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vendredi 24 avril 2009

REHABILITER LA LENTEUR





Loin des autoroutes où des automobilistes pressés, impatients et nerveux  filent à toute vitesse vers le supermarché le plus proche ou vers le lieu de vacances qu'ils veulent atteindre au plus vite, alors qu'un peu plus loin leur course sera arrêtée par un énorme embouteillage, il y a, traversant la forêt,  de petites routes tranquilles où la circulation est interdite.
Parmi les promeneurs, on trouve des citadins qui viennent en famille pour s'évader quelques heures de leur immeuble coincé entre deux tours, des amoureux de la nature, marcheurs infatigables qui s' arrêtent de temps en temps pour mieux voir le paysage, il y a aussi des hommes de science qui observent tel insecte, tel oiseau, telle plante. Parfois on rencontre aussi un poète en quête d' inspiration qui verra peut-être surgir devant lui, un vers, une idée nouvelle...

LA POMME DE PIN

Ce matin-là, je m'enfonçai dans la forêt, dans un de ces sentiers boueux après la pluie, où l'on croise peu de monde. Mon pied soudain heurta une pomme de pin ; je la ramassai et me mis à l'observer. J'admirai la forme régulière, l'élégance du cône. Je tournai le fruit dans ma main pour mieux le connaître, puis je détachai quelques écailles, celles du sommet d'abord puis celles de la base. Je découvris alors le secret de la pomme de pin, sa raison d'être : collées à l'écaille, il y avait deux graines aux longues ailes fines. Soigneusement dissimulées et protégées, elles perpétueraient la vie.
Ce que les livres  m' avaient appris, de longues années plus tôt, et que j'avais oublié, mes mains et mes yeux me le révélaient pour la première fois.
La forêt est ce lieu magique où les choses banales paraissent toujours neuves. Une pomme de pin sur un lit d' aiguilles sèches vous fait entrer dans un autre univers, celui de la lenteur, de la patience, de la poésie.
Un autre monde en vérité.

mardi 21 avril 2009

Voitures et camions



Pollutions, participation à l'effet de serre, congestion des villes, stress dans les embouteillages, accidents.. rendent le transport routier contre-productif, comme l'a démontré Ivan Illich..
Il ne s'agit pas cependant de bannir complètement la voiture mais de réduire son utilisation par une meilleure organisation du territoire.

 La pertinence du mode de transport  est une question importante: selon la distance à parcourir, il faut adopter le moyen le mieux adapté: marche à pied, vélo, bus, train...
Prendre sa voiture ( quand on est en bonne santé) pour faire un trajet d' un kilomètre est une hérésie.

Il faut développer l'intermodalité, c'est-à-dire  créer une bonne coordination des modes de transports
collectifs, condition préalable à un basculement significatif de la voiture vers les transports collectifs.

 Enfin, on peut relever que  la  question des transports illustre parfaitement  la nécessité d' articuler volonté individuelle  et volonté collective afin de changer nos modes de vie.
Abandonner complètement l' usage de la voiture n'est possible que si vous trouvez près de chez vous les transports collectifs ou les services dont vous avez besoin.

dimanche 19 avril 2009

ROCS



Ils n' ont pas d' âge les rocs
mais ils n' en savent rien.

Et tu voudrais, fragile mortel,
être ce bloc de granit immuable,
colosse serein insensible aux grands vents,
indifférent  aux vagues.

N' oublie pas que ta force
est dans ce regard unique
qui te permet de  décrire le roc, de lui donner  vie,
sur la toile ou  la feuille, 
ce regard unique qui  révèle sa beauté.

jeudi 16 avril 2009

Crise de la pêche en Afrique


La crise écologique  frappe l’ Afrique  de point fouet. La question de l’eau, sous ses différents aspects, est sans doute  l’une des plus préoccupantes. Les conséquences de la sécheresse, de  l’érosion côtière, de l’urbanisation du littoral, l’exploitation abusive de la ressource halieutique, mettent en péril les populations locales, prises malgré elles, dans le carcan de la mondialisation.
Aujourd’hui, la crise de la pêche constitue une menace majeure. Elle est révélatrice de la crise environnementale qui touche la planète et du désastre économique subi par les pays du Sud.

