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mardi 14 avril 2009

La crise de la pêche



La crise que traverse la pêche est marquée par une diminution de la ressource aux conséquences humaines graves: l' avenir du métier de marin-pêcheur est mis en danger, et d' autre part les carences alimentaires subies dans les pays du Sud ( le Sénégal par exemple) risquent d' augmenter, le poisson apportant  dans ces pays une part importante des protéines.

 Dans le passé, la littérature ( je pense  notamment à Hugo et Pierre Loti) a rendu hommage au courage de ces marins qui bravaient les éléments pour nourrir leur famille et gagner leur vie. Dans les ports de pêche, le calvaire des marins est le témoignage de toutes ces vies sacrifiées pour nourrir les gens. Si, de nos jours, cette vie rude ne semble plus inspirer poètes et romanciers, elle n' en reste pas moins pénible et dangereuse et le métier se pratique dans des conditions économiques de plus en plus difficiles. A tel point que les marins qui pratiquent la pêche artisanale n' osent plus se projeter dans l' avenir.

Près des côtes, la ressource en poisson s'est raréfiée et les fileyeurs ( ces bateaux qui déposent leurs filets et reviennent les relever plus tard) doivent s' éloigner de plus en plus de leur port d' attache pour trouver le poisson, ce qui augmente leurs frais et n' est pas écologique.

Les artisans-pêcheurs du Nord et du Sud sont victimes de la mondialisation de la pêche industrielle qui envoie ses usines flottantes de congélation piller  les mers du globe et détruire les fonds marins.

Les réponses apportées par l'Europe pour lutter contre l' appauvrissement de la ressource en poisson montrent  qu' il est urgent d' approfondir notre connaissance des milieux marins. A titre d' exemple, deux études récentes pourraient permettre de remettre en cause l' une des dispositions importantes de préservation de la ressource: la grosseur des mailles des filets, de même que la réglementation sur les périodes de pêche prohibée.
Ainsi, selon Cécile Cassier ( Univers nature)  plus de 7,3 millions de tonnes de poissons pêchés sont rejetés directement dans la mer chaque année, ce qui représente 8 % du total des captures mondiales.
En dehors du gâchis considérable que constitue cette action, l' auteur met en évidence les conséquences écologiques de cette pratique sur le renouvellement de l'écosystème marin et sur la diversité marine. 
La flotte européenne contribue massivement à ce gâchis. En ce qui concerne la pêche des poissons plats en Mer du Nord par des chalutiers, les taux de rejets sont estimés à 70 % en poids et à 80 % en nombre de captures. 
D' autre part,  la revue Sciences et Avenir, dans son numéro de juin 2008, rapporte que des chercheurs du Ciem (1) ont  mené une étude qui montre qu' en voulant épargner les petits poissons, on aboutissait à une évolution des espèces. Celles-ci subiraient des modifications d' ordre morphologique et sexuel ( diminution de la taille et maturité sexuelle plus hâtive). L' étude du Ciem suggère de ne plus se contenter de déterminer des TAC ( taux admissibles de capture), mais d' essayer de prendre par précaution des poissons de taille intermédiaire.

Ces deux exemples apportent la preuve que les décisions  prises pour tenter de reconstituer une ressource décimée par la mondialisation de la pêche industrielle se heurtent à une autre réalité:  l' homme ne possède pas encore une connaissance suffisante  des écosystèmes. C' est pourquoi il s' avère nécessaire d' investir davantage dans la recherche, tout en continuant  dans l' immédiat de réduire le prélèvement des espèces menacées.


1.Conseil international pour l' exploration des mers


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