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mardi 28 février 2017

Bloc-notes (2017- du 22 au 27 février) n°78


Février



Le 22 : Dans les magazines, le débat sur la mondialisation est relancé. Les états vont-ils préférer à celle-ci le repli sur leurs frontières ? se demandent les journalistes. Ce serait une catastrophe : en effet la plupart des problèmes ne peuvent être traités qu''au niveau mondial. Mais la mondialisation doit changer de logique et cela porte un nom qu'on entend moins ces derniers temps  : altermondialisme. 

Le 23 : À part des textes de Pasternak, Pouchkine, Evtouchenko, Sergueï Essenine, Maïakovski trouvés dans une anthologie de poètes du monde entier, j’ai  lu peu de poètes russes. J’entame aujourd’hui la lecture de Requiem Poème sans héros, d’Anna Akhmatova, un livre qui regroupe la moitié de son œuvre et dont je parlerai prochainement.

Le 24 : François Bayrou poursuit depuis plusieurs décennies le même rêve : effacer le clivage entre la gauche et la droite afin de faire du centre un parti central. Même s’il est possible sur certains thèmes de rassembler beaucoup de monde, je ne partage pas son point de vue. Je ne vois pas par exemple, comment on peut lutter contre le réchauffement climatique sans remettre en cause l’ultralibéralisme de la société moderne.
Par contre, quand F.Bayrou demande une moralisation de la vie politique afin de mettre fin aux dérives constatées dernièrement, c’est un objectif qui devrait être partagé par tout le monde.

Le 25 : Direction Maintenon, près de  Chartres. La Beauce a la réputation d’être monotone avec ses immenses champs de blé. Il suffit de prendre de petites routes pour découvrir une campagne plus agréable et de petites villes pleines de charme comme Nogent-le Roi et Maintenon.
Celle-ci attire de nombreux touristes grâce à son château où séjourna Françoise d’Aubigné, petite fille d’Agrippa d'Aubigné, le poète calviniste. Elle épousa à l’âge de seize ans le poète Paul Scarron de 25 ans son aîné et à demi paralysé ; elle est plus connue sous le nom de Madame de Maintenon, maîtresse puis épouse de Louis XIV.
Le château est surtout remarquable par ses magnifiques jardins à la française.

Le 26 : Comme je l’écrivais en 2012, « le salon de l’agriculture est un grand show, un événement médiatique...On y fait des photos superbes qui donnent de l’agriculture une image positive.
Mais sous les lumières du Salon se cache une vérité toute différente. »
Cette année, les militants de la cause animale se sont invités pour rappeler la réalité de l’élevage industriel qui provoque tant de souffrances pour des animaux abattus très jeunes dans des conditions inadmissibles. Leur combat sera sans doute long mais il est nécessaire.


Le 27 : L'élection présidentielle se présente dans des circonstances bizarres. Un président sortant qui renonce, deux de ses anciens ministres candidats, deux postulants englués dans des affaires qui polluent la campagne. Des mensonges,  des propos xénophobes... Et le pire qui devient possible.

samedi 25 février 2017

La phrase du week-end (2017 - semaine n°8)


Chaque samedi la phrase propose un regard sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, nature, etc.) accompagné d’une citation et d’un bref commentaire.
………………
L'art pour tous


La phrase

  Les spécialistes de l'art ont fait beaucoup de tort en se livrant à des commentaires savants qui ont fini par faire croire que le plaisir devant une œuvre de Van Gogh, Baudelaire ou Mozart demande une solide culture esthétique.

La citation

« Quand viennent s’installer les estrades pompeuses de la culture, sauvez-vous vite : l’art a peu de chance d’être de ce côté. »

Jean Dubuffet

Le complément


   On sait que ceux qui fréquentent régulièrement les théâtres, qui assistent à des concerts de musique classique, ceux qui vont voir une exposition de peinture, appartiennent à certaines classes sociales. Si le prix de certains spectacles peut expliquer ce fait, c’est aussi la conception actuelle de la culture qui est en cause.

    En disséquant les textes littéraires jusqu’aux moindres détails, ainsi que les morceaux de musique et les tableaux, l’enseignement et les spécialistes enlèvent ce qui est essentiel : le plaisir de lire, d’écouter, de regarder.


  Rien ne sert de tout savoir sur un artiste si l’on ne fait pas appel à sa sensibilité et à son imagination.







jeudi 23 février 2017

La symbolique du mur


Remparts de Boulogne-sur-mer


Mur, muraille


   Le couple qui rêve depuis plusieurs années d’avoir sa maison regarde avec joie le mur qui commence à monter. Il a hâte de voir la maison achevée.
Pour le particulier le mur représente l’abri, c'est l'un des éléments essentiels de la maison qui protège du froid, de la pluie et du soleil brûlant.

