Rechercher dans ce blog

mardi 29 juillet 2014

Sur mon bloc-notes ( semaine 31)

À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.




PAUSE
Cette période de vacances consacrée - normalement - au repos, aux loisirs et aux voyages est aussi un temps propice à la réflexion. 
Si elle donne à chacun l’occasion de rompre momentanément avec le rythme trépidant de la vie moderne, de vivre en harmonie avec la nature, avec les autres et avec soi-même, elle permet de remettre en cause certaines habitudes, s’interroger sur notre façon de vivre.
Certains auteurs n’ont pas hésité à faire l’éloge de la  paresse et de la lenteur. 
Il y a dans ces deux mots un certain art de vivre.  


Transport aérien
Trois catastrophes aériennes viennent de se produire. Elles sont pour les familles touchées des drames horribles. Certains experts ont rappelé à cette occasion que l’avion reste un mode de transport sûr, ce qui est est confirmé par les chiffres. 
Ce qu’on n’entend pas souvent dire, c’est que le développement du transport aérien a entraîné une accélération du nombre des départs et des arrivées dans les aéroports qui atteint les limites du raisonnable. Du point de vue de la sécurité et de l’environnement, il est nécessaire de remettre en cause cette croissance, en réduisant dès maintenant  les vols effectués sur de courtes distances (au profit du ferroviaire) et en préparant l'avenir : en effet l’après pétrole n'est plus très loin.

Shan Sa
Dans l’esprit de la tradition chinoise qui allie poésie et  peinture, Shan Sa (qui est née en  Chine et écrit en français) mène avec succès une carrière d’auteure et de peintre.
Dans le livre  Nuages immobiles ( Les plus beaux poèmes des seize dynasties), elle accompagne les poèmes qui ont bercé sa jeunesse de tableaux résolument modernes, provoquant un décalage heureux entre les textes anciens et la peinture contemporaine qu'elle propose.
L'avant-propos qu'elle a écrit permet au lecteur occidental de mieux comprendre la poésie et la peinture chinoises. Il nous donne aussi l’occasion d’apprécier son écriture.
Voici comment elle voit les poètes :
«Les poètes sont les papillons de l’éternel. Leur âme est forte et leur corps fragile. Ils traversent la vie terrestre en battant des ailes frêles et irisées puis disparaissent dans l’air.» 
En ce qui concerne la peinture, « elle est un pèlerinage dans les nuages...» écrit-elle.

samedi 26 juillet 2014

Paysages ( Repères 12)

Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les questions de notre  temps ; des réflexions  basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs  personnels et la  théorie.



Les paysages qui nous entourent sont l’un des éléments essentiels de notre qualité de vie. Ils ont sans aucun doute une influence sur nos personnalités. Leur beauté contribue à notre bonheur. 

Aujourd'hui, il reste peu de paysages naturels : en Camargue par exemple, on a constaté depuis la fin de la seconde guerre mondiale un fort recul des éléments naturels. Dans le cadre de la lutte contre l'appauvrissement de la biodiversité, préserver les espaces naturels existants est devenu une nécessité.

La plupart des paysages ont été façonnés par l'homme au fil des siècles en harmonie avec le cadre naturel, qu'il s'agisse de plaines, de vallées, de montagnes, et en tenant compte de la nature du sol et du type de climat.
Autrefois, la conception des habitations  était liée aux éléments naturels : aux terrains calcaires correspondaient des maisons claires, aux terrains granitiques des maisons grises. Ailleurs la brique cuite et le torchis étaient utilisés.
Jusqu'au début du 20e siècle, les paysages ruraux doivent beaucoup aux paysans.
A partir de 1960, le passage d'une agriculture familiale et naturelle à une agriculture intensive mécanisée, pratiquant souvent la monoculture atransformé les paysages ; des haies furent détruites, des  arbres abattus, entraînant des déséquilibres écologiques et favorisant les crues des rivières.
Cette défiguration  des paysages s'est aggravée avec la construction d'autoroutes, de zones industrielles et commerciales, parcs d'activités... qui ont contribué par la mise en place de   panneaux publicitaires à  développer une nouvelle forme de dégradation : la pollution visuelle.

