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vendredi 29 décembre 2017

Fêtes




Que penser de la fête d'aujourd'hui ?

Pour beaucoup de gens, il s'agit de donner de plus en plus dans la démesure. Dans les temples modernes que sont devenus les grands magasins, les gens s'entassent avec ferveur. La grande frénésie collective pousse à l'achat compulsif et les caddies débordent de jouets qui seront vite oubliés, de gadgets inutiles, de victuailles à foison : blocs de foie gras produits dans la souffrance, chapons et dindes n'ayant jamais vu le soleil...
À l'heure où tant de gens connaissent la pauvreté ou la misère, cette conception de la fête ne me convient pas. Dans la société conviviale que j'appelle de mes vœux ce n'est pas dans ces excès que les gens chercheront le bonheur. 


Mise à jour : 29 décembre 2017



























vendredi 22 décembre 2017

La tradition des "guénels"


CHOIX DE TEXTE n° 3




    Le mot tradition renvoie obligatoirement au passé. Il doit être manié avec prudence. Certaines habitudes, certaines pratiques, méritent d'être préservées car elles font partie d'un patrimoine culturel intéressant : c'est le cas par exemple des danses et des chants folkloriques. Il en est d'autres qui ne sont pas conformes à l'éthique car elles entraînent des souffrances ou la mort (la chasse, la corrida, le combat de coqs..) 
Celles-là doivent disparaître.
    Il existe dans le Boulonnais une tradition qui s'adresse aux enfants et  fait appel à leur habileté, à leur créativité. De nombreuses communes l'encouragent dans les semaines précédant Noël : il s'agit de la tradition des guénels. Ne cherchez pas ce mot dans un dictionnaire français ou picard, guénel est un mot boulonnais. 

                                                                       *

    Ils habitent Boulogne, la ville des pêcheurs, ou l'une des communes environnantes. Ils ont l'âge des rêves et de l'insouciance. Les seules pentes neigeuses que certains d'entre eux connaissent sont celles des rues de leur quartier.
    La neige qui a durci sur les trottoirs est leur terrain de jeux. Ils glissent avec bonheur sur des luges de fortune. Quand le soir viendra, ils penseront au guénel qu'ils sculpteront dans une betterave pour perpétuer la tradition.
   À l'approche de Noël, avec application, patiemment, ils creusent la racine inerte pour qu'elle prenne vie.  Au bout de quelques heures, la betterave prend forme : souvent on voit apparaître un visage, parfois un animal familier ou une créature étrange sortie de l'imagination enfantine. Puis ils glissent au cœur de leur ouvrage une bougie et la betterave devient lanterne.
    Alors vient le moment tant attendu de la présentation du guénel aux gens du quartier, l'heure de la reconnaissance : après avoir interprété la chanson boulonnaise des guénels, en arborant fièrement leur lanterne, les enfants reçoivent quelques friandises ou quelques pièces de monnaie.
    Ainsi, chaque année une vieille tradition venue d'un autre temps ( bien avant les noëls de la consommation ) est préservée dans le Boulonnais.

Texte écrit le 24 Décembre 2009, mis à jour le 21 décembre 2017

vendredi 15 décembre 2017

Planète : de Cancún (2010) à Paris (2017)




CHOIX DE TEXTE n°2

Voilà ce que j’écrivais le 14 décembre 2010 à l’issue de la conférence de Cancún sur les changements climatiques :
     Le texte ayant conclu le sommet de Cancún n’est pas parfait, loin de là. Il montre les limites du développement durable qui s’inscrit dans le cadre d’une société dominée par un économisme qui oublie les problèmes écologiques et sociaux.
   Il contient cependant quelques points qui reconnaissent le dérèglement climatique comme un phénomène qu’il faut enrayer. 
   Demander aux pays industrialisés de diminuer d’ici 2020 de 25 à 40 % (par rapport à 1990) les émissions de gaz à effet de serre est-il assez volontariste ? Je ne le pense pas. Voir une nouvelle fois les États-Unis refuser ce point de l’accord est une mauvaise nouvelle pour la planète.
   Pour le reste, on est davantage dans l’univers des promesses lointaines que des engagements fermes. Ainsi l’aide aux pays envoie de développement serait de 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020. Pourquoi attendre 10 ans encore ?
La réduction de la déforestation est inscrite dans le texte en termes vagues.
   Enfin, en ce qui concerne le protocole de Kyoto dont la première période s’achève en 2012, rien aujourd’hui ne garantit qu’il sera poursuivi dans des conditions convenables car trois grands pays, le Japon, la Russie, le Canada, ont fait part de leurs réticences.
   Le sommet de Copenhague  s’était achevé lamentablement, celui de Cancún ne mérite pas qu’on manifeste une grande joie.