   Pour la collectivité – ville ou état – le mur a été dans le passé un moyen de se protéger de potentiels ennemis. 
   Dès le 3e siècle avant J.-C. les Chinois commençaient à construire la  Grande Muraille, la plus longue au monde (environ 6700 km) afin de protéger la frontière nord de la Chine.
   Plus tard, en Europe, à une époque où les risques d’attaques étaient grands, les hauts murs des châteaux forts exerçaient eux aussi une fonction protectrice. Dans les villes, les remparts, avec leurs murs de soutènement qui retenaient une imposante masse de terre, résistaient aux boulets qu’envoyaient les canons.

   À partir du 20e siècle, le mur a changé de statut ; il était protecteur, il est devenu outil de séparation, de ségrégation.

  En 1940, à Varsovie, les nazis persécutent les Juifs.  Dix-huit kilomètres de murs enferment la communauté dans un ghetto où s’entassent près de 400 000 personnes, 80 000 d’entre elles y perdront la vie. Aujourd’hui encore, des morceaux de mur subsistent, témoignage de la barbarie de l’époque.

   Autre mur de la honte : celui de Berlin dressé en pleine guerre froide en 1961 par la République démocratique allemande pour séparer Berlin-Ouest « la fasciste » selon les dirigeants de la RDA, et Berlin-Est « l’antifasciste ».
Ce mur surveillé par 14 000 gardes et 300 miradors ne fut détruit qu’en 1989.

   Plus près de nous, la préfecture du Pas-de-Calais annonçait le 12 décembre 2016 la construction d’un mur de quatre mètres de haut et d’un kilomètre de long près de la rocade de Calais, destiné à empêcher les réfugiés de partir en Angleterre. Ce n'était sûrement pas la meilleure réponse à apporter au problème des migrations causées par les persécutions ou la misère.

  Enfin, un autre mur de la ségrégation est annoncé le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, suite à l’élection du xénophobe Trump. Il s’agit en fait de renforcer la barrière existante pour la rendre imperméable. Le coût des travaux est estimé à 25 milliards de dollars.
En 2007, l’Union européenne avait estimé que « les immigrants doivent être traités « comme des personnes, pas comme des criminels ». Mais ce n'est pas la vision de M. Trump.









mardi 21 février 2017

Le bloc-notes n° 77 (du 15 au 20 février 2017)

Février



Le 15 : Le soleil fait son retour. J’en profite pour me rendre à Desvres, petite ville entourée de champs et de prés, située à vingt kilomètres de Boulogne et connue pour sa faïence et son village des métiers d’art. La place Jehan Molinet rappelle que le chroniqueur et poète y est né au 15e siècle.
J’aime ces communes qui continuent de rester bien vivantes et ont su garder la convivialité d'autrefois.

Le 16 : La colonisation de l’Algérie a-t-elle été un crime contre l’humanité ? comme l’a dit E.Macron.
La notion de crime contre l’humanité ayant vu le jour en 1945, on a tendance à gommer les faits antérieurs à cette date. Un regard historique et objectif permet de dire que certains actes commis depuis les débuts du colonialisme furent horribles et inacceptables. Et cela continua après. Au-delà des faits de barbarie, c’est l’idée même de colonialisme qui est injustifiable.

Le 17 : Le jour même où la télé dévoile un nouveau cas de maltraitance de porcs dans un abattoir, je lis une interview de Frans de Waal dans Sciences humaines (mars 2017).
Le primatologue y explique que les animaux ont des capacités intellectuelles étonnantes et il dénonce les scientifiques qui continuent de penser qu’il s’agirait seulement de réflexes ou d’instinct.
Comparer les aptitudes des animaux à l’intelligence humaine « est simplement bizarre » leur dit Frans de Waal.

Le 18 : Soirée devant la télé qui offre sur le service public un hommage à Brassens. Ce genre d’émission est rarement réussi (présentateur bavard, artistes qui font leur promotion, chansons massacrées par des chanteurs sans talent). Cela nous a été en partie épargné ce samedi. Une chanteuse a une nouvelle fois montré son immense talent : Catherine Ringer.

Le 19 : 160 000 manifestants défilent ce week-end dans les rues de Barcelone pour que l’Espagne accueille davantage de réfugiés. Saine réaction en cette période où le discours xénophobe est à la mode.

