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samedi 26 juillet 2014

Paysages ( Repères 12)

Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les questions de notre  temps ; des réflexions  basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs  personnels et la  théorie.



Les paysages qui nous entourent sont l’un des éléments essentiels de notre qualité de vie. Ils ont sans aucun doute une influence sur nos personnalités. Leur beauté contribue à notre bonheur. 

Aujourd'hui, il reste peu de paysages naturels : en Camargue par exemple, on a constaté depuis la fin de la seconde guerre mondiale un fort recul des éléments naturels. Dans le cadre de la lutte contre l'appauvrissement de la biodiversité, préserver les espaces naturels existants est devenu une nécessité.

La plupart des paysages ont été façonnés par l'homme au fil des siècles en harmonie avec le cadre naturel, qu'il s'agisse de plaines, de vallées, de montagnes, et en tenant compte de la nature du sol et du type de climat.
Autrefois, la conception des habitations  était liée aux éléments naturels : aux terrains calcaires correspondaient des maisons claires, aux terrains granitiques des maisons grises. Ailleurs la brique cuite et le torchis étaient utilisés.
Jusqu'au début du 20e siècle, les paysages ruraux doivent beaucoup aux paysans.
A partir de 1960, le passage d'une agriculture familiale et naturelle à une agriculture intensive mécanisée, pratiquant souvent la monoculture atransformé les paysages ; des haies furent détruites, des  arbres abattus, entraînant des déséquilibres écologiques et favorisant les crues des rivières.
Cette défiguration  des paysages s'est aggravée avec la construction d'autoroutes, de zones industrielles et commerciales, parcs d'activités... qui ont contribué par la mise en place de   panneaux publicitaires à  développer une nouvelle forme de dégradation : la pollution visuelle.

L’exemple du Nord- Pas-de-Calais
Le Nord-Pas-de-Calais porte encore les cicatrices de l’industrialisation qui a fait sa force jusqu’à la moitié du 20e siècle, avec la sidérurgie, le textile et la mine.
Si la région a réussi à préserver de beaux espaces dunaires et à éviter en certains endroits - notamment sur le site des deux caps - la bétonisation du littoral, elle n’a pu éviter l’appauvrissement du milieu rural . 
Celui-ci  est caractérisé essentiellement par deux types de paysages agricoles : l’openfield et le bocage.
Le premier se caractérise par  un habitat regroupé en bourgs bordés d’arbres. Dans la région, celui-ci est généralement bien intégré au paysage.
Le bocage, lui, a souffert de la mécanisation, du remembrement, de la déprise agricole. Les haies ont été peu à peu remplacées par des clôtures de barbelés. Les lignes à haute tension se sont multipliées et l’ont enlaidi.
Quant aux villes   qui avaient pour la plupart subi de fortes dégradations lors de la seconde guerre mondiale, elles ont été reconstruites selon des règles architecturales qui se  souciaient peu de l’esthétique et de la qualité de vie des habitants.
Le milieu urbain s’est développé, au début des années 70, de façon anarchique et la valorisation paysagère y a été insuffisante jusqu’au début des années 90, quand on a commencé à comprendre que la qualité des paysages était aussi un atout économique pour le pays.
Une nouvelle forme d’aménagement du territoire a alors vu le jour. 
Aujourd'hui, il reste encore beaucoup à faire. Ce sera l’un des enjeux de la transition écologique : concilier le développement économique avec la qualité du  cadre de vie.   

Certains espaces naturels ont été préservés,comme ici au cap Gris-Nez


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