La
Toussaint est une fête catholique. Elle est suivie du jour des
Morts. Dans les livres de morale utilisés à l’école laïque du
début du 20e siècle aux années 70, un chapitre
était consacré au respect qu’on doit aux morts. La référence
était dans les années 50 L’Éducation
morale à l’école primaire, un ouvrage de Joseph Cressot,
écrivain et inspecteur général de l’Instruction Publique.
Qu’enseignait-on
alors aux élèves ?
Un
lien était fait entre deux dates : le 2 novembre et le 11
novembre.
Le
2 novembre, on pense à ceux de notre famille qui « ont
vécu, travaillé, souffert pour nous...N’avons-nous
pas encore dans notre mémoire leur image, le son de leur voix ?
* écrivait Joseph Cressot.
Et
il y a les aïeux que nous n’avons pas connus. « Ils nous
ont donné leur nom, parfois « les traits de leur
visage, leur caractère... »*
Le
11 novembre est l’occasion de réunir « dans la même
reconnaissance les héros et les victimes des deux guerres. »*
Des
lectures suivies d’une discussion accompagnaient la leçon de
morale. Le poème Demain dès l’aube de Victor Hugo
aidait à mieux comprendre la douleur du père ayant perdu un enfant, La chanson des
orphelins, du même auteur, rappelait le rôle important des parents.
Mais au-delà de la tradition de la Toussaint et des chrysanthèmes, on pense régulièrement aux disparus qu'on a bien connus :
membres de la famille, amis, camarades...Et l'on n’oublie pas ce
qu’ils nous ont apporté. Feuilleter un vieil album de photos rappelle les bons moments passés ensemble, l'odeur d'une tarte campagnarde fait penser à la grand-mère qui se faisait un plaisir de nous gâter.
Mais on sait aussi ce qu’on doit aux
générations qui nous ont précédés, aux anonymes qui ont contribué à améliorer les conditions de vie et aux gens
célèbres qui vivent encore en nous grâce à leurs inventions, leurs écrits,
leurs tableaux, leur musique... Parmi eux, il y en a
qui ont influencé notre pensée, notre façon de vivre.
Et puis nous savons ce que nous devons à ceux qui sont morts en pleine jeunesse pour défendre nos libertés, pour combattre la barbarie. Leurs noms sont gravés sur les monuments communaux, sur les croix alignées des cimetières militaires.
Leur sacrifice nous rappelle que l'humanité est un ensemble d'hommes et de femmes bien différents : il y a des héros, de braves gens mais aussi des êtres incapables de respecter la vie.
*
J.Cressot, page 30
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