L’exemple du Nord- Pas-de-Calais
Le Nord-Pas-de-Calais porte encore les cicatrices de l’industrialisation qui a fait sa force jusqu’à la moitié du 20e siècle, avec la sidérurgie, le textile et la mine.
Si la région a réussi à préserver de beaux espaces dunaires et à éviter en certains endroits - notamment sur le site des deux caps - la bétonisation du littoral, elle n’a pu éviter l’appauvrissement du milieu rural . 
Celui-ci  est caractérisé essentiellement par deux types de paysages agricoles : l’openfield et le bocage.
Le premier se caractérise par  un habitat regroupé en bourgs bordés d’arbres. Dans la région, celui-ci est généralement bien intégré au paysage.
Le bocage, lui, a souffert de la mécanisation, du remembrement, de la déprise agricole. Les haies ont été peu à peu remplacées par des clôtures de barbelés. Les lignes à haute tension se sont multipliées et l’ont enlaidi.
Quant aux villes   qui avaient pour la plupart subi de fortes dégradations lors de la seconde guerre mondiale, elles ont été reconstruites selon des règles architecturales qui se  souciaient peu de l’esthétique et de la qualité de vie des habitants.
Le milieu urbain s’est développé, au début des années 70, de façon anarchique et la valorisation paysagère y a été insuffisante jusqu’au début des années 90, quand on a commencé à comprendre que la qualité des paysages était aussi un atout économique pour le pays.
Une nouvelle forme d’aménagement du territoire a alors vu le jour. 
Aujourd'hui, il reste encore beaucoup à faire. Ce sera l’un des enjeux de la transition écologique : concilier le développement économique avec la qualité du  cadre de vie.   

Certains espaces naturels ont été préservés,comme ici au cap Gris-Nez


jeudi 24 juillet 2014

Kim Phuc : Vive la vie!




La photo avait fait le tour du monde en 1972. Sur une route plate, des enfants courent, effrayés.
L’arrière-plan ne laisse pas de doute : le ciel est noir en plein jour et on aperçoit quelques soldats : c’est la guerre.
Au premier plan, un garçon de dix ans, vêtu d’une chemisette blanche et d’un short a la bouche grande ouverte, il pleure. On lit la peur sur son visage. Derrière lui, trois enfants plus jeunes  suivent. Et au milieu de la route, occupant le centre de la photo, une fillette nue avance ; on devine ses cris de douleur. Elle a neuf ans et se nomme Kim Phuc. Le photographe qui a saisi la scène se nomme Nick Ut.
Cette photo a contribué à faire comprendre au monde entier ce qu’était la guerre du Vietnam.
La fillette qui fuyait son village, Trang Bang, avait la peau brûlée par le napalm. Son état était si grave qu’on pensait qu’elle ne survivrait pas à ses blessures. Elle séjourna  pendant quatorze mois avant de retourner dans son village.

Il y a quelques jours, j’ouvrais un livre qu’on venait de m’offrir. Son titre : Vive la vie. 
C’est en le feuilletant que j’ai  revu soudain la célèbre photo. Sur la page de droite, une jeune femme souriante tient un bébé dans ses bras, c’est Thomas, son petit garçon. Elle n’a pas hésité à montrer les traces du calvaire qu’elle a vécu dans sa jeunesse ; le bras et le dos sont couverts de terribles cicatrices.
Kim Phuc a écrit la préface du livre. Elle y raconte que les gens  lui disent souvent que « cette photo a profondément changé leur vie. Qu’elle les a aidés à pardonner ».
Deux mots reviennent plusieurs fois dans ses propos : courage et amour.
La jeune femme  résume sobrement sa vie en quelques phrases, parle de ses études à Cuba, de sa rencontre avec Bui Huy Toan avec qui elle s’est mariée. Puis ils sont passés à l’Ouest.
À cause de la photo, on lui a demandé de soutenir le Mouvement pour la paix, ce qu’elle a accepté. En 1997, l’UNESCO l’a nommée ambassadrice de bonne volonté pour la paix.
Elle insiste   sur l’importance d’aimer les autres :  
« Avec tant d’amour, il devrait être facile de faire la paix » écrit-elle.

