, on apprenait hier soir qu'un nouveau drame venait de se produire dans le Boulonnais, à Wimereux. 
Pendant la nuit il venait d'y avoir un  nouveau naufrage. Des exilés tentaient de se rendre en Angleterre quand ils furent éjectés de leur 
embarcation. 
72 personnes ont été sauvées. Mais cinq d'entre elles ont perdu la vie.
 Tristesse !




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