J’avais décidé en mars 2015 d’interrompre la chronique Bloc-notes après 75 numéros. Je la reprends aujourd’hui sous une forme nouvelle.
Février
Le
7 : C’est
la lecture du Journal
d’André Gide qui m’a incité à reprendre le Bloc-notes hebdomadaire. La spontanéité de l’écriture, la proximité avec les événements,
la liberté qu’offre cette forme d’expression me plaisent.
Dans
son Journal, Gide
passe d’un sujet à l’autre selon ses activités. Il donne un
avis sur un livre, parle d’un voyage qu'il a fait, d’une pièce de
théâtre, de musique, de son jardin…
Nulle
contrainte dans cet exercice qui, contrairement au poème, ne
nécessite pas de retouches.
Le
8 : Chaque
matin, mon
premier geste est d’ouvrir la fenêtre de la chambre et
de jeter un
regard sur le jardin et la colline, ses prés et ses champs. Je ne saurais vivre dans un univers de béton. La présence de la nature m'est nécessaire.
Le
9 : Chaque semaine, la lecture du Canard enchaîné apporte un
plaisir dont je ne me lasse pas. Les années passent... Quand De
Gaulle était au pouvoir, les échos de la
Cour me faisaient bien
rire, aujourd’hui les propos attribués à la Pénélope de notre temps sont
toujours aussi savoureux. Mais au-delà de l’humour, le Canard est
un journal d’investigation
indispensable. Sans lui Mr Fillon aurait entamé une campagne
peinarde. Rattrapé par la vérité sur ses pratiques d’élu, son
discours sur l’austérité est devenu incongru.
Le
10 : Le comportement des policiers qui ont frappé et humilié
le jeune Théo est inadmissible, celui de la corporation qui a
tendance à minimiser ces actes est lui aussi insupportable. Il y a
parmi les policiers des racistes qui à longueur de journée font des
contrôles d’identité basés sur le faciès.
Cette
pratique existe depuis des décennies. Il faut y mettre fin.
Le
11 : Surprise
au réveil : pendant la nuit, les flocons ont recouvert le
paysage. Devant
la
neige l’adulte s’émerveille
comme l’enfant
qu’il
a été. La
couche blanche qui recouvre le sol et les toits est
source de poésie.
Le
12 : J’ai tendance à me méfier des critiques dithyrambiques
qui présentent un nouveau film. À
sa sortie,
La la Land avait reçu des avis très favorables. Film musical (genre
où l’on côtoie trop souvent le pire) réalisé par Damien
Chazelle, La la Land ne m’a pas déçu. Si l’histoire peut sembler
banale (la rencontre d’une serveuse qui rêve de devenir actrice et
d’un pianiste de jazz), elle est traitée de façon originale, les
acteurs sont excellents, la musique est superbe. On est séduit par
l’enthousiasme qui se dégage de ce film.
Le
13 : Je reprends la lecture des Propos sur l’éducation
d’Alain, un livre publié en 1932. La modernité d’Alain apparaît
dans chaque page.
Quand
il écrit par exemple dans le chapitre 25 : « Si
le maître se tait, et si les enfants lisent, tout va bien »,
c’est le cours magistral pratiqué encore de nos jours qui est
condamné.
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