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dimanche 7 juin 2009

CHANT DE LA MER (1)



1

D' abord le voile de la nuit s' est déchiré, la séparant du ciel avec délicatesse.
Alors elle a jailli de l' ombre, onduleuse, secrète. Et je reviens vers elle
à l' heure du réveil la voir avec ferveur.
Mais quand donc l' ai-je vue pour la première fois? Je ne saurais le dire.
Elle m' est familière comme ces visages qu' on a toujours connus.
Et je reviens vers elle subir l' envoûtement. Mais pourquoi cette fascination,
pourquoi ce besoin d' elle, cette envie de la voir ?
Ce désir de la comprendre...
2

Les tissus de la mer. La mer rideau de soie.
La mer drap gris des matins lourds, drap froissé des amours, immense page
qui s' étire, page blanche qui palpite.
Et c' est cette page que je veux noircir en regardant le roc, en écoutant la
vague. Je me battrai avec la feuille blanche et j' en triompherai.
Je décrirai la mer et je l' inventerai.
Emportez-moi ô vagues jusqu' aux portes du rêve et de la déraison
au rythme de vos frémissements.

3

La mer est belle quand l' aube triomphe des ténèbres.
La mer est belle dans sa robe gris-vert. Impalpable, fluide. Divine dans sa
simplicité ( ô majesté des lignes pures)
J' admire le tableau qu' un peintre de génie posa devant mes yeux.
Horizontalité de la mer et disque parfait du soleil posé au-dessus d' elle.

mercredi 3 juin 2009

L' homme et l' animal


Les grands singes  sont menacés d' extinction à cause des activités humaines.

Les rapports entre l' homme et l' animal, tels qu'ils existent encore de nos jours, ont été fortement marqués par l' influence des religions et, dans notre civilisation occidentale, par les écrits de Descartes.
Dans son livre " Nouvelle histoire de l'Homme", Pascal Picq rappelle les diverses positions adoptées par la chrétienté vis-à-vis de l' animal depuis l' exclusion par les apoligistes qui rejetaient tous les non-chrétiens, les femmes et les animaux, en passant par la condamnation à mort d'animaux " considérés comme des créatures du Seigneur" ou la sympathie éprouvée par saint François d' Assise qui pensait que les animaux " honorent leur Créateur".

En France, la pensée mécaniste de Descartes a formé de nombreuses générations qui ont mis  en application ses idées, avec les dégâts qu'on connaît : l'homme devant dominer la nature et l'animal étant selon Descartes dépourvu de sensations, il  a eu recours à la technique - de plus en plus sophistiquée - pour tirer profit des richesses naturelles et  parfaire ses connaissances ou pour faire progresser la médecine, il n'a pas hésité à pratiquer des dissections et des expériences sur des animaux vivants.
Les travaux de Darwin sur l'évolution des espèces ont constitué une étape importante dans la pensée occidentale. En intégrant l'homme dans le monde animal et en faisant de lui un proche des grands singes, il remettait en cause
la conception biblique du monde et surtout il ouvrait la voie à l'écologie.
Mais il  fallut attendre le 20e siècle et la naissance de l' éthologie moderne ( dans son sens restreint d'étude objective et scientifique des comportements animaux) pour que le regard porté sur l'animal change vraiment.
Les travaux récents des scientifiques ont montré la fragilité et l'insuffisance des schémas anciens en ce qui concerne les limites entre humanité et animalité: la référence au langage, à l'outil, à l'adaptation à des situations nouvelles s' avère inopérante quand il s'agit d'animaux intelligents et sociaux comme les cétacés et les grands singes.
Pourtant, si le regard de l'homme sur l'animal commence à changer, les pratiques barbares continuent d'être pratiquées: corrida, combats de coqs, gavage des oies et des canards, expérimentation animale...
Les poursuivre au nom des traditions, des progrès de la médecine, ou du profit ( commerce de la fourrure) est intolérable.
Tout être civilisé devrait s'y opposer.

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