Le 20 : René Féret était un cinéaste nordiste, talentueux et discret. Il est mort en 2015 juste après avoir terminé Anton Tchekhov – 1890. Je viens de regarder ce film qui raconte les dernières années de la vie de l’écrivain.
Médecin plutôt pauvre, Tchekhov publiait des nouvelles pour faire vivre sa famille. Son talent d’auteur de récits et de pièces de théâtre fut vite reconnu. Après la mort de son frère qui le toucha beaucoup il décida de partir en 1890 à Sakhaline où étaient envoyés les bagnards. Une grande partie du film est consacrée à ce voyage. Des entretiens qu’il a eus avec la population locale il tira une étude quasi scientifique.
La même année les signes de la tuberculose apparaissaient. Tchekhov est mort en 1904 ; il avait 44 ans.


samedi 18 février 2017

La phrase du week-end (2017 - semaine n° 7)

LA MISÈRE


Chaque samedi La phrase propose un regard sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, nature, etc.) accompagné d’une citation et d’un bref commentaire.

La phrase
   Comment peut-on ne pas se révolter quand on voit un pays accepter que des gens dorment dans la rue ou dans un taudis alors qu’il affiche les mots fraternité et égalité dans sa devise ?

La citation
   « Détruire la misère ! Oui, cela est possible. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli. »  
  Victor Hugo, discours sur la misère (9 juillet 1849)

Le complément
   Au milieu du 19e siècle, Victor Hugo rêvait d’abolir la peine de mort et la misère .
Sa première utopie est devenue réalité, la seconde n’a pas encore abouti.

   Hugo s’adressait aux législateurs et aux gouvernants. Aucun d’entre eux n’a fait avancer la cause. Les seules actions notables ont été celles d’associations et d’humanistes remarquables tels que l’abbé Pierre en France ou Mère Teresa en Inde.

   À quelques semaines de l’élection présidentielle, quelles propositions a-t-on entendues pour faire reculer la misère et empêcher que des êtres humains dorment dans la rue ?
Quand comprendra-t-on qu’il est honteux de voir une civilisation où le luxe s’étale au grand jour rester insensible à la misère de tant de gens ?










mardi 14 février 2017

Le bloc-notes ( du 7 au 13 février 2017) : n°76

   J’avais décidé en mars 2015 d’interrompre la chronique Bloc-notes après 75 numéros. Je la reprends aujourd’hui sous une  forme nouvelle.



Février
Le 7 : C’est la lecture du Journal d’André Gide qui m’a incité à  reprendre le Bloc-notes hebdomadaire. La  spontanéité de l’écriture, la proximité avec les événements, la liberté qu’offre cette forme d’expression me plaisent.
Dans son Journal, Gide passe d’un sujet à l’autre selon ses activités. Il donne un avis sur un livre, parle d’un voyage qu'il a fait, d’une pièce de théâtre, de musique, de son jardin…
Nulle contrainte dans cet exercice qui, contrairement au poème, ne nécessite pas de retouches.
                                                                   

Le 8 : Chaque matin, mon premier geste est d’ouvrir la fenêtre de la chambre et de jeter un regard sur le jardin et la colline, ses prés et ses champs. Je ne saurais vivre dans un univers de béton. La présence de la nature m'est nécessaire.
                                                                  
Le 9 : Chaque semaine, la lecture du Canard enchaîné apporte un plaisir dont je ne me lasse pas. Les années passent... Quand De Gaulle était au pouvoir, les échos de la Cour me faisaient bien rire, aujourd’hui les propos attribués à la Pénélope de notre temps  sont toujours aussi savoureux. Mais au-delà de l’humour, le Canard est un journal d’investigation indispensable. Sans lui Mr Fillon aurait entamé une campagne peinarde. Rattrapé par la vérité sur ses pratiques d’élu, son discours sur l’austérité est devenu incongru.

Le 10 : Le comportement des policiers qui ont frappé et humilié le jeune Théo est inadmissible, celui de la corporation qui a tendance à minimiser ces actes est lui aussi insupportable. Il y a parmi les policiers des racistes qui à longueur de journée font des contrôles d’identité basés sur le faciès.
Cette pratique existe depuis des décennies. Il faut y mettre fin.
                                                                             
Le 11 : Surprise au réveil : pendant la nuit, les flocons ont recouvert le paysage. Devant la neige l’adulte s’émerveille comme l’enfant qu’il a été. La couche blanche qui recouvre le sol et les toits est source de poésie.

