(Le Robert, dictionnaire des synonymes)
Cette chronique paraît le premier mardi de chaque mois.
Pour en finir avec
la monarchie républicaine et ses dérives
Le
discours souvent entendu qui consiste à mettre tous les politiques
dans le même sac – celui de la malhonnêteté - ne fait pas
avancer la démocratie. La plupart des actes de notre vie étant liés
à des décisions politiques, nous ne pouvons délaisser le champ politique ; la seule voie possible est d’agir
pour empêcher les dérives possibles et rendre
à chaque citoyen les pouvoirs que la démocratie actuelle ne
lui donne pas.
*
En
politique les dérives existent et il faut les combattre.
Il
suffit de lire la presse étrangère pour voir comment la démocratie
française est perçue en ce moment : elle est la risée de nos
voisins européens.
La
révélation des rapports de M. Fillon à l’argent, ses
explications approximatives sur les emplois offerts à sa famille,
ont brutalement détruit la réputation du candidat investi par la
droite et le centre pour la présidentielle de 2017.
Mais
au-delà de ce cas précis, et malgré les décisions prises en 2013
- à la suite de l’affaire Cahuzac – pour rendre plus
transparente la vie politique, il règne toujours une opacité qui
nuit à la démocratie.
Celle-ci
doit être reconstruite sur d’autres bases si nous voulons que les
citoyens se réconcilient avec la politique.
Cela
nécessite de s’attaquer à la racine du mal. Nous payons
aujourd’hui encore le choix fait en 1962 d’élire le président
de la République au suffrage universel.
Rappelons
que la Constitution de 1958, bâtie pour le général De Gaulle
considéré à l’époque
par une majorité de Français
comme l’homme providentiel, n’avait pas prévu ce mode
d’élection.
C’est
le référendum de 1962
qui permit ce
changement, acquis à
une forte majorité, mais les partis traditionnels y étaient
opposés. En effet pour
eux, une crainte existait : le
seul président élu dans le passé de cette façon était
Louis-Napoléon Bonaparte qui s’était empressé de mettre
fin à la République.
Beaucoup
de démocrates avaient compris en 1962 les dangers d’un tel
système : il donnerait plus de pouvoirs au président et
entraînerait la bipolarisation de la vie politique.
Cela
a paralysé la démocratie. Les « grands » partis sont
devenus des écuries présidentielles, les petites formations ont
eu beaucoup de mal à exister.
Quelques
mesures s’imposent pour rénover la démocratie et crédibiliser la politique :
-
La suppression de l’élection du président de la République au
suffrage universel est la priorité.
-
Il faut aussi adopter la proportionnelle intégrale qui permet
l’expression de toutes les opinions (c’est ce qui permet aux
Pays-Bas l’élection de défenseurs de la cause animale).
-
L’abandon de la professionnalisation s’impose pour renouveler
sans cesse les élus qui ne feraient plus des plans de carrière et
seraient ainsi en prise avec la réalité des problèmes vécus par les citoyens.
-
Des règles strictes doivent garantir la moralité des pratiques
(les dérives constatées ces dernières décennies proviennent de
l’absence de règles). Ce qui est légal doit être conforme à la
morale.
Ne
pas mettre fin à la monarchie républicaine et ses dérives, c’est
prendre le risque de voir dans le futur des événements douloureux.
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