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lundi 30 octobre 2023

billet n°69

 


                                                    INTELLIGENCE


      Deuxième partie 

    

Nous avons vu dans la première partie de ce billet  que l'enseignement  a tendance à tenir compte d'une seule forme d'intelligence, celle qu'on mesure avec le QI. Or l'intelligence a plusieurs formes.

 Howard Gardner en a défini huit :

  • Intelligence linguistique.
  • Intelligence logico-mathématique. 
  • Intelligence spatiale. 
  • Intelligence intra-personnelle. 
  • Intelligence interpersonnelle. 
  • Intelligence corporelle-kinesthésique( sport, danse). 
  • Intelligence musicale. 
  • Intelligence naturaliste (1993)

Certains élèves  ayant des difficultés à conceptualiser mais ayant des aptitudes  concrètes réussiront mieux en se dirigeant vers l’enseignement professionnel ou l’apprentissage.

Prendre la voie menant à des métiers manuels est souvent vécu comme un échec car ceux-ci sont dévalorisés. Malgré quelques progrès  au cours des  trente dernières années, ce constat reste toujours valable.


 D'autres enfants peuvent avoir des dons qui leur permettront de se diriger vers d'autres études qui les rendront heureux. Il s'agit de jeunes doués pour le dessin, la musique, le sport, la facilité à vivre avec

les autres.

Seul l’enseignement individualisé permet aux professeurs de tenir

compte des capacités de chaque élève.



     

lundi 23 octobre 2023

le billet n° 68

 

                                                INTELLIGENCE

      Première partie          

      À sa naissance   chaque enfant est doté d'une intelligence différente.

Si l'égalité dans ce domaine n'existe pas, il est cependant nécessaire que chacun puisse vivre heureux. Nous sommes hélas dans un monde où le QI a trop d'importance.

    

 Une  cause de l’échec de certains élèves n’est pas souvent citée : elle vient du fait que la notion d’intelligence reste  mal appréhendée, malgré les travaux réalisés depuis le début des années 1980 par des psychologues tels que Howard Gardner.

  Longtemps l’intelligence a été mesurée par des tests de QI. Elle était définie comme la capacité de comprendre les choses et les faits, les relations entre les éléments.  L’enseignement a privilégié les élèves ayant une intelligence cognitive. En d’autres termes, les forts en maths et ceux qui exprimaient le mieux leur pensée étaient dès l’école primaire les premiers de la classe  et on les retrouvait ensuite dans les meilleures écoles.

  Les autres qualités, telles que l’habileté, la faculté de s’adapter à des situations nouvelles de nature pratique, sont délaissées.

Nous verrons dans la deuxième partie les différentes formes de l'intelligence.




lundi 16 octobre 2023

Pour une autre école n°2

2 ou 3 idées pour changer l'école.

 Essayons de dégager quelques idées qui permettraient d'aller vers une

école de la réussite pour tous.

Première idée : 
Je me souviens des propos échangés avec Bertrand Schwartz(1), à un moment où l'Etat s'apprêtait à supprimer la mission Nouvelles Qualifications qui fonctionnait sous sa responsabilité depuis quatre ans : " L'enseignement français s'adresse à une moyenne ; il ne sait pas s'occuper des extrêmes." Comme il avait raison !

D'un côté, des élèves brillants sont freinés par un rythme imposé, de l'autre, des élèves en difficulté ne ressentent aucune envie d'apprendre.
C'est là que la psychologie différenciée et la pensée écologisée peuvent montrer leur utilité : l'une pour considérer chaque élève comme une personnalité différente des autres, l'autre pour appréhender le jeune dans sa globalité, avec ses atouts, ses points faibles, ses passions et dans ses rapports avec le monde extérieur ( de la famille à la société tout entière). 
   Si, dans les classes primaires, des enseignants adeptes de l'Education nouvelle vont dans ce sens, au collège et au lycée, les cours donnés par des professeurs différents se succèdent, sans aucune approche globale et différenciée.

Deuxième idée :
Les éléments me paraissant nécessaires pour assurer la réussite à l'école sont simples: il faut susciter l'intérêt, donner l'envie d'apprendre.
Tel élève est incapable de retenir les dates d'histoire, le nom des villes traversées par un fleuve. Demandez-lui le nom des joueurs d'une équipe de football s'il aime ce sport, il vous les citera tous. Ce n'est donc pas la mémoire qui est en cause, c'est l'école qui ne parvient pas à intéresser les élèves mis hors-jeu par le système.
Et dans ce cas, le rôle du professeur est primordial.


Philippe Perrenoud, de l'Université de Genève, écrivait en 1996 qu'il arrive qu'un enseignant bardé de diplômes rate sa mission, alors qu'un pédagogue ayant moins de diplômes, avec lequel on se sent bien et avec qui on communique,  crée un lien humain et éducatif et réussit mieux.

Troisième idée :

Il faut développer une " école sur mesure", selon la formule de Claparède.

