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jeudi 23 juillet 2015

Ecrire : une passion et une nécessité

Nous avons besoin pour vivre de rêves et de passions. Cette série de billets illustre ce principe.



Ecrire, finalement, n’est pas si difficile que ça ; c’est à la portée de tout le monde.
Il suffit d’avoir une ou plusieurs idées et de les coucher sur le papier.

Bien sûr tout le monde n’est pas Camus ou Apollinaire, mais on n’écrit pas seulement pour être publié ou pour connaître la célébrité. On peut écrire pour le plaisir d’utiliser les mots de la manière la plus subtile possible, pour garder le souvenir d’évènements qui ont été marquants (le carnet de voyage par exemple), pour entretenir des liens avec des membres de sa famille ou des amis...
L’écriture - surtout quand il s’agit de poésie - n’est pas un refuge, un moyen d’échapper à la réalité, elle permet d’explorer la puissance du rêve. Reverdy disait que « c’est le désir de se mieux connaître » qui pousse à écrire.

Notre époque est paradoxale : on y publie beaucoup plus de livres qu’aux siècles précédents ; pourtant les gens écrivent moins qu’autrefois. 
Qui prend encore le temps d’envoyer des lettres enflammées comme celles  qu’écrivaient autrefois des amants éloignés l'un de l'autre ? De nos jours, la banalité d’un mail ou la sécheresse d’un tweet ont pris  le pas sur l’imagination et l’originalité de la lettre manuscrite.
                                                 
                                                                                  *
Les traces écrites par des anonymes ne manquent pas d’intérêt ; elles contribuent à retracer l’histoire des familles, parfois elles appartiennent à l’Histoire : c’est par exemple le cas des lettres de Poilus qui permettent de reconstituer la vie des soldats de 14-18 dans les tranchées.
Dans un des tiroirs de mon bureau, je garde précieusement deux témoignages familiaux.
Le premier est un cahier d’écolier dans lequel une jeune campagnarde  de 18 ans, prénommée Adèle et vivant dans un village de  l’Artois, raconte dans le détail le premier voyage qu’elle fit en train pour se rendre à Paris pendant l’exposition universelle de 1889. Au fil des lignes on revit l’enthousiasme de cette paysanne qui découvre un monde nouveau dans lequel apparaissent le métal et le verre ; la tour Eiffel  et la gigantesque Galerie des machines l’étonnent et l’effraient à la fois, elle qui n’avait connu à l’époque que les petites fermes aux briques rouges. 
Cette jeune fille était mon arrière-grand-mère.

Le second document est un petit carnet noir ayant appartenu à mon grand-père maternel que je n’ai pas connu car il est mort très jeune. Appelé en 1914 comme tous les jeunes de son âge, il avait noté presque tous les jours, au crayon de bois, d’une écriture serrée,  les évènements qui avaient marqué les journées terribles des  batailles de la Marne, les longues marches, les compagnons blessés et les morts...
Ces deux témoignages sont intéressants à mes yeux à cause de leur authenticité qui permet de mieux comprendre le passé car, grâce à eux, celui-ci prend un visage humain.
  









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