Elle aurait pu en vouloir toute sa vie à ceux qui ont provoqué ses blessures. Elle a fait le choix de pardonner.
Elle prouve par son action  que la vie est plus forte que tout.

Revoir la photo de Nick Ut

mardi 22 juillet 2014

Sur mon bloc-notes ( semaine 30)

À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.



Une lectrice fidèle me le faisait remarquer dernièrement : les sujets que j’aborde dans ce bloc-notes sont sérieux. Trop sérieux peut-être  ( ce qui ne veut pas dire tristes).
Ils ne sont  que le reflet d’une époque troublée, d’un monde sur lequel pèsent des menaces que je n’ai pas envie de   passer sous silence.. 
Chaque semaine, je note donc les faits qui m’ont marqué. Ils sont parfois  relatés avec une certaine gravité ; heureusement  les joies procurées par des lectures, les impressions ressenties lors de spectacles ou de voyages apportent régulièrement une note plus douce.

En cette période de vacances, j’aimerais n’évoquer que des  choses légères : 
Les plaisirs de la plage où de jeunes insouciants offrent   leur corps bronzé au  soleil de juillet, 
Le charme de la montagne émergeant soudain de la brume à l’aurore, 
La  fraîcheur d’un verre de rosé pris sur une  terrasse dans la douceur du soir...

L’actualité, hélas, nous ramène  brutalement vers des tragédies, des souffrances qui touchent des gens, ici et ailleurs.

SEMAINE NOIRE 

« À l’horizon des chars
avancent dans la nuit.
Partout rôde la mort.
Le silence s'abat
sur la ville qui pleure
tous ces moments intimes
désormais sans mémoire »

Ces  vers sont extraits d’un poème - Ultime danse - dans lequel je décris les malheurs individuels et collectifs que causent les guerres.
Contrairement à ce que pensent certains, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le monde n’a jamais connu le paix.
Ces derniers jours, la guerre s’est encore manifestée de manière horrible en deux endroits du monde : sur le territoire ukrainien ( où l’on ose à peine prononcer son nom ) et au Proche-Orient, dans la bande de Gaza , où depuis plus de 60 ans, la population vit dans un climat de conflit et d’angoisse.

Les accidents d’avion sont rares, mais le nombre de morts qu’ils causent provoque toujours une forte émotion. Quand la catastrophe est due, comme c’est le cas du  Boeing de la Malaysia Airlines, à un groupe d’hommes qui abattent un avion transportant des civils complètement étrangers au conflit qui  les oppose à leur pays, l’Ukraine, l’opinion internationale est abasourdie. 
Comment a-t-on pu  oser ôter la vie à des personnes qui partaient en vacances, à d’autres qui devaient participer à une réunion sur le sida, à d’autres encore  qui retournaient dans leur pays ?
Cet acte  abject pose aussi la question de la responsabilité de ceux qui livrent des armes sophistiquées aux coupables.