En Afrique, et surtout à l’Ouest de ce continent,  la pêche représente une source de revenus et d’alimentation pour plusieurs millions de personnes. Au Sénégal, par exemple, le poisson est la principale source d’apport en protéines pour les habitants ( environ 75%)
Cela justifie les craintes que l’on doit avoir pour l’avenir de ses habitants.

 La première cause de la crise de la pêche est la concentration humaine sur les zones côtières ( en moyenne 60%).
Cette concentration entraîne une forte pollution domestique et industrielle.
L’utilisation des  chaluts de fond  constitue un danger pour  le milieu marin  et met la ressource en péril. 
Enfin, le développement de la  prospection pétrolière en mer, notamment en Mauritanie et en Guinée-Bissau, est un autre facteur de pollution. Or certaines  prospections ont  lieu dans des aires protégées marines, dans des conditions inadmissibles ( surveillance insuffisante,  technologie inadaptée) 
Il faudrait, au minimum, interdire l’accès des zones protégées aux prospections pétrolières. Naturellement, c’est la pauvreté des pays concernés qui conduit les Etats à accepter ces pratiques, en contrepartie  de devises qui constituent pour eux une planche de salut. Tant que le déséquilibre Nord/Sud existera, le  problème des prospections pétrolières se posera.
Le problème de la ressource provient de la conjonction de plusieurs facteurs parmi lesquels on peut citer : l’exploitation abusive des stocks à haute valeur commerciale, 
une insuffisance d’ études sur la ressource, l’absence de vision globale des politiques de pêche, les Etats privilégiant  les approches nationales. 

Depuis une vingtaine d’années,  la pêche artisanale a connu  un fort développement.  Cette évolution est grave car les pêcheurs artisans opèrent dans la bande la plus côtière où se trouvent les zones de reproduction et les nourriceries. Faut-il pour autant les accabler? 
J’ai eu l’occasion de rencontrer des représentants de ces artisans, en particulier ceux de Saly et de Saint-Louis, au Sénégal. Ils sont les premiers à se plaindre de la situation vécue  comme un engrenage qu’ils ne peuvent maîtriser.
Parmi les problèmes qu’ils mettent en avant, il y a l’impossibilité de vendre leur pêche à un prix convenable. Ceci est dû en grande partie à l’absence de moyens  de réfrigération qui les contraint à vendre le poisson noble à des cours dérisoires et qui les pousse à pêcher davantage pour accroître leurs faibles revenus. Le seul moyen de conservation du poisson reste la plupart du temps le séchage naturel, dans des conditions archaïques, le long des plages. 


Ces artisans  luttent pour une évolution de leur profession: amélioration des conditions de travail, évolution de la législation de la pêche, reconnaissance du prix réel du poisson.
Dans les accords de pêche, ils regrettent  que les pays africains  mènent de façon isolée les négociations,  ce qui les met en position de faiblesse. 

Mais plus que la pression exercée sur la ressource par la pêche artisanale, c’est la mondialisation qu’il faut mettre en cause. 
C’est elle  qui a permis l’accès au marché européen et nord- américain plus rémunérateur, c’est elle qui  a poussé à la capture d’ espèces à haute valeur. 
Le développement du commerce international a créé une forte demande sur certaines 
espèces : requins,  raies,  mérous,  dorades… 
Celle-ci compromet, pour ces espèces,  la durabilité de la ressource et par là-même l’avenir de la pêche.

D’autre part, les états côtiers de l’Afrique de l’Ouest étant  dans l’impossibilité d’exploiter toutes les ressources se trouvant dans les eaux qui relèvent de leur juridiction permettent à des  pays étrangers de venir pêcher dans leurs eaux. En contrepartie, ils reçoivent  les devises qui manquent tant  à leur économie.
Mais ces contreparties financières sont injustes car elles sont nettement en -dessous de la valeur des ressources capturées. 

