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lundi 30 mai 2016

LA BRIDE SUR LE COU n° 3: l'utile et l'idéal



(La bride sur le cou: décontracté, détendu, lâché, libre - Le Robert, dictionnaire des synonymes) 



L’utile et l’idéal

Utile:
«L’utile est ce qui répond à la satisfaction des besoins physiologiques des hommes »
(Voltaire)
Utilitaire: attaché à ce qui est utile, préoccupé des seuls intérêts matériels

Idéal (sens n°2): ensemble de valeurs esthétiques morales ou intellectuelles
Idéaliste:  (souvent péjoratif) rêveur; synonyme: utopiste 
(Le Robert)

     Il règne dans l’Europe d’aujourd’hui un malaise dont les signes extérieurs sont visibles, avec des degrés différents selon les pays: le chômage, la peur du lendemain, la tendance au repli sur soi, la défiance vis-à-vis des politiques...
    Dans le passé, les pays européens ont connu des périodes difficiles, voire douloureuses. Ce qui est nouveau de nos jours - et cela se sent particulièrement en France - c’est le sentiment  que l’espérance ne peut plus venir des politiques car aucun d’eux n’est porteur d’un grand dessein, d’une vision idéaliste qui ramène l’espoir et le rêve. Non pas, comme le disait Jaurès dans son discours à la jeunesse « un rêve idyllique et vain », mais la possibilité d’un changement réel permettant d’aller vers un monde plus juste, plus solidaire.

   Ceux qui nous gouvernent donnent trop l’impression de n’avoir finalement qu’un but: garder  le pouvoir tout en ne changeant rien; et ceux qui souhaitent les remplacer sont dans la même logique, la satisfaction d’une ambition personnelle.

   La vision utilitaire de la société  a contribué à défendre les intérêts matériels d’une petite minorité  et a renforcé les injustices; elle a façonné les esprits en imposant sa logique. Le système éducatif lui-même a choisi cette voie. La sélection et la compétition sont au service de la société qui utilise les compétences des meilleurs et laisse aux autres des miettes: la précarité, le chômage. Tout cela au détriment de ce qui est le but premier de l’éducation: former des femmes et des hommes libres, épanouis, sensibles au sort des autres.

La société utilitaire a délaissé ce qui est essentiel, la créativité, les arts, la poésie, la défense du vivant.

   Le salut ne viendra pas d’hommes providentiels qui se présenteront avec un programme tout ficelé. Mais la société a besoin que des messages d’espoir soient lancés. Ils redonneront  confiance aux citoyens qui, collectivement, construiront la société nouvelle.

   C’est ce qu’avait fait Jaurès en 1903.*
«L'histoire humaine n'est qu'un effort incessant d'invention, et la perpétuelle évolution est une perpétuelle création », disait-il. 

« Le courage, c'est d'accepter les conditions nouvelles que la vie fait à la science et à l'art, d'accueillir, d'explorer la complexité presque infinie des faits et des détails, et cependant d'éclairer cette réalité énorme et confuse par des idées générales, de l'organiser et de la soulever par la beauté sacrée des formes et des rythmes...

 Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe...»

    Jaurès avait trop d’avance sur l’esprit de son temps. Un siècle plus tard, puisse-t-il être entendu.

* Discours à la jeunesse prononcé à Albi

samedi 28 mai 2016

L'image du week-end n°2 : Rome


La fontaine de Trevi


Photo BJ CARON


   Renoir disait : 
« L’inconvénient de l’Italie, c’est que c’est trop beau. Pourquoi peindre quand on a tant de plaisir à regarder ? »

Je comprends cette réflexion de Renoir qui part d’une réalité : personne n’oserait mettre en doute la beauté des paysages, des villes, des monuments italiens. Quant à la question, elle évoque l’appréhension de l’artiste - qui existe aussi chez l’écrivain - de ne pas réussir à traduire sur la toile ou la feuille l’émotion ressentie en regardant le spectacle offert.

