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dimanche 25 septembre 2011

AGIR pour les forêts




J’ai déjà eu l’occasion d’en parler au début de l’année : à l’initiative de l’ONU,  2011 a été proclamée année internationale des forêts.
A cette occasion, il est peut-être utile de rappeler l’importance que représentent les forêts du point de vue écologique.
L’un des principes de l’écologie étant «  Tout est lié à tout », le rôle de la forêt est essentiel à la fois en ce qui concerne la biodiversité et le climat.
Le réchauffement climatique qui apparaît aujourd’hui comme la menace n°1 pour l'avenir de l’humanité est dû pour environ 20% à la déforestation. L’effet de serre, phénomène naturel dans lequel interviennent l’eau, le CO2, le méthane, le protoxyde d’azote et l’ozone, a été amplifié par les activités humaines ( émissions de gaz à effet de serre  dues aux transports, aux industries, au mode de vie dans les pays riches). La disparition massive de forêts qui contribuaient  jusqu’au siècle dernier à absorber suffisamment d’oxyde de carbone pour créer une situation climatique équilibrée a donc contribué au réchauffement que nous connaissons aujourd’hui.
La déforestation est aussi une catastrophe pour la biodiversité : celle-ci s’appauvrit d’année  en année parce  que la forêt, écosystème riche en espèces animales et végétales, occupe de moins en moins de place.
Une gestion non durable des forêts, marquée par une forte diminution des variétés d’espèces, entraîne un accroissement de maladies des arbres.
D’autre part, treize millions d’hectares sont perdus tous les ans.
En Indonésie, 7 millions d’hectares sont supprimés chaque année pour   produire de l’huile de palme. Au Brésil, c’est surtout l’élevage du bétail qui est responsable de la déforestation.
Mais c’est avant tout la surconsommation dans les pays riches et la pression du marché international qui doivent être mis en cause.
S’il est bien sûr indispensable de mener au niveau international des politiques qui tournent le dos au système actuel, il faut aussi prendre conscience que chaque consommateur a le pouvoir de réduire son impact écologique.
C’est pourquoi je vous invite à visiter le site mis en place par le WWF pour aider chacun de nous à  contribuer à la défense des forêts. Il suffit pour cela de cliquer sur ce lien : 
Impact de votre consommation



lundi 19 septembre 2011

Présumé coupable ( le film)

CINEMA

Tout le monde a encore en mémoire la tragédie d’ Outreau.
On en parle à nouveau à l’ occasion de la sortie du film Présumé coupable, tiré du livre écrit par l’ une des treize victimes de ce drame,  Alain Marécaux, dont le rôle est interprété de manière très convaincante   par un Philippe Torréton formidable.

On pensait tout savoir de ce fiasco judiciaire. En reconstituant le calvaire d’ un innocent jeté brutalement dans l’ univers des tribunaux et des prisons, le metteur en scène Vincent Garenq nous fait mieux comprendre le fonctionnement d’ un système qui permet à des personnages arrogants, inhumains et irrationnels de briser la vie de personnes innocentes et qui rechignent  à reconnaître leurs erreurs lorsque la vérité a été établie.
Toutes les étapes de la descente aux enfers de cet homme, «  présumé coupable » dès le début,  provoquent la colère et l’ indignation :
L’ attitude des  policiers qui utilisent systématiquement le tutoiement dès l’ arrestation, le manque d’ humanité vis-à-vis des enfants, la pratique de la fouille corporelle…
Le maintien de la garde à vue puis l’ emprisonnement, sans aucune preuve, sur la base de témoignages insensés…  
La vie dans les cellules enfumées, la promiscuité des prisonniers…
L’ entêtement du juge enfermé dans ses certitudes, au point de ne pas s’ apercevoir que le dossier s’ enfonce dans le délire…
Tous ces comportements nous révoltent.
Et on pourrait y ajouter ( le film n’ en parle pas) l’ attitude de l’ ensemble de la presse qui a lancé — tout au moins au début de l’ affaire — les informations les plus insensées sans émettre la moindre réserve et sans respecter la présomption d’ innocence.
On sort de ce film bouleversé. 

On voudrait  qu’  un tel désastre ne se reproduise pas. Mais saura-t-on faire le nécessaire pour cela ?

mercredi 14 septembre 2011

ECHANGE, le mot de la semaine (47)


Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion développée brièvement. 

