«Ça n´fait rien, nous vivons un temps bien singulier..» disait Georges Brassens en 1966 dans sa chanson L’épave.
Le temps a passé, rien n’a changé. Au contraire, le phénomène a pris de l’ampleur, parfois de manière inquiétante.
Fait maison
Au fait, que signifie cette expression, à une époque où beaucoup de gens, de plus en plus pressés, font leurs courses dans les supermarchés et y achètent des produits surgelés et des fruits, des légumes de piètre qualité ayant parcouru des centaines, voire des milliers de kilomètres avant d’être consommés ?
Quand on parle de plat « fait maison », je pense au pot- au- feu, à la tarte aux pommes que préparaient nos grand-mères : les légumes provenant du jardin ou du magasin le plus proche avaient été épluchés et avaient cuit longuement ; la pâte de la tarte avait été pétrie patiemment, on y avait ajouté les pommes cueillies dans le verger ou achetées au marché.
Bien sûr, on n’utilisait alors que des produits de saison ayant poussé de manière naturelle. Tous ces plats plaisaient au palais et étaient bons pour la santé.
C’est de cette façon que certains conçoivent encore la cuisine aujourd’hui. Beaucoup d’autres, prétextant le manque de temps, préfèrent mettre en route le four à micro-onde et y réchauffer un plat au goût insipide.
Est-il normal que certains restaurants - hélas de plus en plus nombreux - servent ce genre de cuisine à leurs clients ? Bien sûr que non.
Aller au restaurant - en dehors des repas pris rapidement dans le cadre du travail - cela devrait être un moment de détente, dans une ambiance agréable, au cours duquel on goûte une cuisine de qualité proposant des plats qui surprennent par leur originalité et leur présentation.
Il y a quelques décennies, les établissements répondant à ces critères étaient nombreux. Des auberges, des brasseries, de petits restaurants, offraient ces services à des prix abordables. Ils sont devenus de plus en plus rares.
Pour des raisons de rentabilité, certains restaurateurs ont préféré remplacer le savoir-faire du personnel par une vision purement économique de leur métier : il ne faut pas beaucoup de temps et de compétences pour réchauffer un plat industriel !
Revenir à des plats faits maison serait donc une bonne chose, à condition qu’on définisse clairement ce qu'on entend par là.
Considérer, par exemple, comme « faite maison» une ratatouille faite avec des légumes congelés ou surgelés, comme on le propose actuellement, me paraît être une grosse tromperie.
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