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lundi 9 septembre 2019

Retraite(s)

Photo R. etP. SKITTERIANS - pixabay.com
RETRAITE


    Pour nommer la période de vie durant laquelle les gens retrouvent leur liberté après de longues années de travail, le français utilise le mot « retraite », mot sinistre qui évoque la débandade (la retraite de Russie), la solitude, le retrait, alors que l’espagnol préfère dire « la jubilación », vision beaucoup plus optimiste, plus gaie, qui laisse deviner la  joie intense de ceux qui ont enfin l’opportunité d’occuper leur temps comme ils l’entendent.

  La  question des retraites revient à nouveau au premier plan de l’actualité avec la réforme lancée par E. Macron et son gouvernement. Aujourd'hui, il est impossible de savoir comment évoluera cette réforme préparée par Jean-Paul Delevoye. Pour l’instant c’est plutôt la confusion qui règne. Une chose est sûre : si la concertation annoncée débouche sur des décisions injustes et sur un recul social, elle entraînera la colère des citoyens qui s'exprimera dans la rue ou ailleurs.
  Depuis des décennies, le problème des retraites n’a pas été posé de manière satisfaisante par ceux qui envisageaient une réforme censée garantir l'avenir.
Cela n’a rien d’étonnant. Nous sommes dans un système inégalitaire qui a une vision purement économiste. Celle-ci s’appuie sur des données contestables, ne traite pas les questions dans une perspective globale  et laisse de côté l’aspect humain, pourtant essentiel.
   Traiter la question des retraites uniquement sous l’angle comptable ne peut qu’aboutir à l’échec, au gâchis. La première décision, basée sur le bon sens et le respect humain serait de proposer une retraite à la carte qui tienne compte de l’histoire de chaque salarié. 
Comment peut-on par ailleurs faire une réforme des retraites sans réfléchir parallèlement sur la nature du travail dans le monde d’aujourd’hui ? Pourquoi préconiser un allongement des années de travail alors qu'actuellement les gens de plus de 50 ans ont tant de mal à retrouver un travail ?
C’est aussi oublier que dans de nombreuses entreprises et dans les administrations, le malaise est si profond que de nombreux travailleurs, dans tous les secteurs, qu’ils soient dans le public ou le privé, n’ont qu’une hâte en fin de carrière : prendre leur retraite car ils en ont assez du stress, des cadences infernales, du manque de considération, de l’ambiance délétère qui règne dans les bureaux, dans les hôpitaux, dans des usines...

   Ces personnes pourtant n’aspirent pas toutes à l’inactivité. De nombreux retraités donnent de leur temps à des associations, à des clubs et ils y sont heureux car ils y trouvent un épanouissement, une liberté que le travail ne leur avait pas procurés.
   Pour faire une réforme satisfaisante des retraites, il faut s'éloigner des principes de la société industrielle avancée et s'inspirer de ceux définis par les partisans de la société conviviale. *






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