La pêche africaine connaît une crise qui reflète de manière accentuée la crise mondiale.
La mauvaise santé des écosystèmes n’explique pas à elle seule cette crise.
S’il est nécessaire d’intégrer la protection de l’environnement dans les politiques de pêche, si des mesures concrètes doivent être prises pour protéger certaines espèces, pour reconstituer les stocks,  il faut en finir avec un système qui surexploite abusivement la ressources, au détriment des populations locales.
La régulation de l’effort de pêche ne pourra réussir que si elle est incluse dans une politique globale s’appuyant   sur une réelle équité vis-à-vis des pays  du Sud, et sur le respect des générations futures 

mardi 14 avril 2009

La crise de la pêche



La crise que traverse la pêche est marquée par une diminution de la ressource aux conséquences humaines graves: l' avenir du métier de marin-pêcheur est mis en danger, et d' autre part les carences alimentaires subies dans les pays du Sud ( le Sénégal par exemple) risquent d' augmenter, le poisson apportant  dans ces pays une part importante des protéines.

 Dans le passé, la littérature ( je pense  notamment à Hugo et Pierre Loti) a rendu hommage au courage de ces marins qui bravaient les éléments pour nourrir leur famille et gagner leur vie. Dans les ports de pêche, le calvaire des marins est le témoignage de toutes ces vies sacrifiées pour nourrir les gens. Si, de nos jours, cette vie rude ne semble plus inspirer poètes et romanciers, elle n' en reste pas moins pénible et dangereuse et le métier se pratique dans des conditions économiques de plus en plus difficiles. A tel point que les marins qui pratiquent la pêche artisanale n' osent plus se projeter dans l' avenir.

Près des côtes, la ressource en poisson s'est raréfiée et les fileyeurs ( ces bateaux qui déposent leurs filets et reviennent les relever plus tard) doivent s' éloigner de plus en plus de leur port d' attache pour trouver le poisson, ce qui augmente leurs frais et n' est pas écologique.

Les artisans-pêcheurs du Nord et du Sud sont victimes de la mondialisation de la pêche industrielle qui envoie ses usines flottantes de congélation piller  les mers du globe et détruire les fonds marins.

Les réponses apportées par l'Europe pour lutter contre l' appauvrissement de la ressource en poisson montrent  qu' il est urgent d' approfondir notre connaissance des milieux marins. A titre d' exemple, deux études récentes pourraient permettre de remettre en cause l' une des dispositions importantes de préservation de la ressource: la grosseur des mailles des filets, de même que la réglementation sur les périodes de pêche prohibée.
Ainsi, selon Cécile Cassier ( Univers nature)  plus de 7,3 millions de tonnes de poissons pêchés sont rejetés directement dans la mer chaque année, ce qui représente 8 % du total des captures mondiales.
En dehors du gâchis considérable que constitue cette action, l' auteur met en évidence les conséquences écologiques de cette pratique sur le renouvellement de l'écosystème marin et sur la diversité marine. 
La flotte européenne contribue massivement à ce gâchis. En ce qui concerne la pêche des poissons plats en Mer du Nord par des chalutiers, les taux de rejets sont estimés à 70 % en poids et à 80 % en nombre de captures. 
D' autre part,  la revue Sciences et Avenir, dans son numéro de juin 2008, rapporte que des chercheurs du Ciem (1) ont  mené une étude qui montre qu' en voulant épargner les petits poissons, on aboutissait à une évolution des espèces. Celles-ci subiraient des modifications d' ordre morphologique et sexuel ( diminution de la taille et maturité sexuelle plus hâtive). L' étude du Ciem suggère de ne plus se contenter de déterminer des TAC ( taux admissibles de capture), mais d' essayer de prendre par précaution des poissons de taille intermédiaire.

Ces deux exemples apportent la preuve que les décisions  prises pour tenter de reconstituer une ressource décimée par la mondialisation de la pêche industrielle se heurtent à une autre réalité:  l' homme ne possède pas encore une connaissance suffisante  des écosystèmes. C' est pourquoi il s' avère nécessaire d' investir davantage dans la recherche, tout en continuant  dans l' immédiat de réduire le prélèvement des espèces menacées.