Mise à jour – 15 décembre 2017

    En relisant ce billet je m’aperçois que sept ans plus tard on est toujours dans la même situation. Les États-Unis qui étaient alors dirigés par Barack Obama avaient déjà eu
un positionnement affligeant ; l’arrivée au pouvoir de Trump n’a rien arrangé. Les COP qui ont suivi ont été dans la continuité de Cancún ; on a eu droit à des discours qui se voulaient rassurants, à des promesses non chiffrées. Mais rien de concret.
   Le sommet qui vient d’avoir lieu à Paris, à l’initiative du Président de la République, est avant tout un acte de communication. Il ne suffit pas d’inviter quelques dizaines de personnages connus pour changer le cours des choses. La seule issue possible pour éviter la catastrophe à venir est de mener à tous les niveaux de décision des politiques différentes basées sur la sobriété énergétique, une agriculture naturelle, une réduction des inégalités...
    Dans la politique qu’il mène depuis  son élection, Emmanuel Macron n’a donné aucun signe qui marquerait un virage vers  la société écologique et solidaire. C’est le contraire qui a été fait : acceptation du CETA, recul sur le nucléaire, mesures antisociales...Pendant ce temps, le réchauffement climatique se poursuit inexorablement.



















vendredi 8 décembre 2017

L'ORANGE


    Ce blog contient aujourd’hui 1250 textes. Mon emploi du temps ne me permet pas de rédiger actuellement de nouveaux billets. Vous trouverez désormais chaque semaine un choix de textes écrits de 2009 à 2012 et mis à jour.

Choix de texte n° 1

Derrière la définition froide des dictionnaires, les mots ont une résonance particulière selon la sensibilité de chacun. Un événement, le contexte historique, l'éducation reçue, provoquent une perception différente.

L'ORANGE



 I.    Quand Saint-Exupéry dont l'avion est tombé en panne dans le désert retrouve une orange, celle-ci devient miraculeuse:
" Couché près de notre feu nocturne, je regarde ce fruit lumineux et je me dis :  Les hommes ne savent pas ce qu' est une orange ".

 II.    Le mot orange prend une dimension poétique quand Paul  Eluard l'associe au mot Terre.
«  La terre est bleue comme un orange » écrit-il. Ici c'est l'opposition des couleurs qui est inattendue et c'est en cela que la poésie  se différencie du langage de tous les jours.

III.    L'enfant qui regarde l'orange est d'abord attiré par sa forme régulière, sa couleur vive, puis par le parfum qu'elle dégage et qui prendra toute son ampleur lorsque le fruit aura été coupé.
    Impatient de boire le jus sucré de l'orange, il ne prend pas la peine de se débarrasser de la peau épaisse qui l'enveloppe. Il tranche l'agrume en deux et mord dans la chair à pleines dents. Son plaisir est quelque peu gâché par la présence de pépins que sa bouche souhaiterait ne pas rencontrer.
  Il lui faudra grandir, étudier de longues années, en quelque sorte mûrir, pour comprendre  que le pépin est  la raison d'être du fruit.

 IV.  Je regarde l'orange. Derrière ce fruit qui évoque le soleil, je devine la sueur des hommes et des femmes qui ont travaillé la terre, qui ont soigné l'arbre et cueilli le fruit. L'orange est là sur la table, dernière étape d'un long voyage qui exprime la solidarité qui nous lie aux hommes d'ailleurs.






vendredi 1 décembre 2017

Défendre le vivant

Gorille de l'Est - Ouganda
Photo : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/37/Gorillas_in_Uganda-1%2C_by_Fiver_L%C3%B6cker.jpg


LE VIVANT EN DANGER

     Défenseur de la biodiversité, Hubert Reeves a écrit :
" Les mots espèces nuisibles et mauvaises herbes ne sont que le reflet de notre préjugé séculairement ancré qui dit que les plantes et les animaux sont là pour nous servir ou nous réjouir et que nous avons sur eux un droit discrétionnaire...
Toutes les créatures ont le droit d'exister et les êtres humains ont le devoir de les protéger et surtout de ne pas provoquer leur extermination."

    À l'école primaire, ma génération apprenait lors de la  leçon de choses  qu'il y avait des animaux nuisibles, tels que le rat et le sanglier et de mauvaises herbes, comme le bleuet qui "envahit les champs de céréales" *.
En France une loi range dix-neuf espèces dans la catégorie des nuisibles, parce qu'elles "sont coupables de porter préjudice à l'équilibre biologique et aux pratiques agricoles"*.
Parmi elles une première liste comprend le chien viverrin, le vison d'Amérique, le raton laveur, le ragondin, le rat musqué et de la bernache du Canada. 
Dans une  deuxième liste on trouve la belette, la fouine, la martre, le putois, le renard, le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde, le geai des chênes et l’étourneau sansonnet.

    Bien entendu ce classement n'a aucun fondement scientifique. Il n'est là que pour satisfaire un lobby défendant  l'agriculture intensive dont les pratiques (destruction des haies, monoculture, emploi d'engrais chimiques, de pesticides, d'insecticides...) ont bouleversé les écosystèmes, appauvrissant la biodiversité, polluant les sols, les ruisseaux et les rivières. 

Dans un milieu naturel en équilibre, tout ce qui vit a son importance. Producteurs et consommateurs sont répartis en pyramide. Cet équilibre naturel et harmonieux a été brisé par les activités humaines.
    Aujourd’hui, l’état de la biodiversité est en péril. De nombreuses espèces ont disparu, d’autres sont en voie de disparition et l’Homme n’a pas encore pris en compte le fait qu'il est un des maillons de cette chaîne qui maintient la vie sur terre et qu'il n'a aucune légitimité à la détruire.
Selon l’UICN (Union internationale pour la Conservation de la Nature) 878 espèces ont disparu récemment.
Certaines sont en danger d’extinction :
le vison d’Europe
le lynx d’Espagne
le crocodile du Siam
l’albatros des Galapagos
le gorille de l’Est
le singe nasique de Malaisie et d’Indonésie

   De nombreuses espèces sont menacées, notamment parmi les poissons, les insectes et les mammifères. Agissons pour stopper l'appauvrissement de la biodiversité.

* phrases extraites des textes officiels



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