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mercredi 27 septembre 2017

Couleurs d’automne


      Dans un monde qui manque de repères, le cycle des saisons continue immuablement de rythmer la  vie des hommes selon un calendrier basé sur la rotation de la terre autour du soleil. Nous voici donc en automne depuis quelques jours. C’est une saison que les uns adorent pour ses fruits et les belles couleurs que prend la nature et que les autres détestent car ils la trouvent triste à cause de la pluie, du brouillard, du manque d’ensoleillement.

      Une chose est sûre, l’automne est source d’inspiration pour les auteurs et les artistes. Intéressons-nous à un seul thème : les couleurs de cette saison.
   La nature offre dès la fin de septembre de magnifiques spectacles. Les forêts canadiennes sont sans aucun doute les plus belles à cette époque de l’année avec leurs feuilles d’érables rouges. Les jardins offrent une palette de couleurs variées ; sur les arbres quelques feuilles sont encore vertes, d’autres sont rousses, jaunes, rougeâtres, brunes, les haies, les pelouses ont gardé leur verdure.

    Quand ils décrivent l’automne, la plupart des poètes évoquent la tristesse, la mélancolie, mais ne semblent pas très inspirés par les couleurs des paysages. On trouve cependant, chez François Coppée une approche intéressante ; il nous dit qu’il reconnaît «  le chêne à sa feuille de cuivre,
l’érable à sa feuille de sang » et il ajoute :
« Les dernières, les plus rouillées,
tombent des branches dépouillées. 
Une blonde lumière arrose
La nature.., »
Le poète ne nomme pas la couleur des feuilles, il utilise les mots cuivre, sang, rouillé.

   Il faut évidemment se tourner vers les peintres pour trouver des évocations colorées de l’automne. Alfons Mucha, peintre et graphiste (né en 1860 en Moravie, mort à Prague en 1939) est considéré comme le maître de l’Art nouveau. Il a représenté les quatre saisons par de jeunes femmes. Dans le tableau L’Automne, cette saison est symbolisée par les cheveux roux de la femme, les fruits de couleur orange, le jaune pâle de la robe, la large place accordée aux tons rougeâtres et bruns.








samedi 16 septembre 2017

Le tableau du week-end


Un tableau de Joaquin SOROLLA 
Paseo a orillas del mar (promenade au bord de la mer)


    Joaquin Sorolla est un peintre espagnol né en 1863 à Valence. Sa sœur et lui deviennent orphelins en 1865. Ils sont élevés par leur tante et leur oncle.
   Peintre impressionniste, Sorolla a profité de ses voyages en Italie, à Paris et de ses visites au musée Prado, à Madrid,  pour étudier les toiles de ses prédécesseurs. Il connaît rapidement une réputation qui s’étend au-delà des frontières espagnols. Ses tableaux représentent souvent des plages, des scènes marines et des enfants. On remarque particulièrement la maîtrise dont il fait preuve dans l’utilisation de la couleur blanche.
   En 1920, à la suite d’une attaque, Sorolla reste paralyséIl est mort à Cercedilla en 1923.

LE TABLEAU 

    Il a été réalisé en 1909. C’est un tableau de grande taille (2,05 m x 2m). Sa composition est assez simple. Il représente deux femmes élégantes marchant le long de la plage de Valence, un jour de printemps.
    Sorolla a peint sa femme Clotilde et sa fille aînée, Maria. Leur tenue (en particulier les robes et les chapeaux) est celle des femmes bourgeoises du début du 20e siècle.
Les personnages occupent une grande partie de la surface de la toile. On voit à peine, au second plan, le mouvement des vagues.
    Le choix de Sorolla a été d’abandonner la classique pose statique : les deux femmes sont en train de marcher ; le vent est suggéré par la position du parapluie et celle des chapeaux. Il faut aussi noter la présence du blanc éclatant des robes qui a fait la réputation du peintre. 
    S'il fallait résumer en un mot ce qui se dégage de ce tableau, je dirais : la Beauté.

mercredi 13 septembre 2017

Ouragans, mangroves et climat



    En 2011, j’étais allé écouter Dessima Williams, une diplomate et sociologue qui était alors ambassadrice de Grenade  aux  Nations Unies  et   présidente  de l’Alliance des Petits États insulaires ( AOSIS).
  Son combat  consistait essentiellement à interpeller les pays riches pour qu’ils prennent conscience des conséquences du dérèglement climatique pour les habitants des petits états dont 60 % d’entre eux vivent concentrés sur le littoral. Elle se battait pour faire avancer l’idée de justice climatique.
Comment survivre dans ces îles, disait-elle, alors que les menaces de catastrophes ne cessent de croître ?

