Le
15 : Le soleil fait son retour. J’en profite pour me rendre à
Desvres, petite ville entourée de champs et de prés, située à
vingt kilomètres de Boulogne et connue pour sa faïence et son
village des métiers d’art. La place Jehan Molinet rappelle que le
chroniqueur et poète y est né au 15e siècle.
J’aime
ces communes qui continuent de rester bien vivantes et ont su garder la convivialité d'autrefois.
Le
16 : La colonisation de l’Algérie a-t-elle été un crime
contre l’humanité ? comme l’a dit E.Macron.
La
notion de crime contre l’humanité ayant vu le jour en 1945, on a
tendance à gommer les faits antérieurs à cette date. Un regard
historique et objectif permet de dire que certains actes commis
depuis les débuts du colonialisme furent horribles et inacceptables.
Et cela continua après. Au-delà des faits de barbarie, c’est
l’idée même de colonialisme qui est injustifiable.
Le
17 : Le jour même où la télé dévoile un nouveau cas de
maltraitance de porcs dans un abattoir, je lis une interview de Frans
de Waal dans Sciences humaines (mars 2017).
Le
primatologue y explique que les animaux ont des capacités
intellectuelles étonnantes et il dénonce les scientifiques qui
continuent de penser qu’il s’agirait seulement de réflexes ou
d’instinct.
Comparer
les aptitudes des animaux à l’intelligence humaine « est
simplement bizarre » leur dit Frans de Waal.
Le
18 : Soirée devant la télé qui offre sur le service public un
hommage à Brassens. Ce genre d’émission est rarement réussi
(présentateur bavard, artistes qui font leur promotion, chansons
massacrées par des chanteurs sans talent). Cela nous a été en
partie épargné ce samedi. Une chanteuse a une nouvelle fois montré
son immense talent : Catherine Ringer.
Le
19 : 160 000 manifestants défilent ce week-end dans les rues de
Barcelone pour que l’Espagne accueille davantage de réfugiés.
Saine réaction en cette période où le discours xénophobe est à
la mode.
Le
20 : René Féret était un cinéaste nordiste, talentueux et
discret. Il est mort en 2015 juste après avoir terminé Anton
Tchekhov – 1890. Je viens de regarder ce film qui raconte les
dernières années de la vie de l’écrivain.
Médecin
plutôt pauvre, Tchekhov publiait des nouvelles pour faire vivre sa
famille. Son talent d’auteur de récits et de pièces de théâtre
fut vite reconnu. Après la mort de son frère qui le toucha
beaucoup il décida de partir
en 1890 à Sakhaline où étaient envoyés les bagnards. Une grande
partie du film est consacrée à ce voyage. Des entretiens qu’il a
eus avec la population locale il tira une étude quasi
scientifique.
La
même année les signes de
la tuberculose apparaissaient.
Tchekhov est mort en 1904 ; il avait 44 ans.
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