La situation dans la bande de Gaza est tragique depuis des années. Elle est devenue intolérable depuis les débuts de la dernière offensive israélienne. Hier soir, on annonçait que 572 Palestiniens avaient été tués et plus de 3.350 blessés en 14 jours. 
Du côté israélien, les pertes concernaient essentiellement  l'armée : une vingtaine de  soldats avaient trouvé la mort.
 À cela il faut ajouter le drame des Palestiniens déplacés : plus de 100 000 selon l’ONU. 
L’Unicef  a tiré la sonnette d’alarme sur le fait que de nombreux mineurs faisaient partie des victimes ( plus de 70 mineurs dénombrés samedi sur un total d’environ 340 morts) 
La Ligue des Droits de l’Homme rappelle pour sa part que cette offensive militaire ne tient    « aucunement compte des lois et conventions internationales protégeant les vies civiles» et elle appelle avec d’autres à « soutenir les actions pour un cessez-le-feu et pour la paix ».
Puisse cet appel être enfin entendu.

samedi 19 juillet 2014

Religion(s) : Repères n° 11

Repères : une série de billets qui présentent de manière 

synthétique les questions de notre temps ; des réflexions

 basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs

 personnels et la théorie.



Religion(s)

Parmi les repères  qui n’ont plus le poids  qu’ils avaient dans le passé figure en bonne place la religion.
Il suffit de réécouter la chanson Les trois cloches écrite en 1939 et interprétée - entre autres - par Edith Piaf pour constater qu’à cette époque, la religion était très présente dans la vie des Français : les cloches sonnaient pour annoncer le baptême, le mariage et la mort des gens. Les églises étaient remplies le dimanche et la parole du clergé était écoutée.
Si de nos jours, 65 % de personnes - selon selon un sondage  IFOP, réalisé en 2011, se déclarent chrétiens ( dont une forte majorité de catholiques, les protestants ne représentant que 2% et les orthodoxes moins de 1%),  les pratiquants réguliers sont peu nombreux : 8 % des catholiques selon un sondage de BVA réalisé cette année.
Quant à la religion musulmane, elle est pratiquée par 7 % de Français.
Il faut noter par ailleurs que près d’un tiers des gens dit ne pas avoir de religion.

En dehors de ces chiffres qui montrent un affaiblissement de la pratique religieuse, il faut prendre en compte le fait que ceux qui se déclarent catholiques ne suivent plus systématiquement les préconisations de la hiérarchie ecclésiastique : sur des questions telles que la contraception, l’avortement, le mariage pour tous, ils exercent leur libre arbitre.

Nous sommes donc dans une période marquée par deux faits qui coexistent : la présence permanente du religieux et la perte d’influence de la religion dominante.
Le fait religieux est omniprésent : quelles que soient nos convictions  nous utilisons un calendrier conçu par un pape, Grégoire XIII. Nous fêtons Noël, Pâques...Les églises, les cathédrales font partie de nos paysages ; dans les musées, nombreux sont les tableaux décrivant des scènes de la bible ; nous écoutons les messes, requiems, de Bach, Mozart, Berlioz, Fauré ...

D’un autre côté, on se détourne de plus en plus de la religion.
Quand la croyance en un dieu disparaît, l’espérance en une vie éternelle sur laquelle s’est bâti pendant des siècles le comportement de nos aïeux disparaît aussi. Il s’agit alors, pour celui qui n’a pas (ou plus) la foi, de trouver d’autres chemins pour donner un sens à sa vie.
Il appartient à chacun, en toute liberté, de trouver ( dans l’art, la poésie, l’action, la solidarité...)  ce qui permet de vivre.
D'inventer  une nouvelle forme d'espérance.

jeudi 17 juillet 2014

"Fait maison"


«Ça n´fait rien, nous vivons un temps bien singulier..» disait Georges Brassens en 1966 dans sa chanson L’épave.
Le temps a passé, rien n’a changé. Au contraire, le phénomène a pris de l’ampleur, parfois de manière inquiétante.



Fait maison

Au fait, que signifie cette expression,  à une époque où beaucoup de gens, de plus en plus pressés, font leurs courses dans les supermarchés et y achètent des produits surgelés et des fruits, des légumes de piètre qualité ayant parcouru des centaines, voire des milliers de kilomètres avant d’être consommés ?