    Avant même de visiter  Rome, je m’étais fait une idée de la ville en lisant les descriptions faites par des écrivains. Mais on a beau  avoir ainsi avoir une idée de ce qu'est Rome, la première immersion dans la ville provoque un choc. On est ébloui par l’abondance  des trésors artistiques, des églises, des fontaines, des ruines de l’Antiquité, des grandes places animées ornées de statues.
Rome est un véritable musée à ciel ouvert. De quartier en quartier, on y découvre deux mille ans d’histoire.
   
   La capitale italienne apparaît  dans de nombreux films. Le plus célèbre d’entre eux est sans aucun doute la Dolce Vita de Fellini. La scène dans laquelle  l’héroïne Sylvia, interprétée par Anita Ekberg, entre dans l’eau de la fontaine de Trevi est devenue immortelle.
Il n’est pas étonnant que chaque jour des touristes venus du monde entier s’agglutinent devant cette fontaine si imposante que la place où elle se trouve paraît minuscule.

    Noyé au milieu de la foule, abasourdi par le spectacle, chacun  reste ainsi de longs instants devant le bassin, en contemplant le dieu Neptune, impressionnant sur son char que tirent deux chevaux marins. 
    Et peut-être pense-t-il lui aussi que le plaisir de regarder est suffisant.

vendredi 27 mai 2016

Écologie : faisons le point




L’écologie dénaturée

    Le mot écologie fait partie de ces termes que beaucoup de gens utilisent sans vraiment connaître son sens exact.
Au risque de me répéter, je rappelle que l’écologie est la science qui décrit et cherche à comprendre les lois qui régissent les relations entre les êtres vivants et celles qu’ils entretiennent avec leur environnement.
L’écologiste est celui qui connaît les principes de l’écologie et les respecte dans sa vie de tous les jours ; en tant que militant, il agit pour promouvoir ces principes.
   Dans le monde moderne où de nombreux mots sont dénaturés, où la grève de travailleurs devient une “ prise d’otage”, où un personnage de la télé-réalité est appelé “ star ”, la référence à l’écologie est souvent  utilisée abusivement. Il ne suffit pas d’aimer les arbres, de lutter contre la construction d’une route, de faire des films sur la nature, ni même d’être ministre de l’Écologie, pour être écologiste.

   Cette dérive du vocabulaire n’est pas seulement une atteinte à la langue. Ce qui est plus grave, c’est la tromperie qu’elle entraîne.
Un exemple récent nous a été donné avec la COP 21, présentée comme une réussite, une avancée formidable dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Dans la réalité, il n’en est rien. À‭ ce jour, quinze pays seulement ont ratifié le texte final pourtant peu contraignant.
‭Il y a quelques jours, l’émission Cash investigation présentée par ‬Élise Lucet a montré l’arnaque que fut cette conférence soutenue par des grands groupes qui prétendent défendre l’écologie. Parmi eux Engie (ex GDF Suez) gros pollueur‭ mondial qui exploite des mines de charbon. On y a vu aussi le scandale des quotas carbone, censés  favoriser la réduction des gaz à effet de serre et qui en fait ne servent qu’à enrichir certains groupes.
‭   Il est grand temps de revenir aux sources de l’écologie authentique si l’on veut préserver le futur.

Le naufrage de l’écologie politique

‭   Pour cela, on ne peut plus compter sur l’écologie politique qui s’est complètement décrédibilisée ces dernières années.
‭   Créés en 1984, les Verts voulaient faire de la politique autrement. Ils ont complètement échoué. Certains cadres, par opportunisme  et à cause de la faiblesse de leurs convictions écologistes ont choisi de soutenir ou de rejoindre le gouvernement actuel dont la plupart des actions sont aux antipodes des principes de l’écologie. 
‬À l’Assemblée nationale, le groupe d’EELV vient de disparaître. Depuis 2010, près des deux tiers des adhérents ont quitté le parti. Faute d’une ligne politique claire, on ne voit pas les Verts se redresser prochainement.

  L’élection du candidat des Verts, Alexander Van der Bellen , en Autriche a été accueillie avec soulagement car il a battu le candidat de l’extrême droite. Pour la démocratie c’est une bonne chose, mais curieusement le vainqueur se présente comme un homme du centre. Ne comptons donc pas sur lui pour faire avancer les principes de l’écologie.

