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lundi 30 septembre 2019

Septembre 2019









Avenir de la planète

  Quand les écologistes attiraient dans les années 1970-1980 l’attention sur les dangers que la société industrielle mondialisée faisait courir à l’humanité et d’une manière plus large à l’ensemble du vivant, ils n’étaient pas pris au sérieux.
  Puis, d’année en année, les menaces se sont précisées. Les catastrophes se sont multipliées, des espèces d’animaux et de végétaux ont disparu, le dérèglement climatique s’est accentué. Des conférences ont eu lieu. On avait enfin compris qu’il fallait limiter le réchauffement à 1 degré et demi. Hélas, les actes n’ont pas suivi. Aujourd’hui des études sérieuses annoncent que si l’on n’adopte pas rapidement un autre modèle de société, la hausse atteindra 7 degrés en 2100. Ce scénario serait catastrophique.
   Pour opérer un véritable changement il faudrait impérativement mettre fin au capitalisme financier qui est la cause de la plupart des crises actuelles. Mais comme il faudra plusieurs décennies pour que l’alternative s’installe durablement à travers le monde et comme on ne peut  se satisfaire de discours,  il faut agir dès maintenant - en s'appuyant sur les principes de l'écologie scientifique et humaine - pour aller rapidement vers un monde soutenable, mêlant actions locales et mondialisation repensée. C'est ce qu'on appelle la transition écologique.
   Et cela devient possible dès lors que les hommes et les femmes de bonne volonté décident de se mettre d'accord pour bâtir des projets, prendre des initiatives qui sont des alternatives aux modes de production, de distribution et de consommation de la société industrielle.
 L’exemple des villes en transition le montre : la création de jardins partagés, d’entreprises solidaires, de lieux d’échange et de partage prouve qu’en dehors du système mondialisé, l'utopie devient réalité.
La réussite de la transition s’appuie sur trois piliers : la volonté internationale, la volonté des États et des collectivités, la volonté citoyenne (individus et associations).


Voyages

   La faillite de Thomas Cook et celle de deux compagnies de transport aérien montrent que le tourisme de masse si florissant depuis six décennies et qui a enrichi de grands groupes, des compagnies, des agences et causé de gros dégâts environnementaux a atteint les limites d’un système.
  L’agence Cook, créée dans les années 1840 s’était progressivement mondialisée. Elle avait installé des agences dans de nombreux pays, racheté d’autres agences. Sa faillite entraîne le chômage de 22 000 employés.
  Ceux qui pensent que cette forme de tourisme a encore un avenir se trompent. Les voyages lointains qui imposent de prendre l’avion ne sont plus compatibles avec la nécessité de lutter contre le dérèglement climatique. Quant à l’aspect économique, il réclame une autre organisation que le système mondialisé. Il faut inventer le tourisme de demain. Celui-ci  doit être durable et solidaire.

Laïcité

  Une affiche de la FCPE (l’association de parents d’élèves classée à gauche) a provoqué une réaction du ministre de l’Éducation nationale. On y voit une femme portant un voile somme toute discret  accompagnant une sortie scolaire.
   M. Blanquer a jugé cette affiche « regrettable ». Il s’est dit opposé au port du voile de ces mères qui donnent un peu de leur temps pour permettre les sorties des élèves hors de l’école.
La FCPE rappelle que « la laïcité, c’est accueillir à l’école tous les parents sans exception. »
  En prenant sa position, le ministre ne respecte pas la loi qui précise que dans ce cas précis le voile n’est pas interdit. En même temps, il relance une polémique (tout à fait inutile dans le contexte actuel) sur l’islam en France.







lundi 23 septembre 2019

Promesses



PROMESSES

   Le mot promesse change selon qu'il concerne les choses, la nature ou bien l'être humain. 
  Dans le premier sens, il représente une espérance, un signe favorable. Seul un fait imprévisible, une catastrophe naturelle par exemple, pourrait venir contrarier cette annonce. 
  Ainsi, à chaque automne, la chute des feuilles entraîne au pied des arbres la formation d' un humus qui au prochain printemps permettra la naissance de nouvelles plantes, ce que j’exprime dans ce haïku : 
« Au pied des érables 
Une odeur âcre d'humus... 
Promesse de vie » 
 De même, dans les champs, les beaux épis de blé du printemps sont la promesse d'une récolte dont se nourriront les hommes : 
« La nuit est claire et douce 
et le ventre alourdi de la terre 
annonce le pain des prochains matins. » (extrait du poème Les enfants du monde ) 

 Les promesses humaines sont plus complexes. Elles engagent à faire une certaine action. Ainsi quand une promesse de mariage existe, elle est la plupart du temps exécutée. Ne pas la respecter peut être le fait d’une personne instable ; elle est le plus souvent  un acte de goujaterie. 
On peut aussi promettre d’améliorer un comportement. C’est ce que fait couramment un homme brutal. Dans la rubrique des faits divers on constate hélas que cette promesse n’est pas toujours appliquée. 

