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mardi 29 septembre 2009

Calais: Après le démantèlement de la "Jungle"



La question des réfugiés (politiques, économiques ou écologiques) est d'ordre international. Elle ne peut se régler qu'à l'échelle mondiale et sur des bases
humanistes: respect des droits de l'homme,
rééquilibrage entre pays riches et pauvres,
affaiblissement des régimes dictatoriaux.
Les mesures répressives ont montré leur inefficacité:
prétendre contrôler toutes les frontières est une utopie et n'a pas de sens.
Se livrer à des opérations spectaculaires comme
le démantèlement de la "Jungle" de Calais donnera peut-être satisfaction à la frange xénophobe de notre pays, mais ne résoudra rien.
En 2002, le ministre de l'Intérieur donnait l'ordre de fermer le hangar de Sangatte où certains jours plus de 1000 personnes étaient regroupées. Il affirmait
alors que " le problème était réglé".
Quelques semaines plus tard, des centaines d'
exilés - parmi lesquels une majorité d'Afghans -
erraient dans les rues de Calais avant de se retrouver dans une zone de la ville où ils vécurent dans des conditions très précaires ( très bien décrites dans le film Welcome).
Aujourd'hui l'histoire se répète. Une semaine après l'opération très médiatisée de démantèlement, les
Afghans sont de retour à Calais. Ils dorment
désormais sous les ponts ou se cachent dans les
bosquets. Le ministre de l'Immigration annonce de nouvelles actions, pour lutter contre les filières clandestines,dit-il.
Des associations continuent d'apporter leur soutien à des hommes et des femmes obligés de s'exiler et
dont le rêve demeure le passage en Angleterre.
On ne peut que saluer leur courage et leur humanité, infime goutte d'espoir dans un drame d'envergure.

dimanche 13 septembre 2009

Plaidoyer pour les éoliennes








ll y a quinze ans, la Région Nord-Pas-de-Calais lançait un programme ambitieux de développement des
énergies renouvelables s'appuyant sur l'éolien, le photovoltaïque, l'énergie-bois. Les élus, les associations de défense de l'environnement, la population, furent
associés à cette initiative.
La réunion que j'animai dans le Boulonnais pour
présenter les projets pour la Côte d'Opale ( choisie prioritairement pour son exposition aux vents) me persuada que de nombreuses résistances devraient être vaincues: les élus présents - peu nombreux- étaient sceptiques, de même que les acteurs économiques; les associations craignaient,
elles, la défiguration des paysages.
Malgré ces difficultés, le programme se mit en place et dans la région, l'éolien représente aujourd'hui 15% de la puissance produite en France (160 éoliennes pour le département du Pas-de-Calais, 131 prévues et 191 demandes d'autorisation en
cours).
On assiste actuellement à une nouvelle poussée
des critiques contre l'éolien, conduites par le
Conseil Général du Pas-de-Calais.
Le principal grief fait à l'éolien est son impact sur les paysages.
Ce qui est étonnant, c'est que les mêmes élus étaient restés mués quand de nombreuses
lignes à haute tension se sont implantées au
cœur du bocage ou près du littoral.
Certains, dans une vision à court terme mettent en cause l'aspect économique, alors qu'il faudrait prendre en compte les coûts externes ( santé,
environnement) plus favorables aux énergies
renouvelables, et atteindre un certain seuil de développement de celles-ci, qu'il s'agisse de l'éolien, du solaire, de la géothermie, pour faire des comparaisons
valables.
Alors, répétons-le avec force. Pour lutter contre le réchauffement climatique, on doit s'appuyer sur un
essor des énergies renouvelables. Celles-ci doivent être
diversifiées et accompagner un plan ambitieux en
faveur des économies d'énergie.
Dans ce programme, les éoliennes ont toute leur place.
La question esthétique reste en débat. J'estime pour ma part que le spectacle des éoliennes d'aujourd'hui, avec
leur profil élancé et leurs ailes tournant au vent, n'est pas sans beauté. On peut aimer la nature et apprécier un
pont, un moulin à vent, une éolienne, bien intégrés dans le paysage.
Evitons cependant les fermes éoliennes gigantesques.
L'avenir me semble plutôt être aux petits parcs et aux éoliennes individuelles.

vendredi 11 septembre 2009

Regard sur la rentrée littéraire




LIVRES


Chaque année à la fin de l'été, la rentrée littéraire, qui sera suivie de l'attribution de prix ayant pour vocation de mettre en évidence quelques livres, est devenue une tradition au même titre que le festival de Cannes et ses paillettes ou la foire aux vins dans les grandes surfaces. La littérature subit elle aussi la loi de la société de consommation.
Les premières victimes en sont les auteurs eux-mêmes.
Lorsque l'on pénètre dans une librairie, on est frappé par le nombre impressionnant d'ouvrages qui s'amoncellent sur les tables ou dans les rayons.
Dans cette multitude de titres, le romancier peu connu, noyé au milieu d'auteurs habitués aux grands tirages ou de personnalités du sport, du spectacle, de la télé, racontant leurs souvenirs, éprouve bien des difficultés pour émerger et faire reconnaître son talent. Et ne parlons pas des poètes habitués depuis longtemps à des tirages quasi confidentiels.
Certes le phénomène n'est pas nouveau. Julien Gracq et Guillevic en leur temps ont connu cette situation, mais d'année en année la littérature cède de plus en plus le pas au sensationnel, à l'éphémère.
Culture et société de consommation ne font pas bon ménage.


lundi 7 septembre 2009

La taxe carbone: les enjeux

Une taxe carbone sans réorientation radicale des politiques serait inefficace

Le gouvernement n'ayant pas encore rendu sa copie
définitive, j'attendrai celle-ci pour donner un avis sur la taxe carbone. L'essentiel pour l'instant est de rappeler les enjeux de celle-ci.
Dans quelques mois aura lieu à Copenhague la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui
prolongera le protocole de Kyoto.
Quel est l'avis des spécialistes sur le réchauffement climatique ?
Tous sont d'accord pour affirmer qu'il est urgent de changer nos habitudes afin de ralentir le processus et
limiter à 2° la hausse de température.
Il faudrait pour cela que les pays industriels responsables de l'émission de gaz à effet de serre réduisent leurs
émissions de 25 à 40 % d'ici 2020 et que, d'aujourd'hui à 2050, la réduction soit beaucoup plus forte.
Or que proposent l' Union Européenne et les USA ?
Une réduction de 20% pour l'une, et seulement 5% pour les Américains, ce qui est nettement insuffisant.
Le premier enjeu est d'obtenir de la Conférence de
Copenhague les décisions les plus favorables à l'avenir de l'humanité.
Dans ce contexte, une taxe carbone, quel que soit son montant, serait inefficace si parallèlement les
collectivités et organisations ne mettaient pas en place
à tous les niveaux une réorientation des politiques qui permettrait aux citoyens d'économiser l'énergie (pour se loger, se déplacer, se nourrir...)
Cela suppose que les efforts portent en priorité sur la recherche qui serait orientée sur la sobriété, sur une meilleure efficacité énergétique, sur de nouvelles orientations en matière d'économie ( relocalisation, développement de l'agriculture biologique, diminution de la production de viande...), sur la protection des biens publics (eau, forêts, sols...)
Faute de quoi la taxe carbone serait un impôt supplémentaire et inutile.

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