   Pour peser dans le champ politique, l'écologie doit prendre d'autres chemins. Les partis ont fait leur temps, aux citoyens d'agir.  

samedi 21 mai 2016

L'image du week-end n°1: Une digue, un dimanche



Photo BJ CARON

  Ce dimanche-là, le retour du beau temps avait incité les gens à sortir et ils étaient nombreux à flâner sur la promenade qui longe la mer.
   Ils avançaient lentement en parlant ; ils avaient tellement l’habitude de faire cette balade qu’ils ne regardaient même plus la mer, ni la falaise qui se dressait au loin, devant eux. Mais les avaient-ils réellement regardés un jour ?
   J’eus l’impression de voir devant moi des personnages fantomatiques avançant machinalement parce que cette marche du dimanche était devenue une habitude.
   Dans cette scène d’une grande banalité, il fallait mettre du rêve. C’est ce que la magie de la photo a permis.

vendredi 20 mai 2016

Vu, lu, entendu : SEXISME

Choses vues, lues, entendues : des réflexions sur des scènes que j’ai vues (dans la réalité ou sur des écrans), des propos entendus, d’autres inspirées par des lectures (articles, livres)...



SEXISME

   Dernièrement, je lisais dans le courrier des lecteurs du magazine Sciences Humaines les remarques intéressantes d’une dame. Celle-ci s’était livrée à une petite expérience : elle avait choisi de taper sur le moteur de recherche le plus populaire - Google - le mot femme puis avait cliqué sur Images. Le résultat l’avait sidérée; elle  y avait vu un signe notoire de sexisme. Sur plusieurs pages, ce n'étaient que photos de femmes peu vêtues, en bikini, parfois dans des poses suggestives; il y avait aussi des visages de jolies filles parmi lesquelles figuraient quelques actrices.
Bref, pour Google l’image de la femme  est celle que la publicité utilise pour faire vendre des voitures, des vacances dans les îles, des savons, des appareils ménagers...Une femme-objet.
   Utilisant pour ma part le moteur de recherche alternatif Ecosia (dont une partie des bénéfices sert à planter des arbres), moteur basé sur Yahoo, je me suis livré à la même expérience. Avec Ecosia, le résultat a été moins désastreux : ce sont les visages qui sont mis en valeur, la diversité est représentée ; on a même droit à un dessin humoristique montrant deux femmes portant des pancartes. Sur la première, on lit : « Les hommes sont lâches, égoïstes et immatures !» Sur la seconde :

« La femme est l’égale de l’homme.»

   Cette affirmation, inscrite en France dans les textes officiels, n’est toujours pas appliquée dans tous les domaines; elle n’a pas non plus été gravée dans le cerveau des nombreux machistes qui continuent de croire à la supériorité du sexe masculin. Avec toutes les dérives que l’actualité nous rappelle à nouveau.
   Que ce soit au bureau, dans les entreprises, dans les cercles politiques, des femmes sont victimes de harcèlement et d’agressions. L’affaire qui secoue actuellement Europe Ecologie - Les Verts, un parti  qui depuis sa création affiche son féminisme, est symptomatique  de l’hypocrisie  et de la perversité de certains hommes incapables de mettre en pratique les valeurs auxquelles ils avaient adhéré.

  Ancrée depuis des millénaires dans notre société, la domination masculine a bien du mal à s’effacer pour laisser place à l’égalité des sexes et au respect des autres. Le combat féministe est loin d'être achevé.




 

lundi 16 mai 2016

LA BRIDE SUR LE COU n°1


La bride sur le cou: décontracté, détendu, lâché, libre - Le Robert, dictionnaire des synonymes) 



   « Les idées ont besoin d’être sans cesse régénérées(re-générées»), cette phrase d’Edgar Morin, je m’efforce de la mettre en pratique dans mes réflexions et mes écrits.
   Rien n’est pire que la routine. S’installer dans le confort dès que quelque chose fonctionne bien, c’est aller vers une probable déconvenue.
    Le blog qui a entamé au mois de mars sa huitième année d’existence aurait pu continuer à exister tel qu’il était. J’en ai décidé autrement: ce week-end est paru le dernier billet de la Rumeur du temps. Place désormais à « Une autre route». Ceux qui verraient dans ce titre une allusion à la chanson de Brassens, La mauvaise réputation, ne se trompent pas. Il s’agit bien d’une référence aux deux vers bien connus: 
« Mais les brav’s gens n'aiment pas que 
L'on suive une autre route qu'eux…».

