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mardi 26 février 2019

n° 8 : l'argent



L'ARGENT


    Un vieux proverbe disait que «l’oisiveté est mère de tous les vices ».
Aujourd’hui je pense qu’il serait plus juste de remplacer le mot oisiveté par le goût de l’argent.

   Le goût immodéré de l’argent, favorisé par  la société moderne, conduit à certains comportements très éloignés de la vertu et à une série de défauts qui lui sont liés et qu’on trouve parfois regroupés chez la même personne : cynisme, indifférence, mensonge, tricherie...

   L’importance accordée à la rentabilité - l’argent encore ! - conduit dans de nombreux domaines (la télévision, la littérature, le cinéma...)  à privilégier la médiocrité, la vulgarité, la trivialité, voire la bassesse, représentées par ces personnages sans talent dont on fait des « stars » qui seront vite oubliées. 

    Le système mondialisé basé sur le profit - donc sur l’argent - montre chaque jour son absence de moralité.
Pour faire les bénéfices les plus importants, les grandes entreprises n’hésitent pas à massacrer la nature et à exploiter honteusement dans les pays riches et plus encore dans les pays pauvres, des femmes, des hommes et parfois des enfants qui touchent des salaires de misère.
Pour satisfaire ses actionnaires, un grand groupe préférera licencier des centaines d’employés et ira s’installer dans un pays où les salaires sont plus bas.
Alors que la morale voudrait que l’échelle des salaires soit limitée de manière raisonnable , on voit des chefs d’entreprises gagner des sommes faramineuses.
En France, le gouvernement favorise les plus riches qui bénéficient de cadeaux que rien ne justifie pendant que les contribuables modestes sont imposés lourdement.

   Le goût de l’argent entraînant parfois une addiction, certaines personnes en viennent à détourner la loi. C’est ainsi qu’on a vu dernièrement un grand patron et des politiques ayant occupé des postes importants tromper le fisc pour s’enrichir plus encore.



    Il est difficile dans une société évoluée de se passer d’argent, encore qu’il est possible à une petite échelle d’utiliser des systèmes alternatifs tels que le troc. Mais il est nécessaire, pour que le monde aille mieux, d’aller vers une répartition des richesses moins scandaleuse.

mardi 19 février 2019

Quand la jeunesse montre le chemin



   Dans le Petit Prince, Saint-Exupéry fait une critique acerbe de personnages qui se prennent au sérieux. Il y a là un monarque, un vaniteux, un businessman et un géographe. Tous sont des bouffons prétentieux.
Dans ce livre, celui qui est sérieux, c’est le Petit Prince, enfant sincère qui exprime des sentiments généreux.

   Pourquoi évoquer ce livre pour parler de l’état de la planète ?
─ Parce que ceux qui ont exercé des responsabilités importantes depuis cinquante ans, c’est-à-dire depuis qu’on connaît les risques que la société industrielle évoluée fait courir à à la Nature et à tout ce qui vit sur Terre, ont été incapables de prendre les mesures qui auraient permis d’aborder le 21e siècle dans la sérénité.
   En 1974, quand René Dumont s’est présenté à l’élection présidentielle pour attirer l’attention sur la dégradation écologique, la plupart des politiciens se sont moqués de lui.
Pourtant il annonçait déjà des principes qui auraient permis un véritable changement. Tel celui-ci : « Il faudrait changer les hommes » pour leur faire accepter les contraintes « qu’imposera un jour proche la nécessaire croissance zéro de leur consommation globale ».

  Changer nos modes de vie, changer les objectifs pour lesquels on produit, changer les rapports avec le monde vivant, tout cela n’était pas une utopie, c’était une obligation.
En France, les présidents qui se sont succédé de G. Pompidou à F. Hollande, ont poursuivi, avec quelques nuances, la même politique. Ils sont passés à côté de la question essentielle de notre temps : maintenir un monde vivable.
L’actuel président continue de croire, malgré sa jeunesse, à des solutions d’un autre temps qui conduisent à la catastrophe.
Tous se sont conduits comme le monarque du Petit prince qui, régnant « sur une planète minuscule, croyait que les étoiles lui obéissent ».

   Le monde des adultes a jusqu’à présent failli à ses responsabilités. L’avenir n’est-il pas aujourd’hui dans les mains de la jeunesse ?
Tout porte à penser que la jeune génération est prête à relever le défi. Greta Thunberg, jeune Suédoise de seize ans, fait preuve d’une maturité qu’on ne trouve pas chez de nombreux adultes. Elle a fait le constat que «presque personne ne fait rien» pour lutter contre les déséquilibres écologiques ; alors elle a appelé les jeunes de tous les pays à agir.
La grève scolaire pour le climat qu’elle a initiée commence à être suivie par de nombreux adolescents. Depuis la mi-janvier, des manifestations sont organisées tous les jeudis dans plusieurs pays européens en Belgique, en Allemagne, en Suisse, aux Pays- Bas, en Finlande. Celles-ci ont déjà rassemblé des dizaine de milliers de jeunes lors de marches et de sit-in.
Une grève internationale étudiante et scolaire est prévue le 15 mars.

