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samedi 11 avril 2015

Repères : Décider ( n°41)

Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les questions de notre temps ; des réflexions basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs personnels et la théorie.

Décider
n° 41

De l’autoritarisme à  l’émancipation

Le verbe décider a plusieurs sens. « Prendre une décision » est le sens qui nous intéresse aujourd’hui.

Quand il s’agit d’une personne seule, confrontée à un choix important, elle peut prendre sa décision sans avoir recours à une aide extérieure ; c’est le  signe d’un  caractère fort, plein d’assurance. Demander un avis, des conseils, avant de décider, n’est pourtant pas un signe de faiblesse mais la marque d’une certaine sagesse.

Quand la décision concerne un groupe, une collectivité ( le cercle familial, une entreprise, une municipalité, un pays...), plusieurs paramètres entrent en jeu : l’autorité, la hiérarchie, la démocratie.
Malgré l’évolution des mentalités sur ces questions, la société moderne garde des traces du passé : si l’autoritarisme est moins présent, le système autogéré est encore très minoritaire.

La civilisation occidentale s’est bâtie sur l’idée de domination : celle de l’homme sur la femme et les enfants, celle d’un chef ayant tous les pouvoirs sur ses « sujets », celle d’un supérieur à qui le subordonné - simple exécutant - doit respect et obéissance. 
Avec au-dessus de  tout le monde, la puissance absolue d’un dieu qui définit le Bien du Mal.
Cette conception ancienne est encore portée aujourd’hui par certaines minorités.

Les luttes sociales, les révoltes ouvrières et paysannes, les combats féministes, ont permis lentement certaines émancipations, parfois remises en cause par des mouvements intégristes et conservateurs. Dans les familles, l’égalité a été reconnue pour les femmes, dans les entreprises, les syndicats ont obtenu certains droits ; dans quelques-unes d’entre elles, la notion de management a changé : celles qui ont opté pour la RSE ( Responsabilité Sociétale des Entreprises) pratiquent le travail en équipe, les coopératives ont introduit la démocratie.
Le droit de vote a permis aux citoyens de désigner leurs représentants à tous les niveaux de l’état.
Mais cette démocratie élective n’a pas réussi à donner un pouvoir réel aux citoyens. Les grands partis sont dirigés par des hommes tout-puissants ( les femmes y sont encore rares ). La parole de l'adhérent de base est peu entendue.

La France de 2015 est une monarchie élective. Il est quand même curieux d’y voir des élus de la majorité être appelés frondeurs alors qu’ils ne font que réclamer le respect du programme sur lequel le Président y a été élu !

D’une manière générale, on peut considérer que la démocratie dans la France d’aujourd’hui n’est pas assez vivante. 
L’émancipation amorcée en 1789 doit se poursuivre sous différentes formes : autogestion dans les écoles ( déjà pratiquée dans les classes Freinet), coopération et responsabilisation dans les entreprises, démocratie participative dans la vie politique.
Le renouveau passe par une nouvelle manière de décider.


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