Dans
la tranquillité de ma
chambre,
je laisse vagabonder mon esprit. Peu à peu, je vois se dessiner
les grandes lignes de ma prochaine chronique ou un embryon de poème.
Je
jette un regard sur le jardin que le froid de la nuit a paralysé. Au
loin, j'aperçois la colline. J'aime sa présence familière. Au fil
des ans, je l'ai vue se transformer. Le bocage boulonnais a été
défiguré par d'immenses monstres de métal qui transportent le
courant. Ainsi le veut la loi du progrès.
L'homme
d'aujourd'hui rêve d'aller toujours plus vite. A contre-courant, un
éloge de la lenteur s'impose.
Sur
une armoire, il y a encore les livres que je viens de refermer ou
ceux que je suis en train de lire. Et à côté d'eux, ceux que
je retrouve régulièrement : une anthologie de poésie, un
classique qui procure à chaque nouvelle lecture un plaisir aussi
grand.
Qu'est
devenue la terre en ce début de siècle ?
La
ville qui fourmille de richesses est un grand temple vide et les
tours de béton où s'entassent les anonymes secrètent l'ennui.
Alors
dans la froideur des immeubles modernes, on tue le temps à coups
d'artifices, on se grise de vitesse, de paradis dangereux. On se
laisse guider, on abdique, on se laisse séduire par des discours
inconsistants. On possède pour exister.
Je
regarde ce monde qui ne tourne plus rond, je m'insurge contre ces
assoiffés d'argent qui ont souillé nos océans, empoisonné les
champs, défiguré nos forêts.
Mais
je devine la voix de ceux qui résistent, qui recherchent
l'authenticité, la simplicité, le partage, bref, qui vont à la
découverte de la vraie vie.
Là
se trouve l'espoir.
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