    Ce titre a aussi été choisi en écho aux poésies que j’ai récemment écrites et rassemblées dans Les Chemins délaissés. Il s’agit de textes qui expriment le désir de ne pas se laisser enfermer dans le monde aliénant où beaucoup de  gens ne pensent plus librement, où les idées les plus rétrogrades circulent avec la complicité de marchands sans scrupules.
    Je m’honore de faire partie de ceux qui résistent au discours dominant et veulent vivre debout. Je suis comme ces marcheurs qui quittent la ville inhumaine pour retrouver la nature:

« La ville avait tué leurs rêves.
Ils ont pris des sentiers
où nul n'était allé,
traversé des prairies et longé des rivières.
Ils ont souvent dormi sous les vieux arbres
qui savent tant de choses...»

    Cette chronique du lundi remplacera désormais le Carnet de bord.
Son titre, La bride sur le cou, annonce clairement les intentions poursuivies : être un espace d’expression entièrement libre.

samedi 14 mai 2016

Une photo, une phrase : le lac de Robertville

J’aime fixer l’instant que j'ai apprécié ou qui m'a ému. C'est pourquoi lors de mes promenades, de mes déplacements, de mes voyages, j’emporte  presque toujours  avec moi  un appareil photo, outil idéal pour garder  les images que la mémoire pourrait oublier.



Le lac de Robertville (Belgique)

La photo:
   Elle a été prise il y a quelques jours, le dimanche 8 mai, dans la commune de Waimes (province de Liège) située dans le parc naturel des Hautes-Fagnes-Eipel.
Le lac de Robertville est un lac de barrage construit sur la Warche, rivière faisant partie du bassin de la Meuse.



La phrase:
   À l’entrée de Robertville un panneau indique clairement la direction du lac et, en ce dimanche de mai où le soleil donnait l’impression qu’on était au mois d’août, il fallait s’attendre à voir la foule s’agglutiner au bord du lac, là où il est possible de nager ou de faire une promenade en bateau ; c’est pourquoi, désirant apprécier les charmes de la nature dans le silence, j’ai préféré suivre un chemin qui longeait le lac : il était là, près de moi, grande tache bleue dont je n’apercevais que les quelques bribes que le  taillis chétif ne parvenait pas à cacher et tout en marchant je ne cessais de le regarder.

mardi 10 mai 2016

Regard (2016- semaine 19) : Qualité de vie





 

Qualité de vie

    Hier, à l’heure où d’habitude je rédige cette chronique, assis au soleil devant un paysage superbe, je goûtais le plaisir d’être au milieu de la nature, dans cette région des Hautes Fagnes qui s’étend en partie sur la province de Liège et se prolonge en Allemagne.
     J’étais à proximité du Signal de Botrange, point culminant des Ardennes belges (694 mètres), au cœur d’un paysage qui a pu être  préservé  grâce à une action politique de longue haleine qui démontre qu’on peut encore, quand on en a la volonté, échapper à un mode de développement qui détruit la nature et stresse les  humains.
       « C’est dans un cadre tel que celui-ci que s’exprime le mieux la qualité de la vie», c’est ce que je pensais en regardant la rangée de grands arbres derrière laquelle se cachaient quelques maisons.

    Pendant quelques jours, j’avais abandonné tout ce qui nous relie à la vie moderne: l’ordinateur, la radio, le smartphone, la télé, le journal...
     Rentré chez moi, je reprenais contact avec ce monde. Sur une chaîne d’information en continu, un homme politique s’exprimait : c’était notre ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault en plein discours de désinformation. Celui-ci était en train d’affirmer que la France est l’un des pays où la qualité de vie est la meilleure.
     Pour mesurer celle-ci, aucun indice n’est parfait  mais celui qui est pris en compte de nos jours est l’IDH (indice de développement humain) qui s’appuie sur le PIB - ce qui est contestable - mais aussi sur la façon dont les richesses sont réparties et sur le niveau de scolarisation des jeunes, ce qui paraît plus juste.
Or que dit ce classement ?
Il met en tête la Norvège ; suivent l’Australie, la Suisse, le Danemark et les Pays-Bas.
Et la France ?
Depuis vingt ans, celle-ci ne cesse de perdre des places. Elle était en 2e position en 1995, la voici maintenant à la 22e place !