Quand on parle de  plat « fait maison »,  je pense au pot- au- feu, à la tarte aux pommes  que préparaient nos grand-mères : les légumes provenant du jardin ou du magasin le plus proche avaient été épluchés et avaient cuit longuement ; la pâte de la tarte avait été   pétrie patiemment, on y avait ajouté les pommes cueillies dans le verger ou achetées au marché. 
Bien sûr, on n’utilisait alors que des produits de saison ayant poussé de manière naturelle. Tous ces plats  plaisaient au palais et étaient bons pour la santé.

C’est de cette façon que certains  conçoivent encore la cuisine aujourd’hui. Beaucoup d’autres, prétextant le manque de temps, préfèrent mettre en route  le four à micro-onde et y réchauffer un plat au goût insipide.

Est-il normal que certains restaurants - hélas de plus en plus nombreux - servent ce genre de cuisine à leurs clients ? Bien sûr que non.
Aller au restaurant - en dehors des repas pris rapidement dans le cadre du travail - cela devrait être  un moment de détente, dans une ambiance agréable, au cours duquel on goûte une cuisine de qualité proposant des plats qui surprennent par leur originalité et leur présentation.
Il y a quelques décennies, les établissements répondant à ces critères étaient nombreux. Des auberges, des brasseries, de petits restaurants, offraient ces services à des prix abordables. Ils sont devenus de plus en plus rares.
Pour des raisons de rentabilité, certains restaurateurs ont préféré remplacer le savoir-faire du personnel  par une vision purement économique de leur métier : il ne faut pas beaucoup de temps et de compétences pour réchauffer un plat industriel !

Revenir à des plats faits maison serait donc une bonne chose, à condition qu’on définisse clairement ce qu'on entend par là.
Considérer, par exemple, comme « faite maison» une ratatouille faite avec des légumes congelés ou surgelés, comme on le propose actuellement, me paraît être une grosse tromperie.

mardi 15 juillet 2014

Sur mon bloc-notes ( semaine 29)

À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.



Vacances :
Nous voici entrés dans la période des vacances, transition nécessaire entre deux classes pour les élèves, temps de repos pour les travailleurs qui vont chercher à évacuer le stress accumulé depuis les  vacances précédentes. 
Pour ceux qui n’ont pas de travail, le changement d’air s’impose tout autant : les solidarités familiales et collectives ( action des communes et d'associations telles que le Secours populaire) permettent à des familles de partir à la mer, à la montagne.
Et il n’est pas nécessaire de partir loin pour que l’esprit s’évade. 

Choix de vie :
Mon précédent billet était consacré au sport. La décision de Camille Muffat d'abandonner la compétition alors qu'elle n'a que 25 ans soulève une question qui n'est pas anodine : jusqu'à quel point un  athlète peut-il accepter de vivre autrement que les autres jeunes ( en faisant beaucoup de sacrifices)  pour faire partie de l'élite internationale ?
Camille Muffat, nageuse talentueuse et sympathique, a choisi après mûre réflexion de passer à autre chose pour mener une vie "normale", faite d'autres joies que celles procurées par des victoires et des médailles. 
Un choix personnel très compréhensible.

Côte d'Opale  
 La Côte d'Opale offre des paysages exceptionnels. Quand je reçois des gens étrangers à la région, c'est en premier lieu la mer que je leur fais découvrir. 
Entre Calais et Boulogne les deux caps (Gris-Nez et Blanc-Nez) qui ont obtenu en 2011 le label de Grand site de France sont remarquables par leur aspect sauvage. On peut y admirer une mer aux couleurs changeantes, des ciels tourmentés ; le plateau est peuplé de  moutons pacifiques que le passage des touristes ne perturbe pas.
Du cap Gris-Nez, on aperçoit le Blanc-Nez qui se dresse face à l'Angleterre.