Seul un enseignement individualisé, dans une école orientée vers la participation et la responsabilisation des élèves qui conduit à la citoyenneté, tel que Robert Dottrens(2) le préconisait, peut enrayer la spirale de l'échec.
Ces méthodes d'enseignement sont déjà pratiquées ici et là. 
Il faudrait les généraliser.
Quand aurons-nous  un ministre de l'Éducation qui connaisse la pédagogie ?

1.B.Schwartz (1919-2016) imagine les Missions locales en1982
2. R. Dottrens (1893-1984) professeur de pédagogie


                                         









lundi 9 octobre 2023

le billet n°67

 

LA CONTEMPLATION

 

    Schopenhauer a écrit dans Le monde comme volonté et comme représentation, cette phrase :

 « Ainsi un seul et libre regard jeté sur la nature suffit-il pour rafraîchir, égayer et réconforter d’un seul coup celui que tourmentent les passions, les besoins, les soucis...» 

 

   Ce que dit Schopenhauer dans cette phrase nous concerne tous. Il nous rappelle que les passions - même si elles sont nécessaires - font souvent souffrir, qu’il en est de même pour le désir car dès que celui-ci est satisfait, de nouveaux besoins surgissent. Quant aux soucis, ils font partie de la vie quotidienne : soucis de santé, fins de mois difficiles, stress au travail, crainte du chômage, difficultés dans les relations humaines...

  Il existe une façon simple de trouver l’apaisement  et elle est à la portée de tous : il suffit de regarder ce qui est beau.  Dans son livre Lâcher prise avec Schopenhauer, Céline Belloq, en bonne pédagogue, explicite la pensée du philosophe :

 " Contempler un beau paysage ou une œuvre d’art a le don de procurer une satisfaction intérieure qui n’est relative à aucun désir."  

De nombreux poètes ont adopté la même démarche, en particulier ceux de la Renaissance.  Ils ont chanté le charme de nature, invitant leurs lecteurs à profiter pleinement de l’instant présent. C’est seulement à partir du 19e siècle - avec le romantisme - quand ils se sont repliés sur eux-mêmes que les poètes ont exprimé leur tristesse, leur mal-être.

    Contempler un paysage, c'est se retirer momentanément du monde extérieur, c'est oublier nos propres problèmes, nos envies, c'est apprécier la beauté de la forêt qui est devant nous, c'est ouvrir les yeux, écouter le moindre bruit, sentir les parfums qui montent vers nous. Et accessoirement tenter plus tard de traduire sur le papier ce que nous avons ressenti. 

 

  Les musées abritent des tableaux, des sculptures et d’intéressantes traces du passé. La contemplation d'un tableau, par exemple une toile de Gauguin, procure un plaisir aussi fort que celui qu'on éprouve devant la nature. On apprécie la composition du tableau, le contraste des couleurs, la grâce des personnages. Le génie de l'artiste est de recréer la nature, d'immortaliser une scène en la transcendant.

  Les églises et les cathédrales sont des lieux de prières, ouverts à tous. Chacun peut y entrer, quelles que soient ses convictions, pour se soustraire quelques instants aux bruits de la ville. Ce sont des lieux où   le corps s'imprègne du silence intense qui l'entoure pareil à celui des forêts anciennes. 

  Dans cette ambiance calme, le visiteur apprécie la splendeur   de l’architecture, des tableaux et des statues. Et puis survient brusquement  l'instant espéré où la lumière du jour métamorphose le vitrail et révèle son intemporelle beauté.

Bien sûr la contemplation n'est possible que si l'on vit dans la liberté et dans des conditions correctes. Il est évident que celui qui meurt de fin a d'autres pensées.



Tableau de Cézanne


lundi 2 octobre 2023

le billet 66

 

                                     Le besoin d'espoir


Tout être humain, quel que soit l’endroit où il naît, a droit à sa part d'espoir. La famille dans un premier temps et la société sont là pour l’aider à s’épanouir, pour lui apporter des espérances.

  Contrairement à ce qui se passe dans la nature où règne la loi du plus fort, ou parfois celle du plus habile, la société humaine qui a la capacité d’établir des règles conformes à l’éthique doit protéger les plus faibles et offrir à tous une égalité de chance.

  Avoir des rêves, ce  n’est pas vivre en dehors de la réalité, c’est s’accorder des moments où l’esprit vagabonde, où l’on s’adonne à la méditation, c’est aussi avoir des projets plus ou moins importants, c’est vivre le présent en imaginant des utopies qui pourront se réaliser dans le futur.

   Le drame de notre époque, c’est qu’elle n’apporte plus d'espoir à la majorité des gens. Celui qui grandit en Syrie ou en Érythrée pense d’abord à survivre. S’il en a la force, son projet sera de quitter son pays, il placera son espoir dans la solidarité des gens plus chanceux que lui.

Celui qui en France  cherche en vain un travail depuis des années et doit faire la queue chaque semaine pour recevoir un peu de nourriture ne voit autour de lui aucun signe d’espoir.


  La vieille société industrielle ne peut répondre au désir d'égalité et au respect des générations de demain. Pourtant certains s’accrochent à elle par aveuglement ou par cynisme.


Si nous voulons donner de l'espoir à tout le monde,  ensemble, il nous faut inventer l’avenir !




                                           




 


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