   Six ans ont passé ; la lutte contre le réchauffement climatique n’a pas été à la hauteur de ce qu’elle aurait dû être. Les ouragans - ou cyclones – sont des phénomènes naturels. Ceux qui surviennent aujourd’hui sont d’une intensité beaucoup plus forte qu’autrefois et les prochains risquent d’avoir des conséquences plus graves encore.
Les images de désolation qu’on a vues sur les écrans après le passage de l’ouragan Irma à Saint-Martin, Saint-Barthélémy, à Cuba et en Floride, celles de la tempête Harvey en Louisiane et au Texas, ont frappé les esprits : maisons détruites, rues inondées, arbres déracinés, des morts, des blessés, des disparus, des gens sans eau potable, sans électricité, angoisse des victimes et de leurs proches…

   Dans cette situation dramatique qui compromet l’avenir, la responsabilité humaine est engagée sur trois points :
- le changement climatique provoque l’élévation du niveau des mers et favorise les catastrophes naturelles.
- la dégradation des mangroves (écosystèmes de marais maritimes) ne permet plus d’amortir les effets des tempêtes tropicales. En effet, le rôle des forêts de mangroves est – entre autres - de stabiliser les zones côtières fragiles ; d’autre part, après un cyclone ou un tsunami, elles aident à reconstruire les écosystèmes.
- les constructions où logent généralement les plus pauvres sont inadaptées aux phénomènes frappant régulièrement ces zones ( tempêtes, inondations, séismes…). Après le passage de l’ouragan une grande partie de la population se retrouve sans abri au milieu des décombres.
   L’urgence est de porter secours aux victimes, de les aider à survivre, rebâtir…

  Le travail de fond concerne tout le monde, en particulier les habitants des pays riches : il faut cesser de vivre égoïstement, dans une abondance que la planète ne supporte plus. La sobriété s’impose de plus en plus.


samedi 9 septembre 2017

Le livre du week-end : Aziyadé

Tableau de  Konstantin MAKOVSKY
L'AUTEUR
Pierre Loti, de son vrai nom Julien Viaud, est né en 1850 à Rochefort.
Il est mort à Paris en 1923.


   Pierre Loti est un officier de marine et un homme de lettres. Il a été élu à l’Académie française à l’âge de 41 ans.
C’est une vahiné qui lui a donné son pseudonyme ;  Loti est le nom d’une fleur de Polynésie.
   Son œuvre se caractérise par le fait que la plupart de ses livres ont été inspirés par ses voyages et ses aventures sentimentales.
Après sa rencontre avec une Tahitienne, il écrit le Mariage de Loti.
En 1873, au Sénégal, il est amoureux d’une créole. Cela donnera naissance au Roman d’un spahi 
En 1876, il est en Turquie, à Salonique en 1876 : il y croise Aziyadé. Nouveau livre.
Puis c’est une paysanne des Balkans qui lui inspire Fleurs d’ennui.
Il tombe ensuite amoureux de la sœur d’un marin, elle le repousse : il écrit Pêcheurs d’Islande.
On l’envoie au Japon. Nouvelle conquête, nouveau livre : ce sera Madame Chrysantème.
Entre temps en 1886 il avait épousé une héritière bordelaise  qui lui donna un fils en 1889. Pierre Loti fut également père de trois enfants illégitimes
À sa mort, il eut droit à des funérailles nationales.
AZIYADÉ
L’histoire À Salonique, Loti rencontre grâce à la complicité d’un marin une jeune circassienne qui est enfermée dans un harem, Aziyadé. Amoureux d’elle, il envisage de déserter, d’enlever la jeune femme et de s’installer en Turquie. Il n’en fera rien. Il rentre à Rochefort et s’ennuie. Une dizaine d’année plus tard, il retourne en Turquie où il apprend qu’Aziyadé est morte. 
Mon avis : Le style de Pierre Loti est agréable. L’originalité du livre est dans sa forme. Le récit comporte cinq chapitres ; Loti présente l’histoire sous la forme d’un journal auquel il mêle ici et là des lettres.

Pour aller sur mon autre blog, cliquez ci-dessous sur  voyages : 
Notes de voyages d'un écologiste























samedi 2 septembre 2017

LA PHOTO DU WEEK-END


JEUNES FILLES LISANT
                                                                                        PHOTO freerange.com
Le photographe : Benjamin MILLER

                                                 Ce que cette photo m'inspire
Une idée
Pour créer une émotion artistique, le bon photographe prend la photo d’une certaine manière. On reconnaît son style comme on reconnait celui d’un bon auteur.

Les interrogations
  Au premier regard cette photo m’a plu. J’ignore tout des circonstances dans lesquelles elle a été prise.Il est possible que le photographe ait composé cette scène dans un cadre qu’il a choisi ; on peut imaginer aussi qu’en se promenant un jour d’automne dans un parc il ait aperçu deux jeunes filles en train de lire et qu’il ait eu envie de les photographier pour une raison ou une autre.Ce qui compte c’est le résultat : la photo qu'on a devant  les yeux.

 
La scène

   Les réactions de celui qui regarde l’œuvre  sont souvent variées. En ce qui me concerne, j’ai aimé la composition de la photo.  À l’arrière-plan, des arbres. Le sol est recouvert de feuilles brunes. Au premier plan, les jeunes filles portent des habits de couleur gaie. Elles  sont assises sur un ouvrage de maçonnerie, le dos de l’une appuyé sur celui de l’autre et elles sont en train de lire un livre épais qui est sans doute un roman.

Le commentaire

   On ne cesse de répéter que les jeunes ne lisent plus, qu’ils passent une grande partie de leur temps devant des écrans (sur lesquels d’ailleurs on peut lire). Une enquête menée l’an dernier par France Culture auprès de 1500 jeunes de 7 à 19 ans a montré qu’ils lisaient en moyenne six livres par trimestre.

  J’écoute régulièrement une émission de France Info consacrée aux livres. Des adolescents y présentent des livres qu’ils ont aimés. La façon dont ils parlent de ces livres, les arguments qu’ils donnent pour donner envie de les lire est étonnante.

   Écouter ces jeunes m’a persuadé que  la mort du livre n’est pas pour demain.




 


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