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samedi 7 juin 2014

Les familles en France ( repères 7)

Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les questions de notre temps ; des réflexions basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs personnels et la théorie.


Les familles en France
L'horizon qui s'offre au nouveau-né est très restreint : ce sont les murs d'une chambre, d'une salle de séjour, les arbres d'un jardin, puis les rues d'un quartier.
Les yeux de l'enfant s'habituent aux visages familiers qui l'entourent, les oreilles reconnaissent les voix de la mère, du père, des grands-parents...
La famille est le cadre dans lequel la plupart des enfants grandissent avant de découvrir l'extérieur.
Quelles que soient les orientations politiques, religieuses, philosophiques des gens, l'attachement à cette cellule est resté présent à travers les siècles car on associe à la famille les idées d'amour, de solidarité, de transmission.
Bien qu'elle soit une idée plutôt conservatrice, valorisée par ceux qui sont attachées aux traditions ( associée parfois à la patrie, au travail), la famille a résisté aux tentatives des utopistes qui ont cherché à la combattre : les expériences de vie en communauté menées dans les années 1960 – 1970 par certains écolo-alternatifs sont restées très minoritaires.

Aujourd'hui plus personne ne remet en cause la structure familiale ;  il faut cependant noter que des militants, des philosophes, ont réussi à la faire évoluer.
Le combat féministe a permis d'inscrire dans la loi la  fin  de la domination masculine sur l'épouse et sur les enfants : la femme a acquis les mêmes droit que son mari ; le père ne peut plus imposer à ses enfants l'époux ou l'épouse de son choix.
Au cours des cent dernières années, les mœurs ont changé : la mère célibataire n'est plus rejetée par sa famille, la personne divorcée n'est plus regardée de travers et, même si cela fait encore débat chez les plus conservateurs, le mariage de deux personnes du même sexe est devenu possible.
Par ailleurs, certains auteurs n'ont pas hésité à dénoncer certains comportements des parents qui abîment l'image traditionnelle de la mère et du père. Car toutes les mères n'ont pas l'instinct maternel, tous les pères ne sont pas protecteurs. Dans Poil de Carotte, Jules Renard décrit une mère cruelle et un père indifférent ; Hervé Bazin évoque dans Vipère au poing une mère indigne – Folcoche – et un père démissionnaire. Quant à Pascal Bruckner, il dresse, dans son dernier livre Un bon fils, le portrait d'un père très antipathique.

Autant de portraits qui nous rappellent la diversité des familles et nous ramènent à une réalité : le métier de parent est le seul auquel bien peu de gens sont préparés. 
Les incertitudes qui pèsent sur la société moderne ont pénétré les foyers et les conflits entre parents déboussolés et enfants se développent.
La  bonne volonté et l'amour ne suffisent pas toujours pour régler les problèmes, les moyens manquent parfois pour donner à l'enfant les outils qui lui permettront d'être lui-même, les clés qui le conduiront vers l'émancipation et le bonheur.

Le risque de voir la famille rester enfermée dans la tradition, repliée sur elle-même, est réel.
Le risque de voir s'aggraver les conflits au sein des familles existe également.
Il s'agit d'une question que la société ne peut délaisser.

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