«Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde »
(Gandhi)
L'écologie et les politiques
Une
seule terre : Rappelons que cette expression
est
le titre d’un rapport qui avait
été
demandé en 1972 par le Secrétaire général de la Conférence des
Nations Unies sur l’Environnement pour
faire le point sur l’état écologique de la planète.
Pendant
quatre décennies, on a laissé se développer un système mondialisé
qui a aggravé les problèmes qu’on connaissait déjà en 1972.
En
2015, une communication
gouvernementale
bien organisée a laissé croire que la COP 21 avait été un succès.
Or celle-ci ne
chiffrait pas les engagements, elle ne prévoyait pas de mécanisme
de sanctions pour les pays fautifs et surtout elle ne s’attaquait
pas aux causes du dérèglement climatique : le productivisme
et la mondialisation financière responsables
des atteintes à l’environnement.
La
COP 22 qui s’est déroulée à Marrakech en 2016 est passée
inaperçue. Aucune décision nouvelle n’y a été prise.
En
2017, le problème le plus grave au niveau mondial reste l’état de
la planète. Celui-ci risque
de s’aggraver ces prochaines années.
L’élection
du climato-sceptique D. Trump est
une
menace forte. Poutine inquiète lui aussi. Et les
orientations actuelles de
l’Europe ne
permettent pas le virage attendu.
Dans
ce contexte inquiétant, l’élection présidentielle en France est
importante. Le prochain président pourrait avoir un rôle moteur
pour amorcer le changement.
À
trois semaines de l’élection, la question écologique devrait être
centrale. Ce
n’est pas le cas. Nous
avons eu droit mardi à un débat réunissant les onze candidats :
l’écologie n’était pas à l’ordre du jour .
Tournons-nous
vers le programme des candidats. Quel est leur positionnement
vis-à-vis de l’écologie ?
Pour
cela plusieurs critères doivent être pris en compte :
l’environnement, la démocratie, le social, la paix et la prise en
compte de la vision globale (les problèmes écologiques ne peuvent
se régler au niveau national).
Le
dérèglement écologique étant lié au système mondialisé, on peut classer les candidats en deux groupes :
ceux qui proposent de changer de modèle et ceux qui l’acceptent.
Dans
le premier groupe, il y a Ph. Poutou, N.Arthaud, J-L.Mélenchon et B.
Hamon. Les deux premiers sont attachés aux questions sociales,
au rôle important des citoyens ; ils ne cherchent pas à être
élus, leur ambition est de faire avancer leurs idées.
J-L.
Mélenchon et B.Hamon défendent tous les deux un programme
écologiste et social renforçant le rôle des citoyens. Ils
proposent une véritable conversion écologique basée sur une
agriculture respectueuse de l’environnement et des animaux. On
regrettera que la position du premier sur l’Europe ne soit pas très
claire et que le second ne propose pas de baisser les dépenses
militaires.
E.
Macron a largement inspiré le programme économique de F.Hollande.
Il
ne propose pas une rupture avec le système qui a échoué mais il
est attentif à certains problèmes environnementaux. Il refuse les
gaz de schiste, souhaite une sortie des énergies fossiles, une
baisse de la production énergétique nucléaire…
Cette
vision ne permettra pas de lutter efficacement contre le
réchauffement climatique.
Enfin,
il y a ceux dont le programme tourne le dos aux enjeux écologiques.
M.
Le Pen, hostile depuis toujours aux écologistes, défend un projet nationaliste incompatible avec la réalité écologique qui
concerne les citoyens du monde entier.
F.
Fillon – dont le comportement personnel pose question – continue de
défendre le modèle dominant : l’agriculture
productiviste, les OGM, le gaz de schiste ; il dit non au
principe de précaution. Ses propositions sur le social aggraveraient
les inégalités.
N.
Dupont-Aignan veut « placer
l’écologie au cœur des projets de société et non la
reléguer au rang de gadget ou d’alibi ». Mais
il oublie lui aussi
que
l’écologie ne peut être traitée dans le cadre des frontières nationales.
(Les
autres candidats s’étant peu exprimés sur l’écologie, il
n’est pas possible de porter un jugement sur leurs idées.)
En conclusion, tout en sachant que le fonctionnement actuel de notre démocratie n'est pas satisfaisant, le vote de chaque citoyen le 23 avril aura son importance.
En conclusion, tout en sachant que le fonctionnement actuel de notre démocratie n'est pas satisfaisant, le vote de chaque citoyen le 23 avril aura son importance.
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