  Le droit garantit dans certains cas que l'engagement sera tenu mais dans la plupart des cas, il dépend des qualités morales de ceux qui se sont engagés. Et là, le constat est consternant. Chacun connaît le sort subi par maintes promesses électorales qui n'ont jamais été appliquées. 
Jacques Chirac, avec cynisme, avait déclaré un jour que « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». De tels propos contribuent à décrédibiliser les politiciens. 
   Si les candidats élus décidaient à l'avenir de tenir leurs promesses, ne serait-ce pas un moyen de réhabiliter la politique ? 


lundi 16 septembre 2019

Incertitude




Incertitude
« On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter » écrivait  Kant.

    L’incertitude est un fait qui intervient dans notre vie, dans la société, dans tout système dynamique. La nier, c'est refuser la réalité.
  L’histoire et l’actualité nous en fournissent de nombreux exemples. Si nous évoquons la question essentielle de notre époque, l’état de la planète, il est impossible aujourd’hui de prévoir avec certitude comment il évoluera. Cela dépend de nombreux paramètres dont on ignore aujourd’hui comment ils seront traités par les états et les citoyens pour réduire le réchauffement climatique, pour maîtriser l’appauvrissement de la biodiversité. À cela il faut ajouter les événements imprévisibles et graves pouvant provenir de la Nature ou des humains.


  En 2003, les États-Unis avaient, sur la base d’un mensonge, mené une guerre éclair en Irak pour éliminer Saddam Hussein. Celui-ci fut exécuté en décembre 2006. Les États-Uniens triomphaient. Ils prétendaient mettre fin à un régime inacceptable. Le groupe État islamique a mené le pays à la ruine et la situation de l’Irak est encore incertaine.

    Même constat avec ce qui s’est passé en Libye, avec la participation de la France alors présidée par Sarkozy. En 2011, ce fut la chute de Kadhafi. On pouvait alors se réjouir d'y voir tomber une dictature, mais ceux qui avaient promis l'avènement prochain de la démocratie s’étaient trompés. La Lybie a ensuite sombré dans un chaos où elle se trouve encore en 2019.


   Et si nous parlons de l’avenir économique de la France et plus particulièrement de la situation de l’emploi, pouvons-nous nous en remettre aux prévisions optimistes des économistes et des politiques  qui depuis des années ne cessent de nous mentir ? Bien sûr que non. L’honnêteté oblige à dire que rien ne garantit une amélioration de la question sociale.

  Ceux qui affirment avec force leurs certitudes, souvent avec arrogance, en mettant en avant des titres pompeux, et en ne reconnaissant jamais leurs erreurs, cherchent à influencer les citoyens et ils les trompent.

L’attitude la plus raisonnable et la plus honnête consiste à prendre en compte l’incertitude.
Le doute n’est pas honteux. Au contraire, il permet d’aller vers la vérité et l’efficacité.



lundi 9 septembre 2019

Retraite(s)

Photo R. etP. SKITTERIANS - pixabay.com
RETRAITE


    Pour nommer la période de vie durant laquelle les gens retrouvent leur liberté après de longues années de travail, le français utilise le mot « retraite », mot sinistre qui évoque la débandade (la retraite de Russie), la solitude, le retrait, alors que l’espagnol préfère dire « la jubilación », vision beaucoup plus optimiste, plus gaie, qui laisse deviner la  joie intense de ceux qui ont enfin l’opportunité d’occuper leur temps comme ils l’entendent.

