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lundi 28 février 2011

Réflexion : L'homme retrouvé



Quelle serait la place du poète, de l’artiste, dans une société reconstruite sur des idées simples ( l’authenticité, le partage, la solidarité…) que le culte de l’argent nous a fait oublier, dans un monde où  l’économie ne serait pas  une obsession , où l’homme retrouvé s’épanouirait par la poésie, l’art, la danse ?
C’est ce monde futur que j’imagine :

Débarrassé du carcan de la morale traditionnelle et de la logique, l’Homme retrouvé, tel le sage du Gange, ira vers la nature, dans une symphonie d’eau, de vent, de lumière.
De même, il ira vers la ville. Car la ville ne sera plus ce lieu hostile où les hommes s’enferment et souffrent d’incommunicabilité. Elle deviendra un lieu de rencontres vraies où chacun participera à la fête.                                                                  
    
                                
Le miracle de la poésie, c’est de transfigurer les choses et donner à la vie une autre dimension.
Quel espoir immense pour les temps futurs : la réconciliation de l’homme avec la nature, avec l’art et le ferment poétique qui sont en lui !
La réconciliation de l’Homme avec lui-même.

L’homme retrouvé est celui qui saura  atteindre  les rêves qu’il  fit dans son enfance. 

samedi 26 février 2011

L'ironie du sort, de Paul Guimard




   Les journalistes posent parfois des questions qui paraissent toutes simples mais qui se révèlent très vite embarrassantes.
Un jour, l’un d’eux m’a demandé :
— Quel est le livre qui vous a le plus marqué ?
Comment choisir spontanément parmi les livres lus depuis l’enfance celui qui a laissé le plus de traces ?

  Certains titres me sont venus à l’esprit. Il s’agissait de livres reconnus comme étant   des chefs d’œuvre de la littérature : « L’étranger », « Le Rouge et le Noir », « Le vieil homme et la mer » ou encore «  La confusion des sentiments » de Stefan Zweig.
J’ai choisi « L’ironie du sort » de Paul Guimard qui avait commencé sa carrière comme journaliste et avait occupé brièvement un poste de chargé de mission  auprès du Président de la République, François Mitterrand ( il avait considéré que " cette expérience n’avait été ... qu’un long accident.")

  Je ne pense pas que la postérité placera  Paul Guimard sur le même rang que Camus, Stendhal ou Hemingway. Pourtant son livre m’a séduit, étonné par son originalité.
« L’ironie du sort » est un livre qui invite à réfléchir sur le problème de la destinée. L’histoire se passe en 1943 et a pour cadre la Résistance. C’est une époque où les événements pèsent sur le libre arbitre des hommes, en dehors des règles habituelles.
Le héros, Antoine, a pour mission d’abattre le lieutenant Werner.
« Qui sera la victime et qui sera le bourreau ? Rien n’est encore dit » écrit Paul Guimard dans le premier chapitre. Ce livre qui propose plusieurs scénarios, fait une grande place au hasard.
Il tend à prouver que nos destinées dépendent des circonstances. Mais cela ne signifie pas pour autant que nous sommes les jouets du destin.

jeudi 24 février 2011

DICTATEUR, le mot de la semaine(27)

Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion développée brièvement. 





          Aujourd’hui,  le mot :   DICTATEUR


L’actualité vient de nous rappeler que des régimes autoritaires installés depuis longtemps  — avec lesquels la plupart des démocraties, au nom de la realpolitik, entretenaient des liens en fermant les yeux sur les atteintes aux droits de l’Homme —  étaient plus fragiles qu’on le croyait.
Tous les continents ont subi les méfaits de la dictature, l’Europe occidentale ( Allemagne, Italie, Espagne)  et l’Europe de l’Est, l’Amérique du Sud, il n’y a pas si longtemps, la Chine, la Birmanie, la Corée du Nord, certains pays d’Afrique, du Moyen-Orient la connaissent encore.
Parce qu’elle ne respecte pas la liberté politique et qu’elle est basée sur la crainte et la violence, la dictature est un régime méprisable contre lequel le peuple qui la subit, lassé de la mégalomanie, de la paranoïa de celui ( ou de ceux) qui exerce tous les pouvoirs finit toujours par s’opposer afin de retrouver la liberté.
La dictature, régime inique et anachronique, ne peut résister à l'élan démocratique. 

dimanche 20 février 2011

CANAL SEINE-NORD

QUELLE LENTEUR !




