Mois d'août
À la rentrée, les député(e)s auront beaucoup de critiques à faire.
Mois d'août
À la rentrée, les député(e)s auront beaucoup de critiques à faire.
la chanson n° 2.
Le 30 octobre 1981 au matin, on apprenait que Georges Brassens était mort dans la nuit. Il venait d'avoir soixante ans et tous ceux qui l'appréciaient ressentirent ce jour-là une profonde tristesse.
Personne n'a su interpréter ses chansons aussi bien que lui. Avec Brel et Leonard Cohen, il est un des grands auteurs - compositeurs - interprètes du 20e siècle.
Il y a quelques années, après être allé à Sète, sur sa tombe modeste qui se mêle aux tombes anonymes du cimetière du Py tourné vers l'étang de Thau, je me suis rendu à l'espace Brassens. Dans la salle où l'on projetait un de ses concerts de Bobino, il y avait de nombreux jeunes de moins de vingt ans qui chantaient avec enthousiasme ses succès. Eux qui ne l'avaient pas connu de son vivant, savaient par cœur ses chansons !
J'ai eu ce jour-là la confirmation que Brassens n'était plus le chanteur d'une génération, il était devenu un artiste éternel.
Il est difficile en quelques lignes de dégager la totalité de la personnalité de Brassens, la force de son œuvre. Son univers est intemporel. Brassens faisait souvent référence à Villon et au Moyen-Âge mais il était aussi en avance sur son temps, en évoquant des thèmes dont on parlait peu dans les années 1950 et 1960. Certaines chansons jugées scandaleuses à cette époque étaient interdites à la radio.
Brassens estimait ne pas être un poète alors que de nombreuses trouvailles poétiques traversent ses textes et que ses qualités de versificateur sont indéniables, surtout dans les vers comportant peu de syllabes (La marguerite, la cane de Jeanne, par exemple). Peut-être vaut-il mieux le ranger dans la catégorie des troubadours ?
Il fut un grand serviteur de la poésie, disposant d'un don exceptionnel pour déposer sur ses textes mais aussi sur ceux d'autres poètes les notes qui magnifiaient leur œuvre ( Victor Hugo, Paul Fort, Aragon, Francis Jammes, Lamartine...) ou pour nous faire découvrir des inconnus comme Antoine Pol, l'auteur du très beau texte Les Passantes.
Certains ont jugé que sa musique était pauvre. Ils se sont trompés : Brassens était aussi un excellent compositeur, un grand maître dans l'art des accords et il avait un formidable sens du rythme. Tous ceux qui ont tenté de jouer ses mélodies à la guitare peuvent témoigner de la dextérité que cela nécessite.
Mais la personnalité de Georges Brassens apparaît essentiellement dans les thèmes qu'il a abordés. Il n'a jamais été un chanteur dit " engagé" mais il a défendu de grandes causes en dénonçant la peine de mort, les guerres, le conformisme et le fanatisme. Il a célébré l'amitié, l'amour, les gens simples (l'Auvergnat, le fossoyeur, Bonhomme...), la liberté, la nature, les animaux (et en particulier les chats).
Les paroles de Brassens donnent de l'humanité une image plus douce que celle qu'offrent ces gens d'aujourd'hui toujours prompts à jeter l'opprobre sur les étrangers et les gens différents.
Barbara W. H
Chronique n° 32
Un art de vivre : l'aventure
Dans une chanson écrite en 1958, l’Aventure, Jacques Brel donne sa conception de l'aventure, une philosophie de la vie accessible à tous, un bonheur basé sur les gestes du quotidien, sur l'émerveillement ressenti dès qu'on ouvre une fenêtre le matin pour respirer l'air frais et admirer le soleil levant.
Cette forme d'aventure s'offre à tout le monde. Il n'est pas nécessaire d'être riche ou d'avoir fait de grandes études pour la vivre. Plus loin dans la chanson, Jacques Brel précise sa pensée ; il donne quelques exemples d'aventures quotidiennes. Pour l'un, « c'est le fer sur l'enclume » (l'image a peut-être vieilli mais le symbole est toujours fort), pour un autre « c'est la mer qu'il écume » ou encore « le blé que l'on bat ». C'est l'idée qu'on peut être heureux quand on fait un travail qu'on aime et qu'on se sent libre.
Les joies procurées par le contact avec la nature sont aussi une réelle aventure. Au bord du sentier qui mène à la source, une ancolie, robe froissée au vent offerte, se balance légère. Les yeux insatiables de l'homme regardent danser la vie. Dans la solitude des monts il écoute la musique du monde et il connaît un instant de bonheur.
La société moderne a contribué à nous éloigner de cette vision de la vie qui paraît si simple et qui pourtant est si juste. En créant de faux besoins, elle a fait naître des frustrations, en classant les gens selon leurs performances, leur niveau d'études, les biens possédés, elle a étouffé les individualités et les talents que chacun possède.
La société nouvelle devra d'abord abandonner les jugements basés sur le sentiment de supériorité, par exemple l’idée que le travail intellectuel vaut mieux que le travail manuel ; elle devra permettre à chacun de développer ses talents qui peuvent être divers.