   Il ne suffit pas de dire que tout va mieux chez nous ; les chiffres de temps à autre rappellent la réalité.

vendredi 6 mai 2016

Européen

PHOTO Rob984  *


   L’Europe d’aujourd’hui donne satisfaction à peu de monde. Elle est avant tout un grand marché intégré à la société mondialisée. Incapable de prendre des décisions efficaces pour limiter le réchauffement climatique, pour accueillir dignement les réfugiés d’autres continents ou lutter contre le terrorisme, elle ne tient pas le rôle qui devrait être le sien.
Freiné par l’égoïsme des nations, l’esprit européen imaginé par Victor Hugo reste en ce 21e siècle une utopie.

   Je me sens profondément européen pour des raisons culturelles :  Michel-Ange, Montaigne, Cervantès, Dante, Bach, Chopin, Ravel, Renoir, Van Gogh, Baudelaire, Kundera, Galilée, Darwin, Pasteur... ont apporté leurs connaissances, enrichi nos pensées, embelli nos vies.

  Il y a également des raisons personnelles. Comme beaucoup de familles, la mienne compte des gens venant de divers pays d’Europe : les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, l’Espagne et la France, chacun d’eux ayant apporté une touche particulière qui se sent aujourd’hui dans notre façon de vivre, de se nourrir, de penser.


    En 1966, invité par de jeunes allemands fédéralistes, j'ai eu à répondre à cette question :
- Comment voyez-vous l’Europe de demain ?
L'Europe des États – celle que voulait de Gaulle – ne me plaisait pas, cependant l'Europe fédérale me semblait prématurée. Je pensais que celle-ci était nécessaire, pour des raisons d'équilibre international (et je pense encore qu'elle s'imposera un jour car cela fait partie de l'évolution de l'organisation de la société) mais je n'ignorais pas que les mentalités n'étaient pas prêtes à accepter un tel bouleversement.
   Mon intervention consista donc à dire qu'il fallait préparer ce changement en rapprochant les gens, en mettant en place des programmes permettant des échanges et des manifestations destinées à développer les rencontres autour de thèmes culturels ou sportifs. Il fallait, disais-je, construire une Europe des citoyens, une Europe de la fraternité.
(Cela a été fait en partie au cours des dernières décennies avec la multiplication des jumelages de villes et les échanges proposés aux étudiants grâce au programme Erasmus).

   En 2016, l’Europe est en panne, mais l’utopie européenne n’est pas morte. Le changement d’ère et la société conviviale dont les contours ont été dessinés dans mon dernier livre ne seront possibles que dans le cadre européen.

   Celui-ci sera une étape importante, avant que dans un futur plus lointain, l'humanité décide d'unir toutes ses forces.
* https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=40958608

PROCHAIN BILLET : mardi 10 mai

lundi 2 mai 2016

Regard (2016 - semaine 18) : Démocratie






Démocratie

   Il y a des signes qui en disent long sur l’état de notre démocratie.  
Tels les musiciens du Titanic qui continuaient de jouer pendant que les passagers se noyaient, des ministres entonnent joyeusement un «Hé oh la gauche !» pour dire que tout va bien dans le pays. 
Un ancien président de la République déclare que les jeunes de Nuit Debout n’ont pas de cerveau, alors qu’ils cherchent des solutions nouvelles  pour ranimer la démocratie.
D’un côté l’aveuglement, de l’autre le dédain.

  Depuis deux décennies, les citoyens qui désertent les bureaux de vote sont de plus en plus nombreux. Autrefois, il s’agissait de gens qui préféraient, selon l’expression employée par les journalistes « aller à la pêche » ; dit autrement, c’était un manque de civisme.
Aujourd’hui, les choses ont changé : ne pas aller voter devient un geste politique marquant le refus d’une conception de la politique qui ne satisfait plus les citoyens. 

  

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