Décidément, le projet de canal à grand gabarit Seine-Nord a bien du mal à aboutir : l’inquiétude se fait sentir à nouveau car Matignon tarde à poursuivre la procédure. Il faut dire que depuis  quelques années les gouvernements successifs n’ont pas montré beaucoup d’enthousiasme pour ce grand projet que la Région Nord/Pas-de-Calais présidée par l’écologiste Marie-Christine Blandin avait porté avec conviction dès 1993.
Il s’agissait alors pour des raisons environnementales et économiques de relancer la voie d’eau pour diminuer le trafic des camions sur les routes, en particulier sur l’A1, et de créer des plateformes multimodales (rail-route-canal) qui engendreraient de nouvelles activités et seraient donc créatrices d’emplois.
J’ai participé au démarrage de ce grand projet : à partir de 1995, ayant en charge la politique régionale des transports et du tourisme, j’ai mené de nombreuses discussions notamment avec VNF ( Voies Navigables de France) et des associations de défense de l’environnement.
En septembre 1997, le Ministre des Transports Jean-Claude Gayssot lançait la concertation sur le tracé de Seine-Nord. En décembre de la même année je présentais devant la Commission Permanente du Conseil Régional un rapport proposant d’adopter le tracé (dit tracé Ouest) passant par Noyon et Péronne pour deux raisons : c’était le moins traumatisant du point de vue environnemental et c’était le moins coûteux parce qu’il serait le plus court. Pour le tracé Est ( par Cambrai et Saint-Quentin) qui avait la préférence des milieux économiques, nous réclamions des mesures compensatoires.
C'est le tracé Ouest qui a été finalement retenu.

C’était il y a 13 ans. La déclaration d’utilité publique n’est venue que 9 ans plus tard (12 septembre 2008.) Deux ans et demi plus tard, les travaux n’ont toujours pas débuté et les camions continuent de filer sur les autoroutes d’Europe. 
Faut-il s'en étonner ?
Non, car malgré les déclarations faites au Grenelle de l'environnement, on ne sent pas chez ceux qui nous gouvernent la volonté d'aller rapidement vers un développement soutenable.

vendredi 18 février 2011

CONTES BREFS : LE DOUTE

CONTE

Dans son village, l’abbé Monin était un homme estimé. Au-delà du cercle des fidèles fréquentant son église, ceux qui pratiquaient une autre religion, les agnostiques, les libres penseurs l’appréciaient aussi.
Il faut dire que l’abbé Monin n’était pas un curé comme les autres. Sa foi religieuse n’était pas inébranlable. Le doute s’était insinué en lui une trentaine d’années plus tôt, alors qu’il prononçait un sermon sur la résurrection. Cela était arrivé brutalement, de manière sournoise : les habits qu’il portait, les gestes qu’il faisait presque machinalement, les mots qu’ils prononçaient, tout lui était apparu vain, voire ridicule.
Plus d’une fois, il avait failli abandonner sa mission. Ce qui l’avait retenu, c’était la conviction qu’il apportait aux gens une espérance, un réconfort. Il s’était dit qu’il n’avait pas le droit de les décevoir.
Si l’abbé n’espérait pas connaître plus tard le paradis, il s’évertuait à améliorer le sort de tous ceux qui souffraient sur terre : il défendait la cause des sans-papiers, s’indignait de voir son pays chasser les réfugiés, stigmatiser les Roms, les gens du voyage, il n’hésitait  pas à crier sa colère devant toutes les injustices qu’il constatait chaque jour.
Pour l'abbé Monin  l’heure de la retraite allait bientôt sonner. Il n'appréhendait pas l'avenir : il savait qu' il continuerait son combat.

mercredi 16 février 2011

AUDACE, le mot de la semaine (26)

Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion développée brièvement. 

          Aujourd’hui,  le mot :   AUDACE





Si le mot audace peut avoir dans certains cas un côté péjoratif lorsqu’il désigne un comportement qui s’apparente à l’insolence ou à la présomption, il salue dans la plupart des cas une disposition favorable à l’évolution positive de la société : on l’utilise alors pour évoquer une attitude courageuse, hardie, c’est l’audace que réclamait Danton. C’est cette audace qui fait évoluer les arts, la littérature, l’audace d’un Debussy qui selon Romain Rolland « montre qu’un vrai musicien peut tout oser… »
Encore faut-il , comme le pensait Euripide, que l’homme audacieux ne manque pas de bon sens.

lundi 14 février 2011

L'ère nouvelle




J’évoquais dernièrement l’ouvrage de l’Américain John R. Mc Neil Du nouveau sous le soleil. L’auteur écrivait qu’il était persuadé que nous étions entrés dans une ère nouvelle, une opinion que je partage.
Il faut en effet cesser de parler de crise à propos de la situation dans laquelle se trouve le monde actuel : depuis les années 1960, tous les signaux ont changé, qu’il s’agisse de l’environnement, de l’économie mondialisée dominée par la finance,   des rapports au travail, de la géopolitique, etc.
L’invention de l’imprimerie avait marqué le début des temps modernes, le 18e siècle a été le siècle des Lumières et a vu en Europe le début de l’émancipation des peuples, le 19e siècle a été celui de  la révolution industrielle. La société qui en est sortie a montré ses limites, elle a conduit au désastre écologique que nous connaissons, tout en apportant des technologies qui révolutionnent nos modes de vie ( l’informatique, Internet) et apportent un espoir dans le domaine de la médecine.
Nous sommes aujourd’hui devant deux hypothèses : la première est celle de l’aveuglement qui nous conduirait à poursuivre les erreurs destructrices, l’humanité n’y survivrait pas. La seconde est porteuse d’espoir : nous entrons dans une ère nouvelle qui nous amène à établir des rapports nouveaux avec la nature, des rapports équilibrés entre pays du Nord et du Sud, nous voyons les peuples opprimés s’affranchir des dictatures. Nous inventons une mondialisation nouvelle, écologique et humanisée.
       C’est cette voie qu’il faut choisir sans tarder.