1.Conseil international pour l' exploration des mers


dimanche 12 avril 2009

ART DE VIVRE



" Vivre tel un berger   au milieu de la ville"

LES BERGERS

Ils ont quitté la ville aux effluves malsains et choisi la rudesse des montagnes sauvages.
Quand la nuit est trop longue ils parlent aux étoiles et entendent des bruits venus de temps lointains.
Les bergers assoupis inventent des poèmes, des mélodies fugaces qu' ils n' écriront jamais.
Dans les ombres qui courent ils devinent des femmes qu'ils ont jadis aimées.
Ils ne possèdent rien  - seuls  le vent des montagnes 
et  des rêves épars.





samedi 11 avril 2009

GRENELLE DE LA MER



le monde magique de la mer ( photo: photo-libre)


Après le Grenelle de l' environnement qui a donné lieu à des débats
certes intéressants mais qui n' a pas  débouché sur le changement
de pratiques que l' état de la planète nécessitait, voici qu' on nous
annonce un nouveau Grenelle, consacré cette fois à la mer.
Vaste sujet, passionnant, capital pour l' avenir.
Quatre groupes de réflexion sont prévus:

¤ La délicate rencontre entre la terre et la mer
¤ Entre menaces et potentiels, une mer fragile promesse d’avenir 
¤ La mer, une passion à partager
¤ Planète mer : inventer les nouvelles régulations.

Le principe d' un grand débat sur une question qui nous concerne tous
ne peut en lui-même être refusé. Il s' agit d' un exercice indispensable
dans une démocratie.
Mais les expériences du passé nous recommandent la prudence.
Depuis une trentaine d' années, c' est-à-dire depuis la prise de
conscience de la crise écologique, les colloques, conférences nationales
et internationales se sont multipliés.
En quoi ont-ils fait changer les choses?
Depuis 30 ans, la crise écologique s' est aggravée, l' exclusion a gagné
du terrain, le fossé entre pays riches et pauvres s' est creusé.
La plupart des initiatives prises au nom de la défense de l' environnement
n' ont été que des opérations médiatiques.
Assez de paroles. Ce qu'il faut maintenant, ce sont des actes. 

dimanche 5 avril 2009

LES GENS 1.La vieille dame sur le banc






" Peu de gens savent être vieux"
La Rochefoucauld



Elle est assise sur un banc, dans le square, un matin de printemps.
Des enfants jouent près d' elle mais elle ne les voit pas: elle a le regard vide de la désespérance.
Sa chevelure est bleutée. Le fard, appliqué avec exagération, est grotesque et ne parvient pas à dissimuler les blessures de son visage que le bistouri a meurtri et figé à jamais.
Le temps, pour elle, s' est arrêté il y a longtemps, lorsque le regard de l' artiste a cessé de se poser sur elle. 

On vénérait son corps quand elle était modèle.

samedi 4 avril 2009

Ruptures 3: la question de l' âge


Dans la société moderne, la question de l' âge  - et des relations
entre générations - est l' objet de contradictions et de discriminations.

La société de consommation qui fait chaque jour la promotion  de
l' artificialité pèse sur bon nombre de gens. La publicité a imposé ses 
normes en matière de beauté. Par tous les moyens ( chirurgie esthétique,
prise de médicaments, drogues, régimes spartiates parfois dangereux),
elle propose aux hommes et aux femmes de retarder les effets du 
vieillissement. 
Lutter, d' une manière parfois pathétique, contre les effets de l' âge
est une caractéristique de notre époque.
Dans un billet précédent, j' avais évoqué la nécessaire réconciliation entre
l' homme et la nature. Une autre réconciliation est impérative: celle de
l' homme avec le naturel, pour un retour à l' authenticité.

Mais l' âge réel, celui qui est inscrit sur nos cartes d' identité, continue
d' avoir son importance. C' est lui qui trace nos parcours, de la crèche
à la maison de retraite, selon un ordre immuable. C' est lui qui fixe
le temps des études obligatoires et qui fait qu' une dizaine d' années
de notre jeunesse déterminent un avenir professionnel, sans grand
espoir de deuxième chance pour ceux qui n' ont pas eu un parcours
scolaire heureux.
Dans une société alternative, on pourrait concevoir un déroulement de
vie décloisonné, alternant des périodes d' éducation et de formation, 
de travail,  d' activités sociales,  d' années sabbatiques consacrées
 à la culture, à la recherche personnelle,  etc... Cette organisation
pourrait favoriser les échanges et les solidarités entre générations.

