Rechercher dans ce blog

dimanche 30 août 2009

Le mûron



Le terme mûron qui désigne le fruit de la ronce commune est peu employé de nos jours. On lui préfère le mot mûre ( en réalité mûre sauvage).
La ronce est un arbrisseau redouté des jardiniers, apprécié des promeneurs qui, à la fin de l'été, parcourent les chemins de campagne, à la recherche des fruits qui feront d'excellents desserts ou deviendront confiture.
La ronce commune n'a aucune élégance. Ses longues tiges s'enracinent pour en former de nouvelles. Au bout de quelques années, elle devient un fourré informe et inextricable, ce qui explique l'acharnement du jardinier à empêcher son développement.
Le mûron ne se laisse pas cueillir sans peine. Avant de goûter la délicatesse du fruit, le promeneur doit subir à maintes reprises les attaques d'aiguillons effilés et tranchants. Il doit faire preuve de patience et d'imagination pour atteindre les tiges les plus hautes.
Au bout de quelques heures, il porte sur les bras, sur les jambes, les stigmates de sa cueillette et ses mains sont couvertes de taches violacées ou d'un noir bleuâtre.

Plante sans beauté, munie d' une défense redoutable et portant des fruits délicieux, la ronce est un végétal particulier.

jeudi 20 août 2009

Plaidoyer pour le bio





A propos d'agriculture biologique  quelques objections sont fréquemment entendues :

Le bio, ce serait un retour en arrière.

Produire de manière naturelle, cela ne signifie pas revenir aux pratiques de nos ancêtres. Les connaissances en
biologie se sont développées. Il faut poursuivre dans
cette voie en investissant fortement dans les centres de
recherche agricole et dans les universités; il faut aussi donner aux agriculteurs bio les moyens d' améliorer leurs techniques afin qu' ils maîtrisent mieux les processus de production.

Habitués à la mécanisation, les agriculteurs rechigneraient
à faire manuellement des travaux pénibles.

Il ne s'agit pas de renoncer à l'utilisation de tous les engins
modernes mais seulement aux techniques néfastes à
l'environnement. En terme d'emplois, cela serait bien sûr positif.

Le bio serait plus cher.

Si le consommateur a l'impression de payer moins cher la botte de poireaux ou le kilo de pommes au supermarché,
en tant que contribuable, il paie les coûts externes de
l'agriculture intensive.
De ce point de vue, l' agriculture bio a des coûts externes
(liés à la pollution, à l' érosion) nettement inférieurs( 1/3 de
l' agriculture conventionnelle)

Par ailleurs, elle préserve la biodiversité animale et végétale.
Elle respecte la santé des consommateurs: les produits bio ne
contiennent pas d' antibiotiques, d' hormones de croissance et beaucoup moins de résidus de pesticides.



Elle a aussi des avantages sociaux pour les petits exploitants

qui ne dépendraient plus du coût des intrants.
Selon le Fonds international de développement agricole, elle contribuerait à la stabilité rurale en redistribuant les ressources dans les régions souffrant du chômage.



dimanche 16 août 2009

TORPEUR ESTIVALE




" Dans Arle, où sont les Alicams
Quand l'ombre est rouge sous les roses
Et clair le temps,

Prends garde à la douceur des choses"...

( Paul-Jean Toulet)
extrait de Romances sans musique - les Contrerimes)



C'est devenu, depuis de nombreuses années, une tradition: à la mi-août, le pays s'enfonce dans une douce torpeur. La plupart des entreprises ferment, les femmes et les hommes politiques sont en vacances à l'image de nombreux Français. Comme ils n'ont rien de nouveau à dire, certains exposent leur vie privée pour qu'on parle d'eux quand ils se reposent.
Les congés payés ont été une conquête importante
pour les travailleurs. Réduire le temps de travail pour mieux le répartir me semble, malgré les objections faites, une solution d'avenir. Peut-être faudrait-il réfléchir aussi à une meilleure répartition dans le temps de ces congés? Et parvenir à une meilleure utilisation des temps de loisirs.
Cette période de l'année révèle en effet des habitudes que le société de consommation a contribué à construire.
En premier lieu, l'invasion des plages qui fait que Bison Futé voit rouge chaque année sur les mêmes axes routiers, pendant que d'autres, sans ressources suffisantes, ou sans travail, d'autres encore sans toit, rêvent d'horizons meilleurs.
Cette agglutination dans les mêmes lieux, ces longs défilés de voitures aux péages d'autoroutes, ne sont
pas pour moi.
A la mi-août, je profite du jardin et je prends un bon livre.