Au sud de Boulogne, l'une des  plages les plus longues de la région est celle  d'Hardelot. 
C'est une plage de sable fin. Sa particularité est de dévoiler à marée basse, entre les bandes de sable, des espaces remplis d'eau, les bâches. La lumière donne alors à l'eau de belles couleurs variées.
Voici quelques photos pour compléter ces propos  :
Gris-Nez


Blanc-Nez vu du cap Gris-Nez



Hardelot







samedi 12 juillet 2014

LE SPORT ( Repères n° 10)

Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les questions de notre temps ; des réflexions basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs personnels et la théorie.


LE SPORT
De grands évènements tels que la coupe du monde de football ou le tour de France montrent que le sport peut déchaîner les passions, parfois  au-delà du raisonnable.

Mais le sport ne peut être réduit aux dérives qui touchent certaines disciplines. 
Le rôle social qu’il joue  est important. Grâce à l'engagement de nombreux bénévoles, des millions de jeunes et d'adultes de milieux sociaux différents se retrouvent régulièrement dans leur club pour pratiquer un sport individuel ou collectif. Le sport contribue ainsi à la cohésion sociale.
Il est par ailleurs  une activité éducative : l'éducation physique fait partie des matières enseignées à l'école primaire, au collège, au lycée. Le professeur et l'éducateur inculquent aux jeunes des valeurs qui contribuent à former le futur citoyen : le respect de règles bien définies, le fair-play, l'esprit d'équipe, le dépassement de soi...

Cependant on ne peut passer sous silence le fait que, de tous temps, l’éducation physique a eu d’autres objectifs que l’épanouissement des personnes et l’apprentissage de la vie en société.
Un jour, alors que j’avais 23 ans, j’eus la surprise de voir des dirigeants du club de gymnastique de la commune où j’enseignais me faire part des difficultés que rencontrait leur société. Ils me demandaient d’accepter  le poste vacant de président. Je n’avais aucune compétence particulière dans ce domaine mais ils réussirent à me convaincre.
Une fois élu, l’une de mes premières actions fut de proposer une modification des statuts du club qui avait été créé  au début du 20e siècle.
En effet, ceux-ci précisaient que le but de l’association était de  « former des jeunes gens forts afin de défendre la patrie  en cas de danger».
Cela reflétait une conception du sport qui avait traversé les siècles : les qualités physiques ont longtemps été au service du combat, de la guerre.

On peut noter aussi que le sport a été souvent instrumentalisé par des dictateurs qui voyaient dans les succès sportifs des athlètes de leur pays un moyen de démontrer leur puissance.  
Aujourd’hui encore, certains dirigeants  n’hésitent pas à tirer profit des  résultats des sportifs de leur pays pour  mettre  en valeur leur action politique.

Les enjeux  économiques liés au sport sont énormes.
Ce ne sont pas seulement les sports professionnels les plus médiatisés tels que le football, le cyclisme, le football, la course automobile, qui sont concernés.
L’engouement de plus en plus fort des gens pour les activités physiques ( course à pied, remise en forme,etc...) est une aubaine pour les grands groupes et le commerce spécialisé. 

Enfin, on peut s’interroger sur la place de la femme dans le sport moderne. Si celle-ci tend à être plus présente qu’autrefois ( excepté  dans les pays où existe une discrimination ) dans la plupart des sports, on remarque que l’image de la femme sportive est exploitée à des fins commerciale. Le journal Le Monde n’hésite pas à parler d’une érotisation surtout visible dans le tennis où les tenues mettent le corps en valeur  à tel point que certaines joueuses sont plus connues pour leur physique que pour leurs qualités sportives. 

Quels que soient ses défauts et ses dérives, le sport doit être défendu. Mais  veillons à ce qu’il soit avant tout  une activité de bien-être et l’expression de la joie de vivre.

mardi 8 juillet 2014

Sur mon bloc-notes ( semaine 28 )

À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.



