La question des réfugiés (politiques, économiques ou écologiques) est d'ordre international. Elle ne peut se régler qu'à l'échelle mondiale et sur des bases
humanistes: respect des droits de l'homme,
rééquilibrage entre pays riches et pauvres,
affaiblissement des régimes dictatoriaux.
Les mesures répressives ont montré leur inefficacité:
prétendre contrôler toutes les frontières est une utopie et n'a pas de sens.
Se livrer à des opérations spectaculaires comme
le démantèlement de la "Jungle" de Calais donnera peut-être satisfaction à la frange xénophobe de notre pays, mais ne résoudra rien.
En 2002, le ministre de l'Intérieur donnait l'ordre de fermer le hangar de Sangatte où certains jours plus de 1000 personnes étaient regroupées. Il affirmait
alors que " le problème était réglé".
Quelques semaines plus tard, des centaines d'
exilés - parmi lesquels une majorité d'Afghans -
erraient dans les rues de Calais avant de se retrouver dans une zone de la ville où ils vécurent dans des conditions très précaires ( très bien décrites dans le film Welcome).
Aujourd'hui l'histoire se répète. Une semaine après l'opération très médiatisée de démantèlement, les
Afghans sont de retour à Calais. Ils dorment
désormais sous les ponts ou se cachent dans les
bosquets. Le ministre de l'Immigration annonce de nouvelles actions, pour lutter contre les filières clandestines,dit-il.
Des associations continuent d'apporter leur soutien à des hommes et des femmes obligés de s'exiler et
dont le rêve demeure le passage en Angleterre.
On ne peut que saluer leur courage et leur humanité, infime goutte d'espoir dans un drame d'envergure.