          Aujourd’hui,  le mot :   Echange



L’échange est d’abord un processus naturel ; il concerne tous les êtres vivants : la respiration, par exemple, entraîne un échange gazeux entre le milieu extérieur et le milieu intérieur.
Dans les sociétés humaines, des échanges variés se sont toujours produits entre personnes, groupes puis Etats. Ces échanges représentent  le plus souvent  une notion positive.
Quelques exemples :
Les relations humaines, basées sur l’ idée de confiance, de partage, qu’ elles se produisent dans le cadre de la  famille, du travail ou de la vie associative, contribuent à l’ équilibre des personnes, à leur épanouissement.
La collectivité organise des échanges  entre élèves, sportifs, artistes, habitants d’ une même ville, d’ une même région…qui permettent une meilleure connaissance des autres cultures et entretiennent l’ amitié entre les peuples.

L’ échange est aussi une opération économique qui fut, dans un passé très éloigné, une action juste et morale quand il s’ agissait du troc.
La société moderne et la mondialisation ont hélas abandonné ces valeurs et toute référence à l' éthique. Remettre celles-ci à l’ honneur ne serait pas inutile. Certaines expériences allant dans ce sens sont déjà menées à travers le monde. Elles ouvrent la voie à de nouvelles perspectives. 





lundi 12 septembre 2011

Le pétrole ou la mangrove :

LE CHOIX EST CLAIR



Les télés et radios viennent de nous apprendre  avec un enthousiasme et un manque de réflexion ▬ auquel nous sommes habitués ▬ " la découverte historique" de pétrole au large de la Guyane française, à 150 km environ au nord-est de Cayenne.

L' expression " découverte historique" alors même qu' on ignore pour l' instant l' importance des réserves de pétrole ( mais certains prédisent un gisement correspondant à des milliards de barils de brut) n' a qu' un but : attirer l' attention sur cette nouvelle (prétendue bonne) pour convaincre le public que la fin annoncée du pétrole n' est pas pour demain, comme l' annoncent les écologistes.
Dans la présentation de cette information, l' accent a été mis sur l' intérêt économique de cette découverte.
Brisons tout de suite cet enthousiasme irresponsable en précisant que ce pétrole se situe à 6 000 mètres de la surface et en rappelant que la Guyane abrite un écosystème exceptionnel qui comporte une importante zone de mangroves.
Celles- ci ont un rôle écologique essentiel : elles fournissent des ressources forestières et aquatiques indispensables aux populations locales et dans les zones côtières fragiles elles jouent un rôle stabilisateur et protecteur ( notamment contre les tempêtes et les tsunamis)

Tout le monde a encore un mémoire les conséquences de l'explosion (en 2010) d'une plateforme de forage en eau profonde, installée au large de la Louisiane, près d'une zone elle aussi sensible, Cette explosion avait déclenché l'engloutissement de la plateforme et deux mille mètres cubes d'hydrocarbure étaient partis en fumée, le reste se répandant à la surface de la mer,
Prendre le risque de nouvelles marées noires n' est pas raisonnable. Tournons-nous résolument vers les énergies renouvelables pour éviter de nouveaux désastres.

vendredi 9 septembre 2011

TCHERNOBYL ET LA JUSTICE



On le sait depuis longtemps : quand une catastrophe d' origine humaine se produit, le combat que mènent les familles pour connaître la vérité dure longtemps et n' aboutit pas toujours.
En 1986, par exemple, un bateau neuf, le Snekkar Artic, coulait au large de l' Ecosse. Sur les 26 membres que comptait l' équipage, 18 disparaissaient en mer. Les familles dénonçaient  des problèmes dans la  conception du navire. Il leur fallut de multiples procès pour que la justice reconnaisse au bout de 22 ans qu' elles avaient raison.