Le 12 : J’ai tendance à me méfier des critiques dithyrambiques qui présentent un nouveau film. À sa sortie, La la Land avait reçu des avis très favorables. Film musical (genre où l’on côtoie trop souvent le pire) réalisé par Damien Chazelle, La la Land ne m’a pas déçu. Si l’histoire peut sembler banale (la rencontre d’une serveuse qui rêve de devenir actrice et d’un pianiste de jazz), elle est traitée de façon originale, les acteurs sont excellents, la musique est superbe. On est séduit par l’enthousiasme qui se dégage de ce film.
                                                                     
Le 13 : Je reprends la lecture des Propos sur l’éducation d’Alain, un livre publié en 1932. La modernité d’Alain apparaît dans chaque page.
Quand il écrit par exemple dans le chapitre 25 : « Si le maître se tait, et si les enfants lisent, tout va bien », c’est le cours magistral pratiqué encore de nos jours qui est condamné.




samedi 11 février 2017

La phrase du week-end (2017 - semaine n° 6)

Les aventuriers de la mer

Chaque samedi La phrase propose un regard sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, nature, etc.) accompagné d’une citation et d’un bref commentaire.


La phrase

  Chez certains hommes – et aussi certaines femmes – la passion de la mer ne se satisfait pas de la contemplation, elle les conduit à vivre une grande partie du temps sur un bateau,  seuls ou en équipe, pendant de longs jours, à braver les intempéries et vaincre tous les obstacles, en sachant que le risque de ne pas revenir est toujours possible.

La citation

«  L’homme n’est pas ici-bas pour être heureux mais pour réaliser de grandes choses, pour dépasser la vulgarité où se traîne l’existence de presque tous les individus ».
Ernest Renan

Le complément


   Cette réflexion de Renan qui avait marqué Van Gogh - décidé malgré les échecs  à refuser une vie banale pour vivre pleinement sa vocation d’artiste – s’applique aux grands navigateurs. 
   Ne supportant pas la vie ordinaire que mènent beaucoup de gens, les aventuriers de la mer décident de se lancer des défis incroyables qui les conduisent parfois à la mort. C’est ce qui arriva à Alain Colas en 1978, à Éric Tabarly en 1998.

   Leur motivation première n’est pas la recherche de la notoriété ; c’est - comme l’écrit Renan – la volonté « de réaliser de grandes choses » qui les pousse à faire ce choix.








mardi 7 février 2017

La bride sur le cou - 2017 n°2

La bride sur le cou :‭ ‬décontracté,‭ ‬détendu,‭ ‬lâché,‭ ‬libre‭ 

(‬Le Robert,‭ ‬dictionnaire des synonymes‭)‬ 

Cette chronique paraît le premier mardi de chaque mois.



Pour en finir avec
la monarchie républicaine et ses dérives 

Le discours souvent entendu qui consiste à mettre tous les politiques dans le même sac – celui de la malhonnêteté - ne fait pas avancer la démocratie. La plupart des actes de notre vie étant liés à des décisions politiques, nous ne pouvons délaisser le champ politique ; la seule voie possible est d’agir pour empêcher les dérives possibles et rendre à chaque citoyen les pouvoirs que la démocratie actuelle ne lui donne pas.
*
   En politique les dérives existent et il faut les combattre.
Il suffit de lire la presse étrangère pour voir comment la démocratie française est perçue en ce moment : elle est la risée de nos voisins européens.
  La révélation des rapports de M. Fillon à l’argent, ses explications approximatives sur les emplois offerts à sa famille, ont brutalement détruit la réputation du candidat investi par la droite et le centre pour la présidentielle de 2017. 
   Mais au-delà de ce cas précis, et malgré les décisions prises en 2013 - à la suite de l’affaire Cahuzac – pour rendre plus transparente la vie politique, il règne toujours une opacité qui nuit à la démocratie.

   Celle-ci doit être reconstruite sur d’autres bases si nous voulons que les citoyens se réconcilient avec la politique.
   Cela nécessite de s’attaquer à la racine du mal. Nous payons aujourd’hui encore le choix fait en 1962 d’élire le président de la République au suffrage universel.
Rappelons que la Constitution de 1958, bâtie pour le général De Gaulle considéré à l’époque par une majorité de Français comme l’homme providentiel, n’avait pas prévu ce mode d’élection.
   C’est le référendum de 1962 qui permit ce changement, acquis à une forte majorité, mais les partis traditionnels y étaient opposés. En effet pour eux, une crainte existait : le seul président élu dans le passé de cette façon était Louis-Napoléon Bonaparte qui s’était empressé de mettre fin à la République.
Beaucoup de démocrates avaient compris en 1962 les dangers d’un tel système : il donnerait plus de pouvoirs au président et entraînerait la bipolarisation de la vie politique.
  Cela a paralysé la démocratie. Les « grands » partis sont devenus des écuries présidentielles, les petites formations ont eu beaucoup de mal à exister.