La morale à l’école
Depuis des décennies, l’enseignement de la morale pose des problèmes à l’Education nationale. On est passé de la leçon classique peu efficace ( héritée des premiers temps de l’école laïque) qui ouvrait la journée de classe  et  était symbolisée par la phrase  que l’élève recopiait sur le cahier du jour à la suppression de cette matière, décision peu heureuse car l’école, en complément à ce que les familles enseignent, doit apporter aux enfants les repères moraux et civiques utiles pour vivre en société.
La morale devrait revenir dans les classes en 2015. 
L’approche proposée ( développer l’aptitude à vivre ensemble à travers diverses activités - débats, expression artistique et écrite, conseils ...) me semble intéressante.

Jaurès
Pour commémorer le centième anniversaire de la mort de Jean Jaurès, plusieurs évènements et émissions sont prévus.
Ce mardi, Arte propose un documentaire dont l’objectif est de montrer que sa pensée reste vivante et actuelle.
La personnalité de Jaurès, homme politique n’ayant jamais exercé de responsabilités gouvernementales, ne  se limite pas  à son engagement dans le socialisme. C’était aussi un philosophe, un journaliste et un humaniste dont le discours n’a pas vieilli.
Voici deux exemples de pensées qui le prouvent :
« Le soleil lui-même a été jadis une nouveauté, et la terre fut une nouveauté, et l’homme fut une nouveauté.» 
( Discours à la jeunesse)
« On enseigne et on ne peut enseigner que ce que l’on est. »
( Pour la laïque)

Figures politiques d’aujourd’hui
Passer de Jaurès à certains personnages politiques français d’aujourd’hui, c’est bien sûr changer  d’univers.
L’un avait la sincérité de ceux qui veulent changer le monde, beaucoup d’autres donnent l’image désastreuse de personnes prêtes à tout pour accéder au pouvoir. Ils pratiquent la trahison, le mensonge, se croient au-dessus des lois, tirent des avantages de leur position, assurent « les yeux dans les yeux » qu’ils disent la vérité quand ils savent pertinemment qu’ils trompent leur auditoire.
Beaucoup de responsables politiques nationaux sont soucieux de l’image qu’ils laisseront dans l’histoire. Pour certains d’entre eux, le jugement sera sans aucun doute sévère.

Bons mots
Certains auteurs aiment tellement les mots qu’ils prennent plaisir à jouer avec eux ; et ce plaisir est partagé par leurs lecteurs.
Jean-Louis Chifflet a bâti sa réputation sur sa capacité à rire avec les mots. Il a écrit une quarantaine d’ouvrages humoristiques sur la langue.
Je viens de lire Les mots qui me font rire - Et autres cocasseries de la langue française. Chaque page apporte sa dose d’humour et il est difficile, pour donner le ton du livre, de choisir un extrait. Alors laissons faire le hasard.
À la page 110, on peut lire :
« Boulangère insomniaque vend croissant de lune » ( Les associations de mots équivoques)

jeudi 3 juillet 2014

Il suffit d'un chemin



Balade poétique




Certains rêvent d’une île lointaine,
une île qui calmerait  leurs douleurs, 
qui abriterait des amours qu’ils souhaitent éternelles.

Il y a toujours une île 
au bord des chemins que les autres délaissent. 
                            

Regarde la   fleur  dressée vers le soleil : elle la forme parfaite des vitraux qui ornent les cathédrales.



Regarde la bogue épineuse suspendue à la branche. 
Tu ne sais pas le nom de l'arbre : ce n'est pas l'essentiel. 
Pense au fruit qui attend patiemment 
l’heure de rencontrer la terre. 



Il suffit d’un  chemin 
au bord du ruisseau qui flâne entre les arbres avant de rejoindre la rivière 
pour  deviner la mer et aller au bout du monde.

mardi 1 juillet 2014

Sur mon bloc-notes ( semaine 27)


À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.




