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jeudi 9 juillet 2015

Agir : Modérés, radicaux et intégristes



Dans tout groupe agissant pour une cause, il y a des modérés, des radicaux et des intégristes.

L’action des premiers est souvent insuffisante car ils ont tendance à accepter des décisions contraires aux  principes qu’ils défendent. Les radicaux ( du mot : racine) veillent à préserver les valeurs qui caractérisent leur cause. Quant aux intégristes, ils poussent leur engagement au-delà des limites du réalisme, ce qui les conduits à prendre souvent des positions sectaires.

Une cause, aussi noble soit-elle, ne peut être défendue qu’en respectant les règles de la démocratie. Il s’agit avant tout de convaincre afin de donner la force maximale à l’action qu’on mène et lorsque le besoin de changer la loi se présente, il devient alors nécessaire de peser sur le terrain politique - parfois en s’y engageant soi-même - afin d’obtenir une majorité pour que l'idée soit inscrite dans la loi.

Toute action suppose également des prises de position. Celles-ci prennent en compte plusieurs facteurs :
la nature de la question, l’efficacité, le réalisme. C’est en confrontant les avantages et les inconvénients des hypothèses que l’on fait le meilleur choix, c’est du moins ce que pense le radical, ( l’intégriste refusant par principe tout compromis).

Depuis que je me suis engagé en faveur de l’écologie, j’ai pu rencontrer les différents types de comportement.
Il m’est arrivé de m’opposer - avec succès - à un projet gigantesque de village vacances qui aurait été construit sur une zone naturelle remarquable du littoral du Pas-de-Calais que des scientifiques de toute l’Europe venaient étudier. Dans ce cas, il me semblait indispensable de défendre l’environnement plutôt que  les retombées économiques.

Quelques années plus tard, chargé de la politique touristique de ma région, j’ai soutenu sans réserves un autre projet de village vacances situé dans une zone sans grand intérêt écologique ; l’opposition de militants jusqu’auboutistes empêcha sa réalisation. Je l’ai regretté.

J’ai eu l’occasion de croiser des « modérés » aux convictions peu solides, prêts à s’asseoir sur les principes de l’écologie car ils privilégiaient avant tout leur carrière, des intégristes de la décroissance vilipendant ceux qui avaient une voiture, alors que dans certains endroits celle-ci reste indispensable pour aller travailler...ou pour militer, d'autres refusant de s'adresser aux médias "classiques" qu'ils jugeaient corrompus. Or la communication est devenue essentielle.

Aujourd’hui, dans le mouvement végé, des militants - heureusement peu nombreux - tombent à leur tour dans les travers de ceux qu'on appelait " les kmers verts" ; ils font preuve de sectarisme vis-à-vis des mangeurs de viande et de fromage et des buveurs de lait.
Qu’ils aient un comportement vertueux en respectant les animaux est une bonne chose.
Mais ce n’est pas en pratiquant l’invective qu’ils réussiront à persuader les gens de changer leurs habitudes.
Or, l’état de la planète impose de modifier celles-ci ; toute personne qui décide de manger moins de viande, c'est un point de marqué contre le réchauffement climatique.

Pour l’avenir de l’humanité et le bien-être des animaux, ce sont des millions de gens qu’il faut progressivement réussir à convaincre. Pour cela, il faut choisir la bonne méthode.

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