Quelques mesures s’imposent pour rénover la démocratie et crédibiliser la politique :
- La suppression de l’élection du président de la République au suffrage universel est la priorité.
- Il faut aussi adopter la proportionnelle intégrale qui permet l’expression de toutes les opinions (c’est ce qui permet aux Pays-Bas l’élection de défenseurs de la cause animale).
- L’abandon de la professionnalisation s’impose pour renouveler sans cesse les élus qui ne feraient plus des plans de carrière et seraient ainsi en prise avec la réalité des problèmes vécus par les citoyens.
- Des règles strictes doivent garantir la moralité des pratiques (les dérives constatées ces dernières décennies proviennent de l’absence de règles). Ce qui est légal doit être conforme à la morale.

  Ne pas mettre fin à la monarchie républicaine et ses dérives, c’est prendre le risque de voir dans le futur des événements douloureux.





samedi 4 février 2017

La phrase du week-end : Devant le rocher


Chaque samedi La phrase propose un regard sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, nature, etc.) accompagné d’une citation et d’un bref commentaire.

La phrase

Quand il regarde le rocher, bloc de granit immuable, colosse serein insensible aux grands vents, indifférent aux vagues, le sage reconnaît sa fragilité ; le poète, lui, sait que sa force est dans la faculté de recréer, grâce à la magie des mots, le spectacle qu'il a devant les yeux.

La citation

« Car enfin, qu'est-ce que l'homme dans la nature ? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout. »
(Pascal)

Le complément


Très vite, 
l’homme plongé dans l’immensité du cosmos 
a pris conscience de sa condition.
Il s’est placé sous la protection de la nature, 
il a craint ses colères.
Les éléments qu’il admirait sont devenus des dieux.

Les plus sages ont cherché à comprendre le monde, 
à donner un sens à leur vie.
Ils ont tiré profit de leur intelligence, de leur intuition, 
de leur habileté 
pour créer des œuvres d’art, 
pour inventer des choses utiles à l’humanité.











jeudi 2 février 2017

La mine, ses héros, ses martyrs

Chevalement - Capture d'écran
    C’était un matin de décembre, en 1990. En arrivant dans mon école, je fus frappé par le regard triste d’une institutrice.
- Quelque chose ne va pas ? lui demandai-je.
- La dernière mine de la région ferme aujourd’hui, et mon père est mineur. J’imagine sa tristesse.
  L’attachement à la mine de ceux qui y travaillaient et de leur famille est incompréhensible pour quelqu’un qui est étranger à cet univers.
Comment peut-on aimer ou regretter un métier où pendant deux siècles des hommes, et au 19e siècle des femmes, des enfants et des chevaux ont chaque jour risqué leur vie, où des milliers d’entre eux sont morts dans un éboulement ou lors d’une explosion, le sinistre coup de grisou, où des millions de mineurs ont vu leur vie raccourcie par la silicose qui a détérioré leurs poumons ?

   La réponse est simple : c’est l’appartenance à une communauté exposée au danger qui a conduit ces travailleurs à lutter ensemble au sein de leur syndicat, à se retrouver en dehors de la mine pour se distraire, chanter dans des chorales, jouer dans des harmonies, c’est la solidarité qui leur a donné le courage de descendre au fond de la mine pour arracher à la terre le charbon qui allait alimenter les fours des usines, chauffer les gens, permettre aux locomotives de rouler...

   Ce monde étrange, Émile Zola l’avait décrit avec beaucoup de réalisme dans Germinal, en 1895, après avoir enquêté sur le terrain. Il en avait tiré des scènes très justes, comme celle de la grève.
  Le paysage minier que le Nordiste Pierre Bachelet a chanté dans Les Corons n’avait rien de réjouissant : à l’horizon, des structures métalliques – les chevalements qui servaient à faire descendre et remonter les mineurs, les terrils, petits monts de pierres noires et les corons, alignement de maisonnettes en briques, toutes pareilles.

   Pourtant les gens de la mine étaient attachés à leurs racines. Pour eux, il n’était pas question d’effacer les traces de 200 ans de travail et de souffrance au fond de la mine, il fallait garder ce symbole de l’ère industrielle, de l’exploitation des femmes, des enfants et des hommes, de la rudesse des dirigeants de la Compagnie des Mines, des combats des syndicalistes...
Le charbon avait envahi leurs poumons, il avait pollué l’atmosphère. Il fallait le faire savoir aux nouvelles générations. Leur vœu a été entendu. Les traces du passé ont été préservées.
   Peu à peu, la nature renaît dans ces paysages que l'industrie avait domptés. Les terrils sont devenus verts.

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