Vacances
Vous avez pu constater l’absence du bloc-notes ces deux dernières semaines. La raison en est simple : j’ai pris quelques jours de vacances pour changer d’air. Si celles-ci ne sont pas pour moi une nécessité ( contrairement au travailleur qui a besoin d’évacuer pendant quelques semaines le stress accumulé pendant des mois), elles me permettent d’aller à la rencontre de paysages différents, de lire davantage, de parcourir les sentiers où l’on fait de belles découvertes et qui apportent parfois l’inspiration.

L’été est là
Nous voici en juillet. Nous entrons donc dans ces semaines où le pays vit au ralenti, où il cherche du rêve dans les spectacles d’été, dans l’épreuve légendaire qu’est le Tour de France... Et puis cette année, il y a la Coupe du monde de football. Quelques matches de l’équipe de France ont suffi pour que celle-ci soit à  nouveau portée au pinacle ( il faut reconnaître que les jeunes joueurs intégrés à l’équipe ont montré beaucoup de qualités).
Bientôt viendra l’heure du farniente sur les plages.
Les temps sont durs, rêvons un peu.

Oublier ?
Cependant, peut-on vraiment oublier la réalité que rappellent régulièrement les journaux ? Les derniers chiffres du chômage sont mauvais : on note une nouvelle augmentation du nombre des demandeurs d’emploi en mai ( + 25 300) ce qui porte leur chiffre officiel à 3 651 800. 
Dans un autre domaine, le dernier rapport du GIEC dresse un constat alarmant sur les bouleversements climatiques. Le GIEC  lance un nouvel appel pour que des actions urgentes soient menées.
C’est le temps des vacances. Ce rapport ne fera pas grand bruit. Malheureusement, depuis une dizaine d’années, on a pris l’habitude de ne pas réagir. On paiera un jour cette irresponsabilité.

Les anciens révolutionnaires
Il y a quelques jours, j’entendais Régis Debray sur une radio. Interrogé sur la crise actuelle, l’ancien compagnon de Che Guevarra répondit que ce qui  manque le plus à la France d’aujourd’hui, c’est le patriotisme.
Donner comme réponse à la crise universelle l’amour de la patrie me semble être une vision très étroite, très conservatrice.
Régis Debray n’est pas le seul à avoir abandonné les utopies de sa jeunesse.
Ils sont nombreux, parmi les anciens de mai 1968, ceux qui voulaient changer la vie et que les ambitions personnelles ont changés.

Education : égalité femme - homme
Les querelles autour de la question de l’égalité entre la femme et l’homme qu’on propose d’introduire à l’école me paraissent déplacées et dépassées. L’utilité de cet enseignement, destiné à lutter contre les préjugés, les stéréotypes qui défavorisent les filles,  paraît tellement évident.
Il y a près de quarante ans, dans ma classe, je profitais de la moindre occasion pour faire changer les mentalités. 
Ainsi, l'analyse d’une phrase telle que :
« Pendant que mon père fait la vaisselle, ma mère lit le journal » faisait réagir les garçons.
Ceux-ci s'exclamaient :
- Monsieur, vous vous êtes trompé !
- Ah bon ! Où est l'erreur ?
Et peu à peu, par petites touches, la réflexion se développait, bien plus efficace qu’une leçon  moralisante.

Littérature
Parmi les livres publiés,  certains offrent peu d’intérêt. Si les essais  de qualité sont nombreux, on ne peut pas en dire autant des ouvrages  littéraires qui manquent souvent d’originalité. 
Ce n’est pas le cas du livre Les évaporés de Thomas B (qui a obtenu le prix de la page 112 cette année et dont je recommande la lecture).
Bien sûr tous les livres ne peuvent être des chefs-d’œuvre, mais combien d’arbres pourraient être épargnés si la sélection des ouvrages publiés était plus stricte !

Chroniques les plus lues