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mardi 30 avril 2019

Pensées n°8 : les humains






  Ce qui m’attriste un peu dans ce bonheur tout neuf, disait une jeune femme, c’est qu’il ne sera plus jamais tout à fait le même.

  La Terre est ce vaisseau qui poursuit follement sa course mécanique, emportant avec elle sept milliards de personnes, fourmis fébriles et confuses jouant des coudes pour une place au soleil.

   Il y a plus de vérité dans un poème de Prévert évoquant le bruit terrible « de l’œuf cassé sur un comptoir d’étain... quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim » que dans un rapport sur la pauvreté fourni par une administration.

   En vérité, les vrais problèmes qui touchent les gens (le chômage, les fins de mois difficiles, les difficultés pour se loger, l’état de la planète...) ne peuvent être résolus car ceux qui gouvernent ne s'attaquent pas aux causes réelles du mal-être de tant de gens : le système mondialisé  sans issue.

  La crainte de l’avenir constitue un terreau favorable à la propagation des thèses infondées des nostalgiques du passé.

  Les Caractères de La Bruyère sont un chef d’œuvre qui décrit les travers et les qualités des êtres humains. On y croise des prétentieux, des jaloux, des vantards, des hommes d’esprit, des sots, des flatteurs, des arrivistes.. Cela a été écrit au 17e siècle. Ce que La Bruyère dénonce est intemporel.

  Au jeune homme qui  aimerait avoir  la gravité d’un vieux notable de province, que faut-il souhaiter ?
- De réveiller l’enfant qui est en lui, de retrouver sa part de rêve et ses paradis imaginaires.

  Le temps passé au travail a fortement diminué depuis un siècle. La réduction du temps de travail va sans aucun doute se poursuivre pour deux raisons : le besoin croissant de liberté et la nécessité sociale de partager le travail. 


mardi 23 avril 2019

Espérer





     Comment vivre quand les raisons d’espérer paraissent inexistantes ?
C’est la question que se posent irrémédiablement un jour ou l’autre ceux que le sort frappe lourdement : peuples qui connaissent la famine et les maladies endémiques, hommes et femmes jetés injustement dans les prisons à cause de leurs opinions, personnes qui ont tout perdu dans une catastrophe naturelle...
  Pourtant dans les situations les plus dramatiques, dans des circonstances où l’esprit logique ne voit aucune issue favorable, il arrive fréquemment que des gens refusent de subir les événements. Ils savent que la résignation les privera pour toujours de liberté ou les conduira à la mort. Alors, même affaiblis, ils continuent de lutter.
C’est ce que fit Saint-Exupéry quand il se retrouva un jour au milieu du désert, avec son mécanicien, à la suite d’un accident d’avion. Il savait qu’il lui faudrait marcher longtemps s’il voulait échapper à la mort. « Depuis trois jours, j'ai marché, j'ai eu soif, j'ai suivi des pistes dans le sable, j'ai fait de la rosée mon espérance... » écrit-il dans Terre des Hommes. Cette rosée du matin ne l’a pas seulement aidé à apaiser sa soif. Elle était pour l’écrivain un symbole de vie.
    Et puis il y a ceux que la vie quotidienne a fini par désespérer. Ce sont des femmes et des hommes qui après de longs mois de recherche ne parviennent pas à retrouver un travail. D’autres avec leur maigre salaire n’arrivent plus à se nourrir correctement. D’autres encore dorment dans la rue.
Une société qui ne laisse aucun espoir à certains de ceux qui la composent connaîtra un jour ou l’autre des heures difficiles.

Photo Hoffmanink - pixabay.com










mardi 16 avril 2019

Actualité : Notre-Dame de Paris

ACTUALITÉ
 




Patrimoine : Héritage du passé dont les hommes jouissent et qu’ils lèguent aux générations futures (le Robert)

    Si les cathédrales sont avant tout des lieux de culte, comme les vieilles églises romanes et gothiques et les abbayes, elles sont aussi, pour chacun de nous, quelles que soient nos idées philosophiques, le témoignage du génie humain et leur beauté continue d'émouvoir, depuis des siècles, les générations qui se suivent.
   On les regarde donc comme des œuvres d'art faisant partie du patrimoine commun. Leur architecture, les vitraux, les statues, les tableaux qu'elles contiennent sont le résultat du travail de techniciens, d’ouvriers et d’artistes qui ont cherché à se rapprocher de la perfection.
  Au milieu du brouhaha des villes modernes, l'homme y trouve quelles que soient ses convictions le silence qui apaise.

    Les cathédrales, lieux de prières, sont ouvertes à tous. Chacun peut y entrer, qu'on soit croyant ou athée, pour méditer et s’émerveiller.
    La cathédrale est un lieu où le corps s'imprègne du silence intense qui l'entoure pareil à celui des forêts anciennes. Dans cette ambiance calme, le visiteur apprécie la splendeur  du lieu. Et puis survient brusquement l'instant espéré où la lumière du jour métamorphose le vitrail et révèle son intemporelle beauté.

    Pour toutes ces raisons, l’incendie qui vient de défigurer Notre-Dame de Paris, joyau de l’art gothique qui a inspiré à Victor Hugo une de ses plus belles œuvres, procure une profonde tristesse car le feu a détruit en quelques heures le travail remarquable des bâtisseurs. Et l'on sait déjà qu'il faudra beaucoup de temps et d'argent pour réparer la blessure qui vient de se produire.



mardi 9 avril 2019

Aller à l'essentiel





    Savoir aller à l'essentiel pour exprimer une idée ou relater un événement est une qualité. Beaucoup de politiciens oublient ce principe. Écouter leurs discours interminables est pénible. Les entendre parler longuement à un journaliste en ne répondant pas à la question posée est aussi une de leurs mauvaises habitudes.
   On apprécie le style concis d'un écrivain car il est souvent dense et dépouillé. La concision du poète renforce la puissance de l'image. Combien de poèmes auraient gagné à être plus courts ! Mais ils sont rares, les auteurs qui osent débarrasser le texte de leur gangue pour ne garder que ce qu'il contient  de meilleur.
    Au Japon, la concision est depuis des siècles la règle observée par les auteurs de haïkus ; trois vers courts de 5, 7 et 5 syllabes, c'est le cadre qu'ils s'imposent : «Vent frisquet
Par les déchirures de l'écran de papier
Passe la lune du mois sans dieux »
Pouvoir saisir l'instant dans sa brièveté et son intensité, c'est tout l'art du haïku. Sôkan, auteur du poème ci-dessus réussit cette prouesse en moins de cent signes. 
    Mais la concision n'est pas seulement utile en littérature, elle s'impose aussi dans certaines formes de communication écrites liées au besoin d'urgence.
Dans ce domaine le télégramme  fait figure d'ancêtre. Pourtant il n'y a pas si longtemps, quand peu de foyers avaient le téléphone, c'était le seul moyen d'annoncer en peu de mots une nouvelle qui devait être rapidement connue. 
    Et puis est venu le temps de la communication permanente avec Internet et les réseaux sociaux, le temps du tweet, avec l'obligation de faire tenir en peu de signes un message qui a du sens. L'exercice n'est pas inintéressant et mérite, je pense, d'être enseigné en classe. Exprimer l'essentiel en peu de mots pour apporter une information, pour faire réfléchir, est un excellent exercice.
    Mais il ne faut pas se contenter de cette forme d’expression. Il faut savoir aussi développer une idée en faisant travailler son imagination, apporter les arguments nécessaires à l’explication, en allant à l'essentiel  tout en restant concis !

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