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jeudi 4 décembre 2025

grande figure n°12

 


                                Figure de l'école émancipatrice n° 12

                                         

                                                   Barbara W. H


                                  Jean Zay (1904-1944)

 Le 27 mai 2015 quatre résistants sont entrés au Panthéon : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay.

  Certains ont appelé Jean Zay " l’oublié de la République". Cette expression est assez juste. 

    Membre  du parti radical-socialiste comme Pierre Mendès France, fervent homme de gauche favorable à l’union des forces de celle-ci, Jean Zay  n’a pas atteint la renommée de ce dernier. 

  Plus jeune ministre de  la IIIe République dans le gouvernement de Front populaire conduit par Léon Blum, chargé de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts de 1936 à 1939.

 À cette époque, on ne parlait pas encore d’Éducation nationale mais d’Instruction publique. Jean Zay  a été un ministre novateur et clairvoyant.  

Le 31 août 1936, il faisait voter la loi qui prolongeait la scolarité jusqu’à 14 ans, ce qui représentait une avancée sociale importante : désormais il ne serait plus possible d’envoyer à l’usine des enfants ayant onze ou douze ans.

  Son but est alors de donner un nouvel essor à l’école. Il unifie l’enseignement primaire, s’intéresse aux rythmes scolaires (les vacances d’été débutent partout le 15 juillet), il limite le nombre d’élèves à 35 par classe (certaines en avaient parfois 50) et surtout il modernise les méthodes en inscrivant six heures de loisirs dirigés par semaine dans les écoles primaires, ce qui permettait  la mise en place de « méthodes actives » faisant appel à la créativité des élèves et apportant davantage de motivation. Des méthodes que Célestin Freinet utilisait avec succès dans sa classe.

 

Jean Zay était né à Orléans. Son père était issu d’une famille juive et sa  mère était protestante. Lui  se disait agnostique et était très attaché à la laïcité.  Il fut tout au long de sa courte vie un homme haï par l’extrême droite. Le régime de Vichy le condamna en octobre 1940, pour désertion. 

 Il fallut attendre le  5 juillet 1945 pour que  la cour d’appel de Riom réexaminât les faits qu’on lui reprochait.

 Celle-ci constata  qu’il ne s’était jamais  soustrait à l’autorité militaire, et que « les poursuites intentées contre (lui) ne pouvaient s’expliquer que par le désir qu’avait eu le gouvernement d’atteindre un parlementaire dont les opinions politiques lui étaient opposées et qu’il importait de discréditer ».

 

  Jean Zay a été assassiné  par trois membres de la milice, le 20 juin 1944 à Molles, commune de l’Allier.

  

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