   Que la jeunesse montre le chemin à suivre est une excellente chose !

mardi 12 février 2019

Diversité



    L'un des principes de base de l'écologie est la diversité. Dans la nature, la diversité de l'ensemble des êtres vivants et la dynamique des actions qu'ils ont entre eux est un facteur d'équilibre.

   La diversité génétique est une richesse : elle permet aux populations d'organismes vivants de s'adapter aux changements de leur environnement. L'appauvrissement de la biodiversité due aux activités humaines met en péril espèces et écosystèmes et aura des conséquences graves pour l'humanité. Depuis deux décennies, la situation ne cesse de s’aggraver. Elle touche les végétaux et les espèces animales, notamment les insectes, les oiseaux, les poissons et les mammifères. 
Un monde sans insectes pollinisateurs serait synonymes de terribles famines.

    Si l'idée de diversité est indispensable au bon fonctionnement d'un milieu naturel, en est-il de même en ce qui concerne la société ?
En tant que populations d'êtres vivants, les humains partagent les mêmes espaces de vie : le sol, l'eau et l'air. Les milieux qu'ils aménagent doivent tenir compte des lois de la nature. Certaines actions menées actuellement en milieu urbain, par exemple à Rotterdam, contribuent à maintenir une biodiversité satisfaisante mais à travers le monde celles-ci sont encore très insuffisantes.

    Le principe de diversité est indispensable dans bien d'autres domaines.
En économie, la diversification des activités est plus sûre que la mono-industrie et la monoculture. En ce qui concerne celle-ci, il faut rappeler qu'elle  nuit aussi à l'environnement.

   La diversité culturelle enrichit les pays qui n'hésitent pas à accueillir les populations étrangères. Songeons à tous ces Français venus des autres pays d'Europe, d'Afrique et d'ailleurs et qui ont contribué au développement de notre pays, à la notoriété de notre littérature, des arts et des sciences...

    La diversité des opinions est la base de la démocratie. Elle permet le débat entre des visions différentes de la société. Elle permet à la société d'évoluer. Le progrès social et sociétal résulte toujours d'un affrontement d'idées.
Là où il n’y a pas diversité, les gens vivent sous un régime dictatorial.



vendredi 8 février 2019

le grain de sel n° 7


LES SPÉCIALISTES 


   La spécialisation poussée à l'extrême n'est pas unr bonne chose.
   Prenons l'exemple de la santé.
Ce ne sont pas les spécialistes eux-mêmes qu’il faut mettre en cause ― la plupart d'entre eux sont compétents ― c'est le système. On est passé d'une médecine humaine qui prenait en compte le patient dans sa globalité et qui couvrait l'ensemble du territoire, jusqu'aux villages de montagne les plus reculés, à une médecine de spécialistes installés en ville.
Cela a pour conséquence le manque de médecins en milieu rural, ce qui entraîne l'engorgement des hôpitaux dû à la présence de gens qui ne devraient pas s'y trouver.
   Il est un autre domaine où les spécialistes méritent les critiques les plus fortes : il s'agit de l'économie.
Plusieurs traits caractérisent l'expert en économie.
D'abord il ne cesse de se tromper : il annonce une prévision qui se révèle fausse, il dira tout le contraire quelque temps après, avec la même assurance. Il s'appuie sur des concepts dépassés qui ont fait faillite (le mythe de la croissance par exemple) sans les remettre en cause et dissimule la faiblesse de sa pensée derrière un jargon peu compréhensible ou des schémas compliqués.
Bien sûr, quelques économistes échappent à cette critique. C’était le cas notamment de Bernard Marris tué le 7 janvier 2015 lors de l’attaque par des terroristes de Charlie Hebdo.

   

lundi 4 février 2019

Pensées n° 5 : l'économie





   L’économie mondialisée s’est donné pour but d’enrichir les grands groupes et leurs actionnaires. On connaît les conséquences désastreuses de ce choix : dérèglement du climat, inégalités sociales, exploitation des pays pauvres... 
   L’économie du futur devra être utile à la société. Il faudra par ailleurs un autre rapport à la nature : passer d'une exploitation destructrice à l'idée de tirer parti de la nature en préservant les écosystèmes. 
   La croissance économique étant un " accroissement à moyen et long terme des productions nationales", on ne peut accepter que cet accroissement n'ait pas de limites alors que nous vivons sur une terre limitée.
L’économie libérale pense que la nature est à son service alors que l’intérêt général est de la respecter et de la préserver.
Cette économie est basée sur la pensée ancienne qui compartimente les problèmes alors qu’il est nécessaire de les relier pour gérer la complexité.

   C’est une erreur de croire qu’on peut changer le monde sans remettre en cause l’économie capitaliste.
Une nouvelle logique est nécessaire : il faut passer de l'idée de compétition à la coopération, de l'idée de concurrence à la complémentarité.
   L’économie sociale et solidaire a prouvé qu’une autre économie était possible. Elle a déjà défini les grandes lignes du monde de demain en tissant des liens entre les questions économiques, sociales et l'environnement et en ayant une vision sur le long terme. Et puis, fait important, elle n'a pas le profit pour but essentiel.



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