vendredi 14 août 2009

LES TOURNESOLS: Variations 2



Impressions du promeneur

Le promeneur qui s'arrête pour contempler le champ de tournesols est saisi par la beauté de l'immense vague jaune qui ondule devant lui. La multitude des tournesols épanouis constitue un spectacle dont il jouit sans se poser de questions.
C'est la beauté pure, naturelle, de la fleur qui se fanera bientôt, mais cela ne le chagrine pas. Il sait que le champ refleurira au prochain été.

Impressions d' un poète

Pour le poète italien Eugenio Montale (1896-1981) dont l'oeuvre traduit la rudesse de la condition humaine et l'impossibilité d'expliquer l'existence, de trouver des certitudes, le tournesol apparaît, dans le recueil Ossi di seppia ( Os de seiche) écrit dans sa jeunesse non comme une parole désespérée mais plutôt comme une recherche de sens:


" Portami tu la pianta che conduce
dove sorgono bionde trasparenze
et vapora la vita quale essenza;
portami il girasole impazzito di luce."

" Apporte-moi la plante qui conduit
là où surgissent de blondes transparences
et s'évapore la vie telle une essence;
apporte-moi le tournesol affolé de lumière."

Impressions d'un artiste

Evoquer les tournesols dans la peinture, c'est bien sûr penser à Van Gogh. Le génie du peintre et ses angoisses se lisent dans la série de tableaux qu'il leur a consacré. En peignant successivement dans un vase - et non dans leur milieu naturel - les tournesols en boutons, puis épanouis, fanés et en graines, par le jeu des couleurs et le trait de plus en plus torturé dans les derniers tableaux, Van Gogh donne son interprétation de la vie qui passe.

Un thème souvent utilisé aussi par les poètes.




vendredi 7 août 2009

NUCLEAIRE: opacité et contrevérités



Contrairement à ce que font croire de nombreux responsables politiques et économiques favorables au nucléaire, celui-ci ne m'est jamais paru être une alternative sérieuse aux énergies fossiles (en voie d' extinction, rappelons-le) qui contribuent fortement au réchauffement climatique.
En dehors du débat actuel - plutôt escamoté en France - sur la question de l'émission des gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique, le choix du nucléaire me semble dangereux, d'abord pour des raisons éthiques et démocratiques.
Produire une énergie qui laisse une quantité énorme de déchets radioactifs ( un million de m3 en France ) qu'on enfouit dans la terre, faute d'avoir trouvé une meilleure solution pour leur élimination, est un cadeau empoisonné légué aux générations futures, et cela est inadmissible.

La dangerosité du nucléaire, l'usage criminel qui pourrait en être fait, les menaces terroristes, imposent de fait une opacité qui est le contraire d'un fonctionnement démocratique s'appuyant sur une bonne information des citoyens et leur participation à la prise de décisions.
Enfin la frontière entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire étant étanche, ce type d'énergie constitue une menace pour la paix. Pour cette raison, des hommes de science éminents comme Jean Rostand hier et Albert Jacquard de nos jours y ont toujours été opposés.

Cessons  de conditionner les gens en assénant des contrevérités. Et donnons-leur les moyens de s'exprimer en connaissance de cause. Alors pourrait être pris le virage vers une autre politique énergétique.

lundi 3 août 2009

Ultime danse




" Pour parler de la guerre
Il n'y a que des larmes"
(Henriqueta Lisboa) Extrait de: Un poète s'en fut en guerre


Sur une plage verte
au rythme des guitares
une tzigane danse
puis elle tombe inerte
et sa robe rougeoie.

A l'horizon des chars
avancent dans la nuit

Et dans tes bras Dalila pleure
car elle voit la mort rôder
autour de ces bonheurs sublimes
qui n'auront pas de lendemain.



Elle pleure et crie sa douleur.


A l'horizon des chars
avancent dans la nuit.




Chroniques les plus lues