Cette difficulté à faire reconnaître par la justice  la vérité et la part des responsabilités des uns et des autres (  constructeurs, transporteurs...) devient plus grande encore quand il s' agit d' une catastrophe nucléaire, sujet tabou par excellence qui s' accorde mal avec l' idée de transparence.
La décision que vient de prendre la Cour d' appel de Paris dans l' enquête sur l' impact du nuage de Tchernobyl qui traversa la  France en 1986 illustre bien ce problème : le non-lieu prononcé est incompréhensible, la preuve ayant été faite d' une augmentation anormale  des troubles de la thyroïde, notamment en Corse, troubles causés par l' ampleur de la radioactivité dans les régions où est passé le nuage.
Comme dans l' affaire du Snekkar Artic, souhaitons que la combativité des plaignants finisse par aboutir, le plus tôt possible, à une reconnaissance de la vérité.

lundi 5 septembre 2011

UNE SI BELLE PETITE ECOLE (2)

LE CHOIX DE JULIE




Les derniers jours de classe se passaient habituellement dans la joie. Les élèves et les enseignants étaient plus détendus, les classes avaient déjà un air de vacances. 
Celles-ci étaient pour Julie  l’ occasion de partir à l’ aventure avec un petit groupe d’ amis. Elle en ramenait des souvenirs, des photos dont elle se servait  pour rendre ses cours plus attrayants.
Cette année, Julie accueillait la perspective des vacances sans plaisir. Elle n’ éprouvait  pas seulement de la tristesse en songeant à la fermeture définitive de son école, mais aussi de la colère et un sentiment d’ injustice.
Elle ne pouvait admettre la logique de l’ administration qui raisonnait en gestionnaire intraitable sans tenir compte de l’ intérêt des enfants et des familles. Elle regrettait la passivité de la municipalité  qui n’ avait pas soutenu fermement les actions menées par les parents d’ élèves pour conserver l’ école du village. Elle était en colère parce qu’ elle se sentait impuissante, incapable d’ enrayer un processus qui d’ année en année mettait en péril la qualité de l’ enseignement.
L' école ne remplissait plus comme autrefois sa mission sociale ; elle n’ avait plus envie de travailler dans de telles conditions. Elle avait pour l’ école d’ autres ambitions que celles des ministres qui se succédaient sans redresser la situation. 
Qu’ allait-elle  faire ? Elle hésitait encore….

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Le jour de la rentrée est arrivé. Ce matin, Julie est passée devant l’ école. La grille était fermée, la cour  déserte ; le silence était insupportable. 
Elle a eu une pensée pour ses jeunes élèves à qui l' on imposait désormais un trop long trajet en bus tous les jours.  
Elle était fière de  sa décision.
Julie a démissionné de l’ enseignement et s’ est engagée dans une association humanitaire. Dans quelques jours, elle va partir en Afrique. Elle appréhende un peu cette nouvelle vie mais elle est pleine d’ espoir.

vendredi 2 septembre 2011

CONTES BREFS ( 12) : Une si belle petite école




On était à la fin de juin et la matinée s’ achevait. Elle regarda la pendule qui était accrochée au-dessus du tableau : il était déjà onze heures vingt. 
Assise au milieu des élèves, Julie leur apprenait un nouveau chant. Elle n’ était pas très grande mais quand elle chantait ou qu’ elle racontait une histoire, elle préférait s’ asseoir pour être à la même hauteur que les enfants qui l’ entouraient et avoir ainsi un meilleur contact avec eux.
Les élèves suivaient attentivement le mouvement de ses lèvres. L’ ardeur qu’ ils mettaient dans l’ interprétation de la chanson  faisait plaisir à Julie.
Après dix ans de carrière, dont sept passés dans cette petite école de campagne que sa mère avait autrefois dirigée, elle aimait toujours son métier. Pourtant, elle ne l’ avait pas choisi par vocation mais par un concours de circonstances. Quand elle avait entrepris ses études, elle voulait faire de la recherche en biologie. Elle n’ avait pas imaginé qu’ elle se retrouverait quelques années plus tard devant des élèves de six et sept ans. A ses débuts, elle doutait de ses capacités à enseigner à de jeunes enfants mais elle s’ était rapidement  habituée à son travail et était devenue une bonne institutrice.
Julie se leva et demanda aux enfants de regagner leur place. La sonnerie retentit. Elle aperçut les mères qui, devant la grille de l’ école, attendaient leurs enfants.
Brutalement, son visage devint triste : elle songea que dans une semaine, à la même heure, la petite école qu’ elle aimait tant fermerait définitivement ses portes.
Elle aida quelques enfants à se rhabiller, fit sortir les élèves, salua le parents et regagna son logement, au premier étage de l’ école.

( à suivre)

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