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samedi 4 juillet 2009

Notes de lecture: Albert Jacquard




LE COMPTE A REBOURS A-T-IL COMMENCE ?
par Albert Jacquard



Son dernier ouvrage " Le compte à rebours a-t-il commencé? " confirme
la vision humaniste d'Albert Jacquard. 
Dans un style limpide, il présente les problèmes
auquel le monde est confronté et procède aux rectifications nécessaires.
Ainsi, au sujet de l' expression " Il faut sauver la planète.", il nous interroge:
" Est-ce bien la terre qui est en danger?" avant de démontrer que c' est
l' humanité qui l'est, à cause du mode de vie adopté par les pays
riches, responsable du désordre environnemental et de l' appauvrissement
des pays du Sud où l' espérance de vie est beaucoup moins grande
(inférieure d' une trentaine d' années).
Pour Albert Jacquard, l' enjeu est clair: le monde actuel prépare un
suicide collectif et il est urgent de construire une autre société.
Celle-ci doit d' abord se débarrasser de la menace nucléaire. L' auteur,
après avoir démontré à partir des réflexions de V. Giscard d' Estaing,
l' absurdité des armes de dissuasion (p.48) souhaite que la France
détruise totalement son arsenal nucléaire et " propose à l' ONU la mise
hors la loi de ces armes" . Elle serait alors un véritable " artisan de la paix".
En ce qui concerne les risques de la bombe P ( la surpopulation), Albert
Jacquard ne prend pas une position tranchée. La seule conclusion qui
s' impose à lui est que, tous les humains ayant une origine commune, il
faut que les frontières deviennent " poreuses" (p69). Cette proposition est
cohérente avec le projet collectif d' une société différente axée, non plus
sur des territoires aux frontières définies par l' histoire, mais sur une gestion
commune de la planète.
Quant au regard d' Albert Jacquard sur la crise, il est intéressant. A juste titre, il
s' élève contre l' utilisation du terme " crise" qui désigne habituellement
un trouble passager (" une crise de larmes, une crise de fièvre" ) Employer ce
mot, écrit-il " c' est marquer notre confiance en la stabilité globale des équilibres
auxquels nous participons".
Or si nous voulons lutter contre les déséquilibres environnementaux, sociaux,
économiques, c' est un changement radical qui est nécessaire.
" L' économie doit laisser place à l' écologie", écrit-il, ce qui ne peut se faire que
par une remise en cause d' une croissance illimitée et par la mise en place
d' une société basée sur l' idée de décroissance.

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