L' âge, c' est aussi un objet de discrimination, avec de multiples 
paradoxes.
Quand on sort des études, à 18 ou 25 ans, la recherche d' un premier
emploi s' avère être une vraie galère : le jeune se voit reprocher son 
manque d' expérience !
D' un autre côté, quand un homme ou une femme de 50 ans, travaillant
dans une entreprise, se retrouve au chômage, ses 30 ans d' expérience 
ne comptent pas.
- Trop âgés pour le poste ! leur fait-on comprendre !
Mais cette discrimination ne touche pas tout le monde. A 50 ans, un homme
politique, un grand patron, sont considérés comme jeunes et ont encore de
belles années de pouvoir devant eux.
Dans une société qui prône l' égalité, de telles discriminations liées à
l' âge et à la catégorie sociale, sont inadmissibles.
Il est grand temps de revoir la question de l' âge en y introduisant  
les notions de justice et de solidarité.

mercredi 1 avril 2009

WELCOME ( le film)


Par temps clair, les falaises blanches de Douvres paraissent si
proches quand on les regarde de Calais.

WELCOME

Je vis  à une trentaine de kilomètres de Calais. J'ai eu l'occasion de me rendre plusieurs fois au centre de Sangatte. J'y ai rencontré réfugiés et bénévoles. Avant même d'avoir vu  Welcome, je me suis réjoui de constater que le film de Philippe Lioret suscitait un  débat sur la question de l'immigration. C'était déjà un premier succès.
Je viens de voir le film. C'est une réussite à plus d' un titre, grâce à la qualité de l'interprétation ( Vincent Lindon, dans le rôle d'un maître nageur calaisien, Audrey Dana, sa femme, en instance de divorce, et Firat Ayverdi,  un jeune Kurde de 17 ans dans le film, dont le rêve est de rejoindre son amie en Angleterre en traversant le détroit à la nage. La mise en scène est sobre et efficace et les images de Calais sont superbes.
  On suit avec intérêt l'histoire d'un couple qui se déchire et d'un autre qui veut se retrouver, mais le coeur de l'histoire, c' est le destin de tous ces réfugiés kurdes, afghans, africains... qui ont fui leur pays soit parce qu'il était en guerre ou parce qu'il ne respecte pas les droits de l' homme ou bien encore parce qu'il ne leur permettait  pas, pour des raisons
économiques, de vivre dignement.

Jusqu'à  maintenant, aucune  réponse satisfaisante n'a été apportée à la détresse de ces immigrés.
Les mesures répressives prises notamment par la France et la Grande-Bretagne n' ont eu aucun effet. 
La fermeture de Sangatte, en 2002, voulue par le ministre de l'intérieur de l'époque et  applaudie par de nombreux élus de droite et de gauche n'a rien résolu. Certes ce centre de transit et d'accueil humanitaire ne pouvait être qu'une solution provisoire, mais il a permis - grâce notamment à l' action des associations impliquées - d'accueillir des milliers de personnes qui y trouvaient momentanément  la nourriture,  l'hébergement et un peu de réconfort.
Six ans après, des centaines de réfugiés errent dans les rues de Calais et vivent dans des conditions plus déplorables que par le passé, avec toujours le même espoir: celui de rejoindre l' Angleterre, par  n' importe quel moyen, mais toujours au péril de leur vie.
Seuls les soutiennent des bénévoles qui, en les aidant, risquent à tout moment des ennuis judiciaires.
Si le film de Philippe Lioret est une fiction, il dépeint avec beaucoup de justesse la réalité: l'indifférence des clients d' un magasin lors de l'intervention des policiers, la dénonciation d'un voisin de Simon, le maître-nageur, la distribution des repas par les bénévoles. Et il n'élude pas le problème des passeurs qui profitent de la détresse humaine pour gagner beaucoup d'argent.
On peut rappeler d'ailleurs que c'est au nom de l'éradication de cette pratique que le gouvernement français a justifié sa politique répressive d'immigration, et que cela n'a pas empêché les passeurs de poursuivre leur besogne.

On peut souhaiter que tous ceux qui ont vu "Welcome" et qui regardaient les clandestins avec suspicion, les verront désormais comme des victimes qui ont droit à la dignité.


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