samedi 12 février 2011

Révoltes pour la liberté

Dans le monde

Ce qui se passe actuellement dans deux des pays  de la Ligue arabe est suivi dans le monde entier avec grand intérêt car il s’agit, à l’évidence, d’événements aussi importants que la chute du mur de Berlin qui avait permis aux pays d’Europe de l’Est de s’affranchir de la domination communiste.
Après la Tunisie, c’est donc l’Egypte qui se débarrasse de la dictature de Moubarak grâce à la révolte du peuple qui a réussi à chasser le raïs en montrant sa détermination, notamment  le 1er février, lors de «  la marche du million » qui avait vu défiler  dans les grandes villes un nombre impressionnant de manifestants.
Fait important dans ce soulèvement : si l’on a vu la police rester fidèle au dictateur, l’armée ne s’est pas interposée. On entendait ce matin à la radio un Egyptien  dire que « l’armée et le peuple étaient unis. » 
Tous les démocrates souhaitent  que la transition permette d’organiser des élections dans des conditions normales, afin d’aller rapidement vers un régime démocratique.
Jusqu’où ira ce processus ? Après la Tunisie et l’Egypte, la révolte pour la liberté va-t-elle s’étendre à d’autres pays ? Déjà en Algérie l’opposition commence à se faire entendre. Une chose est sûre : les dictatures reculent, la liberté est en marche. Nous sommes entrés dans une ère nouvelle.

mardi 8 février 2011

Présomption, le mot de la semaine (25)

Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion développée brièvement. 

          Aujourd’hui,  le mot :   présomption






Il fut un temps dans notre pays  — et cela existe encore dans les régimes liberticides — où des gens étaient condamnés sur de simples présomptions .

Le mot présumé a fait couler beaucoup d’encre ces jours-ci : une phrase prononcée par le Président de la République  évoquant un fait divers dramatique qui a vu une jeune femme mourir dans des circonstances terribles a en effet causé beaucoup d’émoi en France et a provoqué la colère  des magistrats. Faisant fi du principe selon lequel  toute personne mise en cause dans un acte que la loi punit bénéficie  du statut de présumé innocent tant qu’il n’a pas été reconnu coupable, le Président a choisi de transformer la présomption d’innocence en présomption de culpabilité, une déclaration qui constitue à coup sûr un glissement dangereux.  

vendredi 4 février 2011

Un livre : Du nouveau sous le soleil




de John R. McNeill


Les livres traitant de l’état de la planète sont nombreux. Celui de John R. McNeill  Du nouveau sous le soleil offre une particularité : il n’a pas été écrit par un spécialiste de l’écologie mais par un historien (américain).
Ce trait particulier est intéressant. Comme je l’écrivais dans mon précédent billet (la révolte des peuples) il existe un point commun entre l’écologie et l’histoire : les deux disciplines étudient les phénomènes le regard tourné vers le long terme.
Dans le cas présent, la difficulté pour l’auteur est de ne pas avoir le recul nécessaire pour apprécier avec la rigueur habituelle de l’historien les conséquences sur l’état de la planète des décisions humaines prises depuis les débuts de l'industrialisation.
Mais il est persuadé que nous avons assez d’éléments pour dire comme certains scientifiques —  notamment Albert Jacquard — que nous sommes entrés dans une ère nouvelle, ce qui devrait conduire  à ne plus parler de crise écologique pour désigner un processus qui dure depuis une cinquantaine d’années.
L’analyse des changements radicaux subis par l’environnement, l’accélération des phénomènes, la croissance démographique exceptionnelle, l’utilisation sans retenue des combustibles fossiles  conduisent l'auteur à une conclusion qui est celle de nombreux auteurs écologistes : la croyance dans les vertus supposées de la croissance économique et la politique du court terme sont deux dangers qui nous imposent une remise en cause des comportements humains.

mercredi 2 février 2011

APPARENCE(S), LE MOT DE LA SEMAINE(24)

Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une  courte réflexion développée en une  phrase. 

          Aujourd’hui,  le mot :   


Apparence(s)






La sagesse populaire a beau dire qu’ « on ne doit pas juger sur les apparences », dans la société d’aujourd’hui, le paraître prend trop souvent le pas sur l’essence de l’être, à tel point que des organismes officiels conseillent aux demandeurs d’emploi des séances de relooking qui ont peu de choses à voir avec les conseils indispensables pour affronter un entretien d’embauche : il s’agit ici, en particulier pour les femmes, de leur apprendre à donner d’elles une image stéréotypée, celle que véhiculent  les magazines de beauté, à soigner leur maquillage (qui consiste, rappelons-le, à modifier de façon trompeuse la réalité — les Italiens utilisent le mot truccarsi pour dire : se maquiller); nous sommes là dans une dérive qui en dit long sur la façon dont notre société appréhende les relations sociales. 

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