  La  question des retraites revient à nouveau au premier plan de l’actualité avec la réforme lancée par E. Macron et son gouvernement. Aujourd'hui, il est impossible de savoir comment évoluera cette réforme préparée par Jean-Paul Delevoye. Pour l’instant c’est plutôt la confusion qui règne. Une chose est sûre : si la concertation annoncée débouche sur des décisions injustes et sur un recul social, elle entraînera la colère des citoyens qui s'exprimera dans la rue ou ailleurs.
  Depuis des décennies, le problème des retraites n’a pas été posé de manière satisfaisante par ceux qui envisageaient une réforme censée garantir l'avenir.
Cela n’a rien d’étonnant. Nous sommes dans un système inégalitaire qui a une vision purement économiste. Celle-ci s’appuie sur des données contestables, ne traite pas les questions dans une perspective globale  et laisse de côté l’aspect humain, pourtant essentiel.
   Traiter la question des retraites uniquement sous l’angle comptable ne peut qu’aboutir à l’échec, au gâchis. La première décision, basée sur le bon sens et le respect humain serait de proposer une retraite à la carte qui tienne compte de l’histoire de chaque salarié. 
Comment peut-on par ailleurs faire une réforme des retraites sans réfléchir parallèlement sur la nature du travail dans le monde d’aujourd’hui ? Pourquoi préconiser un allongement des années de travail alors qu'actuellement les gens de plus de 50 ans ont tant de mal à retrouver un travail ?
C’est aussi oublier que dans de nombreuses entreprises et dans les administrations, le malaise est si profond que de nombreux travailleurs, dans tous les secteurs, qu’ils soient dans le public ou le privé, n’ont qu’une hâte en fin de carrière : prendre leur retraite car ils en ont assez du stress, des cadences infernales, du manque de considération, de l’ambiance délétère qui règne dans les bureaux, dans les hôpitaux, dans des usines...

   Ces personnes pourtant n’aspirent pas toutes à l’inactivité. De nombreux retraités donnent de leur temps à des associations, à des clubs et ils y sont heureux car ils y trouvent un épanouissement, une liberté que le travail ne leur avait pas procurés.
   Pour faire une réforme satisfaisante des retraites, il faut s'éloigner des principes de la société industrielle avancée et s'inspirer de ceux définis par les partisans de la société conviviale. *






lundi 2 septembre 2019

La rentrée





La rentrée


    Si la période des vacances constitue — pour ceux qui ont la chance d’en prendre —  une coupure permettant d’évacuer les soucis accumulés pendant des mois, lorsque vient l’heure de la rentrée, on ne peut échapper à la réalité.
   Et, il faut bien le dire, on s’est habitué depuis des dizaines d’années à des rentrées plutôt difficiles. Ceux qui nous gouvernent le savent : au début de septembre, les mécontentements qui s’étaient fait oublier pendant la période des congés risquent de resurgir. Les gilets jaunes, les enseignants, le personnel hospitalier et bien d’autres encore ne se contenteront pas de promesses. Malgré les discours qui se veulent rassurants et une communication relayée à longueur de journée par les médias, la situation sociale ne s’améliore pas. Les chiffres récents du chômage ne sont pas assez satisfaisants pour qu’on parle d’une embellie. La réforme des retraites paraît suffisamment floue pour inquiéter les travailleurs.

  Bien sûr, la rentrée concerne aussi les enseignants, les élèves et les parents soucieux de l’avenir de leurs enfants. Comme la plupart de ses prédécesseurs, le ministre actuel lance une nouvelle réforme sans véritable concertation et sans régler les vrais problèmes. L’un des plus importants est le manque d’attrait du métier de professeur. En cause, des salaires insuffisants : moins de 2200 euros net en moyenne par mois pour un enseignant du primaire et 2490 euros pour un certifié au collège. Cela place la France en 12e position parmi les pays d’Europe. Et l'annonce d'une augmentation de 300 euros par an n'est pas adaptée à l'attente des profs.

   La situation environnementale n’est guère plus favorable.  Aucune mesure sérieuse n’a été prise à ce jour pour lutter contre le réchauffement climatique. Le président Macron et son gouvernement insensibles à la question écologique depuis qu’ils sont au pouvoir ont beau changer de discours depuis quelques semaines, et faire la leçon au Brésil et aux États-Unis, la politique de la France est très éloignée des objectifs de la conférence de Paris.
   Et pour de nombreux pays, la situation est bien plus grave encore : la Corne de l’Afrique souffre de la sécheresse et de la famine, les catastrophes naturelles se multiplient, les risques d’inondation vont toucher davantage les pays pauvres dans les prochaines années.
Par ailleurs, de nombreux conflits perdurent  à travers le monde et font chaque jour des victimes.
La société moderne a échoué dans tous les domaines. Elle s’est construite sur une idée fausse. Elle pensait que le progrès  scientifique et technique — sans limites — apporterait richesse et bonheur. Elle a oublié l’essentiel : rien ne peut se faire sans éthique, sans le respect des hommes et de la nature. 
Tant que les pays seront gouvernés selon des principes qui ne sont pas adaptés aux graves crises que le monde connaît depuis quatre décennies, les perspectives resteront moroses.



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