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mercredi 4 janvier 2012

En marchant (3)


ALORS  VINT  L’HEURE DE LA VOITURE…

Pour ceux qui sont nés après 1960, il est sans doute difficile d’appréhender la rapidité avec  laquelle se sont exercées les mutations qui ont bouleversé le monde dans la deuxième moitié du 20e siècle.
Depuis leur naissance, ils vivent quotidiennement avec la télévision et l’ordinateur ; ils écoutent la musique qu’ils aiment, chez eux sur des chaînes hi-fi perfectionnées et partout où ils vont, sur des appareils portables. 
Bref, ils vivent entourés d’une technologie dont  ils ne songeraient même pas à se passer. Mais ce qui a le plus changé la vie des gens dans les pays industrialisés, au cours de ces 50 dernières années, c’est la place prise par l’automobile. Elle a modifié nos habitudes dans tous les domaines (aller au travail, faire les courses, partir en vacances…)
Dans les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, avoir une voiture était un symbole de réussite sociale. Dans les familles modestes, on marchait ou on prenait son vélo  et, pour parcourir de plus  longues distances, on choisissait le train.
Les enfants allaient en classe à pied. Certains faisaient ainsi plusieurs kilomètres par jour. Beaucoup d’ouvriers allaient à l’usine à pied ; ils venaient des villages voisins le matin, on les voyait repasser le soir. Cela représentait pour certaines d’entre eux deux heures de marche tous les jours.
On faisait les courses près de chez soi. Il y avait dans chaque village une épicerie, une boulangerie, une boucherie et souvent un de ces magasins miraculeux où l’on trouvait toutes sortes d’articles : des pantoufles, un couteau suisse, du papier peint, des jouets, des cahiers et des gommes…
On marchait jusqu’à la ferme pour acheter le lait, les œufs et le beurre.


Quand venait l’été, on ne cherchait pas le bonheur à des milliers de kilomètres de chez soi. Mes meilleurs souvenirs de vacances lorsque j’étais enfant, ce sont ces belles journées où nous partions vers la mer en famille, à pied. Nous passions par de petits chemins, à travers champs. Vers midi, nous mangions les moules cueillies quelques instants plus tôt sur les rochers. Elles cuisaient sur un feu de bois et c’était un délice. Nous avions parcouru dans la journée une quinzaine de kilomètres et nous rentrions le soir fatigués et heureux.
Bien sûr, il n’est pas question d’idéaliser cette époque. La vie était rude, les injustices sociales étaient flagrantes. Mais cette façon de vivre avait un mérite : la majorité des gens pratiquaient la sobriété et il n’y avait pas, comme aujourd’hui, cette envie de posséder toujours plus et l’angoisse créée par notre mode de vie qui amène toute personne responsable à se poser cette question lancinante : Quel avenir préparons-nous pour nos enfants ?

( à suivre)












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